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Ani Sedent présenta sa saga "Les chroniques de l'invisible"

Publié le par christine brunet /aloys

Publié dans video

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Pascale Gillet-B nous présente son nouvel ouvrage "Le Bic et les pierres"

Publié le par christine brunet /aloys

Court extrait

« Dès son arrivée, Clara se réjouit de retrouver l’inconfort de ces transports locaux étirables à l’infini en fonction des passagers et des bagages à véhiculer. Elle s’amusa de renouer avec la familiarité extraordinaire des enfants qui vagabondaient derrière chaque pas, de serrer leurs mains sales dans la sienne, de photographier leur sourire. Elle se félicita de partager une nouvelle fois un quotidien intime avec Jeanne. Et clairement, elle fut soulagée de s’éloigner géographiquement du souvenir douloureux d’Ihsan. Pourtant, il ne sortirait pas de sa tête, Clara le savait. Mais le contexte décalé et riche de ce voyage l’aiderait à moins y penser. » (pg 26)

Biographie

Ce livre, Le Bic et les pierres, est mon troisième roman publié chez Chloé des Lys.

J’ai 64 ans et je suis maintenant retraitée de l’enseignement.

J’ai enseigné le français dans des classes du Professionnel, option mécanique- soudure, où j’ai trouvé un épanouissement grâce à ces élèves.

J’ai aussi travaillé comme interprète gestuelle au début de ma carrière.

Je suis mariée et j’ai quatre enfants. Trois filles et un garçon. Mon fils est mort à l’âge de 24 ans. C’est à sa mort que je me suis lancée dans l’écriture.

J’ai huit petits-enfants.

J’aime marcher dans la nature et m’occuper des fleurs de mon jardin.

J’aime aussi voyager vers des pays lointains, surtout en Afrique.

 

Résumé

 

Mon livre raconte la rencontre peu probable entre une femme européenne et un enfant africain.

Ces deux personnages vont créer une relation intime dans laquelle ils vont se découvrir eux-mêmes et apprendre à s’estimer l’un et l’autre.  L’art, dans sa forme la plus spontanée et inattendue, les aidera à entrelacer harmonieusement leur  différence.

Mon récit aborde le thème de la diversité des cultures africaine et occidentale mais aussi le problème et la difficulté de la migration. 

Publié dans Présentation

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Laurent Dumortier présente en vidéo son dernier opus de la Saga "Les Chroniques de Baltus"

Publié le par christine brunet /aloys

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Christine Brunet vous présente son dernier thriller science-fiction "Declassified"

Publié le par christine brunet /aloys

Biographie :

Christine Brunet est née dans le sud de la France. Passionnée de langues, elle étudie le russe puis le tchèque à Prague, à l'université Charles, et enfin l’arabe au Caire, avant de parcourir le monde.

Rédactrice en chef de la revue littéraire belge « Les petits papiers de Chloé », et de l’émission culturelle trimestrielle ActuTv, directrice de Collection aux Éditions Chloé des Lys et webmaster du blog littéraire aloys.me, elle poursuit son travail d’écriture.

Après Nid de vipères, Dégâts collatéraux, E16, Non Nobis Domine, Poker menteur, Convergences, Vénus en Ré, HX13, Gwen, adieu… , La Roche des Corbeaux et Malfarat, Declassified est son douzième thriller, le second à amener les lecteurs dans un univers de science-fiction.

Son site auteur : christine-brunet.com

Son blog littéraire : aloys.me

Site Actu-tv : actutv2.com

Résumé

L’émergence sur Terre d’une organisation conçue pour élargir la paix et maintenir les équilibres,

Des disparitions étranges, l’apparition de groupuscules transhumanistes violents, un laboratoire secret pour créer génétiquement le prédateur parfait...

Quelle puissance occulte est en passe de prendre le pouvoir sur notre planète ? 

L'affrontement est inévitable… 

 

Extrait

Quelque chose a changé.

 

Son esprit évacue rapidement toutes les images fantasmées pour se recentrer sur une sensation nouvelle : elle a un corps. Elle ne s’en serait pas préoccupée en toute autre circonstance. Jusqu’à présent, elle avait l’impression déroutante de n’être qu’une simple pensée. Désormais, son esprit a son prolongement. Sinon comment expliquer le poids qu’elle situe au niveau des jambes ?

