Jérôme Devillard nous propose son teaser pour son ouvrage "Des lendemains verts"
https://youtu.be/j2E2cm-MBuY
Lecture, écriture, une passion... Un partage... La littérature dans tous ses états !
https://youtu.be/j2E2cm-MBuY
https://youtu.be/A3HeyWiOE3k
Le jour se rapproche du premier jour
Celui qui sourit vers l’infini
À l’orée d’une lumière hybride
Alliée à jamais des chants de la terre
Et de ceux des océans
Par-delà les prières du temps
Grâce ! Grâce ! Les cercles des humeurs
Disparaissent et les songes à l’aube
Du grand tout dans un non-lieu une île
Aux mille chemins aux promesses subtiles
Ce jour-là à cette heure-là des ailes
Sonorités magiques et sorcières bleuissent
Les tissus les arômes tous les habits sages et enjôleurs
Grâce ! Grâce ! les astres eux-mêmes
Éclairés d’un métal aux reflux perlés
Se taisent et s’agenouillent à l’ombre de la belle
Le jour se rapproche du premier jour
Corymbe sur les bords soyeux du temps
À demi-mots au gré des souffles
Quand les cotonnades rassemblent les lames
Un métal fou aux veines exsangues
File chasse après chasse vers la sublime flamme
Grâce ! Grâce ! Les rives de l’universel
Hèlent encore les paniers aux fruits d’or
Les ardents délices d’un vivant ressuscité
Hors des coulées des chasubles mouvantes
D’une obole de sang d’un sacrifice
Dans la paume d’un esprit une lumière
Des semences de l’univers des essences
Ruissellent jusqu’aux frontières lunaires
Grâce ! Grâce ! Pitié
Et des petits grains de sable se traînent
Se désarment adossés à l’arc-en-ciel
Carine-Laure Desguin
https://youtu.be/9RAhFsEwNow
d’une nuit d’été et de l’Escaut à la Sambre
temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence d’une nuit d’été
horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore
bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la flamme
sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages
ils s’éloignent au plus loin de ces draps salis
des signes en somme qui n’abordent qu’un passant
un seul contre une bannière un mouchoir une barrique
temps qui s’étale s’enfile et roule sur ces ennuis ces cartons d’automne
long temps très long à contre courant du jour autour de
funèbres icônes d’un mai en pagaille d’un lance-pierres
sans pierre rien qu’un caillou dans la main
au chevet d’un champ carrefour des aiguilles une lampe
vas vibre et cours plus loin encore me dis-tu
l’été se mouche en banderoles et s’écaille
mille serments déments au feu
nul ne saisit l’optique et le masque subtil d’un jour de semaine
et de grève sur les petites marches du temple
la lune à moins quart s’épuise en remords
quand la marée d’à côté harpiste d’un grain
de sable mouvant là-bas violable sur l’antique bohême
volutes sulfureux au-dessus d’une nappe en papier
si blanche de l’autre côté
que s’essore le soir dans un linceul et son ombre
après tout le seuil se rapproche des saisons
comme la sève de l’eau avec un accroc au cadran
la serrure me dis-tu c’est l’essence le secret
derrière lequel des gosiers et des murs d’ordre publique
ont beau jouer la transparence et autres rituels
analyses d’une vague de froid en avril
qu’on relie à quelle relique déjà oui celle
du temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence
horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore
bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la flamme
sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages
de janvier à décembre et de l’Escaut à la Sambre
Carine-Laure Desguin
Souvenir d’une rencontre
Jules et Juliette regardent dans la même direction. Ils regardent s'éloigner ce bateau sur lequel ils se sont rencontrés 65 ans plus tôt. Oh ! Ce n'est pas exactement celui sur lequel ils ont voyagé incognito, mais il lui ressemble beaucoup.
Jules voulait quitter le pays qui entrait en guerre. Il n'était pas question qu'il prenne les armes, lui, le pacifiste, l'amoureux de la vie ! Il avait à peine 20 ans. Sa vie ne faisait que commencer. Elle ne pouvait pas finir sur un champ de bataille !
Juliette était plus jeune, à peine 15 ans, et elle fuyait, elle fuyait une situation devenue dangereuse : elle était juive. Elle ne voulait pas partir, c'est son père qui l'avait poussée dans ce bateau. Ils y étaient montés à deux, avaient cherché un endroit sûr dans lequel elle pourrait voyager, cachée au regard de tous. Il avaient trouvé l'endroit idéal, mais il était déjà occupé par un jeune homme timide, un peu craintif, mais tellement séduisant.
Son père avait hésité, mais avait été conquis par la mine foncièrement honnête de Jules. Il lui avait expliqué la situation, lui avait confié sa fille pour la traversée, pour la vie en fait, car les jeunes gens ne s'étaient plus quittés.
Bien longtemps après la guerre, ils étaient revenus au pays accompagnés de deux minots. Ils n'avaient, l'un et l'autre, plus retrouvé les leurs, mais ils vivaient heureux, main dans la main. Ils regardaient toujours dans la même direction.
Depuis leur retour, chaque année, à la date anniversaire de leur rencontre, ils venaient là, sur le quai et assistaient au départ d'un bateau.
Leurs souvenirs voguaient, là, sur les flots. Jules enlaçait Juliette et ils se sentaient bien, tous les deux amoureux comme au premier jour. Ensuite, ils retournaient chez eux, main dans la main, regardant toujours dans la même direction...
