Le blog "Les lectures de Maryline" a lu et chroniqué "Une vie à soi" de Séverine Baaziz
Résumé de l'éditeur :
MON AVIS :
Ce roman est un petit bonbon...
Sacha a 19 ans et vit de petits trafics en tous genres. Il n'a plus de père, et sa mère n'est pas présente, il vit donc ici et là, souvent chez les voisins qui s'occupent de lui, et qui s'inquiètent aussi beaucoup pour son avenir. Il est doué en cuisine et c'est dommage de ne pas exploiter ce don. Mais Sacha sait qu'il peut compter sur ses amis de toujours : Titoto et Sofiane.
Alice, quarantenaire, vit seule dans une résidence des beaux quartiers. Elle fait un boulot qui ne lui plaît pas forcément, elle est assez étrange, mais ce n'est pas grave, elle vit dans son monde. Elle n'est ni heureuse ni malheureuse, elle avance tout simplement dans la vie.
Un jour, ces deux-là se rencontrent et ça fait des étincelles. L'amitié est impossible, ils ne sont pas du tout compatibles... et pourtant, ils ne pourront s'empêcher de se revoir.
J'ai adoré cette petite histoire tendre et si douce. Mme Benebri est une femme tellement gentille, calme et aimante ! Et son caractère têtue lui est très très utile ! Sacha, quant à lui, est encore jeune, mais petit à petit, il va entrer dans le monde des adultes et comprendre que la vie peut changer grâce aux autres. Il se bat pour s'en sortir, il a une vraie passion et va tout faire pour réussir. Et puis il y a Alice... très spéciale mais tellement touchante et attachante...
Un petit bonbon tout doux à apprécier à sa juste valeur... À savourer !
Jean Luc Pirlet Nagant nous présente son ouvrage "De tant en tant et de tant à autre"
1. Court extrait du livre
Il est délicat de présenter un court extrait d’un livre qui se présente sous la forme d’un recueil.
Nous proposons de se référer au « Résumé du livre ».
2. Biographie
L’auteur, de nationalité française et de nationalité belge, est issu d’une famille liégeoise (Principauté de Liège) où on lit et on écrit depuis sept cents ans.
Plus de quarante livres et articles publiés dont nombre de poésie et de littérature française.
Psychanalyste.
A été directeur d’un Centre de santé mentale agréé à Bruxelles. Membre de l’Association Lacanienne Internationale.
Fréquents et longs séjours à Prague, quarante ans, auprès de ses amis intimes. Elle, philosophe et lui, magistrat puis neuf années conseiller du Président Vaclav Havel.
3. Résumé du livre
Le livre se présente sous la forme d’un recueil où se côtoient et s’entrelacent poèmes et autres écrits littéraires.
Surprise, énigme, résonance.
Polysémie, équivoque, paradoxe.
Acuité, rigueur, satire.
Humanité, tendresse, lucidité.
Le titre déploie son sens, en pointillé, au long du livre.
Le style de l’auteur, bien reconnaissable, est atypique.
In recueil de la zéro/vingt-trois de Carine-Laure Desguin - Poème 6
6
c’est qu’il attend
tout l’temps
le vieux de la zéro/vingt-trois
attente salutaire
salvatrice celle-là
il prononce euthanasie
comme un sauvetage prémédité
les neurones gambergent
ils noient Alzheimer
qui se pointe
ça il l’a entendu
il ne se trompe pas
il fait semblant de
collecte les infos
et consorts
il grimace d’allure
c’est sa réponse
aux questions
sans réponse
In recueil de la zéro/vingt-trois
Carine-Laure Desguin
Edmée de Xhavée a lu "Le Bic et les pierres" de Pascale Gillet-B
J’ai lu Le Bic et les pierres de Pascale Gillet-B. Edmée De Xhavée.
Voici un livre qui va au-delà d’une « histoire », même si c’est cette histoire qui emporte le lecteur dans de multiples réflexions. L’histoire d’une rencontre, une de ces rencontres qu’on ne remarque pas tout de suite, dont on n’imagine pas qu’elle soit autre chose qu’un de ces charmants moments que l’on aime évoquer ensuite en regardant des photos.
Clara et Lucien. Mais aussi Léone et Jeanne. Et puis les douloureusement absents, Ihsan et Justin.
Il était une fois un petit curieux de tout, Lucien, qui eut grande envie du bic de la gentille dame venue de loin pour apporter de l’aide à son village. Un bic, objet important, presque magique. Le petit curieux grandit, et la gentille dame revient maintes fois parce que voilà que le fameux bic se met à dessiner un nouveau parcours dans leurs vies.
