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Alexandra Coenraets nous propose un nouvel extrait de "Naissance"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

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Flash

Dans ma chambre, dans mon lit, une petite fille. Je vois tout du dessus. Il a sauté sur moi avec une rage incroyable, je ne sais pas ce qui m’arrive, je tremble, je ne comprends pas, je me disloque, il me foudroie, je ne veux pas, je n’ai pas le choix, je refuse, je sors de mon corps. Il me salit de ses mains gluantes et dégueulasses. C’est une invasion. C’est abominable. Je veux disparaître.

 

 

Laurence n’appartenait qu’à elle-même, il le savait. La liberté qui faisait son essence, il en souffrait.

Mais c’était ainsi.

Il réalisa qu’il ne pourrait jamais la conquérir totalement. Il goûtait, il savourait ces instants où il pouvait la posséder charnellement, où il avait l’illusion qu’elle n’appartenait qu’à lui, que jamais plus elle ne poserait son regard sur un autre homme, que jamais plus il n’éprouverait du désir pour une autre femme.

Il soupira encore.

Et tressaillit.

Etrange, cette douleur dans la poitrine. A quel point craignait-il de s’attacher ?

 

J’ai honte.

 

J’ai honte de la « peau contre peau », du « corps contre corps », des frottements, des bruits, des soupirs, des halètements, de la transpiration.

Je n’ai pas honte au moment même, j’ai honte quand je m’en rappelle.

Je voudrais que cela n’ait jamais existé.

 

Je voudrais creuser la terre jusqu’au centre, jusqu’à en avoir les doigts et les bras meurtris, pour y enfouir le souvenir de ces moments « chair contre chair », ces moments qui me crient que je suis humaine. Je ne supporte pas de m’en rappeler.

 

Je sens mon corps, je vois ma chair, je sens que je vis.

Je me sens sale.

 

Je sais que j’ai eu du plaisir quand Géniteur m’a fait « ça ». J’en ai honte encore aujourd’hui.

 

Je viens de lire récemment dans un livre que le plaisir sexuel était physiologique. D’en avoir ressenti alors ne fait pas de moi une coupable, ni une responsable de ce qui s’est passé. Des abus. De l’inceste. Tout ceci a l’air si simple, cela paraît évident. Et pourtant, c’est si difficile pour moi de l’intégrer. Et pourtant, il y a encore des gens qui pensent que l’enfant ou l’adolescent a « provoqué » l’adulte, qu’il était consentant.

 

 

L’inceste ôte l’essence de la vie et n’en laisse qu’un semblant.

 

C’est pourquoi,

Ne me dites pas d’oublier. Ne me dites pas que c’est le passé. Ne me dites pas de passer à autre chose, ce n’est pas possible.

NE ME DITES PAS D’OUBLIER A NOUVEAU CE QUE J’AI EFFECTIVEMENT «OUBLIE» PENDANT VINGT-CINQ ANS, OUBLIANT, CE FAISANT, DE VIVRE.

C’est déjà important que j’accepte de me souvenir.

Ne rentrez pas dans le déni, vous non plus.

 

 

Je veux que ce mal sorte de mon corps, que cette chose, cet alien qui dévore mes entrailles s’extirpe de mon sang, de mon cœur, de mon âme.

Ce mal, c’était l’inceste.

Les mains de son père, sa bouche, son machin, ce pénis gluant et puant, qui grossissait, son sperme sur elle.

Sa mémoire ne la laissait pas tranquille, ni sous forme de flashes constants, ni par le biais de son corps qui gardait en son sein les stigmates douloureux de son histoire. Dans les moments d’angoisse, de nuit comme de jour, ses deux mains s’en allaient d’instinct se placer juste sur son sexe pour le protéger.

 

Alexandra Coenraets

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Publié dans Textes

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"La Géhenne", un conte extrait de Contes Bizarres I

Publié le par christine brunet /aloys

Supprimé pour causes techniques

Publié dans vidéo

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Hugues Draye et son journal de bord !

