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Le blog "Le Belge qui lit" a chroniqué "Fractures", un recueil de nouvelles signé Laurent Dumortier

Publié le par christine brunet /aloys

[LE MOIS DES BELGES #10] –

Chers lecteurs.
Pour la première fois, je vais vous faire découvrir un auteur qui , selon moi, parlerait plus aux adolescents.

En effet, l’ouvrage dont je vais vous parler est « FRACTURES » m’a été envoyé par Laurent Dumortier, auteur de la maison d’Edition Chloé des Lys!

Cet ouvrage est un recueil de nouvelles orienté horreur!
Alors, pourquoi vous en parler? Simplement parce qu’on ne parle pas assez de ce type d’ouvrage et que vos jeunes ado aimeraient certainement lire ce type d’ouvrage.

FRACTURES, c’est un ensemble de petite histoires qui peuvent faire sursauter vos jeunes frimousses, un ensemble d’histoire pouvant vous faire sursauter telle la fracture d’une fenêtre…bref, un livre à mettre dans leur main!



En le lisant je me suis aperçu que ce n’était pas pour moi! Et puis, j’ai fait lire quelques textes de ce recueil à un ado et…patatra, il a adoré!
C’est doc un roman que je classifierait dans les romans jeunesses.

On y retrouvera des nouvelles de divers type, à chaque fois, me faisant pensé aux romans « Chair de poule »! où les tensions sont parois vives, parfois très vives…mais malheureusement parfois pas!
Il y a des textes subtiles montrant que la fracture de nos certitudes n’est pas dans l’histoire même, mais dans l’image que l’on s’en fat!

Cependant, le monde créé par l’auteur est parallèle, ce qui fait que l’ensemble des histoires est cohérent

Je ne vous le cacherai pas, je n’ai pas été friands de ce recueil, mais vos jeunes le seront à coup sûr!


Allez-y, clairement, c’est un bel investissement pour les faire lire, si ils veulent un ouvrage dont ils se souviendront!

Un livre à mettre sous le sapin de vos jeunes !

 

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"Littérature : Noémie Lariven-Franceschi savoure le Noir " : un article de France 3/France Info

Publié le par christine brunet /aloys

https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/grand-bastia/litterature-noemie-lariven-franceschi-savoure-noir-1758341.html?fbclid=IwAR1VQ_FK6NdIIe4-yI0k6OtJ8N3omQYcetDfQ26NVcCT4wl0kVkiWNpifmA

https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/grand-bastia/litterature-noemie-lariven-franceschi-savoure-noir-1758341.html?fbclid=IwAR1VQ_FK6NdIIe4-yI0k6OtJ8N3omQYcetDfQ26NVcCT4wl0kVkiWNpifmA

 

Noémie Lariven-Franceschi / © Sébastien Bonifay

 

Le macabre, tapi derrière la porte. Le quotidien, qui bascule dans l'horreur sans prévenir. Et sans espoir de retour. C'est ce qui fascine Noémie,  et c'est ce qui hante son enthousiasmant premier livre, "Le petit recueil de nouvelles grises".

Par Sébastien Bonifay Publié le 11/12/2019 à 10:56 Mis à jour le 11/12/2019 à 11:13

"You look like an angel, but I got wise.
You're the Devil in disguise"[1]

 


Plus les minutes passent, et plus l'on se dit que la chanson d'Elvis Presley a peut-être été écrite pour Noémie Lariven-Franceschi. 

De grands yeux d'héroïne de manga sous une longue frange et un sourire perpétuellement accroché à ses lèvres.
Mais qu'on ne s'y trompe pas. 
 

Toute petite, j'imaginais des recettes de soupes d'yeux crevés ! -Noémie Lariven-Franceschi


La jeune fille cache bien son jeu. Derrière cette frange innocente se dissimule un écrivain à l'imaginaire d'une délicieuse cruauté, peuplé de mauvaises nouvelles, de drames et de morts violentes. 

Il y a, à n'en point douter, du sang sur les murs du cerveau de Noémie Lariven-Franceschi. Et ça ne la dérange pas plus que ça.


 

  Noémie Lariven-Franceschi / © DR

"J'ai toujours eu une vraie passion pour le sinistre. Quand j'étais petite, tous les livres dans ma chambre, étaient sur les monstres et les sorcières. Dès que j'ai appris à écrire, j'imaginais des menus monstrueux, que je couchais sur papier.
Des soupes d'yeux crevés et de doigts coupés, ce genre de choses. Du moment que c'était glauque, j'adorais !"


