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Christina Previ nous propose un court extrait de son recueil "Itinérance d'un oiseau bleu"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait : « Une visite inattendue »

Son chat, en ronronnant, s’est installé près d’elle. Il a tourné en rond, reniflé, gratté puis il a adopté ce siège disponible pour sa sieste.

Ils se sentent bien là, tous les deux, dans la douceur de la grande cuisine. Au bout d’un moment Louise se détend, ses vieux os parfois si douloureux, lui offrent à présent un répit qu’elle apprécie justement.

 

Devant elle, la fenêtre permet au regard d’errer dans le jardin. Le temps est incertain, le soleil bien timide et le vent, ce coquin, fait trembler les sapins.

Louise s’est assoupie, elle flotte dans un état de bienheureuse béatitude, un de ces moments où l’on a l’impression de voler du temps au temps, où le corps semble en état d’apesanteur bien agréable.

 

Autrefois, durant l’été, installés côte à côte devant la porte, Maurice et elle admiraient leur jardin, le ciel, ou les couchers du soleil, en bavardant de tout et de rien.

Les souvenirs s’enchaînent dans la tête de Louise, elle se revoit au bras de Maurice, le jour de leur mariage dans cette belle église St Martin…

 

 

Christina Previ

Publié dans Textes

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Gaëtan Debiève nous présente son ouvrage à paraître aux Editions Chloé des Lys

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Je me prénomme Gaëtan, j’ai 49 ans et suis fonctionnaire. J’ai déjà été publié une première fois chez Chloé des Lys il y a quelques années, il s’agissait d’un recueil de poèmes intitulé «Cette Poésie-là ». Depuis, l’idée d’écrire un roman me taraudait et j’ai fini par m’y mettre mais il me fallait un sujet qui m’inspire.

 

Le roman à paraître s’intitule « Souvenirs d’un Soldat de la grande Guerre » et il raconte l’histoire de mon arrière grand père qui fût mobilisé en 1914 à la veille de la première guerre mondiale. Il a combattu 4 ans dans les tranchées sur le front de l’Yser et au travers des anecdotes qu’il a racontées et qui m’ont été transmises par mes grands-parents, par mon père ou par des connaissances l’ayant fréquenté j’ai conçu ce roman.

 

En voici un extrait que je trouve assez parlant :

 

« LES GAZ,LES GAZ… ». Déjà, des volutes jaunâtres se répandent au

ras du sol et les hommes fouillent leurs besaces à la recherche

du précieux masque qui leur permettra de respirer sans en

mourir. René voit qu’à quelques mètres de la tranchée que lui

et les autres parvenus jusque là occupent maintenant se tient

« Tête de pioche » qui a perdu son masque à gaz et qui essaye

de se frayer un chemin entre les corps étendus et les trous

laissés par les obus éclatés. Il trébuche et tombe en roulant

dans un de ces trous et René l’entend crier. Il se met aussitôt

sur ses pieds et fonce dans le cratère au fond duquel son ami

gît étendu, il se penche sur lui, prend une profonde

respiration, retire son masque et le plaque sur le visage de son

camarade qui tombe peu à peu dans l’inconscient.

Publié dans présentations

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Nous retrouvons les héros d'Opération Taranis... Le roman policier/espionnage de Didier Veziano

Publié le par christine brunet /aloys

 

Beyrouth, à quelques pas du camp de l’ONG


 

Leyna avait quitté le camp pour rappeler en toute discrétion. Depuis le message reçu son ordinateur elle avait rejoué la scène plusieurs fois, un peu inquiète. Elle vérifia que la cabine téléphonique était en état de fonctionner. Quand Kervan décrocha, il y eut d’abord un silence. Pas très long. Juste le temps de respirer, de laisser les souvenirs s’arrimer les uns aux autres. L’armée, les opérations qui avaient réuni leurs unités, le rapprochement, le début d’une relation devenue floue avec le temps. Puis ils prirent des nouvelles d’une façon assez neutre. Rien de bien original à raconter. Surtout quelques sentiments à dissimuler. Attentive au ton de sa voix, Leyna le laissa ensuite lui faire un résumé. C’était synthétique. C’était du Kervan. Il lui expliqua dans les grandes lignes dans quel cadre il intervenait dorénavant et elle ne parut pas étonnée. Il aborda ensuite le véritable objet de son appel : la mission confiée par les autorités et son bien-fondé au regard du drame qui se jouait en ce moment même en France. Leyna connaissait Kervan, ses ressorts et ses sensibilités. Alors, lorsqu’il lui dit  « J’ai vraiment besoin de toi sur ce coup-là », elle resta silencieuse de longues secondes avant de lui répondre, fataliste.

— Tu sais bien que c’est fini pour moi, tout ça, Kervan. Je ne suis plus dans le trip. Ma vie est ici, au milieu de ces gosses, et tu le sais bien.