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

 

 

facteur (1)

 

journal de bord, mercredi 23 janvier 2013
  
Il se pourrait que, dans les jours, les s'maines qui suivent, j'aie droit, sur ma tournée de facteur, à avoir un accompagnateur qui (tout en ayant un regard extérieur) pourrait réaliser, dans la pratique, à quel point mon parcours quotidien (avec mon caddy, mes lettres), est anormalement long, proportionnellement aux heures où je suis sensé prester.

Bon. ON verra bien.

Je ne m'attends même pas à un miracle.
Je sais que, même avec la meilleure volonté du monde, ma méthode de travail est loin d'être la plus efficace.
Mais ... j'estime qu'elle se tient, aussi.

Oui, j'effectue pratiquement chaque jour dix heures au lieu de huit.

Ah, on peut toujours me dire : "Vous vous attardez trop avec vos clients !"
Ah, on peut toujours me dire : "Comment se fait-il que les collègues qui vous remplacent effectuent le même parcours en moins de temps ?"
Ah, on peut toujours me dire : "Le temps que vous passez à accepter les cafés qu'on vous propose, dans les bistrots où vous êtes le facteur, ça joue, Monsieur Draye !"

Que d'hypothèses ... logiques !

Oui, je m'attarde volontiers, parfois, avec des clients. Forcément, à ces moments-là, le temps ne décide pas de prendre une pause, rien que pour moi.
Je pourrais, par souci de rentrer le plus possible dans les temps, décider de dire "non" à toutes les sollicitations. Je parie que pas mal de collègues optent pour cette solution (certains en souffrent, d'autres non).
Quand j'observe, d'une manière un peu plus objective, plus analytique, le temps "réel" que je pourrais passer en tournée, sans flâner, sans parler avec les clients, en accélérant mon pas, je ne suis même pas sûr que je rentrerais dans les temps. La configuration du parcours, elle-même, me pose question. Je risquerais de fatiguer mon coeur, de tomber dans les pommes. Alors, au prix où, quoi que je fasse, le résultat n'est même pas garanti, je préfère me respecter, quand au temps passé avec les clients (et Dieu sait si pas mal de rencontres, au quotidien, me procurent aussi l'énergie de continuer, d'être motivé dans mon travail), final'ment, à l'arrivée, je ne suis pas en retard de beaucoup et ... je tiens encore le coup.

Quand à mes collègues qui me remplacent ponctuellement et qui effectuent la tournée en moins de temps que moi ...

Là, j'approuve l'argument.

Je ne suis même pas certain de trouver la réponse à ça.

Juste des hypothèses ...

D'abord, il suffit que le facteur remplaçant ait, naturell'ment, un rythme de marche plus rapide que moi. Il existe effectivement des gens qui, pour accomplir leur boulot, ont b'soin d'avancer rapidement (sans être speedés pour autant). Que voulez-vous : les êtres humains ne sont pas tous constitués, biologiquement, chromosomiquement, de la même manière !

OU alors, il effectue la tournée dans un sens différent du mien. OK OK. Ainsi, il démarre peut-être tout en haut, Place Fernand Cocq. J'imagine donc, en toute logique, qu'il prend le bus, Place Flagey, qu'il attend deux arrêts et qu'ainsi, il démarre. Ca tient la route, en effet. Mais quand j'observe, en pratique : j'imagine qu'alors, le facteur remplaçant travaille encore avec la sacoche sur la poitrine ou, éventuellement, le caddy à deux roues. Je conçois. Mais, en ce qui me concerne, je travaille avec un caddy à quatre roues (que pas mal regardent comme ... une poussette), je me vois mal rentrer dans les transports en commun avec cet engin. Donc, en respectant le parcours règlementairement, moi, je démarre depuis le bas de la Place Flagey, ça m'évite les transports en commun, et le caddy à quatre roues a un côté "tout terrain" qui m'évite les problèmes quand il faut traverser les bordures ou quand il faut s'arrêter quelque part dans une côte (oui, mon caddy a des freins). Y a des années que j'ai abandonné la sacoche sur la poitrine (mes difficultés respiratoires, liées à mon asthme, en sont la cause). Alors, oui, en f'sant ce choix (pour des raisons de sécurité), je prends plus de temps qu'un autre.

