Un article dans L'avenir.net pour Bernard Wallerand et son ouvrage "Dans la soupente des artistes"
/image%2F0995560%2F20221129%2Fob_d423ab_promo.jpg)
Lecture, écriture, une passion... Un partage... La littérature dans tous ses états !
4
d’ocre et de jour
à l’aube
d’un nouveau
ciel d’orange
à l’heure
de l’envol
5
l’ultime
n’existe
et d’été et d’hiver
de l’œuf le blanc
juste une coulée
de l’horizon
à la Sambre
Carine-Laure Desguin
http://carineldesguin.canalblog.com
Félix n’ouvrait plus la porte, il s’enfermait chez lui, inconsolable. Chaque soir, il replongeait dans un abîme sans fond. Ses amis avaient essayé de l’en sortir, son jeune frère avait tenté de l’associer à son bonheur. Il n’espérait pas un oubli total, mais qu’au moins son frère retrouve, si possible, du goût pour la vie de famille. Il aurait aimé partager sa joie avec lui, devant le babillage de son petit garçon de 9 mois.
Peine perdue, Félix s’enfonçait dans la mélancolie, et ce, depuis ce funeste accident et personne ne pouvait l’en extraire. Sa femme Leslie et leur fillette de deux ans lui avaient été arrachées et cette réalité-là était irrémédiable. Il ne leur parlerait jamais plus, n’enfouirait plus son visage dans leur chevelure. Au seul souvenir de leur doux parfum, il ressentait atrocement cette double absence.
Sa vie n’avait plus ni saveur, ni intérêt et rien ne le reliait au présent. Après le drame, il avait été abruti de calmants pour ne pas hurler sa douleur, continuer à respirer, tout simplement… Une mort de plus aurait été insoutenable pour ses proches, on avait du l’en convaincre ; ses chères disparues, auraient-elles apprécié de le voir se détruire ? Dans le cas inverse, n’aurait-il pas souhaité que Leslie survive à sa peine ? Félix s’était rangé à la raison et faisait bonne figure…
Chaque soir, il replongeait dans un douloureux hébétement. Il ne s’éclairait plus, n’ouvrait à personne… Il cultivait son isolement dans la pénombre, devant le fauteuil rouge du salon, où trônait une photo de Leslie. Il la revoyait, lovée dans ce siège, du temps ou elle nourrissait encore Lilla au sein. Et à droite du fauteuil, sur la chaise d’enfant, un portrait de la fillette était appuyé au dossier.
Sitôt la porte refermée, Félix lançait d’une voix creuse : « Bonsoir mes chéries ! » Il allumait la veilleuse, s’asseyait face à leur image et leur faisait la conversation, il buvait un verre d’eau, oubliait parfois de manger, s’endormait sur place, y passait la nuit… Au matin, il refaisait les gestes routiniers, indispensables pour tenir debout : se doucher, se changer, un café, une biscotte, les clés « Au revoir mes chéries ! »
Il mettait le contact, se rendait au boulot. Il honorait ses tâches et répondait aux questions, il ne brillait ni par zèle ni par négligence. Il s’éteignait lentement, faisait juste ce qu’il devait, ce qu’il fallait, rien de plus, rien de moins.
2
d’ici le coup s’élance
le pinceau
le jet
le poignet
au seuil la mémoire fléchit
c’est l’instant
qu’on nomme
à présent dans l’arc
des bleus
3
avant elle (Concetta Masciullo)
déjà derrière
des façades voisines
des traits sont nés
et des couleurs
ont frappé
l’essentiel
à première vue
comme l’immense
sans se tromper
d’œil à œil
ils sont là
avant avant
avant
Carine-Laure Desguin
http://carineldesguin.canalblog.com
Notre héros est un anti-héros : il n’a plus vingt ans depuis … oh, n’insistons pas. Il revient de loin : d’un AVC qui a presque voulu le garder tout bien serré contre son cœur. Son côté droit lui joue des tours en lui faisant croire qu’il est bien là, pour méchamment le laisser tomber, c’est le cas de le dire.
