Les Terres de l’Est sont sur le point d’être envahies par Garamon, le fils du Seigneur Cristal, venu venger son père ayant subi une terrible défaite des années auparavant.
Meredin et Baltus, ainsi que leurs compagnons, vont tenter de mettre fin à l’invasion.
Mais tout ne se passera pas comme prévu.
Mon avis :
Voici le premier tome d'un récit héroïc fantasy. Je n'aime pas particulièrement ce genre de romans d'habitude mais l'auteur me l'a gentiment offert alors je l'ai ouvert avec plaisir. Et j'avoue que l'auteur a réussi à me captiver. Le rythme est soutenu, les chapitres sont courts, l'histoire est intéressante et on s'attache facilement aux différents personnages.
Garamon, le fils du chevalier Cristal, décide de venger son père vaincu plusieurs années auparavant lors d'une bataille sanglante. Il revient sur les terres que ce dernier a dû quitter après sa cuisante défaite. Les différents clans vivant sur ces terres se lient afin de lutter contre cette armée qui parait vraiment puissante et qui attaque sans prévenir. Ils n'ont qu'une seule solution pour gagner (du moins, essayer de ne pas mourir!), c'est de se réfugier dans le seul endroit de l'ile qui pourrait résister à l'assaut. Y parviendront-ils? Auront-ils le temps d'y arriver avant que Garamon et son armée ne détruise tout?
J'ai été happée par ce récit, j'avais envie de savoir commet tout le monde allait s'en sortir et si la vengeance allait pouvoir être honorée par Garamon. Je n'avais pas vraiment de gagnant préféré ne connaissant que très peu les différents peuples mais finalement, j'avais envie que les deux partis s’en sortent au mieux.
Une lecture très sympa mais il va falloir attendre le prochain tome pour découvrir la suite...
Luce Caron est née en France en 1984 et réside en Belgique depuis 2004.
Elle a étudié au conservatoire Royal de Bruxelles et est actuellement violoniste de profession. Elle se produit en concert avec de prestigieux orchestres en Belgique et en Europe.
Après avoir remporté en 2020 un concours de nouvelles pour son texte « Un clic pour une claque », Luce Caron publie son premier recueil de nouvelles, intitulé « Mères indignes », aux éditions Chloé des Lys. En 2022, elle crée également Mères indignes - Le Blog, qui traite de parentalité avec humour et second degré.
Mères indignes, le résumé :
Huit histoires de "mères indignes" teintées d'humour noir. Des drames familiaux, des situations cocasses qui choquent ou font sourire.
Céline est une jeune mère célibataire qui, épuisée par les pleurs de son bébé, va commettre l’impensable.
Aurélie rêve de calme. Elle a trois enfants à la maison, trente-deux à l’école. Elle n’a plus la force de répondre aux questions incessantes et décide de prendre la fuite.
Agnès est démunie face à son fils de dix-sept ans qui ne lui répond plus que par monosyllabes et se réfugie dans un monde virtuel.
Elsa se rend dans la maison de son enfance pour l’enterrement d’un être cher. Sa mère a organisé un éloge funèbre un peu particulier.
Olivia tente de faire entendre à sa grand-mère son enfance meurtrie, passée aux côtés d’une mère perverse narcissique.
Caroline a sombré dans l’alcoolisme. Sa débauche a duré une journée de trop.
Sabine est surnommée madame Oups. Son trouble de l’attention lui gâche la vie. Elle a peur de décevoir sa fille et son mari. Elle oublie tout, même de leur dire qu’elle les aime.
Critiques de lecture :
"un style fluide, vif, percutant et direct. J'ai adoré le côté mordant et cynique que l'auteure a choisi pour aborder des thèmes choc. » (@pepin_de_lecture)
"Dans ce recueil, nous avons le portait de 7 femmes qui vivent la maternité de manière plus ou moins douloureuse.
La première nouvelle fait 4 pages et m'a mis une claque...
Chaque portrait traite d'une thématique de la maternité...et nous montre parfois la solitude qui entoure les mamans.
Je l'ai lu en une soirée… j'ai beaucoup aimé…. j'avais envie de tendre la main à ces femmes..la fin du recueil est habile mais triste. »
(@serial_liseuse)
"J'ai beaucoup aimé le style direct, sans fard de l'auteur qui vous emporte tout de suite dans le coeur de chaque nouvelle.