Ah, un autre détail, plus classique, mais tout aussi réaliste : quand je reprends le boulot (après une semaine de relâche), je rencontre pas mal de clients qui se plaignent du travail effectué en mon absence. D'abord, dans plus d'un immeuble, on me raconte que le facteur s'est contenté de déposer tout un paquet de lettres au dessus des boîtes. Ensuite, on me dit que le remplaçant dépose des avis (lors de recommandés à présenter) sans sonner (alors que le client est chez lui, à ce moment-là). D'accord, je n'étais pas là pour vérifier ce qui se tramait vraiment. D'accord, y a la mauvaise foi éventuelle des clients. D'accord, y a des parlophones qui ne fonctionnent pas. D'accord, y a des gens dont la voix est inaudible au parlophone, y compris quand on tend l'oreille. Mais, si je retourne les argumentations ici posées, elles restent crédibles. Le temps qu'un remplaçant ne consacre pas à présenter ses recommandés, à laisser les lettres au d'ssus des boîtes, évidemment c'est du bonus pour lui. Quand j'effectue ma tournée, c'est vrai, je m'astreins à présenter chaque jour mes recommandés (même quand j'en ai plus de quarante), sauf l'un ou l'autre pour qui, un jour ou l'autre, il est préférable de le représenter le lendemain. Et ça prend du temps.
 
Quant au café que j'accepte volontiers ...
 
OUi, ça m'arrive. Ah, on peut me tomber d'ssus rien que pour ce détail. C'est pas prévu sur mon plan de parcours. Les chefs, en haut, pourraient sauter sur ce simple détail et n'en faire qu'une bouchée. OK OK. D'un autre côté, heureus'ment qu'avec le temps de parcours que je dois assumer chaque jour (par tous les temps, en plus), je m'autorise à accepter ce genre de faveur (preuve de l'estime du client envers son facteur, évidemment). Mais ... je pose une question : sans accuser, sans juger le boulot des collègues, suis-je réell'ment plus dans le rouge que ceux/celles qui s'attardent plus longtemps dans certains bistrots, s'enfilent plus d'une bière (c'est leur choix !), mais ... rentrent dans les temps ? (donc : causent moins de problèmes !)
 
Maint'nant, y a peut-être encore une autre raison qui m'échappe.

Je suis prêt à être accompagné. Même si le rapport final, avec tous les points observés et analysés, ne sont pas en ma faveur. Même si je suis conscient que l'actuel "Géoroute 5", dans notre bureau, sera tôt ou tard remplacé par un "Géoroute 6", avec encore des tournées en moins, des parcours encore rallongés. Même si je suis conscient que la "machine infernale" ne s'arrêtera probablement pas. Soyons réalistes ! Ceci dit, ce n'est pas une raison, à mon sens, pour capituler (c'est pas dans mon tempérament). En étant accompagné, je saurai de manière un peu plus claire comment, encore, à l'avenir, je pourrai rectifier le tir.

Oui, je suis encore motivé.

Oui, j'aime profondément mon boulot.

 

Hugues Draye

www.myspace.fr/huguesdraye

H.draye

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Fiche d'Axelle Henry, Times Square

Publié le par christine brunet /aloys

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Publié dans fiche auteur

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Claude Colson : Unanimisme

Publié le par christine brunet /aloys

Unanimisme

Retrouver un jour, occasionnellement,

La promiscuité du train-matin

N'a rien de mortel ennuiement ;

C'est au contraire plaisir certain.