— Oui, Leyna, je le sais. Mais je sais aussi pourquoi ces gosses sont dans cette misère, pourquoi leur avenir se confond avec l’horizon de leur camp et les plaques de tôle qui leur servent de maison. C’est à cause de types comme ces deux furieux qui font de la surenchère dans l’horreur. On a le devoir de les empêcher de nuire…

— En continuant, nous aussi, à faire de la surenchère ? le coupa-t-elle. On ne s’en sort plus dans ce cas-là, Kervan. C’est un cycle infernal.

Au bout du fil, Kervan se braqua. Leurs différences idéologiques avaient souvent fait l’objet de vives discussions. Il retrouvait là les mêmes fondements.

— Ce n’est pas la même chose, bordel ! On n’est pas comme eux, Leyna. On n’a jamais tué des innocents, je me trompe ?

— Où est la différence si on regarde bien ? En agissant ainsi, on participe aussi à la mort d’innocents. Que va-t-il se passer d’après toi si tu butes ces types ? Il y en aura d’autres qui prendront le relais en voulant les venger. Et que crois-tu qu’ils feront ? Ils tueront d’autres innocents et on n’en sortira jamais. C’est ça que je veux te faire comprendre.

Leyna avait imaginé une autre discussion. Elle lui en voulait un peu. Elle aurait préféré ne jamais le rappeler.

— Alors, c’est parfait, Leyna ! s’emporta Kervan. Laissons faire et attendons en priant que les hommes deviennent sages. Ça fait des milliers d’années que l’on espère, le cul assis sur une chaise. Mais tu as raison, on n’est plus à un ou deux siècles près, pas vrai ? En tout cas, je reste persuadé qu’il faut débarrasser le monde de ces parasites. Et malgré tout ce que tu peux penser, je n’éprouve aucun regret à les exterminer. Quand un robinet fuit, il faut des gens pour passer la serpillière mais il en faut aussi pour fermer le robinet. Je fais partie de la deuxième catégorie. Maintenant, tu fais comme tu veux, Leyna. Tu peux continuer à sortir les violons et dénoncer la folie des hommes sur le ton du  « aimons-nous les uns les autres » et continuer à passer la serpillière, mais j’espère que tu ne pleureras pas quand on dénombrera des centaines de morts en France, un soir, au journal télévisé. Tu pourras te dire fièrement : « Moi, je n’ai pas participé à la surenchère ! ».

— Tu n’as pas le droit de dire ça, c’est dégueulasse !

— Alors aide-moi, Leyna, merde !

Il y eut un nouveau silence. Kervan craignait la réponse définitive de Leyna. Le pire était qu’il ne pourrait pas lui en vouloir en cas de refus. Il fit retomber la tension.

— Je te laisse réfléchir. Tu peux me rappeler à ce numéro demain si tu veux et…

Leyna ne le laissa pas finir.

— Qu’est-ce que tu attends de moi, au juste ?

 

Dans la maison de Kervan, quelque part en Provence.

 

Kervan chercha dans le paysage qui s’étendait à perte de vue, la force d’oublier un instant sa tristesse. Quand il retourna dans la maison, ce fut pour aller chercher dans le tiroir d’une commode une boîte en carton. Il en sortit un magnétophone, un téléphone encore dans son emballage d’origine, y installa une carte SIM neuve puis alla s’asseoir face au magnétophone posé sur la table. Il attendit quelques secondes et composa un numéro. Au bout de quatre sonneries, son interlocuteur décrocha.

— Allô !

Kervan ne répondit pas tout de suite, ce qui eut le don d’agacer son correspondant.

— Allô ! Qui est à l’appareil ?

— Écoutez ça, ça va vous intéresser…

Kervan approcha le téléphone du magnétophone, à l’ancienne, appuya sur la touche « play » et laissa la bande se dérouler. Il y eu d’abord un léger souffle qui se dissippa au bout de trois secondes.

« Vous voulez savoir si le Premier ministre est au courant, n’est-ce pas ? Eh bien, non. Ou plutôt, oui et non. Il sait juste que l’on a tout fait pour que la France n’apparaisse pas derrière tout ça. Il a même donné des ordres en ce sens, si vous voulez tout savoir ».

Kervan appuya sur la touche « stop ».

— Vous voulez écouter la suite ? Sachez que j’ai aussi les images. Elles sont suffisamment précises pour voir distinctement les détails inscrits sur l’étiquette de la bouteille de champagne. Bon, j’exagère un peu. Il faudrait un agrandissement pour voir le code postal du château où il a été mis en bouteille. En revanche, de face, vous êtes parfait. Pas besoin d’agrandissement.