Je ne raconterai pas ce parcours, que le lecteur aura grand plaisir à découvrir, mais l’auteur a su, sans pédanterie ou maladresse, souligner que l’amour ne suffit pas : il faut aussi subtilement accorder les notions de cadeau, imposition, intuition… et déceler les réticences, malaises, inquiétudes propres à l’éducation de chacun et ses codes culturels. J’ai particulièrement apprécié cet aspect du récit, on n’a pas d’un côté la dame aisée et animée de son sens de la générosité et de l’autre le jeune Africain qui ne peut être qu’éperdu de reconnaissance, loin de là. Tout est délicat, hésitant, respectueux. Et au fil des ans, alors que Julien grandit et s’étonne de ce qu’il a su mettre dans ses pierres, Clara se libère de certaines de ses convictions emprisonnantes.
Le Bic et les pierres, Pascale Gillet-B
Editions Chloé des lys
136 pages
24,30 €
Edmée de Xhavée
Elle coule comment, cette rivière des filles et des mères ? Edmée De Xhavée
C’est Zoya qui ouvre l’écluse pour remonter le temps « Ma grand-mère a tué un homme quand elle avait 25 ans. Je crois. Je crois qu’elle avait 25 ans mais je suis certaine qu’elle a tué un homme. Et moi je suis la fille de Dracula. Mais ça, j’y viendrai plus tard. Le début, ou plutôt la charnière de ce que je sais de notre lignée de mères et de filles, c’est ma grand-mère, qu’on appelait Ayette. Et nous pouvons remonter le courant de cette succession de femmes comme des saumons déterminés à transmettre l’avenir à leur descendance, sautant les cascades bouillonnantes pour atteindre la source, une source si éloignée d’ici que la plus ancienne dont j’aie connaissance se déversait dans le Saint Laurent, loin au Canada »
Belette se trouve à la source, c’est la mère des autres mères… « J’étais membre de la tribu des Ojibwés, née au sud du Lac Supérieur. Ma mère et sa sœur, elles, avaient été enlevées aux Abénaquis… Et Guillaume Goguet m’a échangée contre du café et du sucre si je me souviens bien. Et peut-être bien un ou deux fusils. Le cheval, le mien, fut un cadeau de mon père, comme ma robe de daim blanche, frangée et perlée, fut celui de ma mère et sa sœur, l’autre épouse de mon père. Mes parents m’aimaient, et je les aimais. Et puis il m’a emmenée près de Chicoutimi, là où il était connu sous le nom de Bellefontaine, vers la cabane qu’il avait construite en bord de rivière, et qui serait ma maison … »
Belette passe la voix à sa fille, Enimie. « J’étais bel et bien une Normande, c’est vrai. Solide, faite à la vie que mes parents m’avaient offerte et bâtie, mais rousse claire aux yeux verts comme mon père, et rien ne pouvait indiquer que j’avais aussi, pour moitié, du sang Ojibwé, ce qui était en revanche une évidence en ce qui concernait mes frères Odon et Lô, ce dernier ne trahissant d’ailleurs rien de ses origines françaises. On aurait juré un Indien pur (…) Moi, si adroite avec le fusil ou le couteau, très rapide à la course en mocassins dans les sous-bois ou sur les rives spongieuses de nos rivières, tellement habile à tuer les serpents d’un seul coup de bâton, j’ai, je pense, été capable de tenir secrets ces talents trop peu de mon sexe pour ce qu’on attendait de moi. J’ai excellé en science du ménage, me suis formée en algèbre, histoire de l’Église, toisé, philosophie, broderie, et la botanique et la littérature m’ont conquise et imprégnée… »
Arrive Mackie, Mackie qui s’éprend du Grizzly, le pire choix sans doute, mais source d’un amour merveilleux. « Il était très grand, bien fait, sans se tenir voûté vers les autres comme le font souvent les grands, encombrés de leur haute silhouette qui les éloigne des voix et complicités habituelles. Non, lui il était grand et le restait, ne concédait rien au petit monde qui l’environnait. À eux de lever le menton, d’allonger la voix, et de tendre l’oreille. Et ce n’était pas tout. Il était d’une telle beauté que ma gorge se serra de surprise, de peur presque, comme si je sentais une trappe se rabattre au-dessus de ma tête. Et ce n’était encore pas tout… car il tenait en laisse un loup somptueux, le pas trottant mais court, souple comme celui d’un chat, la large tête plate apparemment indifférente au monde excité qu’ils traversaient tous les deux, mais je le vis lever les yeux vers l’homme, sans soumission ni servitude, juste un regard serein de compagnonnage. Son pelage était gris clair sur les flancs et le ventre pour virer à un bel anthracite sur le dos et le dessus de la tête… »