 

L'hiver est là, en vent de bise,

Qui dehors assaille joues et nez.

Dedans règne en contrepoint heureux, prisé,

Bonne chaleur, manteau-emmitouflée.

 

Et le jour point doucement,

La grisaille troue la nuit.

Tu vibres au rythme du train qui fuit,

Goûtant l'étirement du temps.

 

Les voisins discutent paisiblement ;

La dame vis à vis lit

Et toi tu scrutes intérieurement

Les pensées douces qui relient.

 

Claude Colson

http://claude-colson.monsite-orange.fr

 

Lena C. Colson

Publié dans Poésie

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Fiche de Victor Lebuis : Des souvenirs obscurs de l'Ecole Abbatiale

Publié le par christine brunet /aloys

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Publié dans fiche auteur

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Anne Renault a lu "Les enfants du Grand Jardin" de Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

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Les enfants du Grand Jardin

 

de Carine-Laure DESGUIN

 

aux Editions Chloé des Lys (Belgique) 2012

 

 

On pourrait dire : « C'est l'histoire d'enfants abandonnés, issus de familles misérables, de parents alcooliques, drogués, à la rue, que leur enfants ont peu ou pas connus, et que deux femmes, Nicole et Marianne, ont recueillis, pour leur donner le goût de la vie et leur ouvrir l'avenir ».

Et on aurait appris bien peu sur ce que sont « Les enfants du Grand Jardin »... Mais il est vrai qu'il difficile de rendre compte de cette féerie verbale, de ce feu d'artifices de mots, ou un son en entraîne un autre, une image une autre, dans une sorte de farandole endiablée. Le sens est là, mais l'essentiel du livre réside dans ce style créateur, inventif, coloré, qui fait jaillir des phrases des images inconnues, des associations improbables.

 

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Le narrateur, Vérone - tous les enfants portent le nom d'une ville, Venise, Oran, Berlin,Capri... – est un de ces « pauvres enfants », de ces « têtes à trous », qui ne « pigent » pas tout, que tout destinait au départ à la rue, à l'enfermement, voire à la mort. Mais, comme tous les enfants du monde, il est doué de l'incroyable pouvoir de l'innocence et de l'émerveillement. Et il a eu la chance de croiser le chemin de Nicole et Marianne, ces deux fées du bonheur, ces deux donneuses d'un amour libre et inépuisable.

Dans le carré vert du « Grand Jardin », les trous se colmatent, les joies s'unissent, les désirs se libèrent. « Mission accomplie » pour les deux femmes. Le malheur s'oublie, c'est le bonheur qui gagne. Et l'histoire devient celle d'un « Grand Jardin pour tout le monde, pour les enfants de tous les pays de la terre, pour les lutins, pour les étoiles, pour les oiseaux des airs, pour les artichauts, pour les crapauds et les rivières profondes... »

Prenez ce livre entre vos mains et ouvrez-le, aucune analyse ne peut rendre compte de l'exubérante magie de sa langue. On ne résume pas un poème, on le lit...

 

Anne Renault, auteur de Chloé des Lys

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Publié dans Fiche de lecture

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Chloé des lys et Actu TV sur Twitter ...

Publié le par christine brunet /aloys

 

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Chloe des Lys et ACTU-tv sur Twitter ! 

 



La plupart d’entre vous connaissent déjà facebook et l’emploient pour faire connaissance avec d’autres personnes intéressées par l’écriture , échanger des infos et faire connaître les livres qu’ils ont édités ou s’apprêtent à publier.
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Mais connaissez-vous Twitter ? Ce nouveau réseau social en pleine explosion, qui permet des échanges instantanés de messages courts avec celles et ceux qui acceptent de vous suivre ?

