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Edmée de Xhavée a lu "Mères indignes" de Luce Caron

Publié le par christine brunet /aloys

J’ai lu Mères indignes de Luce Caron. Edmée De Xhavée

 

Sept nouvelles, sept mères. Indignes. En souffrance, éjectées de la vie qu’elles rêvaient et suffocant dans celle qui leur échoit. 

 

Céline si seule et qui n’en dort plus d’être maman, assourdie par l’enfant et aveuglée par le regard qu’on porte sur elle, sur cette femme accompagnée de cris. Céline qui s’est perdue dans la solitude…

 

Aurélie, pas assez seule, elle. Entourée, encerclée de mari et enfants. Aurélie qui a dérapé, et ça ne pardonne pas, les dérapages. Contrôlés ou pas. Il faut faire face, il faut vraiment, mais vraiment aller respirer quelques bouffées de liberté et de calme…

 

Agnès et son ado en perpétuel séjour dans le virtuel. L’ado que l’on attend endormie sur le sofa, espérant enfin mériter son amour, son attention, son regard. Agnès invisible, inaudible. Ça finira mal, elle le pressent, si elle n’agit pas. Le poids infini de ce qu’il faut décider, on le sait, on le sent, mais aussi… cette voix qui avertit : il n’y aura pas de retour en arrière !

 

Elsa, qui s’est habillée un peu trop fleurie pour un enterrement, c’est vrai. Pour un éloge funèbre qu’on n’oubliera pas. On attend d’elle d’être celle qui ne fait que passer et qui, finalement, n’a rien de bien intéressant : elle n’est qu’une de ces nombreuses mères de famille qui travaillent. Pas de quoi fouetter un chat. Ni un chien…

 

Olivia, Olivia qui vient chercher sa grand-mère Simone pour le dernier adieu à Véronique, leur mère et fille. Des bribes du passé se bousculent. Comment à 10 ans, proclamée indépendante par sa mère elle avait été couronnée du rôle de gouvernante : café servi en rentrant de l’école, que mange-t-on ce soir, je vérifie ce que nous avons au frigo après les devoirs. C’est qu’elle avait tant besoin d’elle, cette mère, c’est qu’il ne fallait pas la laisser seule, l’abandonner pour d’autres compagnies… Aurore, l’amie intime, avait fini par ne plus donner de nouvelles, inexplicablement. Et cette mère boa-constrictor qui lui avait broyé la vie. Mais Simone fait la sourde oreille : mais voyons non, sa chère Vivi, sa chère Vivi… elle adorait Olivia, c’est automatique, une mère ne peut échapper à la joie d’aimer sa fille, voyons… 

 

Caroline, elle a sombré et perdu. Certes, quelques bulles font du bien au moral, aident à fêter le fait que bébé s’est endormi. Le bonheur y est mort, dans les bulles. Et puis il y a cette journée de trop…

 

Sabine. Sa distraction les avait fait rire au début de leur vie commune, les avait tant amusés, son mari et elle. Et puis… c’est devenu une réalité trop importante dans leur quotidien, ça prend tant de place, cette vie nébuleuse en permanence, constellée d’oublis, de confusions, de courses pour rattraper le temps et la confiance, retrouver les objets, le fil des choses. Dans ce désordre, est-il encore possible de trouver où l’amour s’est caché ?

 

Chacune de ses femmes, nous l’avons approchée, l’avons été peut-être, en tout cas elle nous est familière. Chacune a sa souffrance, un mal maternel. On comprend cet émoi terrible et secret, et sans doute, on ne saurait que leur dire… 

 

Edmée de Xhavée

 

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Christina Prévi a lu "Pourvu qu'il pleuve" de Bernard Depelchin

Publié le par christine brunet /aloys

 

Un souvenir subit surgit, comme un rappel à l’ordre d’un amour d’enfance oublié, qui va prendre toute la place.

Il veut revoir Anna, ne pense plus qu’à ça… Il la cherche, la retrouve, tombe en extase. Mais la réalité le rattrape ; il y a de part et d’autre, conjoint, famille, enfants, qui ont pris leur place.