Elle doit se tromper : on dit bien que les amputés ressentent leurs membres absents… Ce doit être ça : un corps fantôme.

Pourtant…

Quelque chose court sur sa peau : c’est comme un frisson ou un souffle d’air qui dessine lentement les contours d’une silhouette que son cerveau décèle peu à peu ; le voilà spectateur d’un phénomène qu’il n’intègre pas encore comme si ce corps n’avait rien de commun avec l’âme. Lui et une coquille vide…

Mais des connexions se créent, se nouent : elle les sent. Aucune douleur, mais une stimulation externe qui la ramène lentement, mais inexorablement à la réalité. En a-t-elle envie ? Pour se retrouver lourdement handicapée, paralysée dans une carcasse fracassée ? Pas vraiment. Pourtant pas le choix.

Ses orteils… un effort… ils bougent ! Alors, elle pourra peut-être marcher ? Ses doigts… Elle se concentre et identifie une texture douce et tiède sous sa paume. Pourtant un détail l’inquiète : elle se sent décalée, comme à côté du réel, spectatrice pas actrice.

Les paupières s’entrebâillent sur un environnement blanc. Un temps d’adaptation, un réglage de focus… Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?

Peut-elle bouger ? Elle teste les traits de son visage : mobiles mais la peau semble tirée à l’excès. Elle pense immédiatement à une reconstruction faciale. Son bras droit ? Il se soulève, mais… quelque chose ne cadre pas… Elle tourne la tête et observe son environnement : une chambre lumineuse agrémentée d’une grande baie vitrée. Dehors, le soleil brille : elle est heureuse de revoir le jour. Elle ne peut pas clamer qu’elle se sent bien parce que tous ses mouvements s’effectuent sans qu’elle n’ait l’impression d’en être l’instigatrice.

Est-elle capable de s’asseoir ? Probablement pas, mais elle tente l’exercice qui se solde par un succès éclatant. Elle se contemple : elle est au bord du lit. Ses jambes pendent sans toucher le sol. Elle est revêtue d’une chemise de nuit blanche. Aucun appareillage, pas de bruit. Elle est seule. Une table de chevet, un placard dans le fond.

A-t-elle été récupérée par la WRASA ou par ses amis ? Comme elle ne reconnaît pas l’endroit, elle penche pour la première hypothèse. Comment gérer la suite dans ce cas ? 

Se mettre debout pour quitter cette pièce… Elle se laisse glisser : ses pieds se posent fermement sur le sol et acceptent sans rechigner de faire quelques pas. Le revêtement froid la surprend, mais sans la faire frissonner. Elle ne comprend pas encore l’étrange sensation dégagée par chacun de ses mouvements et un manque certain de quoi ? Elle ne parvient pas à mettre le doigt dessus. Un manque de connexion… Voilà… Elle est consciente, son corps réagit à sa volonté, mais elle n’a pas l’impression que son esprit est aux commandes. La porte coulisse à son approche et lui dévoile un rouquin aux yeux vert pâle d’âge incertain en combinaison blanche, en passe d’entrer. Il ouvre grand les yeux et la bouche de surprise et se fige tandis qu’elle le dévisage…

 

 

Publié dans Présentation

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"Au-delà des barreaux" : deux extraits proposés par son auteur Bernard Wallerand

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait 2

 

        Petites barres de désespérance marquées à la craie rouge sur le mur. Cela fait plus d'un mois qu'Anna purge sa peine alors qu'elle a à peine vingt ans et toutes les années devant elle. Comme le temps lui semble long ! Dans le brouillard de sa vie,  elle ne sait plus sourire à la beauté de l'astre d'or. Il pourrait pourtant l'aider à dissiper les nébuleuses obscures de son âme. Ainsi, les aiguilles de l'horloge lui semblent aimantées. De lever en coucher de soleil, elle compte les jours. Ils pèsent aussi lourd qu'un sac de charbon sur sa vie. Ils semblent narguer le sommeil de ses nuits. Celui-ci est aussi léger que les plumes de son oreiller. Il est entrecoupé de visions cauchemardesques. Elles lui donnent des sueurs froides. Son corps tout entier en frissonne. Il en hurle de peur au cœur des nuits étoilées trop souvent mouvementées. Ah ! Si seulement elle n'avait pas rencontré John !