Notre anti-héros est loin d’être un froussard, il ne l’a jamais été mais franchement, ça ne l’aide plus beaucoup dans la situation actuelle. Il n’est pas non plus de ceux qui abandonnent facilement, car – qui dit mieux ? – il monte et descend les escaliers de sa spacieuse demeure, tout seul, malgré ce fichu côté droit qui ricane et fait de parfois de lui, involontairement, un Fred Astaire assez souple ma foi.
Et un beau jour qu’il est seul, une voix perturbe sa quiétude de héros fatigué et l’attire en bas, plus bas, plus bas encore, tout en bas de la maison. C’est là qu’un singulier dialogue du genre « mon cher enfant, confiez-vous à moi, je suis votre confesseur » « oui mais bon, pas question de répéter tout ça, hein » prend place.
Des points d’interrogations constellent l’échange, rebondissent et retentissent. Des perles aussi, car tout anti-héros qu’il est, il a une femme qui l’aime et qu’il aime, il a obéi tout seul ou presque à l’injonction « lève-toi et marche » en ajoutant « et monte, et descend », il écrit encore et encore, il a une cagnotte aux souvenirs pleine à craquer et une autre, la cagnotte du futur, qui luit dans le noir. James Bond n’a pas eu une pension semblable, lui… Ni Hulk.
Que de points d’interrogations sur une vie, et que de destins programmés reçoivent une autre programmation spectaculaire d’une main inconnue. Que de pessimismes qui déposent des épines sur les hanches rondes de ce point de ponctuation, alors que les optimistes en font luire les courbes…
Un opuscule qui oui, pose des questions comme le fait notre anti-héros héroïque, dans lequel on retrouve certes l’écriture de Bob Boutique, mais un Bob Boutique nouveau style, avec un changement de vitesse. L’amour y a pris une autre dimension et une autre expression. Il n’est plus accessoire, il est l’enveloppe même du récit, même s’il est peu mentionné…
ECLATS DE JOUR, ECLATS DE NUIT
1
d’un vert
à l’autre
un pont d’ici
pastel mouvement
de vivre à vivre
hormis les autres
à l’envers
de droite à gauche
ce continu
dans l’éclatement
des chlorophylles
Carine-Laure Desguin
http://carineldesguin.canalblog.com
Bio.
Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. Il a déjà publié plusieurs recueils de nouvelles et de contes fantastiques, et trois romans dont « une si jolie poseuse de bombes » paru en 2022. « Dans sa maison un grand cerf » est son quatrième roman.
Résumé
Dans sa maison un grand cerf, regardait par la fenêtre, mais le gosse, dans son cagibi obscur, n’en avait pas. Cette comptine, elle la lui chantait et la mimait chaque soir, avant qu’il ne revienne, ivre et brutal. Les raisons de sa séquestration, il ne les connaissait pas, comme il ne savait pas qui il était. Du début de sa mémoire, il n’avait connu qu’une minuscule pièce sombre, puis une horrible cave humide et puante, mais aussi, ses bras et sa voix, douce comme celle d’une maman.
De Sarah ou de Mathilde, un jour, devra-t-il choisir ? À moins qu’il ne préfère la liberté et le rêve.
Extrait
C’était une cave, une grotte, un tunnel, un souterrain, ou quelque chose comme ça.
Il y faisait sombre, froid, humide, l’eau courait sur les murs, sur le sol, coulait dans la rigole, elle puait.
Le perpétuel goutte-à-goutte ressemblait à un supplice moyenâgeux, il usait toute résistance, érodait jusqu’à l’intérieur de la tête. Le manque de sommeil dû à ce bruit sinistre et lancinant rendait fou.
Et que dire de la claustrophobie, des crises de panique, de la peur de suffoquer ?
C’était un endroit fermé, sans issue, sans lumière, un lieu effrayant rien qu’à l’idée qu’il était impossible d’en sortir.
Bien que l’espace soit confiné, il sentait le danger à plein nez. L’angoisse rebondissait sur les murs concaves, s’amplifiait, son écho assourdissait même en se bouchant les oreilles.
Il n’y avait pas d’extérieur, il n’y avait que le dedans.
Il n’y avait pas de jour, il n’y avait que les ténèbres.
Il n’y avait pas de vent, rien qu’un souffle qui exhalait l’odeur infecte d’un égout.