Puis c’est Ayette, celle qui fait traverser l’océan à la rivière, celle qui vit sa mère, la belle Mackie, proie de la colère de ceux qui en voulaient au Grizzly, celle aussi qui tua un homme. « J’avais aimé ma mère, MacKenna. Je l’avais même vénérée, je crois. Comme tout le monde, papa pour commencer. Du moins je le croyais. Et puis pendant ces fameux trois ans je me suis tue, trois ans de colère contre lui : il n’était jamais là. Des hommes étaient venus, fous de rage contre lui, parce qu’il avait fait quelque chose de terrible et qu’on voulait le punir, lui. Mais voilà, lui, ce jour-là, il n’était pas là, comme toujours. Ainsi la vengeance qu’on lui destinait s’était-elle abattue sur nous (…) Mon cœur a battu des ailes dans ma poitrine, quelque chose de moi s’est envolé, et je n’ai pas cherché à le rattraper. Je me suis assise, étourdie, consciente de mes pieds déchaussés, de la pointe plus foncée de mes bas cachant mes orteils, du lustre que donnait la soie à mes jambes dont il remontait le cours avec des yeux à la fois indifférents et captifs. Ma large jupe d’été, pourtant à mi-mollets que l’abondance de l’après-guerre encourageait après des années d’économie de tissu, reposait un peu repliée au-dessus de mes genoux en remontant sur la cuisse où la pointe d’une jarretelle rose pinçait le haut sombre du bas, et tout son visage s’était figé. Il s’est levé en me tendant la main, et tout à coup c’était la chose à faire, à vivre. J’ai mis ma main dans la sienne, ai enfilé mes chaussures et sans un mot je l’ai suivi dans le garage, où se trouvait la confortable Impala, le seul lieu où personne ne vaquerait à ses affaires sinon nous. »
Et enfin, Louise-Anne, mère de Zoya, qui rencontrera Dracula à Trieste… « Je me laissais pénétrer, doucement, par la mélancolie évidente de la ville, dont l’architecture et l’urbanisme témoignaient du rutilant passé austro-hongrois, aux coquetteries viennoises, mais que l’on aurait abandonnée à son sort comme une traitresse livrée à l’ennemi. La mer, souvent furieuse tout comme l’étaient les nues dans le ciel, la pluie et, en hiver, la neige et le froid, la montagne toute proche qui semblait vouloir repousser le tout dans les flots… Les cordes fixées aux murs des jardins et maisons par de gros anneaux de fer pour que lors des journées de Bora assorties de gel, on ne disparaisse pas dans une glissade mortelle. Les ruelles et escaliers partant à l’assaut des quartiers en hauteur, qu’à pied on ne montait ou descendait qu’en longeant les murs… et agrippant la corde (…) Ariane, tu devrais le voir, ce Vladimiro ! La dame de la pâtisserie l’appelle par son prénom, et il doit habiter assez près. Il surgit parfois en courant sous la pluie, avec un simple pull et des sandales, donc il ne peut arriver de loin, il ne doit pas s’en retourner loin… Tu devrais être contente pour moi, je suis enfin curieuse d’un garçon, enfin un homme, car tu me dirais encore que je cherche une figure paternelle : il doit approcher de la quarantaine, déjà d’épais fils blancs dans ses cheveux noirs, et cet air de jeunesse qui ne subsiste que parce qu’on a fini d’être trop jeune et qu’on se sent bien et fort. Sept mois que je suis ici, le printemps se termine en ondées et même grêlons, et moi j’attends mes samedis comme on guette la blancheur des perce-neiges. »
Le blog "Les lectures de Maryline" a lu "Tribulations d'auteurs"
Résumé de l'éditeur :
MON AVIS :
Mais pourquoi ce livre est-il si court ?? J'ai adoré, mais je suis arrivée trop vite à la fin, quel dommage !
14 auteurs racontent des anecdotes de leur vie d'auteur, et c'est vraiment très drôle, parfois même émouvant... mais tellement authentique ! Je ne vais pas en dire plus, ce serait gâcher la lecture et le plaisir !
N'hésitez pas, ça vaut le coup ! Et j'attends un deuxième tome avec bien plus d'auteurs et encore plus d'anecdotes croustillantes ! La vie d'auteur n'est pas de tout repos !