Il s’est enlisé dans un parcours fade, sans audace. Revoir Anna l’a secoué, et l’imaginaire va prendre le relais, le propulser dans une dimension amoureuse.

Une lucidité douce-amère le pousse à analyser le comportement de ses semblables et de la société.

Il retrouve, heureusement, le dérivatif salvateur qui sera le baume au cœur de la dernière rencontre et c’est alors que, oui, pourvu qu’il pleuve !

 

Ce roman, riche de réflexions, d’émotions, m’a beaucoup plu !

 

Christina Previ(otto) 

 

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Pascale Gillet-B nous propose une note de lecture du dernier roman d'Edmée de Xhavée "Lovely Brunette, tout simplement"

Publié le par christine brunet /aloys

Belle lecture que nous offre Edmée avec ce dernier roman. A découvrir absolument.

Lovely Brunette est une femme qu’on aime infiniment à travers les mille anecdotes que l’auteur nous livre avec tant de tendresse, de vérité et de drôlerie que nous pensons les avoir vécues.

Ainsi, nous suivons Lovely Brunette dans sa cuisine où elle passe la journée entière à faire blinquer l’argenterie de toute la maison, papotant avec sa fille.

Un autre jour, en voyage en Yougoslavie toujours en compagnie de sa fille, Lovely échappe à Lerno, un contact épistolaire trop tenace et insistant en s’égarant dans un chemin terreux  qui aboutit à une décharge sauvage de détritus.

Nous l’accompagnons aux séances de cinéma du mercredi après-midi. Lovely Brunette y emmenait ses enfants selon un horaire bien à elle sans lien avec l’heure du début du film de sorte qu’ils découvraient parfois la fin d’une histoire avant son commencement.

Nous rencontrons Lovely, l’écuyère parfaite et ses chevaux. Nous caressons ses chiens, entre autres Tara, sa dernière chienne qui a vieilli et s’est assagie avec elle.

Nous mangeons ses  pâtes Miracoli, préparées à sa façon.

Nous nous sommes également promenés dans son somptueux jardin fleuri et parfumé, réelle présence vivante et bruyante qui se figea sous le gel le jour de sa mort.

Au-delà de ces anecdotes savoureuses - je n’en relate que quelques-unes - il y a  par-dessus tout l’amour, l’admiration et le respect d’une fille pour sa mère.

Voici quelques extraits qui m’ont touchée et révèlent la poésie de l’écriture d’Edmée.

 

«Maintenant je les regarde, ces photos d’une enfant ravissante et je réalise que pour arriver à la vieille dame lasse et chiffonnée, il lui a fallu foncer en avant comme un train, tête baissée. Prendre des pelles, renoncer à de candides espoirs, en construire d’autres, aimer, faire mal, se faire mal, pleurer d’amour et de rire, blesser, trahir, guérir,  réconforter. »

« Son moment de gloire, la gomme qui effaça bien des souffrances et des doutes. Et dont les photos prouvent combien, à 47 ans… elle avait encore tout le scintillement de la Lovely Brunette ! »

« Chaque voyage laissait un petit carré de la mosaïque qu’elle assemblait. »

« Nous nous sommes souvent disputées. Je vous dis disputées mais jamais je ne l’ai insultée ou ne lui ai parlé grossièrement. Nos disputes furent volubiles, sonores, suivies de longues et chaudes périodes fusionnelles. »

« Le soir tombé, nous étions repues de bavardages, d’intimité, de flots de mots qui auraient pu paraître inutiles  –certes, nous n’avions pas changé le cours du monde-  mais avaient ajouté quelques longueurs au tissu de notre lien, ce tissu qui encore aujourd’hui qu’elle n’est plus (ici), ne s’est pas rompu. »

« … la malice qui nous unissait en milliers de mots qui ne devaient même pas être prononcés. »

« On savait bien peu que l’on vivait des étincelles de bonheur. »

« Elle entre en courant d’air dans mes pensées alors que je me crois absorbée par autre chose. » 

Je ne cite pas la dernière phrase qu’Edmée a écrite, c’est pour moi la plus belle dans ce roman d’amour.

 

Pascale Gillet-B.