 

Extrait 3

        Ainsi, le travail de fin d'études d'Alice l'avait amenée à la rencontre de toutes ces femmes qui étaient enceintes alors qu'elles venaient d'être incarcérées. Elle se revoit, son pas  si peu assuré, franchissant les innombrables portes de la prison, passant à côté des grilles et des barreaux. Elle revoit les visages de certaines, leur inquiétude au fond des yeux, leur tristesse palpable sur leurs lèvres pincées. Parmi elles, il y avait certes celles qui n'avaient pas désiré leur enfant. Elles appréhendaient donc la naissance... D'autres encore voulaient garder à tout prix leur enfant et conserver le lien sacré. A l'instar d'Alice, ces dernières savaient combien il était important de créer des liens avec l'enfant dès la naissance. Elles espéraient alors, au-delà des barreaux, recommencer une nouvelle vie avec leur bébé. Certaines, alors qu'elles venaient d'enfanter, dormaient avec la première couverture de leur enfant, respirant intensément son odeur. D'autres encore tiraient leur lait pour que leur bébé puisse en profiter. Elles fondaient alors de bonheur à l'heure des retrouvailles et lorsque leur petit ange les regardait dans les yeux, il était alors le plus beau bébé qu'elles n'avaient jamais vu. D'autres enfin imaginaient leur avenir. Dans le dialogue qui s'établissait petit à petit, elles leur disaient qu'elles allaient bientôt rentrer à la maison, que rien ne serait plus jamais comme avant. Et si d'aventure, le séjour n'en finissait plus et s'éternisait, elles affirmaient alors qu'elles étaient fières de leur enfant, fières de ses résultats à l'école. Et puis, il y avait celles qui étaient privées de leur progéniture. Elles affichaient la photo de leur trésor, au mur de la cellule et chaque soir, avant qu'elles ne s'endorment, leurs lèvres se posaient doucement sur les tendres joues de leur chérubin.

 

 

Publié dans extraits

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L'auteur mystère n'est autre que...

Publié le par christine brunet /aloys

ANI SEDENT !!!!

 

Auteur des Chroniques de l'Invisible

 

Tome 1                                                 Tome 2

 

 

Publié dans auteur mystère

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Jeu de l'auteur mystère... Mais qui a écrit ce texte ???? Réponse demain soir...

Publié le par christine brunet /aloys

Voici le texte qui m’a permis de remporter le second prix du concours de contes organisé par la bibliothèque de ma commune (il y a beau temps maintenant) et qui m’a donné le courage de présenter ................ à l’œil averti du comité de lecture de Chloé des Lys.  Je vous le livre dans son intégralité, sans retouches…  J’espère que vous serez plus indulgents que moi.

La boucle de cristal

    Il y a bien longtemps, dans le petit royaume de Franchemaison, un jeune apprenti bottier prénommé Barnabé fit une étrange découverte.

  Cela se passa au mois de mai. Comme chaque année, le château royal, embelli de fanions bleus et or, accueillait une ribambelle d’échoppes formant un ruban coloré aux pieds  de ses murailles.  

  Pour leur grand festival, les artisans comptaient bien offrir aux regards des passants, d’incroyables trésors de savoir-faire.

  Dès potron-minet, et sous le regard critique de maître Charles, Barnabé avait artistement disposé les plus belles pièces que le maître bottier présentait cette année-là.  Cela lui avait pris beau temps pour satisfaire l’artisan, mais les quelques heures de liberté gagnées valaient largement la peine qu’il s’était donné.