J'ai été chamboulée comme rarement lors d’une lecture. »
(@audrey.et.les.mots)
"Voir les mères et la maternité avec un regard neuf et sincère.
J’ai aimé ces nouvelles si dérangeantes mais au fond si vraies, qui posent de bonnes questions sur le regard et le jugement d’une société qui exige sans contrepartie. Une société qui considère normal qu’une femme ait des enfants, que devenir mère c’est être enfin une femme accomplie. Un vrai regard neuf, direct, sans pathos ni faux-semblants."
Anthropologue de formation, Aurélien Dubois travaille aujourd’hui dans l’enseignement mais n’est pas un donneur de leçons. Contrairement à ce que le titre de ce livre peut laisser supposer.
Résumé :
Cet ouvrage s’intéresse au sujet tabou de la prostitution.
Il ne prétend pas chercher des problèmes, ni trouver des solutions.
Il ne prétend pas tout savoir. Il ne prétend pas tout comprendre.
Il ne prétend pas détenir la vérité sur cette profession.
Il ne prétend pas que cette profession est comme les autres.
Tout ce qu’il prétend, c’est qu’on prétend beaucoup de choses sur elle. Et sur elles, ces femmes, qui prétendent beaucoup aussi, malgré elles.
Extrait :
Messieurs, n’allez pas aux putes.
N’allez pas aux putes en vous disant que vous les aidez à survivre. Et n’osez pas leur demander de rapports non protégés. Elles n’ont déjà souvent aucune protection dans leur travail.
N’allez pas aux putes en vous disant que, de toute façon, le monde est injuste. Ce n’est pas une fatalité que vous en profitiez.
Et en tout cas, n’allez pas aux putes en étant persuadés que tout ça ne vous regarde pas. Même si en faisant leur travail avec vous, elles évitent de vous regarder.
N’allez pas aux putes. Même si on dit que la prostitution est de toute façon le plus vieux métier du monde. Le monde a-t-il évolué de façon positive jusqu’à aujourd’hui ? Si votre réponse est non, alors convenez qu’il n’a peut-être pas conservé les meilleures choses parmi les plus vieilles.
Et d’ailleurs, Messieurs, quand vous serez vieux et que vous ferez le bilan de votre vie, vous n’aurez pas envie de vous rappeler que vous avez fait partie de la plus vieille clientèle du monde. Car à votre âge, c’est un coup de vieux supplémentaire qui risquerait de vous être fatal.
Le soleil me rejoint à mi-parcours. J’accueille sa chaleur douce avec bonheur. L’air reste sec et froid. Plus je m’élève, moins le soleil a d’emprise, plus le paysage est rocheux et stérile. Seules les touffes d’herbe sèche trouvent encore le moyen de subsister. Au pied de Ngauruhoe, je devine la scène du Seigneur des Anneaux au Mordor. La montagne du Destin est face à moi. Le film ne ment pas. En grimpant le long de la pente vers le sommet, je me prends pour Frodon, glissant à chaque pas sous la grenaille qui couvre le volcan. J’ai l’impression de faire deux pas en arrière pour un pas en avant. La montée est éprouvante, surtout avec mon gros sac à dos. Mais je prends mon temps. Je fais des pauses pour observer le paysage de plus en plus dramatique. La plaine au loin, la forêt, la terre volcanique qui s’élève irrégulière, les crêtes grises, le relief saccadé, le lac jauni par le soufre. Je devine la suite de ma randonnée contournant Ngauruhoe le long du plateau. En un dernier effort pour affronter la pente qui s’accentue, j’arrive au sommet du cratère. Là, le rouge enflamme l’espace.
Biographie :
Déterminée, éclectique et l’esprit fourmillant d’idées, Coraline réalise ses rêves l’un après l’autre. Après une vie désorientée en Belgique et 5 ans de voyage, elle se passionne à présent dans une vie proche de la terre et riche en expériences en Aotearoa Nouvelle-Zélande.