À l’autre bout du fil, Kervan perçut une respiration lourde. De Saint-Armand accusait le coup et réalisait que maintenant Kervan avait rattrapé son retard dans ce qui était devenu une traque impitoyable où chacun serait tour à tour gibier et chasseur. Il essaya de reprendre l’initiative.

— Arrêtez ce jeu, Kervan. Vous vous attaquez à beaucoup plus fort que vous. Vous ne faites pas le poids. Vous ne serez en sécurité nulle part, ni à Abidjan ni ailleurs. Vous n’avez aucune idée de ce qui peut vous arriver si vous persistez dans cette voie.

Kervan s’appuya contre le dossier de sa chaise.

— C’est possible, mais voyons la situation sous un autre angle. Tous les deux nous allons dorénavant devoir vivre en regardant sans cesse dernière nous, je suppose que vous en êtes conscient ? Dans la rue, au pied d’un immeuble, dans les transports, un lieu public, partout. Alors posez-vous juste une question de Saint-Armand: qui de nous deux est le mieux armé pour vivre cette situation au quotidien ? Et puis, j’ai un autre avantage par rapport à vous.

Il laissa un silence.

— je n’ai plus rien à perdre…

Il raccrocha sur ces paroles en imaginant les cors raisonnant au loin au milieu des aboiements d’une meute de chiens excités.

 

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"C'était pas une bonne idée, Sam", un texte de Carine-Laure Desguin publié dans la revue AURA 96

Publié le par christine brunet /aloys

C’était pas une bonne idée, Sam

 

Dans le bureau du directeur d’une résidence pour personnes âgées. Dialogue entre le directeur et Sam, l’ergothérapeute.

— C'était pas une bonne idée, ma femme me l'avait bien dit, je revois encore sa mine déconfite lorsqu’elle a écouté vos quelques mots enragés sur la messagerie : Sam, tout cela n'annonce rien d’autre que de vilains nuages dans ce ciel bleu.

— Vous auriez dû écouter votre femme! Voyez dans quel pétrin nous pataugeons à cause de vous et de vos idées tellement artiiiiistiiiiiques?

— Mais monsieur le directeur, c'est vous-même qui avez accordé les subsides. La facture était bien détaillée. X mètres carrés de carton, des couleurs, des marqueurs, des trucs pour graver, des ...

— Taisez-vous! Tout cela me rend malade! Quand je pense que vous avez été filmé et que ces séquences passeront bientôt dans les journaux télévisés belges et puis ce sera sur TV5! TV5 Monde ! Monde, Sam !

— Pour ces autorisations-là également, monsieur le directeur, avec tout le respect que je vous dois, c'est vous qui avez signé.

— Bien sûr, tout est de ma faute! 

— J’ai pas dit ça...

— J'attends d'un moment à l'autre un mail de la hiérarchie. J'ai bien sûr prévenu les supérieurs. De toute façon, les hautes sphères ont déjà reçu des plaintes venant des familles. Vous pensez bien, une pareille situation n'a jamais existé. Et n'aurait jamais dû exister! Comment avez-vous eu cette idée saugrenue, dites-moi? L'idée est-elle bien de vous car vous me paraissiez tellement limité, parfois! Même vos  décorations de Noël ne ressemblent à rien du tout! Et ne parlons pas de celles de Pâques! Tous ces oeufs étalés n'importe où et n'importe comment...Et tous ces cœurs que vous suspendez à des rubans rouges pour la Saint-Valentin, c’est d’une banalité !

— Ce sont les participations actives de nos résidents, monsieur le directeur, ce sont eux qui décident et...

— Taisez-vous, Sam! 

— Vous me demandiez comment cette idée m'était venue...

 Soit, je vous écoute! 

 

— J'ai déjà essayé pas mal d'animations. Et rassembler vingt-cinq personnes n'est pas chose facile, les avis et les goûts divergent. La danse par exemple. Tout le monde n'aime pas la danse. Et puis il y a le tango, le rock, la valse. Rassembler vingt-cinq personnes. Et vingt-cinq, monsieur le directeur, c'est un nombre impair.

— Et alors? 

— Ben pour danser, on est souvent deux...Sans compter que la parité n'existe pas non plus. 

— Et alors? Ah oui, je comprends. Et le chant? Vous n'avez pas imaginé qu'une chorale qui passe derrière les écrans de télévision aurait été moins catastrophique que cette animation ridicule et malveillante et qui a fait de nos résidents de pauvres victimes piégées par un animateur amputé de toute empathie? 

— Le chant, oui, le chant. Mais cela demande des heures de répétition et nos résidents désertent souvent les séances qui demandent des heures d'entraînement. 

 Vous avez réponse à tout! Et qu'est-ce qui vous a pris, Sam, mais qu'est-ce qui vous a pris? 