 

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Ani Sedent a lu "La chute de Julian Kolovos" de Joe Valeska

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Alléchée par quelques extraits choisis, je me suis plongée dans la lecture de Meurtres surnaturels – La chute de Julian Kolovos ‒ de Joe Valeska.

  En l’ouvrant, je reconnais avoir éprouvé un peu d’appréhension, pour deux raisons : la première, tout bêtement parce que je n’avais pas lu le premier tome ; inquiétude inutile car l’auteur raccroche si bien les wagons que le second tome peut être lu indépendamment du premier.  La seconde, (désolée Joe) parce que je n’aime pas du tout les films d’horreur et craignais un afflux d’hémoglobine. 

  Bon ! il y en a eu… un peu, pas suffisamment cependant pour me détourner de ma lecture.  D’autant plus que le voyage nous emmène dans des lieux étonnants, souvent extraordinaires, en compagnie de personnages insolents, drôles, parfois acides ou cabochards, mais toujours dévoués les uns aux autres et finalement très attachants. 

  Entre ombre et lumière, entre sang et cocktail, ce roman est de ceux qu’on n’a pas envie de lâcher et dont on se trouve, à la fin, envieux de connaître la suite.

 

 

Ani Sedent

 

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Carine-Laure Desguin en invitée avec son "Digue de cuesme, quatre-vingt deux"... Une lecture d'Edmée de Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

 

Digue de cuesme, quatre-vingt deux

 

Si ce n’est pas un chant d’amour que ce chant de Jane Carine-Laure Desguin, je n’y connais rien.

 

Christian-Zéphirin - dit Boule - passe dans la vie comme un boulet. En musique de fond, un rire plein d’enfance. Un rire qui ne sera jamais adolescent, mature, vieillissant, non. Autour de lui cependant, il y en a qui rient aussi, certes (comment ne pas rire, n’est-ce pas, malgré tout) mais brièvement, entre deux hurlements de désespoir.

 

une toute petite vie

doit-on dire si

petite si petite

si

exsangue de tant de choses

une vie de rien

une vie pour rire

une vie de rigolade

de rires de rades

je ne sais trop

 

Il a grandi comme un chiot indiscipliné, sans collier, sans gros yeux ou gros doigt.

 

alors pour toi

pas de phrases sévères

pas de refus, pas de discipline

libre enfant tu étais

errant dans la ville

juke-box à gogo

potes de comptoir très tôt

jeux de billes et puis de billards

et que sais-je

bien pire encore

 

Oh, Boule ne comprend pas le pourquoi de tout ce sérieux, ce besoin de mettre tout à sa place, d’ordre et propreté, des choses bien ennuyeuses et inutiles, il le sait bien, lui.

 

C’était d’ailleurs si bon de faire des concours de crachats et puis les 400 coups, et puis de faire rire les filles. Faites rire une femme et elle est déjà à vous. Il les a collectionnées, comme les cuites, les chats, les emmerdes, les dettes, les fous-rires, les potes-tapeurs, les grands sourires.

 

c’est dégoûtant de respirer tout ça

entre les crottes de ces chats chattes

chatons et combien sont-ils

incomptables comme tes bouteilles

des enveloppes fermées ou mal ouvertes

 

Insupportable et tant aimé pourtant. Exaspérant et incorrigible, inoubliable aussi. Et ce qui reste, c’est cette cascade de rires, mal à propos, déconcertants, mais aussi sa seule vraie richesse à partager : une joie surréaliste, une insouciance indécente – car les soucis, eh bien… les autres en faisaient les frais et les nuits blanches.

 

Toute petite vie, en dents de scie, en chute libre, un toboggan de plus en plus nauséabond et chaotique au fur et à mesure que l’atterrissage approchait. Boum ! Et pourtant sa cousine, il la reconnait jusqu’au bout de ce qui lui reste de souvenirs, sa complice de jeux sauvages et de crachats.

 

Une fois le halètement de colère/douleur épuisé, c’est l’amour qui se déploie et se dépose, comme une fleur coupée, sur ce qui reste de Boule, le boulet sans conscience…

 

nous regardons tous glisser

ces quatre planches bon marché

toi dedans Boule et ta toute petite vie

si petite

une vie de rien de rires seulement

et de bières fraiches

et de potes

et de meufs

 

Un petit livre, petit comme cette petite vie, mais qui chante fort, et imprègne, et partage cette étrange hommage fait de mots qui s’indignent et s’attendrissent, pour enfin s’apaiser et dire « C’était Christian-Zéphirin, et je l’aimais ».