   Barnabé s’en alla flâner parmi les échoppes, les mains sucrées du jus encore tiède débordant de la succulente tartelette aux groseilles achetée chez Mamie Gougouille.   Arrivé à la fontaine, où il se rinça les mains avec application, Barnabé leva le nez et aperçut une petite échoppe qu’il n’avait pas encore visitée.  Il s’en approcha et découvrit avec plaisir un prodigieux bric-à-brac colonisant les présentoirs.  Parmi tous les objets se trouvant là, il en fut un qui accrocha son regard pour ne plus le lâcher.  C’était une chaussure comme Barnabé n’en avait jamais vue.  

  D’une ligne parfaite, taillée dans un matériau qu’il ne put identifier et ornée d’une boucle de cristal chatoyant dans la lumière.

  « Je vois que cet article vous intéresse, mon garçon.

  Un vieillard, aux cheveux et à la barbe incroyablement longs, sortit de l’ombre qui le dissimulait.  Il raconta à Barnabé l’histoire de ce grand magicien qui, un jour, alors qu’il s’ennuyait, avait créé les brodequins à boucle de cristal et les avait dotés de pouvoirs étranges.

  Malheureusement, l’un des deux avait disparu  et, magique ou pas, personne ne voulait d’une seule chaussure…  

  Bien qu’il n’ait pas cru son histoire, le jeune apprenti tendit tout de même quelques piécettes au vieillard.  Le vendeur se lissa la barbe, l’air pensif, mais n’hésita pas très longtemps à céder l’objet convoité.  Barnabé était ravi et il se réjouissait déjà de montrer sa trouvaille à maître Charles.  Mais à  peine fit-il quelques pas que le prit une irrésistible envie d’essayer la chaussure.  Elle lui allait parfaitement !

  « Elle me fait le pied d’un prince » pensa-t-il alors que le brodequin lui faisait la démarche insolente.  Bientôt, Barnabé s’aperçut que la foule lui ouvrait un passage avec déférence.  Le grand sénéchal en personne vint l’accueillir, se confondant en excuses pour n’avoir pas été mis au courant qu’un prince étranger les honorait de sa présence.

  Incrédule, le jeune apprenti baissa les yeux sur le brodequin où la boucle de cristal rayonnait de toute sa magie.  Il s’inventa alors une suite en grand équipage qui envahit la cour du château en paradant. Les soldats, arborant des étendards aux broderies précieuses, les pages et serviteurs, revêtus d’uniformes richement colorés, tout comme les chevaux aux caparaçons d’or et d’argent, firent grande impression.  Le sénéchal s’empressa d’inviter ce prince, si charmant, à rencontrer le roi de Franchemaison.  

  Barnabé vit la journée se finir en banquet et grand bal donnés par le roi, en son honneur.  Le lendemain, son hôte l’invita à venir admirer son nouveau bateau.  Le port, qui se trouvait à peine à deux lieues du château, accueillait divers bateaux dont un magnifiquement décoré.  Sa coque, encore brillante de résine et ses mâts à la voilure peinte aux armes du royaume rappelèrent à Barnabé les histoires de pirates que lui contait son grand-père.

  Aussitôt, il se retrouva à bord d’un bateau semblable à celui du roi si ce n’était le pavillon noir claquant au vent tel un fouet menaçant.  Groupée sur le pont, une bande de coupe-jarrets à la mine féroce attendait ses ordres.  Le capitaine Barnabé ordonna de hisser le grand cacatois ; le bateau pirate se mit en chasse.  Alors que le voilier courrait vers l’aventure, les embruns balayèrent le pont et tourbillonnèrent autour du jeune garçon comme une pluie d’argent dans le halo étincelant de la boucle de cristal.

  La démarche arrogante, le capitaine rejoignit sa cabine.  Elle était telle qu’il s’était toujours imaginé la cabine d’un pirate ; encombrée de coffres et coffrets recelant bijoux, soieries et pièces d’or en pagaille.  Sur une table d’acajou, un sabre d’abordage et un pistolet à silex servaient de presse-papiers à plusieurs cartes.  Barnabé continuait à explorer son domaine quand un pirate au visage tatoué vint le prévenir qu’un vaisseau se profilait à l’horizon.