Chloe des Lys et ACTU-tv y sont aussi depuis peu… peut-être l’ occasion d’ouvrir un compte (5 minutes) et de vous lancer dans ce nouveau milieu, souvent plus jeune, des gsm, tablettes et autre Iphone.

Ne soyez pas le dernier : tapez https:// twitter.com/ inscrivez-vous gratuitement et connectez-vous sur ‘chloedeslys’ en un seul mot. Voilà. Il ne vous reste plus qu’à tweeter avec nous et re-tweeter nos infos à vos amis….

 

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Publié dans ANNONCES

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Fabienne Merkelbag : l'écriture, c'est "Oser dire les choses, parce que l’écriture permet de se dépasser."

Publié le par christine brunet /aloys

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Pouvez-vous vous présenter, svp ? Parlez-moi de votre /vos livres en quelques mots.

Fabienne Merkelbag, 50 ans, mère de deux filles, Florence (23 ans) et Romane (19 ans). Après une enfance passée en Allemagne, je vis dans la région liégeoise depuis l’âge de 18 ans. J’y ai effectué mes études de master en Histoire à l’Université de Liège. Après avoir travaillé comme collaboratrice parlementaire pendant plus de dix ans, je suis depuis 2002 Inspectrice de la Culture au Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

Mon livre, Sagrada Familia, est un ensemble de chroniques inspirées de faits réels mais détournés sur un ton impertinent, mêlés d’humour et de mauvaise foi.


Voilà qui promet ! Original, en tout cas... Depuis quand écrivez-vous ? Un déclencheur ?

L’écriture a toujours fait partie de ma vie. Je fais partie d’une génération qui écrivait régulièrement à sa famille pour les vœux, les anniversaires, les vacances etc… cette habitude d’informer la famille sur les petits faits quotidiens m’a amenée à raconter de manière plus humoristique les événements qui m’ont marquée.

 

Définissez le mot écriture 

 

L’écriture est pour moi un Art. Lorsque je lis, je suis impressionnée par le style de certains auteurs. Leur capacité de faire vivre un personnage ou une intrigue estimages-0165.jpg finalement assez rare. C’est à force de lire que j’ai eu envie de m’y essayer. Poser les mots sur un papier et imaginer comment il sera perçu par le lecteur. Oser dire les choses, parce que l’écriture permet de se dépasser. Comme la peinture, la sculpture ou la musique…


Votre style ?
 

Je crains n’appartenir à aucune style. Ni romancier, ni nouvelliste, ni essayiste. Juste une « écriture spécifiquement belge » comme me l’a écrit l’écrivain belge Patrick Virelles (Peau de vélin, Bestaire impertinent…) en 2006 lors d’une participation à un concours de ‘nouvelles’. C’est vrai que le ton est familier et composé d’expressions wallonnes et bruxelloises.


L'écriture est-elle une passion ? En avez-vous d'autres ? Si oui, y at-il interaction entre vos passions ?

 L’écriture est une réelle passion. Je ne peux rester devant une feuille, un bout de papier ou un post-it sans y griffonner quelques mots. Mon autre passion est la lecture. J’adore les auteurs contemporains. Je ne me déplace jamais sans avoir un livre avec moi. Dans mon sac, dans la voiture… et bien sûr partout dans la maison.


Comment appréhende-t-on votre travail d'écriture autour de vous ?
 

images-0292.jpgDepuis des années, l’envoi par mail de mes « bafouilles » ravit mes proches. J’ai été régulièrement encouragée à continuer. Mais il s’agissait de mon entourage, que je savais bienveillant… Ce sont les encouragements de Patrick Virelles, auteur reconnu, qui m’ont poussée à les mettre en forme pour une publication éventuelle. J’ai été enchantée lorsque Chloé des Lys a eu envie de miser sur mon livre…


Facile ou compliqué d'être lu ?
 

Facile ; il s’agit d’une écriture simple, familière, enjouée… 

 

Vous êtes historienne : pourquoi ne pas avoir choisi d'écrire un roman historique ou, tout au moins, un roman très ancré dans l'histoire ?