***
Elle quitta enfin son poste d’observation, retourna à la cuisine, y revient avec deux cafés, puis s’installa à la table devant Zénobe.
Elle prononça cette phrase avec beaucoup de colère dans la voix.
****
Sarah était aux petits soins pour l’écrivain, si elle l’avait presque forcé à reprendre la plume, elle lui avait suggéré l’intrigue et les personnages.
— Non, non, je pense que j’y arriverai tout seul.
— Alors ?
****
Sarah n’insista pas. À rebours, elle s’est dit qu’elle aurait dû le questionner, mais cela aurait-il changé quelque chose ?
L’été arriva. Noah passa ses examens avec brio, Aaron avait abandonné le lycée, Sarah l’inscrirait dans une école mieux adaptée l’année prochaine, et Zénobe relisait son roman même s’il avait laissé la fin en suspens.
Un matin ensoleillé, Sarah se réveilla, mais n’entendit pas le chant des oiseaux. Elle pressentait un évènement qui ne lui plairait pas. Précipitamment, elle dévala les escaliers, poussa la porte du jardin et trouva les portillons de la volière ouverte.
Biographie
Native de la région du Centre et résidant à la Louvière.
Auparavant employée du secteur social, à présent retraitée.
Auteure aux éditions Chloé des Lys :
-Contes jeunesse : « Temps d’aventures » en 2015.
-Un recueil d’histoires courtes : « Itinérance d’un oiseau bleu » en 2018.
Et livres auto-édités catégorie "Jeunesse" via Le Livre En Papier de 2016 à
2018.
Participation occasionnelle à des concours de contes et nouvelles.
Résumé
Contes et nouvelles " Tout public". Il s’agit de sept histoires courtes et variées pour le plaisir de lire.
Liste des titres repris :
- La petite robe rouge
- Le lièvre rattrape la tortue
- Un soir de lune
- Un dimanche maussade
- Le vieux miroir
- Carnaval au pays Dousoin
- Chambre numéro trois
- La maison chocolat
Extrait :
La petite robe rouge
J’étais d’ordinaire une enfant timide et discrète qui, comme tout timide, pouvait exploser dans des accès d’émotion fougueuse. Cette robe me plaisait à l’excès et plus je la réclamais, plus je la portais, et plus je la portais, plus on la lavait et plus les couleurs se délavaient…
POUR RAPPEL !!!!
Vous organisons un recueil collectif sur le thème de l'édition.
Anecdotes hilarantes, regard décalé, histoires amusantes (ou pas !) de dédicaces...
Racontez... Faites-nous partager une expérience !!!
Textes (prose ou poésie) à envoyer sous le mail :
contact.actutv2@gmail.com
times roman 16- 1/2 page format A4
DATE LIMITE D'ENVOI : 31/03/2023
Tout le monde (CDL ou pas) peut participer !
BIBLIOGRAPHIE
Née aux Pays-Bas, après des séjours en Suisse et en France où elle fait des études de lettres modernes et d’Italien à la Sorbonne de Paris et une carrière d’interprète et de traductrice en Belgique, l’auteure trouve enfin le temps de se consacrer à l’écriture. Ce roman est le premier qu’elle publie.
RESUME
Tourner en rond, dégringoler et s’en sortir peut-être…
Rose perd pied après la mort de son mari. Elle ne peut plus revenir en arrière, mais ne voit pas non plus d’existence possible devant elle. Coincée, elle se cache du monde, mais n’oublie jamais d’arroser ses plantes. Y aurait-il de l’espoir quand même ?
EXTRAIT
"C'est la police, madame. Nous voulons savoir si vous allez bien."
Terrifiée, derrière la porte, Rose retient son souffle. Elle aurait tellement aimé pouvoir répondre avec fermeté pour qu'ils s'en aillent plus vite, mais elle s'affole, il y a si longtemps qu'elle n'a parlé à personne.
"Je vais très bien. Vous n'aviez pas besoin de venir."
Comme par miracle, des mots sortent d'elle, prononcés par une vois fluette, chevrotante, qui tremble d'un agacement à peine maîtrisé. Sa propre voix lui est devenue étrangère. Elle se voit d'en haut, d'une grande distance. Elle, Rose.
Terrifiée. Derrière la porte.”