  La poursuite dura longtemps et c’est sur une mer embrasée par le soleil couchant que les pirates rattrapèrent le riche bateau marchand.  Armés de leurs sabres, le capitaine et ses hommes  se tenaient prêts à l’abordage, mais soudain, le vent se mit à souffler furieusement, gonflant les voiles à les faire craquer.  Sur le grand hunier volant du navire marchand, le dragon peint étala ses couleurs pourpre et or.  Poussés par la tempête, les vaisseaux bondirent sur les flots, mais Barnabé était déjà en quête d’une nouvelle aventure.

  Le dragon représenté sur la voile lui avait remémoré ce conte de son enfance où un chevalier chevauchait l’animal mythique.  Et voilà qu’il se retrouvait les yeux dans les yeux, face à un énorme dragon.  Lestement, il enfourcha le cou écailleux.  Revêtu d’une cotte de laine et d’un surcot de cuir, une lourde rapière accrochée dans le dos, il était devenu Chevalier-Dragon !

  Quelle sensation merveilleuse que celle de voler ! Pourtant, ils finirent par se poser sur une terrasse rocheuse où le dragon s’installa, les écailles brillamment enflammées par les rayons du soleil déclinant.  Derrière lui, Barnabé pénétra dans l’antre de sa monture qui était aussi son nouveau logis.  L’espace occupé par le dragon était encombré d’objets hétéroclites, en or pour la plupart.  Au-delà, une salle de belle taille, confortablement aménagée, accueillit un Barnabé ravi.

  Douillettement installé sur un amas de coussins, le jeune garçon observa son pied où luisait la boucle de cristal et se demanda ce qu’il serait advenu s’il avait possédé les deux brodequins.  Quelle chance que ce vendeur n’eût point essayé la chaussure ! Il laissa ensuite son esprit dériver, pensant aux magiciens qui pouvaient créer de si extraordinaires objets.  

  Puis, il jugea que maître Charles, à sa façon, créait lui aussi des objets extraordinaires.

  « J’aimerais être une petite souris et observer le magicien modeler cette boucle de cristal », songea Barnabé, en bon apprenti.  À peine cette pensée formulée, se retrouva-t-il dans une pièce démesurément grande emplie d’objets étranges, baignant dans une atmosphère où les volutes colorées des élixirs se mêlaient au scintillement des poudres magiques.  De ses petites pattes de souris, Barnabé grimpa agilement le long d’une étagère d’où il put observer un magicien occupé à façonner une chaussure tout de sortilèges et formules.  Tout à côté, un cristal aux reflets maléfiques reposait sur les pages d’un grimoire, tel un simple presse-papiers.  Le brodequin terminé, le vieux magicien soupira, bailla et s’affala dans un coin sur une paillasse aussi usée que son propriétaire.  Barnabé reconnut alors le vieillard qui lui avait vendu la chaussure.

  Au rythme des ronflements du magicien, le jeune garçon descendit de son perchoir et trottina jusqu’au lutrin soutenant le grimoire.  Le papier parcheminé était couvert de signes étranges, comme une farandole de petits démons.  Cependant, tout en haut de la page, quelques mots bien lisibles s’étalaient froidement : « La Boucle de Cristal ou la Voleuse de Vie » !  La suite racontait comment, grâce à un cristal nommé Crapaudine de Sorcière, un mage pouvait recouvrer sa jeunesse en volant celle d’un petit naïf.

  Barnabé comprit que sa vie se réduisait à une peau de chagrin… Il devait se débarrasser de la boucle de cristal !  Il redevint un jeune garçon dès qu’il en émit le souhait, renversant le lutrin, le grimoire et le cristal posé dessus, alors qu’il retrouvait sa taille normale.  Le magicien, réveillé par le fracas, posa des yeux chafouins sur l’intrus.  Rapidement, Barnabé ôta la chaussure maléfique et la lança au vieillard.  Le sorcier ne put que jeter un regard horrifié au cristal malfaisant, juste avant de tomber en poussière.  En un étourdissement, le jeune apprenti se retrouva à Franchemaison.  Courant parmi les échoppes vers celle où l’attendait maître Charles, Barnabé pensa au bonheur simple d’être soi-même !