 Cette animation rassemblait nos vingt-cinq résidents. Même les plus confus peuvent s'exprimer par la manipulation des pinceaux et des couleurs, c'est bien connu, ça. Les plus habiles ont joué avec leur stylo-graveur. Tout le monde était content, monsieur le directeur. Quant à vous, monsieur le directeur, autant de mètres carrés de ce carton biodégradable, ça ne vous a pas mis la puce à l'oreille?

— C'était écologique! On passerait à la télévision et la résidence serait mise à l'honneur! Et cette idée de tutto qui a fait le buzz sur You Tube ! Dix mille vues en un jour ! Ah pour être glorieux, c’est glorieux !

— Ben voilà, la résidence est mise à l’honneur….Et cette activité a reçu un beau succès de la part de nos résidents et extra-muros aussi puisque nous recevons des commandes.

— Taisez-vous, Sam, taisez-vous ! Jamais je ne digèrerai ça ! Ce sont des personnes âgées ! Ils le savent, Sam, qu’ils sont ici dans leur avant-dernière résidence ! Mais de là à leur faire réaliser par eux-mêmes leur cercueil en carton biodégradable, il y a de la marge, Sam, il y a de la marge ! Pourquoi pas une visite guidée dans les cimetières devant leurs futures caveaux et stèles et je ne sais trop quoi ? N’est-ce pas ?

 

— Nos résidents sont contents. Tous ravis d’avoir participé à cette séance d’ergothérapie. Pour une fois, cette activité a fait l’unanimité. Madeleine a dessiné des fleurs. Maurice a collé ses photos de famille sans oublier celles de Lapsus, son chien. Sergio a composé des mots-croisés et Marie-Charlotte a agrafé son écharpe. Mireille a…

— Taisez-vous, Sam, taisez-vous. Et puis foutez le camp d’ici, foutez-le camp d’ici !

 

Carine-Laure Desguin

 

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Gérard Le Goff présente son roman à paraître "ARGAM"

Publié le par christine brunet /aloys

Présentation du roman Argam par Gérard Le Goff

 

Argam. Curieux nom pour désigner un domaine plus étrange encore. La propriété d’une diva adulée : Martha de Hauteville. Elle brilla sur la scène des plus grands théâtres du monde, vécut un amour passionné et irréprochable, fut cruellement blessée dans sa chair comme dans son âme. Elle s’exila dans son manoir d’Argam, bâti sur un caillou perdu que ronge la mer. Elle mourut là, oubliée de tous ou presque. Son tombeau occupe un emplacement si discret dans le parc délaissé qu’on peine à le découvrir.

De toute façon, nul visiteur n’est admis en ce lieu. On se rend donc là dans la clandestinité. Comme ce dément évadé qui abandonna son manuscrit dans un carton d’emballage. Comme ces gens, si savants, si respectables, qui prennent des risques pour élucider l’énigme contenue dans le récit de cet aliéné.

Alors ? Une histoire de fou ? Une enquête ? Une légende avec apparitions garanties de spectres ? Un jeu ? Un peu de tout cela ?

A propos de jeu, on notera que les lettres de ce nom se retrouvent dans la célèbre comptine enfantine :

« Am, stram, gram,

« Pic et pic et colégram… »

Un peu facile, me direz-vous. Mais les mêmes lettres sont aussi insérées dans le mot : anagramme. Le courageux ou inconscient lecteur qui parviendra à la fin de ce récit le découvrira alors : Argam en est bien un. Mais trouvera-t-il, comme il se doit, toutes les réponses aux questions posées ?

 

 

Notice biographique.

 

Né en 1953, Gérard Le Goff a été successivement enseignant en lettres, cadre administratif de l’Education nationale et conseiller en formation continue.
A entrepris depuis son départ en retraite de se plonger dans ses archives, encombrées de manuscrits (sédiments d’avant la révolution informatique), de tapuscrits, de synopsis et de diverses autres élucubrations – plus ou moins inachevés. Un salutaire travail d’élagage (comme on le pratique avec un vieil arbre encore viable) lui a permis de finaliser des textes à peu près cohérents.
S’en est également suivie une reprise salutaire de l’activité d’écriture : de nouveaux romans, de nouvelles nouvelles et toujours de la poésie.
Travaille en parallèle la peinture et le dessin, accompagné par une artiste professionnelle, qui parvient à le supporter.
Les éditions Encres Vives-Michel Cosem ont publié six plaquettes de ses textes poétiques en 2018 et 2019.
Par ailleurs, les éditions Traversées ont retenu pour publication à l'automne 2019 son premier recueil :L’orée du monde.
A également publié quelques poèmes et textes courts en prose dans les revues : Haies Vives, Festival Permanent des Mots et Le Capital des Mots.
Une de ses nouvelles (Le jardin dérobé) est parue dans le numéro 90 (mars 2019) de la revue Traversées.
Son premier roman Argam va être publié prochainement par les éditions Chloé des Lys.