 

Edmée De Xhavée

 

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Ani Sedent a lu "L'île, elle et nous" de Marguerite Debois

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

La présentation de l’île, elle et nous de Marguerite Debois m’ayant bien intriguée, je me suis fait un plaisir de le commander.

  La lecture est fluide, les chapitres courts et l’ambiance générale vogue entre légèreté et gravité.

  Ce roman nous emmène sur une jolie petite île grecque avec ses maisons typiques, ses plages, la mer et ses touristes, typiques eux aussi, qui se mêlent aux natifs et leurs secrets ; sans oublier ceux qui sont un jour venus et ne sont jamais repartis.   

  Il nous parle de ce qui lie les gens, quel que soit leurs différences, et reste universel : la fragilité de l’existence.

  Il n’est pourtant pas triste ; il observe, il enquête, il interroge, se fait parfois peur et finalement, se laisse lire avec intérêt.

 

Ani Sedent

 

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Edmée de Xhavée a lu "bouquet artificiel" de Méliane Sorgue

Publié le par christine brunet /aloys

J’ai lu “Bouquet artificiel” de Méliane Sorgue (Edmée De Xhavée)

 

Une bien jolie couverture où une colombe s’élance avec, dans son bec, un fouillis de fleurs sauvages.

 

Car sauvages, elles le sont plus qu’elles ne s’attendaient à l’être, Violette, Anémone et Marguerite, que Rose rencontre à la fin de leurs vies pleines d’épines, et dont elle parfume doucement le départ. Elle est, nous dit-elle, un baume pour les plaies inguérissables, l’ultime soulagement, la porte d’entrée vers l’inconnu qui représente un espoir immense, sinon le bonheur, au moins l’apaisement total

 

Et c’est que Violette, Anémone et Marguerite ont bien besoin d’un apaisement total après ces existences qui furent plus de la résistance. 

 

Chacune vient d’un milieu différent, mais elles sont toutes de la même cuvée. De cette cuvée où le mariage représentait le salut (rester vieille fille était l’échec abominable). 

 

Violette nait de parents catastrophés par le résultat de leur union charnelle, comme un chien, chat ou cochon, sans avoir été attendue avec joie et projets, et grandit « comme une chose sans importance »  dans l’indifférence la plus froide. Ils reproduisaient ce qu’ils avaient vécu eux-mêmes avec des parent encore plus durs.  Décidément pas choyée par la vie, elle est, en prime, plutôt vilaine : un regard stupide dû à de petits yeux marrons, ronds et sans éclat, comme ceux d’un ragondin. (…) Pour un effet encore plus désastreux, mes géniteurs avaient oublié de m’attribuer un cou. (…) Ma démarche était lourde, sans grâce, comme si on m’obligeait à porter en permanence sur la tête une bouteille de Butagaz. Et cependant, elle trouve un mari. Ce qui lui donne l’illusion que le monde, soudain, est plus vaste : aller au cinéma, avoir pour une fois une jolie robe, trouver un appartement, préparer un trousseau…

 

La nuit de noces la propulse dans une nouvelle vérité amère, avec un jeune époux dépourvu de douceur qui, pour prendre son dû, l’éventre à tel point qu’elle finit à l’hôpital avec une hémorragie. Hémorragie du peu de joie trouvée aussi, finie la tendresse et l’affection, place à l’horreur. Une horreur de l’époux qui détruira toute sa vie, celle de l’époux et… celle du fils adoré, unique consolation à cette union barbare. 

 

Anémone, quant à elle, grandit entre deux parents excentriques, infidèles, beaux et jouisseurs. Sa grand-mère est, dans ce paysage instable, la vraie mère-grand des contes, toujours présente, admirative, aimante. Anémone est jolie. Elle a une cousine avec laquelle, gloussant comme on le fait dans la jeunesse, elle rêve de qui elle aimerait épouser plus tard, qui elle choisirait au magasin des maris parfaits, nouvelle collection. 