 

Publié dans auteur mystère, Textes

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Carine-Laure Desguin et son texte sélectionné pour le collectif "Le souffle coupé" initialisé par l'association Adan

Publié le par christine brunet /aloys

Superbe soirée ce jeudi 8 décembre 2023 au cinéma Gérard Philippe de Wasquehal (Lille). L’association ADAN présentait le recueil collectif LE SOUFFLE COUPE, recueil qui comprend trentre-quatre nouvelles. Des textes sélectionnés parce qu’ils répondaient à différents et rigoureux critères dont celui-ci, inclure la phrase d’Hichcock : La vie ce n’est pas seulement avoir respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé. 

L’ADAN, c’est quoi, c’est qui ? Soyez donc curieux :

https://adan5962.e-monsite.com/ 

https://www.facebook.com/adan5962 

Entre les interventions des organisateurs (Brigitte Cassette, vice-présidente, Antoine Duclercq, président de l’ADAN, etc) et la présentation des trois lauréats, des intermèdes musicaux improvisés d’une rare beauté : SAJAD KIANI, musicien d’origine persanne nous a fait découvrir le sétâr, un instrument typiquement persan. 

Pour ma part, de beaux échanges entre autres avec Sarah Hollier, correctrice du recueil. Amis auteurs, n’hésitez pas à faire appel à Sarah :

Son site : https://holliersarah.wixsite.com/sarah-hollier-ei 

Contact :  hollier.sarah@orange.fr 

Pour commander le recueil:

https://www.thebookedition.com/fr/le-souffle-coupe-p-401474.html?fbclid=IwAR0L94na_unJg1mrH63nokxO8kvbgMEt2UBNsekmv0H6Tb7ZXBbW1qCZgpo#summary 

 

Et voici mon texte sélectionné : 



Un autre monde

 

   Chaque jour Ogeid arpente les rues et les ruelles du Village numéro neuf. Il est né là, comme son père avant lui, lui a-t-on raconté, dans la quatrième maison de la huitième rue. Ogeid ne connaît de son pays que cette contrée, les quelques hectares sur lesquels s’étend le Village numéro neuf. Certains jours de pluie quand des herbes rafraîchies émanent des senteurs enivrantes, l’envie de s’aventurer au-delà de la grande et épaisse forêt qui borde le côté nord du village le taraude. Des souvenirs douloureux se réveillent alors et l’obligent illico à faire volte-face. Ogeid est né dans une maison qui longe une rue, une des artères principales du Village. La plupart de ses acolytes, gardiens comme lui du Village, ont eux vu le jour dans une maison qui borde une ruelle. De là la mission légitime d’Ogeid, celle de superviser tout ce qui se passe dans ce Village, le moindre mouvement douteux d’un des acolytes, ou même des animaux. 

   Il fait chaud ce matin, très chaud même. Ogeid, par un léger tapotement de son index, ouvre sa montre antiacide qui entoure son poignet gauche et lit à voix basse, Six heures et quinze minutes. À peine un peu plus de six heures du matin et déjà cette lourde chaleur m’accable, murmure-t-il, résigné. Cette pensée, celle qui suggère une température élevée de l’air ambiant, ne s’infiltrera pas plus loin. Une décharge électrique foudroie alors la poitrine du gardien principal du Village. Ogeid appuie d’un geste vif les deux mains contre son sternum et ouvre sa bouche au maximum tout en inspirant de l’air jusque dans les profondeurs de ses poumons. Ensuite, il sort de la poche interne droite de sa veste en polyuréthane noir une petite fiole sur laquelle trois lettres sont visibles : LGT. Ogeid s’empresse d’ingurgiter quelques gouttes du contenu de la fiole. Ce traitement et quelques autres, on les lui apprend via des tutoriels hologrammés plusieurs fois par jour sur le mur A de sa maison. Ogeid inspire alors de grandes bouffées d’air ambiant le plus lentement possible et focalise ses pensées sur sa respiration, le Village, ses rues et ruelles. Ogeid, une fois remis de cet assaut jette un regard soupçonneux tout autour de lui. Il est plus ou moins certain qu’aucun des acolytes du Village ne l’a surpris dans cet état-là. Le rôle des acolytes serait alors d’en référer le plus rapidement possible au Grand Tout. Ogeid n’a jamais réceptionné un seul blâme, et de ça, il s’en réjouit presque, il ne voudrait d’ailleurs pas que cette situation se modifie. Plusieurs fois par jour, il vérifie ses messageries car il se sent épié, toujours et partout dans le Village. Il songe de temps en temps à proposer au Grand Tout son transfert vers un autre Village, le sept, ou même le deux. Mais à quoi bon ? Son rôle serait le même qu’au Village numéro neuf, arpenter les rues et les ruelles toute la journée, surveiller et compter les acolytes et les animaux. N’étant pas né dans le Village qui lui serait alloué, il serait rétrogradé et serait obligé de subir une batterie de tests contraignants et même invasifs. Tout ça, il ne le désire pas, d’autant plus qu’après quelques mois, il le sait, il recommencerait plusieurs fois par jour, à vérifier d’une façon maladive ses multiples messageries. 