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Carine-Laure Desguin nous parle de "Putain de pays noir"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 
Dealer et combinard pour arrondir ses fins de mois, Jérémy (dit Jem), un soir de défonce, tabasse son père, un bourge de pharmacien. Au cours de sa cavale, il rencontre Angel, une droguée notoire, qu’il connaît depuis longtemps.
S’ensuit alors pour ces junkies un road movie urbain dans les rues de Charleroi. Sexe, violence extrême et autres défonces sont au rendez-vous de ce suspense haletant d’une noirceur totale.
En plus d’une incursion dans le milieu sulfureux et décalé de ce Pays Noir, l’intrigue se déroule dans un Charleroi en totale reconstruction.
  Carine-Laure Desguin est née le 7 février 1963 à Binche. Elle aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu'elle croise. Elle a commis pas mal de choses en littérature (romans, théâtre, poésies) et dans d’autres espaces aussi (enregistrement d’un slam, mises en musique de ses textes par Ernest Hembersin). Dans son palmarès, quelques prix et entre autres en 2014, elle reçut le Prix Pierre Nothomb.
Depuis 2012, C.-L. Desguin est collaboratrice pour le Salon du Livre de Charleroi (Alchimie du Livre) et chroniqueuse pour une webtélé (www.actu-tv.net). Ses textes poétiques (ou pas) se lisent dans diverses revues littéraires.
C.-L. Desguin est membre de l'Association des Écrivains Belges, de l’Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie, des Artistes de Thudinie et du Cercle Littéraire Hainuyer Clair de Luth. Tout cela c’est très bien. On attend la suite.
 ISBN : 978-2-87595-219-6
Prix : 4€ ( + 1€ en envoi postal)
disponible chez :
Tout libraire peut commander ici:
Maison de la poésie d’Amay
BP 12, B–4540 AMAY
Tél. : + 32 (0) 85 31 52 32
Fax : 00 32 (0) 85 31 54 32
E-mail : distribution@maisondelapoesie.com
Egalement achetables en ligne sur ce site www.lamiroy.be. 
 
 
 
Sur le blog  http://carineldesguin.canalblog.com/press book, palmarès, actu et évènements de l'auteur.  
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"Trop c'est trop", un texte signé Carine-Laure Desguin paru dans la revue Aura 96

Publié le par christine brunet /aloys

Trop c’est trop

 

Lorsque Dirck sortit ce matin-là, Maxima aurait voulu le retenir encore quelques minutes, là, dans le hall d’entrée de la maison, ou mieux encore, l’emmener vers le living et devant le feu ouvert lui glisser ces quelques mots : « Viens, asseyons-nous sur le divan, reprenons une tasse de café, restons un moment comme ça, juste pour le fun, juste parce qu’il pleut et que la journée sera longue. » Mais elle se tut, ravala cette boule rugueuse qui se mettait au travers de sa gorge depuis plusieurs mois déjà. Car après tout, elle devait dominer tout ça, ce n’était sans doute qu’une mauvaise période. Toutes les femmes au foyer ont connu des jours gris et moroses, remplis de moments de doutes, d’interrogations, et d’impressions de grands vides, aussi. Et puis, il faut l’avouer, si elle avait lâché ce boulot d’aide-soignante dans ce centre de psychogériâtrie, c’était pour maintenir son couple hors de l’eau. Dirck ne supportait plus les fatigues de sa femme, les fatigues et puis tout le reste, les énervements pour la moindre chose, les stress, et cette odeur de désinfectant qu’elle transportait jusqu’au fond de leur lit. Tout cela insupportait Dirck depuis trop longtemps, il voulait vivre « avec » sa femme et non pas « à côté » d’elle.

Maxima regarda sa montre, il était 6h50. Lorsqu’elle travaillait à la résidence du Bon Repos, c’est l’heure à laquelle elle arrivait, 06h50. Elle passait son badge devant le récepteur de la pointeuse et elle filait sur un des ordinateurs. Il fallait au plus vite qu’elle lise les observations de nuit, en même temps d’écouter le rapport oral de l’infirmière de nuit, tout ça afin de prendre connaissance des éventuels changements, untel est à jeun, un autre doit être prêt pour 07h30 car il part faire un examen à l’hôpital, un autre ceci et un autre encore cela. Tous les actes devaient être réalisés au plus vite car ils étaient rares les jours où une collègue ne déclarait pas forfait et il fallait alors prendre en charge des tâches supplémentaires, changer plus de lits, débarrasser plus de plateaux, et faire la toilette des personnes que la collègue n’avait pas eu le temps d’entreprendre. Alors ce matin-là, c’est encore tout ça qui court-circuita les pensées de Maxima. Et puis elle se remémora le deal de Dirck : « Ma mère vieillit, Maxima. Si elle venait habiter avec nous, cela te permettrait de rester ici, tu ne devrais plus courir d’un bout à l’autre dans les couloirs de ta putain de boîte, ce serait fini pour toi de répondre aux sonnettes, de remplacer illico une collègue absente, et puis tout le reste qui nous bousille la vie… »