Noémie se faufile entre les rayonnages de la librairie A Piuma Lesta, à Bastia, pour mettre le cap vers l'étagère où trônent les romans de Stephen King et de Karine Giebel

Son premier livre, "Petit recueil de nouvelles grises", n'a pas encore pris place au côté de ceux de ses maîtres, qui l'accompagnent depuis des années. 

Il vient d'être publié par une petite maison d'édition belge, Chloé Des Lys, et la librairie attend toujours de recevoir les quelques exemplaires qu'elle a commandé. 

 


  Le petit recueil de nouvelles grises, aux éditions Chloé des Lys / © DR



"J'ai du mal à réaliser. Vraiment. Je suis tellement ravie que quelqu'un y ait cru, un vrai éditeur ! Je me suis dit que s'ils acceptaient de miser sur moi, c'est qu'ils avaient confiance."

Après avoir lu les nouvelles de Noémie, on se dit que s'ils avaient fait le contraire, ils auraient été bien inspirés de changer de métier...

45 textes, brefs, ciselés, qui claquent comme un coup de fouet.
La plupart d'entre eux tiennent en une page à peine. 
 

Haïkus horrifiques

Noémie a inventé, sans le vouloir, un nouveau genre. 
Le haïku horrifique. 

Elle parvient, en quelques mots, à saisir un moment éphémère, singulier, et d'une impressionnante force d'évocation. 
Mais là où les poètes japonais célèbrent la beauté simple d'un instant, l'auteure en herbe, elle, plonge avec délectation dans l'instant où les masques tombent.

Ce moment où le mal s'immisce, brutalement, dans notre quotidien. Et le ravage. 

 

Extrait de Petit recueil de nouvelles grises / © Chloe Des Lys
 

L'univers de Noémie, c'est le règne de l'étrange et du bizarre. C'est l'horreur dissimulée dans l'ombre de nos foyers, la cruauté enfouie en chacun de nous. 

La jeune fille a un sourire gêné quand on la complimente. 
Ce qui lui arrive la surprend tellement qu'elle n'arrive pas encore à se voir comme un écrivain. 

"Je l'ai écrit avec un plaisir fou, sans aucune arrière-pensée, par jeu. Jamais je ne pensais être éditée, et c'est peut-être cela qui donne à ce livre tant de valeur à mes yeux. Si, sur 45 nouvelles, les lecteurs en aiment au moins une dizaine, je serais la plus heureuse..."
 

Tout est parti d'un simple concours 

C'est un message de sa mère qui a tout déclenché. Elle évoquait un concours de nouvelles, pour lequel on devait rédiger un texte de 100 mots ou moins. D'abord, Noémie n'y prête pas attention.

Mais l'idée fait son chemin, et un jour, elle prend son téléphone portable, et s'amuse à rédiger un texte dans ses notes. Ce sera "Un moment tant attendu", la première nouvelle du recueil. 

Elle y prend un plaisir qu'elle ne soupçonnait pas, et écrit une deuxième nouvelle dans la foulée. Elle achète un cahier, "un joli stylo plume", et elle accumule les nouvelles avec une facilité déconcertante.

"Je partais de la chute. C'est ce à quoi je réfléchissais en premier. Et quand elle me plaisait, je pensais à mes personnages, et à la manière d'arriver à cette chute. Mais tous les moyens étaient bons ! Je voulais cette chute. Je la voulais !" raconte Noémie sur un ton malicieux.

 

Noémie Lariven-Franceschi / © DR

20, 30, 40 nouvelles... L'apprentie nouvelliste ne fait plus que ça. "C'est tellement addictif. Je m'y mettais lorsque je rentrais épuisée du boulot. J'avais mal à la tête, mal au dos, mais je ne pouvais m'en empêcher. Mon compagnon me disait de faire une pause, mais je continuais, presque jusqu'à tourner de l'oeil !"
 

Ecrire, c'est une addiction, mais ça file la migraine ! - Noémie Lariven Franceschi


C'est à force de fréquenter les forums de lecteurs et de lectrices sur Internet, "Mordus de thrillers", "nourritures livresques"..., et de voir des auteurs tenter l'aventure, que lui vient l'idée d'envoyer son cahier à une maison d'édition. Et elle reçoit une réponse positive de Belgique. "J'avais raison d'y croire, ç'aurait été dommage qu'elles dorment dans un tiroir." 