Résumé de livre :
Après son périple à rebondissements en Australie, Coraline choisit une destination pour elle. Aotearoa Nouvelle-Zélande, un pays où reprendre plaisir à randonner, où retrouver les montagnes, où s’épanouir en solo. Jusqu’au jour où sa patronne lui donne le numéro de téléphone qui va changer sa vie. À ses côtés, foulez la terre au long nuage blanc dans un récit poignant d’émotions et d’aventures. Découvrez comment lâcher prise. Apprenez comment repousser les limites et faire de l’infini une possibilité…
« À l’intérieur, l’atmosphère était démente. La musique – uniquement des chansons thaïes très cadencées -, diffusées par d’immenses haut-parleurs, était si forte que les verres posés sur les tables de bois en tremblaient. Et, en liesse, la foule des consommateurs en redemandait. Des jeunes Thaïs, des trois sexes, se démenaient tels des possédés devant la scène illuminée comme en plein jour. Derrière une fumée bleue factice, les musiciens s’en donnaient à cœur joie et nombre d’admirateurs, déjà ivres, tentaient d’escalader l’estrade pour s’approcher de leurs idoles d’un soir. Ils étaient aussitôt refoulés par des agents de sécurité en noir, habitués à en découdre. » (p. 103)
Claude E/ Biographie:
Originaire de Nice, Claude E a longtemps enseigné le droit à l’université d’Ottawa. Retraité, il vit maintenant en Thailande. Il a publié « Les filles du vrai Nord aiment le Sud » en 2009 et « Vastes Peines » en 2012, chez Chloé des Lys.
Virus/ Résumé:
Nicholas, traducteur à Montréal, traverse une crise qui menace son couple et mine sa vie. À l’insu de Luo, son épouse, il rejoint son frère, Olivier, retraité à Pattaya. Là, alors qu’il s’interroge sur son avenir et que Luo cherche à localiser son point de chute, Nicolas découvre la Thaïlande, ses parfums ses mœurs, ses habitants. Sa rencontre avec Nuttawan lui donne l’envie de prolonger son séjour au pays des mille sourires et, peut-être même, d’y refaire sa vie. Fort de sa propre expérience, un divorce désastreux ainsi qu’un terrible secret, Olivier cherche à l’en dissuader. Lorsque le projet de Nicolas se précise, un profond malaise s’installe entre les deux frères. Convaincu que Nicolas est sur le point de commettre une irréparable erreur, Olivier décide de prendre les choses en main, avec l’aide de Dao, le kathoey qui partage sa vie. C’est toutefois compter sans le corona virus, qui gagne du terrain en Thaïlande, et qui s’invite dans l’histoire.
Si tes rêves piétinent, c’est dû à la routine
Sur le seuil des oublis nous avons tous frémi
Les rêves des anges sont-ils encore tous blancs ?
De ton visage, me souviendrai-je encore longtemps ?
*
Voltiges
Un escadron léger de plumes aérées
Tournoient lentement en volutes légères,
Le poète est las, ses pensées sont amères
Le papier chiffonné n’a plus d’utilité
Le bonheur, souvent, est un resquilleur...
J’ai lu “Bouquet artificiel” de Méliane Sorgue (Edmée De Xhavée)
Une bien jolie couverture où une colombe s’élance avec, dans son bec, un fouillis de fleurs sauvages.
Car sauvages, elles le sont plus qu’elles ne s’attendaient à l’être, Violette, Anémone et Marguerite, que Rose rencontre à la fin de leurs vies pleines d’épines, et dont elle parfume doucement le départ. Elle est, nous dit-elle, un baume pour les plaies inguérissables, l’ultime soulagement, la porte d’entrée vers l’inconnu qui représente un espoir immense, sinon le bonheur, au moins l’apaisement total…
Et c’est que Violette, Anémone et Marguerite ont bien besoin d’un apaisement total après ces existences qui furent plus de la résistance.
Chacune vient d’un milieu différent, mais elles sont toutes de la même cuvée. De cette cuvée où le mariage représentait le salut (rester vieille fille était l’échec abominable).