 

Vient l’âge de la mettre sur le marché. Comme j’étais encore mineure, je devais me plier à l’autorité parentale et me laisser présenter comme un bel objet d’art dont on débattrait du prix et des capacités de l’acquéreur. Mais elle est un peu impertinente, Anémone, et s’amuse à faire frissonner les prétendants en leur affirmant que l’idée de la femme au foyer, l’épouse qui resterait à leur côté, qui élèverait leurs enfants est un schéma décevant, loin d’être attractif. Car elle fait des études d’infirmière. Mais hélas un jour, le prétendant est assez séduisant pour ébranler ses résolutions d’indépendance. Et le destin galope et les porte en calèche jusqu’au mariage. Et là, tout comme pour Violette, la nuit de noces a transformé le prince charmant en bête. Elle a épousé un monsieur c’est moi qui commande et il commande tout. Sans égards ou affection. Se confiant à sa mère, décrivant les horreurs dégradantes au menu de la chambre à coucher, elle est bien un peu soutenue mais s’entend parler de patience, accuser d’exagération, puis conseiller d’accepter des infidélités conjugales qui la soulageraient de cette « charge obligatoire du mariage ». 

 

Ici aussi, la consolation viendra de la naissance d’un enfant, qui détournera l’époux de son corps et lui permettra d’aimer. Et la perte de cet enfant sera l’anéantissement de l’âme même d’Anémone.

 

Marguerite, elle, grandit avec des frères et sœurs entre deux parents que la vie a brisés : le père est revenu changé de la guerre 14/18, et meurt en laissant une veuve de 40 ans, incapable de se prendre en charge et dépressive, et quatre enfants que Marguerite, en tant qu’aînée, protègera. Marguerite s’attire les regards d’un veuf sans enfants, qui l’achète à sa mère (avec des termes plus élégants, mais c’est bien de ça qu’il s’agit). C’est un homme bon, qui ne désire que deux choses : bien manger, et un enfant, en échange de quoi Marguerite sera choyée et initiée à la lecture de bons livres, à une vie confortable. 

 

Hélas cet homme gentil et délicat meurt lorsque l’enfant tant attendu fête ses deux ans. Et des années plus tard, le pire, qui arriva en plein dimanche après-midi, un jour ensoleillé, un jour d’automne radieux où l’or et la pourpre illuminent votre horizon et vous enflamment l’esprit reconnaissant de tant de beauté… 

 

Oui il y aura encore du bonheur pourtant dans la vie de Marguerite, qui à la cinquantaine vit un nouvel amour. Amour qui se repose sur l’amitié alors que les années ont passé et que la vieillesse enlaidit le corps, ternit les âmes et invente mille tortures pour lasser tout optimisme, tout désir, tout plaisir

 

On le voit, ce bouquet artificiel n’est pas un livre optimiste, mais j’ai vraiment apprécié les descriptions minutieuses des environnements, personnages, l’ambiance, les diktats de l’époque, les hypocrisies incontournables, et aussi l’analyse de ces jeunes âmes qui, dès le début de leur vie, qui devrait être un début si heureux – le mariage, l’amour, des familles aimantes… - doivent déjà se reconstruire, se contenter, s’adapter.

 

Edmée de Xhavée 

 

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Joseph Bodson a lu et chroniqué "Les chroniques de Baltus T2 : Equaam" de Laurent Dumortier

Publié le par christine brunet /aloys

Joseph Bodson a lu et chroniqué "Les chroniques de Baltus T2 : Equaam" de Laurent Dumortier

 

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Notre invité du blog Aloys, Bob Boutique avec une lecture signée Edmée de Xhavée pour son opuscule "Point d'interrogation"

Publié le par christine brunet /aloys

Notre héros est un anti-héros : il n’a plus vingt ans depuis … oh, n’insistons pas. Il revient de loin : d’un AVC qui a presque voulu le garder tout bien serré contre son cœur. Son côté droit lui joue des tours en lui faisant croire qu’il est bien là, pour méchamment le laisser tomber, c’est le cas de le dire.