Maxima n’avait pas réfléchi plus que ça. Après tout, s’occuper de Juliette, sa belle-mère, ça paraissait moins pénible que de supporter l’agressivité de certains résidents, les gamineries de ses collègues et le caractère bipolaire de sa chef de service. Et puis, elle sentait monter en elle, au fil des années, un trop plein, un trop plein de tout ça. Les jours défilaient trop vite, trop de trop dans sa tête et trop de tension jusqu’au bout de tous ses membres. Tout son corps lui faisait mal et le moindre bruit devenait un bourdonnement incessant qui lui martelait le crâne. Juliette et elle n’avait jamais eu aucun grief l’une envers l’autre. Et, malgré une mémoire qui jouait parfois de fausses notes comme un piano désaccordé, la maman de Dirck était encore assez autonome. Elle pourrait aider en chipotant à l’une ou l’autre chose, éplucher les pommes de terre, recoudre un bouton, raccourcir un pantalon, arroser les fleurs.

Bonjour Juliette, vous êtes matinale, bien dormi ?

Oh ma fille, toute ma vie je me suis levée tôt, vous savez. J’ai entendu la porte claquer. Dirk est déjà parti au travail ?

Bien sûr, il part souvent trop tôt, de crainte d’être coincé dans un embouteillage. Il reste un peu de compote de rhubarbe, vous en prendrez quelques cuillerées ?

Bonne idée, ma fille. Et je mettrai dedans mes pilules écrasées, elles passeront mieux comme ça.

Ah oui, je vous les écrase, ses petits bonbons de toutes les couleurs, ça me rappelle à chaque fois les matinées d’enfer, lorsque je travaillais à la résidence du Bon Repos.

Oubliez tout ça, ma fille. Hier, c’était hier. Quelle heure est-il au juste ? Il sera bien temps de me coucher, après ce repas ?

Mais Juliette, vous venez de vous lever !

La journée commence ? Et moi qui pensais qu’elle se terminait ! J’imaginais avoir dormi le temps d’une sieste et non pas une nuit entière ! J’ai entendu la porte claquer et il me semblait que Dirk rentrait du bureau.

Dirk vient à l’instant de sortir de la maison, Juliette !

Maxima termina de siroter sa tasse de café et ouvrit la porte d’une armoire. Elle prit la boîte à couture. Dedans, il y avait des morceaux de tissus, des aiguilles, des bobines de fil et des dizaines de boutons. Des boutons de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs. Elle en choisit quelques uns, sans les compter. Ce fut plutôt les couleurs qui déterminèrent son choix. Il n’y avait pas deux éléments de la même couleur et Maxima pensa que c’était harmonieux, toutes ces couleurs éparpillées. Elle déposa les boutons au fond du mortier, vous savez, cet espèce de bol que les pharmaciens utilisent afin d’écraser leurs pilules avec plus de facilité. À ce moment-là, on entendit à la radio la chanson de Cookie Dingler, Une femme libérée. C’est au rythme de ces notes que Maxima écrasa les boutons. Oui, vous lisez bien, elle écrasa les boutons. De toute ses forces elle appuya sur le pilon et un a un les boutons furent réduits en une fine poudre. De temps en temps un éclat heurtait la paroi du récipient en céramique blanche et Maxima le récupérait avec la méticulosité d’une pharmacienne expérimentée.

Oh que j’ai faim, s’exclama Juliette.

Un peu de patience, Juliette, dans quelques minutes je vous sers un plateau bien garni, répondit Maxima, tout sourire en écrasant le dernier bouton. Elle s’en souvenait bien de ce bouton-là, c’était celui d’un chemisier bleu. Elle avait accroché ce chemisier à la chainette d’un caddie du supermarché, un soir qu’elle était à la bourre, comme d’habitude.

Oh que j’ai faim, réclama Juliette.

C’est la deuxième fois que vous me dites la même chose en trois minutes !

Je ne me souviens pas du tout, s’étonna Juliette. Et d’où vient toute cette eau toute chaude qui coule le long de mes jambes ?

Ce sont vos urines, Juliette, comme chaque matin. Comme chaque matin, vous urinez par terre en attendant votre petit-déjeuner et comme chaque matin, vous pensez que nous sommes dans la soirée et que Dick vient de rentrer alors que la porte claque car Dick part au bureau et comme chaque matin, vous me pourrissez la vie, Juliette. Vous comprenez ça ? Vous me pourrissez la vie !