Violette nait de parents catastrophés par le résultat de leur union charnelle, comme un chien, chat ou cochon, sans avoir été attendue avec joie et projets, et grandit « comme une chose sans importance » dans l’indifférence la plus froide. Ils reproduisaient ce qu’ils avaient vécu eux-mêmes avec des parent encore plus durs. Décidément pas choyée par la vie, elle est, en prime, plutôt vilaine : un regard stupide dû à de petits yeux marrons, ronds et sans éclat, comme ceux d’un ragondin. (…) Pour un effet encore plus désastreux, mes géniteurs avaient oublié de m’attribuer un cou. (…) Ma démarche était lourde, sans grâce, comme si on m’obligeait à porter en permanence sur la tête une bouteille de Butagaz. Et cependant, elle trouve un mari. Ce qui lui donne l’illusion que le monde, soudain, est plus vaste : aller au cinéma, avoir pour une fois une jolie robe, trouver un appartement, préparer un trousseau…
La nuit de noces la propulse dans une nouvelle vérité amère, avec un jeune époux dépourvu de douceur qui, pour prendre son dû, l’éventre à tel point qu’elle finit à l’hôpital avec une hémorragie. Hémorragie du peu de joie trouvée aussi, finie la tendresse et l’affection, place à l’horreur. Une horreur de l’époux qui détruira toute sa vie, celle de l’époux et… celle du fils adoré, unique consolation à cette union barbare.
Anémone, quant à elle, grandit entre deux parents excentriques, infidèles, beaux et jouisseurs. Sa grand-mère est, dans ce paysage instable, la vraie mère-grand des contes, toujours présente, admirative, aimante. Anémone est jolie. Elle a une cousine avec laquelle, gloussant comme on le fait dans la jeunesse, elle rêve de qui elle aimerait épouser plus tard, qui elle choisirait au magasin des maris parfaits, nouvelle collection.
Vient l’âge de la mettre sur le marché. Comme j’étais encore mineure, je devais me plier à l’autorité parentale et me laisser présenter comme un bel objet d’art dont on débattrait du prix et des capacités de l’acquéreur. Mais elle est un peu impertinente, Anémone, et s’amuse à faire frissonner les prétendants en leur affirmant que l’idée de la femme au foyer, l’épouse qui resterait à leur côté, qui élèverait leurs enfants est un schéma décevant, loin d’être attractif. Car elle fait des études d’infirmière. Mais hélas un jour, le prétendant est assez séduisant pour ébranler ses résolutions d’indépendance. Et le destin galope et les porte en calèche jusqu’au mariage. Et là, tout comme pour Violette, la nuit de noces a transformé le prince charmant en bête. Elle a épousé un monsieur c’est moi qui commande et il commande tout. Sans égards ou affection. Se confiant à sa mère, décrivant les horreurs dégradantes au menu de la chambre à coucher, elle est bien un peu soutenue mais s’entend parler de patience, accuser d’exagération, puis conseiller d’accepter des infidélités conjugales qui la soulageraient de cette « charge obligatoire du mariage ».
Ici aussi, la consolation viendra de la naissance d’un enfant, qui détournera l’époux de son corps et lui permettra d’aimer. Et la perte de cet enfant sera l’anéantissement de l’âme même d’Anémone.
Marguerite, elle, grandit avec des frères et sœurs entre deux parents que la vie a brisés : le père est revenu changé de la guerre 14/18, et meurt en laissant une veuve de 40 ans, incapable de se prendre en charge et dépressive, et quatre enfants que Marguerite, en tant qu’aînée, protègera. Marguerite s’attire les regards d’un veuf sans enfants, qui l’achète à sa mère (avec des termes plus élégants, mais c’est bien de ça qu’il s’agit). C’est un homme bon, qui ne désire que deux choses : bien manger, et un enfant, en échange de quoi Marguerite sera choyée et initiée à la lecture de bons livres, à une vie confortable.
Hélas cet homme gentil et délicat meurt lorsque l’enfant tant attendu fête ses deux ans. Et des années plus tard, le pire, qui arriva en plein dimanche après-midi, un jour ensoleillé, un jour d’automne radieux où l’or et la pourpre illuminent votre horizon et vous enflamment l’esprit reconnaissant de tant de beauté…
Oui il y aura encore du bonheur pourtant dans la vie de Marguerite, qui à la cinquantaine vit un nouvel amour. Amour qui se repose sur l’amitié alors que les années ont passé et que la vieillesse enlaidit le corps, ternit les âmes et invente mille tortures pour lasser tout optimisme, tout désir, tout plaisir…
On le voit, ce bouquet artificiel n’est pas un livre optimiste, mais j’ai vraiment apprécié les descriptions minutieuses des environnements, personnages, l’ambiance, les diktats de l’époque, les hypocrisies incontournables, et aussi l’analyse de ces jeunes âmes qui, dès le début de leur vie, qui devrait être un début si heureux – le mariage, l’amour, des familles aimantes… - doivent déjà se reconstruire, se contenter, s’adapter.