 

Extrait de Petit recueil de nouvelles grises / © Chloé Des Lys



Aujourd'hui, Noémie travaille sur son premier roman, Maxine
Et on a hâte de voir le résultat. 

"Le petit recueil de nouvelles grises" recèle bien sûr certaines des faiblesses d'un premier livre. Mais on les oublie vite, tant Noémie Lariven-Franceschi fait preuve d'un talent plus que prometteur. Noémie n'aime qu'une chose, c'est raconter des histoires. 

Sans désir d'en mettre plein la vue. Et elle le fait admirablement. 

L'auteure fait preuve d'un sens épatant de la chute, et dans nombre de ses textes, elle sait jouer à merveille de nos certitudes pour d'une phrase de conclusion assassine, nous déstabiliser. 
Elle n'en fait jamais trop, va à l'essentiel, et la maturité de son écriture, sa sècheresse et sa radicalité ne font aucun prisonnier...

 

[1] Tu ressembles à un ange, mais j'ai bien réfléchi, et tu es le Diable en personne

 

 

 
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Christian Eychloma nous propose un nouvel extrait de son roman à paraître "Le dilemme de Trajan"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

 

Trajan, debout sur la plus haute terrasse du palais, une simple couverture jetée par-dessus sa tunique en guise de protection contre la fraîcheur matinale, regardait distraitement le ciel rougir derrière les pentes boisées de l’Esquilin. 

Tout près, en contrebas, l’ovale parfait de l’amphitheatrum Flavium et les édifices du Forum Romanum se prolongeant jusqu’au Capitole, colline escarpée coiffée de l’imposant temple de Jupiter dont le marbre blanc virerait bientôt au rose sous les rayons du soleil levant.

Il pouvait contempler avec une satisfaction non dénuée d’inquiétude ses magnifiques thermes encore en chantier sur l’ancien site de la Domus Aurea de Néron, et le tout nouveau forum, loin d’être terminé, avec ses futurs marchés à étages qui devaient permettre d’adapter la surface disponible à l’importance toujours grandissante du commerce local.

Il dormait peu, travaillait beaucoup, et appréciait ces moments bien trop rares où il pouvait se retrouver seul avec lui-même, à réfléchir en toute tranquillité aux tâches de la journée.  

À commencer par la distribution à la plèbe de ce blé importé à grands frais d’Égypte et à laquelle il se devait d’assister de temps à autre de façon à ce qu’il soit clair pour tout le monde que l’empereur se souciait aussi des familles pauvres. 

Puis ce qui relevait des soucis habituels en Orient, comme la préparation méticuleuse de la campagne contre les Parthes afin de récupérer l’Arménie pour l’intégrer à la province de Cappadoce et, espérait-il, stabiliser ainsi définitivement la frontière de cette partie de l’empire.

Et, bien sûr, l’élaboration des mesures à prendre suite aux ahurissantes nouvelles reçues de Bithynie. 

Fabius avait de toute évidence bien fait son travail en réussissant à soudoyer discrètement quelques esclaves domestiques qui l’avaient tenu informé des moindres faits et gestes de Pline. Et le courrier qu’il avait transmis au palais via la poste impériale avait plongé Trajan dans la stupéfaction.  

Il était question d’étranges visiteurs auxquels le gouverneur manifestait une non moins étrange déférence. Des visiteurs apparemment surgis de nulle part, reçus sans protocole mais traités comme des hôtes de marque. Parlant, avec un drôle d’accent, un latin plutôt littéraire, et s’exprimant entre eux au moyen d’un langage totalement inconnu.  

Mais là n’était même pas le plus étonnant. Pline allait mieux. Beaucoup mieux. Il toussait moins et mangeait plus. On ne trouvait plus de sang dans ses mouchoirs et il paraissait bien moins fatigué. Plus dynamique, en fait, de jour en jour. Une spectaculaire amélioration à laquelle, selon les témoins, de petites choses colorées qu’il avalait régulièrement ne seraient pas étrangères.

Trajan, auparavant assez bien renseigné, savait sans l’ombre d’un doute de quelle maladie Pline souffrait jusqu’alors. Et il n’avait jamais entendu dire, par aucun des meilleurs médecins grecs de Rome, que quiconque ait pu en guérir. 