Juliette ne réagit pas, elle tapota ses doigts contre la table en chantonnant : Tu sais c’est pas si facile être une femme libérée tu sais c’est pas si facile… Il n’était pas rare que Juliette poussât la chansonnette. C’est qu’elle connaissait pas cœur pas mal de chansons, cette Juliette.

Les mains de Maxima s’agitèrent. Son visage se métamorphosa : ses yeux devinrent colériques, son front se plissa et de grosses gouttes de sueur commencèrent à perler le long de ses tempes. Elle regarda sa montre, il était 07h10. La vision des charges qu’elle devait accomplir jusque 12h00 la rendit de plus en plus nerveuse, on lui annonça dans la foulée qu’une collègue était absente et qu’il fallait qu’elle assume des soins supplémentaires. Elle aurait voulu hurler. Sans trembler un seul instant et d’un geste calculé, elle prit le flacon de solian et aussi celui de resperdal. Elle vida les deux flacons dans la compote de rhubarbe et elle n’oublia pas de verser dans cette même marmelade le contenu du mortier en céramique blanche, ces quelques grammes de poudre. Elle se dit que c’était bien joli, cet arc-en-ciel sur un fond blanc et brillant. Elle beurra alors deux tartines et déposa tout ça sur un plateau en rotin.

Mes pieds se refroidissent !

S’il vous plaît, Juliette. Buvez le café, cela vous réchauffera.

Et la compote d’abricots ?

C’est de la compote de rhubarbe ! Regardez, cette compote est ici, dans ce ravier.

Dirck rentre bientôt ?

Je pense qu’aujourd’hui, en effet, il se peut que Dirck rentre plus tôt, murmura Maxima en fixant d’un regard absent le ravier de compote de rhubarbe au milieu du plateau en rotin.

 

Carine-Laure Desguin

 

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Céleste Savigny présente son ouvrage "Vingt-quatre étoiles"

Publié le par christine brunet /aloys

Biographie

Née le 28 mai 2000, Céleste Savigny se lance dans l’écriture à l’âge de dix ans en imaginant quelques poèmes, au fur et à mesure quelques petits textes. Et c’est quelques années plus tard que cela deviendra une réelle passion. Entre les livres et la plume, elle poursuit un parcours scolaire en latin-grec durant ses années de secondaire.

Sportive également, elle pratique depuis ses huit ans de la natation synchronisée.

A l’âge de 15 ans, elle écrit un recueil de textes intitulé « Au cœur des mots de l’océan » qui sera publié un an plus tard, aux Editions du Panthéon.

Peu après, elle se retrouve hospitalisée pour une dépression, et c’est au cours de cette dure épreuve qu’elle se met à écrire son roman « Vingt-quatre étoiles » qui sera publié aux Editions Chloé des Lys quatre ans plus tard.

En septembre 2018, elle fait son entrée à l’Université Libre de Bruxelles pour poursuivre un cursus en langues et lettres françaises et romanes.

 

Résumé :

 

A l’âge de huit ans, un soir de novembre, Elia connaît un tragique accident de voiture avec sa mère. En un fragment de seconde, c’est une étoile de plus qui apparut dans le ciel.

 

Et au réveil, elle n’entendait plus.

 

Dès lors, elle apprit à vivre dans un monde où seul le bruit de ses pensées venait rompre le silence.

 

Sa vie, redevenue monotone, se voit alors perturbée peu avant les vacances de février lorsqu’elle découvre des lettres laissées par sa mère. Celles-ci deviennent alors une énigme qu’elle se donne à résoudre et c’est en creusant dans les mensonges et les souvenirs qu’elle va réaliser qu’on ne sait jamais qui l’on est réellement.

 

Extrait :

 

« Je n’aime pas les rêves vous savez, cette réalité controversée qui se réduit à néant lorsque la lumière du matin vous éveille, je n’avais jamais aimé ça. J’ai toujours trouvé ça cruel de nous offrir un monde qui ne nous appartient qu’une seule nuit.

Le réveil fut dur et douloureux. Une fois mes yeux grands ouverts j’ai commencé à compter le nombre d’étoiles fluorescentes qui étaient collées au plafond. Il y en avait 24. Quelques unes avaient perdu leur brillance, sûrement à cause de l’âge. Pourtant on m’avait toujours dit que les étoiles ne mouraient pas, que leur lumière était éternelle. Avec le temps, j’ai fini par accepter que de nombreuses choses cessent de briller aussi fort et aussi intensément que la première fois. »

 

Publié dans présentations

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Nicole Graziosi nous propose un texte...

Publié le par christine brunet /aloys

« Mais enfin qu’est-ce que tu attends pour le renvoyer ce manuscrit ? L’éditeur l’a accepté ?Alors, faudrait quand-même que tu te décides ...» disait-on depuis pas mal de temps.