  

Le roman historique est une discipline qui demande une grande rigueur, en termes de respect des faits, des personnages et de la critique historique. Je préfère, grâce à l’écriture, me laisser aller à la description d’une série d’événements qui me touchent. Je ne peux écrire que lorsque les mots qui s’alignent me bouleversent, ou me font rire. Lorsque l’on a reçu une éducation stricte, cadrée, c’est peut-être dans l’expression libre et créatrice que l’on trouve un exutoire… A croire qu’en cas de « débordement », ou d’impertinence, je pourrai me retrancher derrière un « c’est pas moi, c’est mon personnage qui l’a dit »… 

 

Pour l'avant-dernière question, j'aimerais vous la poser différemment : vous partez du

réel pour raconter vos histoires, 

      a/ vos personnages sont-ils fortement inspirés de votre entourage ?

Dans Sagrada Familia, tous les personnages existent. Que ce soit Florence, Romane, Gisèle, Claire ou Simonne, tous partagent ma vie, de près ou de loin. Chaque chapitre débute d’ailleurs par un prénom. Une manière de leur rendre hommage, sans doute. Ma façon de leur dire que je les aime… Dans mon quotidien, j’ai beaucoup de mal à le dire. L’écrire m’est plus facile… 

 

       b/ écrire, c'est se dévoiler, plus ou moins... Vrai/faux ?

C’est particulièrement vrai puisque je parle de moi et de mes proches. Même si mes récits sont ‘romancés’ ou font preuve de mauvaise foi, c’est tout un pan de ma personnalité qui est dévoilé… Lors d’une allocution que j’avais faite lorsque j’ai gagné le deuxième prix de l’Eau Noire à Couvin en 2006, j’avais dit que je comparais l’envoi d’un manuscrit à un accouchement. L’impression de se livrer. De se donner. Complètement. Sans pudeur. Le jour où l’on diffuse un texte, on n’en est plus maître. C’est angoissant … et terriblement excitant…

 

       c/ Là, je vous suis à 100% !!!! l'auteur s'expose, quelque part... D'où ma question : est-il compliqué pour vous d'être lue.

 

Au début, certainement. Mais voilà plusieurs années que je partage mes textes avec mes proches. Je reconnais que j’ai besoin du regard des autres pour m’améliorer. L’important est que les commentaires soient sincères. Je préfère une critique négative à des propos flatteurs qui ne respirent pas la sincérité. Je tiens compte des remarques ou des conseils que l’on me donne. J’en ai besoin. C’est cela avancer…

 

Vous dites imaginer comment vos écrits vont être perçus par vos lecteurs : écrivez-vousnoelNouvelAn2007et08-133--1-.jpg pour vous ou essentiellement pour les autres ?

Dans un premier temps, j’écris pour moi. Et puis, rapidement, l’envie de partager mes écrits avec les autres. L’envie de partager…

 

 Qu'apporte, selon vous, le mélange de "langues" à vos récits ? N'avez-vous pas peur que cet aspect restreigne le nbre de vos lecteurs ?

Inclure des expressions « belges » dans mes textes est apparu comme une évidence. Le récit se voulant avant tout ‘oral’, j’écris comme pourrait parler « monsieur tout le monde ». Avec des mots comme « chique », « lacquemants », « frappadingues » ou « zine », je me permets un ton insolent qui dénote avec le langage « bon chic bon genre »… Et j’aime citer des lieux typiquement liégeois, c’est une manière de dire que je suis bien dans la cité Ardente… Je ne pense pas que ces quelques termes effrayeront le lecteur. Au contraire…

 

Allez, un extrait pour vous mettre en appétit...