Ah, et puis… Il y avait aussi ce vieil insolant que Pline avait condamné à mort pour discours subversifs et qu’il avait pris la peine d’envoyer à Rome, solidement escorté, pour y être exécuté. Pour l’exemple, avait-il écrit. 

Un long voyage, coûteux, dont Trajan ne voyait pas vraiment la pertinence. Considérant la rébellion ouverte qui continuait de sévir en Bithynie, une exécution pour l’exemple de cet homme présenté comme un des principaux responsables des troubles aurait sans doute été plus utile à Nicomédie.

Pline sur la voie de la guérison… Inexplicablement. Mystérieusement. Ce qui remettait du même coup en question la solution que Trajan avait envisagée pour une gouvernance plus ferme de cette province.

Une décision à laquelle il lui aurait déjà été pénible de se résoudre. Et qui devenait maintenant, en raison de la longue amitié qui le liait à Pline, presque impossible à prendre.

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Gérard Le Goff nous propose un extrait de "Le jardin dérobé" paru dans la revue Traversées N°90

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait de : Le jardin dérobé

 

Ce qui me surprit le plus, cependant, ce fut de constater que le jardin se prolongeait. Il continuait sur une telle distance qu’il me parut impossible de le considérer encore inscrit dans le périmètre de la clairière. Où cela me mènerait-il ? Je déposai mon matériel de peintre, qui me pesait, à l’abri d’un buisson. J’avançais, incrédule, dans la percée centrale du courtil, observant de part et d’autre les hauts fûts de chênes qui s’alignaient sur mon passage comme une garde bienveillante. Le chemin de terre, en effet, se rétrécissait pour ne plus être bordé que par les seuls troncs des arbres sans nulle floraison. Puis il s’évasa, comme un fleuve en son delta, pour enfin se confondre avec la lisière d’un parc. Au loin, s’élevait la silhouette d’un château dont les murs et les fenêtres se nimbaient d’une brume de chaleur qu’exhalait l’herbe haute. Une fête champêtre se tenait là, dont les étals cerclaient une pièce d’eau aux rives parées de roseaux, de saules pleureurs et d’aulnes. Sous les calicots et les lampions, les participants apparaissaient vêtus d’habits surannés, coiffés à la mode de jadis. On percevait distinctement les rires des enfants, les cris de joie des femmes, les hourrahs enthousiastes des hommes qui montaient mêlés dans l’air léger, évoquant le son d’un carillon égrené. Je déambulais parmi ces êtres qui se mouvaient avec une grâce irréelle. Soit ils feignaient de m’ignorer, soit ils ne me voyaient pas.

Je détaillais, sous le charme, l’apparat des tables où l’on servait ces collations auxquelles rêvaient les gamins d’antan : brioches, pâtes de fruits, calissons et autres délicatesses trop sucrées, sans oublier de grandes tasses de chocolat chaud. Les adultes grignotaient aussi avec plaisir, préférant le salé et le vin blanc qui pétillait dans les coupes comme l’air remué du printemps. D’aucuns s’adonnaient à des jeux oubliés : le cheval blanc, le croquet, les quilles ou une forme rustique de billard sans l’usage d’une queue. Un théâtre de marionnettes attirait les bambins, public conquis d’avance, qui applaudissait les fanfaronnades des pantins de bois et de chiffon. On avait dressé un mât de cocagne dont la roue au sommet était garnie de saucissons, de bouteilles et de breloques. Un limonaire baroque débitait des airs enjoués. Quelques couples valsaient en foulant les pâquerettes émiettées sur le gazon. Et toujours fusaient les exclamations euphoriques, les clameurs enchantées, les risées des petits. Je rôdais de groupe en groupe, m’imprégnant de cette allégresse qui constituait l’atmosphère respirable d’une immense coupole invisible sous laquelle j’avais pénétré par mégarde.

 

Paru dans la revue Traversées N°90 (mars 2019) [nouvelle extraite de Trajectoires Tronquées].

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Un texte court signé Louis Delville "Julie et Halloween"

Publié le par christine brunet /aloys

 

JULIE ET HALLOWEEN

 

Julie a décidé de fêter Halloween. En baskets roses, collant zébré bleu et jaune, petit boléro au décolleté profond et jupette de dentelle vert pomme, elle passe de maison en maison en portant une citrouille taillée en forme de visage grimaçant.