   Cette chaleur matinale accable Ogeid de plus en plus. Sous son équipement en polyuréthane, le gardien du Village sent la sueur dégouliner tout le long de son corps. C’est plus fort que lui, il ne peut empêcher un vif tourbillon de pensées lui marteler la tête. Il lutte contre ce fléau pendant quelques secondes mais les pensées s’acharnent et le mot chaleur roule de lui-même vers le mot climat et puis réchauffement de Gaïa et là Ogeid, dépité et presque fâché contre lui-même, capitule. Son imaginaire l’emporte et sur des plages qui lui sont inconnues il capte des images de milliers de poissons morts et des squelettes d’êtres humains entassés les uns sur les autres. Tout à coup, Ogeid sent le sol se dérober sous ses bottes antiacides et il s’écroule. 

   Tant bien que mal car il lutte afin de ne pas perdre connaissance, Ogeid appuie les deux mains contre son sternum, inspire quelques goulées d’air ambiant et, après avoir ôté de sa veste la fiole salvatrice, il ingurgite quelques gorgées du breuvage thérapeutique. Ogeid reste couché sur le sol quelques instants. Le stress l'envahit. Il ne peut rester dans cette position plus longtemps. Des acolytes pourraient contacter le Grand Tout et il serait envoyé sans aucun jugement vers la Ville.  Et de là, personne n'est jamais revenu. Résolu, Ogeid se relève, marche quelques pas tout en s'efforçant de rester le plus droit possible. Il le sait, visualiser avec intention certaines images risque un jour ou l’autre de lui coûter la vie. Le besoin de rechercher dans ses souvenirs est plus fort que lui. Il espère toujours revoir le visage de sa mère et celui de son père. En vain. Au Village numéro neuf, les souvenirs sont presque totalement abolis. Il est formellement interdit, sous peine de décharges électriques foudroyantes, de s’efforcer à se rappeler ce qu’était la vie d’avant, au temps où chacun pouvait traverser la forêt et accéder à ce que le Grand Tout nomme, en prenant soin de ne pas dévoiler ce qu’elle autorisait vraiment ni vers quels plaisirs elle conduisait les individus, la Liberté. 

   Ogeid continue sa mission matinale tout en essayant de fixer ses pensées sur des choses autorisées, les pavés du Village, le règlement officiel, les hologrammes projetés sur le mur A de sa maison. Du mot maison ses pensées bifurquent vers le visage d’une femme jeune et souriante qui semble murmurer une chanson. Subitement, Ogeid grimace et ne peut contenir un cri de douleur. Une décharge électrique comme jamais il n’a subie lui transperce la poitrine.    Glissant vers un demi-coma, Ogeid perçoit une voix d’outre-tombe qui, sur un ton démoniaque, ricane et lui crache cette phrase, La vie ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé, feu Ogeid du Village numéro neuf. 