 

Une semaine sur mon voilier nous propose Claire ? Nous, c’est Lucrèce et moi. Le voilier est amarré à Cadix. Cadix, en Andalousie, pas Cassis, à côté des calanques. Cadix, c’est plus à l’Ouest. Et plus au Sud… Oui, parce que la proposition n’était pas encore digérée que j’ai vite fait de revisiter ma boussole. Parait qu’un marin ne parle pas comme moi. ‘Au dessus’, c’est le Nord, ‘en bas’, le Sud. ‘A droite’, tribord et ‘à gauche’ babord.

 

Merde, faudra que j’informe Di Rupo qu’il est de babord et à de Wever qu’il est tribordien. Quant à l’ouest, j’y suis assez régulièrement pour savoir l’identifier rapidement…

 

Venez faire du bateau qu’elle nous dit Claire, à trois on passera le détroit de Gibraltar. Je vous expliquerai comment on navigue… Fastoche, me dis-je. Sportives comme pas deux, Lucrèce et moi avons, dans nos jeunes années, pratiqué une série de sports. On connait tous les termes concernant la pratique du canasson et nous sommes capables de traduire les yeux fermés les ‘lets’, ‘sets’, et autres ‘smashs’ tennistiques.

 

N’empêche, je dois bien admettre mon incompétence en termes de jargon maritime : j’ignorais qu’un ‘phoque’ pouvait s’écrire ‘foc’ et n’était pas uniquement un mammifère pinnipède ; je pensais qu’une ‘défense’ n’était que de l’ivoire interdit à la vente depuis le massacre de nos amis les éléphants ; je ne savais pas que le ‘duc d’Albe’ était, outre un tortionnaire ibérique, un poteau planté dans l’eau des ports, et encore moins qu’un ‘pont’ était autre chose qu’un jour où les fonctionnaires ont –encore- congé ; enfin, un ‘génois’ n’était dans mon esprit étriqué qu’un petit suisse beau, riche et consterné de ne pas m’avoir encore rencontrée…

 

 

Comme Fabienne Merkelbag l'a très justement écrit, un livre est, qu'un auteur ne veuille ou non, un reflet de lui-même, de son univers de sa personnalité. Cela transparaît dans l'écriture, le genre choisi, le style... Cela le rapproche du lecteur... et fait, en même temps, son unicité. 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

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Publié dans interview

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Carine-Laure Desguin et la Fédération des Associations Actives de Belgique...

Publié le par christine brunet /aloys

 

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Désolée, vraiment, de vous emmerder avec ces prix gagnés...Durant les longues soirées d'hiver, j'ai participé à plusieurs concours et voilà, à présent, y'a pas que des flocons qui tombent du ciel, y'a des prix aussi...

 

La Fédération des Associations actives de Belgique (Fedactio) a organisé un concours national de nouvelles. Ce concours veut contribuer à la cohésion sociale en encourageant les participants à réfléchir ...L'amitié, la diversité culturelle, l'art du vivre-ensemble, l'empathie, la tolérance et le dialogue. Vaste programme! 

 

Et dans le jury, que du beau monde...Michel Voiturier, Michel Rozenberg, Pascale Lora schyns, Isabelle Bary, Claire Ruwet, Evelyne Wilwert...




                                       http://www.concoursdenouvelles.be/?page_id=222

 

C'est Pascale Lora Schyns   

                          www.pascaleloraschyns.com

qui m'a remis les cadeaux. Sa dédicace m'a énormément touchée et je la garde pour moi. Na. Secret. 

Après remise des prix et lecture des textes lauréats dans cette très belle école « des étoiles » de Haren, une jolie réception nous attendait. Des photos, des intervieuws. De l’émotion, un public attentif et fidèle au rendez-vous de ce premier opus. Bravo aux organisateurs, et...Merci!

Ah oui, j’oubliais ! Il s’agit du texte « Adrien, Naëlle, et les autres… »

Bonne lecture ! http://carinelauredesguin.over-blog.com

 

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Publié dans ANNONCES

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