 

"Des bonbons ou un mauvais sort", "trick or treat", telles sont ses seules paroles et ça marche ! Tout le monde lui offre quelque chose sans bien l'identifier...

 

Puis, elle a l'audace d'aller sonner chez son patron. Le brave homme ouvre la porte, la reconnaît et dit simplement : "Julie, crois-tu réellement que ce que tu fais est digne de la servante du curé ?"

 

 

Louis DELVILLE

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"Le stylo", un texte de Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

 

LE STYLO

 

Des mots virevoltent autour de moi. Ils rôdent comme des prédateurs indécis, opportunistes. Parfois, je les déteste et je me dis que je devrais m'opposer à eux. Parfois, je les adore, ils m'amadouent avec leurs diphtongues ou leurs consonnes qui m'invitent à valser ou à danser le tango.

 

Du papier pelure, du carton, des bristols, des petits carnets aux couvertures fleuries, des livres de compte me font les yeux doux. Qu'ils patientent un peu ! Priorité aux mots !

 

Pas question d'être piégé par un ticket de caisse ou un sous-bock dans un café. Je résiste à ce qui me déplaît…J'en fais à ma tête ! J'envie parfois le clavier, ce grand monsieur aux dents noires ou grises marquées de signes blancs ou noirs. Il est l'objet d'effleurement, de caresses amoureuses et l'idiot ne paraît pas en prendre conscience. Enfin, il y en a qui cachent bien leur jeu. Moi, j'apprécie les doigts chauds et fins des jolies demoiselles, mais aussi à l'occasion la rugosité d'un index ou d'un pouce qui me donnent le meilleur d'eux-mêmes. J'adore que l'on me prenne parfois avec violence. Je ne suis plus alors que l'objet d'un désir irrésistible. Je n'ai d'autre choix que celui de me donner sans résister.

 

Avouons-le, je suis un peu masochiste, versatile, impulsif. Comme vous tous je suppose, j'ai mes défauts.

 

Mots courts comme les appels au secours lancés par des naufragés amoureux de la vie. Doigts roses, amicaux, tièdes. Lèvres qui m'accueillent pour un innocent mordillement ou pour une morsure passionnée. Papiers légers et lisses pareils à des insectes. Papiers robustes, entêtés. Comment pourrais-je ne pas vous aimer à la folie, vous qui m'avez choisi, chéri.

 

Mais comme dans tous les vieux couples, il y a entre nous d'étranges hauts et d'aussi étranges et inexplicables bas.

 

Micheline Boland

Publié dans Nouvelle

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Brigitte Hanappe nous propose un extrait de son ouvrage à paraître "Pour un petit secret"

Publié le par christine brunet /aloys

Extrait de : Pour un petit secret.

La foule bruyante venait de repartir les joues rosies par l’alcool, la bonne humeur et le froid. On était le 11 février : le ciel hivernal se colorait d’un bleu d’acier et la température était glaciale. Juliette était fatiguée mais heureuse car comme chaque année, tout ce petit monde était ravi de l’accueil réservé par les Binchois, lors des festivités.
– Allez, ma vieille, il faut t’activer encore un peu, pensa-t-elle tout haut.

 

Pour raviver son courage avant de ranger, elle se resservit un peu de champagne et leva son verre vers un portait d’elle, accroché dans le living. Elle voulait s’auto souhaiter « santé » mais elle resta bouche bée : une rose séchée était insérée au-dessus du tableau, une rose dont le rouge pourpre avait foncé en séchant. Juliette déglutit en s’approchant.  L’année passée, lors du Dimanche-Gras, une fleur identique avait déjà été déposée au même endroit. Était-ce une attention de remerciement de la part d’un invité ? Peut-être avait-elle un admirateur ? Un inconnu qui avait des sentiments pour elle ou un ancien amoureux de jeunesse.
– Mamy, je peux garder Peppa Pig à la pitite télévision ? 

 

Lisa, sa petite fille de 3 ans se dandinait devant elle, les yeux brillants.
Obligée de rester dans sa maison pour rassembler et laver les nombreux verres, elle avait proposé à sa fille de garder la petite. Cela permettrait aux jeunes d’aller s’amuser tranquillement pendant une heure ou deux.
En allumant l’ordinateur que Lisa confondait avec un écran télévisé, elle précisa :
– On dit : « REGARDER la PETITE télévision ».