Notre anti-héros est loin d’être un froussard, il ne l’a jamais été mais franchement, ça ne l’aide plus beaucoup dans la situation actuelle. Il n’est pas non plus de ceux qui abandonnent facilement, car – qui dit mieux ? – il monte et descend les escaliers de sa spacieuse demeure, tout seul, malgré ce fichu côté droit qui ricane et fait de parfois de lui, involontairement, un Fred Astaire assez souple ma foi.

Et un beau jour qu’il est seul, une voix perturbe sa quiétude de héros fatigué et l’attire en bas, plus bas, plus bas encore, tout en bas de la maison. C’est là qu’un singulier dialogue du genre « mon cher enfant, confiez-vous à moi, je suis votre confesseur » « oui mais bon, pas question de répéter tout ça, hein » prend place.

Des points d’interrogations constellent l’échange, rebondissent et retentissent. Des perles aussi, car tout anti-héros qu’il est, il a une femme qui l’aime et qu’il aime, il a obéi tout seul ou presque à l’injonction « lève-toi et marche » en ajoutant « et monte, et descend », il écrit encore et encore, il a une cagnotte aux souvenirs pleine à craquer et une autre, la cagnotte du futur, qui luit dans le noir. James Bond n’a pas eu une pension semblable, lui… Ni Hulk.

Que de points d’interrogations sur une vie, et que de destins programmés reçoivent une autre programmation spectaculaire d’une main inconnue. Que de pessimismes qui déposent des épines sur les hanches rondes de ce point de ponctuation, alors que les optimistes en font luire les courbes…

Un opuscule qui oui, pose des questions comme le fait notre anti-héros héroïque, dans lequel on retrouve certes l’écriture de Bob Boutique, mais un Bob Boutique nouveau style, avec un changement de vitesse. L’amour y a pris une autre dimension et une autre expression. Il n’est plus accessoire, il est l’enveloppe même du récit, même s’il est peu mentionné…

 

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Pascale Gillet-B a lu Joe Valeska, Meurtres Surnaturels, volume 1 : Les Métamorphoses de Julian Kolovos

Publié le par christine brunet /aloys

 

La veille de Noël, une soirée étrange se déroule chez les Kolovos.

Dans le salon du château familial, une multitude de personnages complexes et baroques se retrouve.

Nous découvrons Julian, acteur narcissique et orgueilleux en attente d’un rôle qui relancerait sa carrière. Susceptible et sarcastique, il a rejoint sa famille pour fêter le réveillon. 

Une tension tangible aux limites de l’explosion règne entre le jeune-homme et son père, Francesco. Ornella, belle-mère de Julian et secrètement amoureuse de son beau-fils participe aux réjouissances ainsi que Sofia, sœur de Francesco et son époux, Dimitrios, écrivain raté et alcoolique.

Daphnée est l’élément extérieur. Agent artistique de Julian, elle complète ce tableau familial. Le champagne, servi par la boniche, Caroline, coule à flots dans cette ambiance artificielle et mesquine. Ce soir-là,  il ne manque qu’Ivana, actrice comme son frère, la fille adorée de Francesco, sa colombe, son principal centre d’intérêt.

Au fil de la lecture, d’autres créatures fantasques s’immiscent avec naturel dans l’histoire : Jacobo Kolovos, un ancêtre corsaire du roi George IV dont Julian est la parfaite réplique ou Jiminy, une conscience encombrante et matérialisée.

Certains personnages se métamorphosent comme Daphnée, élégante jeune femme et douce attachée de presse de Julian et d’Ivana.

L’auteur nous offre une histoire inattendue et passionnante. Chaque héros est si parfaitement croqué qu’il  évolue sous nos yeux, comme indépendant de l’auteur, et crée au détour d’une page la surprise, le dégoût  ou le mépris.

Dans une atmosphère angoissante,  l’auteur nous tient en haleine et nous guide vers un dénouement époustouflant. 

A l’opposé de cette ambiance pesante, l’écriture de Joe Valeska est légère, les mots sont choisis avec sensibilité et finesse, les dialogues sont riches, remplis d’humour et de verve.  

Merci à Joe Valeska pour cette  riche lecture !

 

 

Pascale Gillet-B

 

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