 

Lien vers tous mes livres :

http://carineldesguin.canalblog.com/pages/mes-livres/39852592.html 


Lien vers mes poèmes de la Nouvelle Revue des Elytres (Grenier Jane Tony)

http://www.grenierjanetony.be/?s=Carine-Laure+Desguin

 

Publié dans Textes, publications

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Bettina Forment nous présente son ouvrage "De si charmantes vieilles d'âmes"

Publié le par christine brunet /aloys

Extrait

« Comment ça : « votre mère est introuvable ». Vous êtes supposés la surveiller, non ? Contrôler ses allées et venues. Savoir à tout moment où elle se trouve, ce qu’elle fait, comment elle va ! Non ? Nous avons choisi votre établissement pour son sérieux que vous n’avez cessé de mettre en avant dans vos brochures publicitaires, au cours de la visite que nous avons faite de votre « institution », lors de nos conversations téléphoniques et j’estime que nous payons assez cher vos prestations pour ne pas nous contenter d’un « votre mère est introuvable » ! » (extrait de la nouvelle On n’a pas tous les jours (quatre fois) vingt ans)

 

Biographie

À 7 ans, Bettina Forment sait déjà ce qu’elle fera plus tard : elle sera professeure. Et comme elle passe tout son temps dans les livres, elle choisit tout naturellement d’enseigner le français et la littérature. Après des études de Lettres Modernes, elle passe le CAPES et entame une longue carrière d’enseignante qui est loin d’être achevée.

Mais sa passion pour les livres ne s’arrête pas là. Son cerveau fourmille d’idées qu’elle ne cesse de coucher sur le papier. Toutes les émotions qu’elle a éprouvées au cours de ses nombreuses lectures, elle veut à son tour les faire vivre à ses propres lecteurs et lectrices : les faire rire ou pleurer, les émerveiller ou les intriguer, les faire rêver et voyager.

 

Résumé du livre

De si charmantes vieilles d’âmes est un recueil de sept nouvelles qui brossent le portrait de femmes d’âge mûr, voire très mûr. Si certaines sont douces et attentionnées et méritent bien le surnom de « mamie gâteau », d’autres sont beaucoup plus revêches et se rapprochent davantage de Tatie Danielle !

Publié dans Présentation

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Pascale Gillet-B  a lu et chroniqué "Le Transfert" de Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

Le Transfert, Carine-Laure Desguin, théâtre, Editions Chloé des Lys.



 

Dans cette pièce de théâtre, un seul décor : une chambre d’hôpital. 

Les personnages sont anonymes, aliénés à une fonction, étrangers à eux-mêmes. Existent-ils seulement ? 

Un clown en face d’un patient allongé veut jouer envers et contre tout. 

Progressivement inquisiteur et autoritaire, il semble dicter les règles du jeu au détriment de celui qu’il est venu faire rire. 

Le patient, triste et morose ne rit pas. Est-il fou ou puni ? Il doute de tout et interroge le clown.

D’abord résigné, il ne comprend rien, il ne reçoit pas de réponse de son étrange interlocuteur. Il souffre, il souffre atrocement, il se souvient. « Le parfum des roses me paraît si loin, si loin, si loin… »

Un robot sorti de nulle part apporte le remède à sa douleur, un carton blanc, vierge et vide !

Les visites sont terminées, le clown quitte la chambre.  

Le docteur et l’infirmière entrent en scène. Ils discutent de l’existence du patient ou plutôt de sa non-existence. Un dialogue complètement burlesque s’engage entre ces deux nouveaux personnages à propos du malade. 

Le patient comprend lentement, il se souvient, il réfléchit maintenant, il veut pisser, il a faim, il a soif… il sourit même ! Il se rebelle.

Mais non, il ne sera pas sauvé. Il est fou, il ment, il n’existe plus. Il est devenu non-patient, englouti dans le néant. 

Il n’a pas ri, le clown lui avait bien dit pourtant qu’il devait rire. 

Il ne reste rien, même pas le souvenir d’un parfum… 

 

Prodigieuse, Carine-Laure Desguin nous emmène dans un dédale abracadabrant par la seule puissance de ses mots ! Dans ce texte court et dense, elle dépasse avec audace les limites de la raison pour le plus grand plaisir du lecteur. 

Une lecture hors-norme dans la forme comme dans le fond! Bravo ! 



 

Pascale Gillet-B 

 

Publié dans avis de lecteurs

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