Elle s’approcha ensuite du cadre pour enlever la fleur fanée et tressaillit en découvrant une photo jaunie enroulée autour de la tige. Son propre visage, avec les yeux fermés, y était imprimé. Cette image d’elle-même, profondément endormie datait d’au moins trente ans : elle était jeune, ses longs cheveux bouclés étaient éparpillés, sa peau fine semblait si pâle qu’elle se confondait avec la couleur blanche de la taie de l’oreiller.

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Le recueil de poésies de Bernadette Gérard-Vroman dans la revue "Bruxelles culture"

Publié le par christine brunet /aloys

Le recueil de poésies de Bernadette Gérard-Vroman dans la revue "Bruxelles culture"
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Viktoria LAURENT-SKRABALOVA et Le Berceau Nommé Mélancolie dans la revue Florilège de décembre

Publié le par christine brunet /aloys

Viktoria LAURENT-SKRABALOVA et Le Berceau Nommé Mélancolie dans la revue Florilège de décembre
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Gérard Le Goff nous propose un extrait de son ouvrage à paraître "Argam"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait de : Argam

 

[La scène réunit quatre protagonistes de l’histoire : le docteur Bernstein, l’érudit Semnoz, le libraire Larcan et l’avocat Osborne.]

 

— Examinez donc ces armoiries ! s'écria alors l'érudit, en désignant de l'index le blason qui ornait le manteau de la cheminée démesurée.

Le commerçant pointa sa lampe torche vers l'endroit désigné. Il s'agissait d'un écu écartelé, sculpté dans une pierre dure, dont chaque franc-quartier contenait une figure allégorique. En haut et à gauche, l'artiste cisela une tour délabrée que survolait un croissant de lune. Lui correspondant, en diagonale, figurait une tour neuve au-dessus de laquelle rayonnait un grand soleil. En haut et à droite, on distinguait un feu, symbolisé par des flammes serpentines s'enlaçant. A son opposé, en bas et à gauche, je crus reconnaître la figure emblématique du phénix.

— Je ne sais rien des rigoureux principes de l'héraldisme, se confia le docteur, mais il me semble que ces armes sont fantaisistes...

— En tout cas, ce ne sont ni celles de la famille Hauteville, ni celles de la famille Boscombe, lui répondit aimablement Semnoz. Par contre, j'y vois un rébus assez simpliste. Les francs-quartiers occupant la partie haute de l'écu sont voués à une imagerie négative : nuit, incendie, ruine. Ceux situés en bas contiennent des attributs à valeur positive : symbole de renaissance, fortune, soleil.

— Et alors ? coupa Bernstein, peut-être un peu vexé de voir l'érudit reprendre l'avantage.

— En bas, mon cher !... C'est à dire : sous la terre !...

— Le fameux laboratoire secret ! approuva le médecin, chez qui la passion l'emportait toujours.

— Et puis cela confirme tout bonnement votre théorie sur la beauté et la laideur, me suis-je risqué à affirmer, ce qui eut l’heur de satisfaire notre savant compagnon.

Sur une recommandation de Georges Semnoz, Pierre Larcan approcha la lumière électrique du blason. Nous examinâmes chaque sculpture. La représentation du fameux oiseau de la mythologie retint toute mon attention, tant elle semblait peu conforme à la tradition. L'érudit se préoccupait du relief de la tour que surmontait le soleil. Il nous fit d'ailleurs remarquer que le disque de l’astre du jour semblait bombé par rapport à sa base, et que la couronne de ses rayons, qui évoquait les pétales tordus d'une fleur fantastique, laissait un intervalle creusé à sa périphérie intérieure. Nous nous sommes alors tous regardés. Dans la pénombre, la lumière de la lampe burinait les traits de nos visages, accentuant ainsi les marques de la tension nerveuse qui habitait chacun de nous. Spontanément, le libraire dirigea le faisceau lumineux vers l'âtre. Le fond de celui-ci, simple panneau minéral, apparut vierge de suie. Semnoz effleura d'abord du bout des doigts le disque protubérant figurant le soleil, comme pour en éprouver le modelé. Puis il le pressa. Le centre du motif sculpté s'enfonça. Au même moment, la dalle verticale du foyer pivota sur d'invisibles charnières, dévoilant à nos regards encore incrédules le départ d'un escalier qui paraissait s’enfoncer dans l'obscurité.

— Hourra ! avons-nous rugi tous ensemble.

 

Extrait d’un roman à paraître prochainement aux éditions Chloé des Lys : Argam.

 

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