Philippe Desterbecq
Souvenir d’une rencontre
Jules et Juliette regardent dans la même direction. Ils regardent s'éloigner ce bateau sur lequel ils se sont rencontrés 65 ans plus tôt. Oh ! Ce n'est pas exactement celui sur lequel ils ont voyagé incognito, mais il lui ressemble beaucoup.
Jules voulait quitter le pays qui entrait en guerre. Il n'était pas question qu'il prenne les armes, lui, le pacifiste, l'amoureux de la vie ! Il avait à peine 20 ans. Sa vie ne faisait que commencer. Elle ne pouvait pas finir sur un champ de bataille !
Juliette était plus jeune, à peine 15 ans, et elle fuyait, elle fuyait une situation devenue dangereuse : elle était juive. Elle ne voulait pas partir, c'est son père qui l'avait poussée dans ce bateau. Ils y étaient montés à deux, avaient cherché un endroit sûr dans lequel elle pourrait voyager, cachée au regard de tous. Il avaient trouvé l'endroit idéal, mais il était déjà occupé par un jeune homme timide, un peu craintif, mais tellement séduisant.
Son père avait hésité, mais avait été conquis par la mine foncièrement honnête de Jules. Il lui avait expliqué la situation, lui avait confié sa fille pour la traversée, pour la vie en fait, car les jeunes gens ne s'étaient plus quittés.
Bien longtemps après la guerre, ils étaient revenus au pays accompagnés de deux minots. Ils n'avaient, l'un et l'autre, plus retrouvé les leurs, mais ils vivaient heureux, main dans la main. Ils regardaient toujours dans la même direction.
Depuis leur retour, chaque année, à la date anniversaire de leur rencontre, ils venaient là, sur le quai et assistaient au départ d'un bateau.
Leurs souvenirs voguaient, là, sur les flots. Jules enlaçait Juliette et ils se sentaient bien, tous les deux amoureux comme au premier jour. Ensuite, ils retournaient chez eux, main dans la main, regardant toujours dans la même direction...
Philippe Desterbecq
Résumé du livre.
Offrir une rose, c’est un geste d’amour empreint de romantisme.
Difficile d’y résister !
Mais, dénicher une rose accrochée sur un cadre peut parfois détruire une famille.
La vie paisible de Juliette bascule le jour où elle découvre une fleur séchée, sur son portrait. Un cadeau anodin d’un inconnu qui, peu à peu, pénètre dans son intimité.
Un inconnu ?
Ou plutôt quelqu’un de malsain, qui semble connaître beaucoup de choses sur son passé et notamment un petit secret qu’elle avait oublié.
Petit extrait
Une tisane de verveine bien chaude avant d’aller dormir !
La chaleur du breuvage lui fit du bien et dissipa un peu la fatigue de ses muscles. Juliette était soudain pressée de se glisser dans les draps et commença à se déshabiller en grimpant l’escalier.
Sauter dans son pyjama de flanelle, se brosser les dents et oups : un dodo bien mérité.
Elle étouffa un cri de surprise en plaquant sa main sur sa bouche.
Elle venait de soulever son édredon et ses yeux restèrent bloqués sur une autre photo, posée sur le drap. Un portrait d’elle ou plutôt de sa chevelure ondulée d’autrefois : ce cliché avait été pris lors de son sommeil mais vu la position de la tête, on ne voyait que ses longs cheveux éparpillés sur un oreiller. En empoignant la photo, Juliette sentit un froid glacial l’envahir de l’intérieur: des mots y étaient inscrits au feutre rouge…
« Je connais ton secret. »
– Mon secret, quel secret ?
Ses mains tremblaient, ses tempes bourdonnaient. Ce message n’avait aucun sens : elle était une femme normale avec une vie banale.
Elle n’avait rien à cacher !
Cette mauvaise farce l’irritait, elle était épuisée et n’avait plus envie de réfléchir.
Elle jura en froissant l’image.
– Merde ! Merde ! Et remerde !
Ses yeux balayèrent la pièce de part et d’autre car c’était certain, quelqu’un était venu ici : c’était une intrusion dans son intimité.
Je me souviens...
Je me souviens de ces heures passées au téléphone, de ces minutes qui précédaient ton appel, de
mon attente fébrile, espérant ta voix.
Je me souviens de notre première rencontre, de tes cheveux blonds dans le vent de la nuit, de ta
peau bronzée sous le clair de lune.
Je me souviens du premier contact, de ta main dans la mienne, un peu moite et tremblante, de mon
cœur battant à un rythme effréné.
Je me souviens de notre premier baiser, de celui que tu as autorisé, bref, chaud, de l'émoi qui s'en
est suivi.
Je me souviens de la première fois où nos cœurs s'unirent dans un même élan, où la nuit fut plus
douce que la peau d'une pêche.
Je me souviens de tes premiers mots le matin, de ton sourire, de tes cheveux répandus sur la soie.
Je me souviens de notre première séparation, de l'avion qui décolle, du baiser envoyé du bout des
doigts, de la promesse du retour, des retrouvailles joyeuses.
Je me souviens de l'explosion en plein vol, pas un mot, pas un cri, le silence absolu illuminé par des
braises de l'avion en charpie.
Je me souviens de la douleur, sourde d'abord, aiguë ensuite, lancinante, insupportable.
Je me souviens du cri qui, tout à coup, fusa de mes entrailles, s'éleva dans la nuit, explosa, déchira le
silence et de ma chute sur les pavés luisants de pluie.
Ce qui se passa ensuite, je ne m'en souviens pas, la mémoire m'a quitté et je reste enfermé dans mes
souvenirs...de toi. Dans ce lieu aseptisé où l'on m'a enfermé, tu reviens chaque nuit dans mes rêves
fous...
Philippe Desterbecq