 

Eh bien voilà, c’est fait !

 

Le titre ? « La fille aux yeux bandés ». L’auteur : Nicole Graziosi.

 

Incessamment sous peu, va donc paraître chez Chloé des Lys « La fille aux yeux bandés », le troisième de mes livres chez ce même éditeur.

( Pour mémoire, les deux précédents sont : « Mais comment s’appelle-t-elle ? » et Tendresses et venins »).

 

Le propos ?

 

A quelques mois d'intervalle, Dorine enterre ses deux parents. Elle les enterre sans larme, sans chagrin, sans émotion. « Je n’ai que le chagrin de n’en pas avoir » nous dit-elle. Pourquoi une telle prise de distance ?

 

Au fil de sa vie revisitée, ses yeux s’ouvrent sur les diffamations hypocrites dont elle fut l’objet. De chocs émotionnels en révélations sournoises, elle découvre une vie parallèle créée de toutes pièces et qui lui est totalement étrangère. Dès lors, sa vie est dominée par son désir de comprendre les motivations de ceux qu’elle ne se résout pas à appeler autrement que ses « géniteurs ».

 

Extraits :

Si quelqu’un désire prononcer quelques paroles ... Nul n’en a manifesté l’intention. J’y ai bien songé, un peu, mais qu’aurais-je pu dire ?

« Que le diable t’emporte furent tes dernières paroles à mon intention. Il t’a emportée avant moi. Je te laisse en pays de connaissance. Je te laisse dans ses mains. A diable donc ! »

On nous a dit « Il est très tard. Il ne faut pas attendre parce qu’on va fermer. Venez chercher l’urne demain. Cette façon de nous éconduire était un peu choquante. Grève ou pas grève. Canicule ou pas canicule.

Mon coeur n’est que cendre. Cendre de ce que j’aurais pu, cendre de ce que j’aurais dû.

Des « il faut pardonner », des « il faut accepter », des « c’était quand même votre mère », j’en ai entendu. Trop. Les gens m’ennuient avec leur feinte compassion, avec leurs tons larmoyants, leurs phrases toutes faites, ils m’ennuient avec leurs mines éplorées. De quoi se mêlent-ils, à la fin. Ils aiment renifler du chagrin ? Alors il leur faut frapper à une autre porte. Ici, il n’y a pas de chagrin. Il n’y a pas de regret. Il n’y a pas de larmes. Il n’y a rien.

 

............................

 

Il y eut ma rencontre avec les allemands. Pour revenir de l’école, j’avais opté, ce jour-là, pour l’itinéraire qui comportait un morceau de la « Vieille Route» toujours déserte. Elle était bordée de hauts murs de pierres entre lesquelles avaient germé quelques graines de fleurs. Soudain, à un tournant, je vis des soldats allemands.

Je savais qu’ils étaient des méchants, que les gens se plaignaient de devoir par leur faute manger du pain noir et des topinambours, qu’il fallait faire d’interminables queues pour se procurer un petit bout de viande ou quelques grammes de beurre.

Je n’ignorais pas qu’en allant à Grenoble, même les femmes enceintes et les vieillards devaient quitter le tram à La Tronche, quel que soit le temps, et traverser à pied le Pont de l'Hôpital après avoir subi une fouille minutieuse.

 

Tout le monde connaissait l’histoire de ce monsieur qui, à la question

« pistolett ? » du soldat qui avait palpé dans la poche de son pantalon un objet inquiétant, lui avait répondu goguenard « non, non, pipe !» alors que de peur, son voisin claquait des dents ».

.......

J’avais tout cela en tête, ce jour-là, lorsque je me retrouvai face à l’ennemi. Ils étaient en grand nombre, ces soldats, alignés sur le bord droit de la route, fusils bien parallèlement pointés vers son milieu. Que faire ? Demi-tour et prendre l’autre chemin ? C’eut été avouer ma peur. Je continuai donc. Lorsque je fus bien engagée sur ma trajectoire, un cri me fit sursauter, puis la moitié des soldats se porta sur le côté gauche, fusils dirigés vers la route, dans un bruit de bottes assourdissant pour mes jeunes oreilles. Je fis ainsi le chemin au milieu des fusils, sans broncher, sans accélérer, sans les regarder. Ce ne fut qu’une fois sur le chemin, abritée des regards par une haie de lauriers, que je me mis à courir. Mon acte de bravoure, je le gardai secret. Ce fut ma fierté.

Publié dans Textes

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Salvatore Gucciardo à l'honneur dans Le magazine français "Profession photographe" n°36

Publié le par christine brunet /aloys

Salvatore Gucciardo à l'honneur dans Le magazine français "Profession photographe" n°36
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