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De nouveaux ouvrages viennent de paraître !!!

Publié le par christine brunet /aloys

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Michaël Zoïna nous présente son nouvel ouvrage "Dans mon kiosque"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Notes biographiques

 

Michaël Zoïna est né en 1972 d'une mère flamande et d'un père italien. Enfant, ses deux grandes passions sont le football et la lecture.  À l'adolescence, son goût pour la musique remplace celui pour le ballon rond. A la même époque, il devient animateur de groupes de jeunes.

Actuellement il vit à Tournai et enseigne les mathématiques.
Ses autres ouvrages (« À la lisière des nébuleuses », « Derrière le silence », « Sans détour », « Du feu et de la nuit », « Plus que des mots », « Gaspard et Léa » et « Les statuettes ») sont publiés par Chloé des Lys.

 

Résumé

 

Plus qu’un carnet de souvenirs, Dans mon kiosque est une invitation à entrer dans l’intimité de l’auteur.

 

Extrait

{ Frédérique }

                                        

       La première que j’ai aimée.

 

       Je la croisais dans les couloirs de l’école ou dans la cour, elle était vêtue le plus souvent d’un perfecto, d’un jean’s troué au genou droit et d’un T-shirt gris qui mettait sa poitrine en valeur. Elle marchait avec une décontraction que je n’avais pas. Elle était belle. Trop pour que je puisse espérer l’embrasser.

       On ne se parlait pas, on n’avait aucune connaissance en commun. J’ignorais son prénom. Tout ce que je savais, c’était qu’elle était en section artistique. Je pensais que nous n’avions aucun point commun. Jusqu’à ce qu’un soir, à Forest-National, on tombe nez à nez au milieu de huit mille fans de Renaud.

       Quand je l’ai croisée à l’école le lendemain, je lui ai fait la bise.

 

       Le 5 mai, soit quelques semaines après le concert de Renaud, nous sommes allés voir Niagara au théâtre de La Louvière. Avec nous, deux amis à elle, en couple grâce à une petite annonce dans un magazine.

       Après le concert, on a bu un verre tous les quatre dans un bistro « de vieux ». Quand les deux filles se sont absentées pour un tour aux toilettes, le mec de la copine m’a dit :

       — Qu’est-ce que t’attends pour Fred ?

       — Je ne crois pas que…

       — Arrête !

       — Tu penses qu’elle accepterait ?

       — J’en mettrais ma main à couper.

 

       Je ne revois plus la scène de notre premier baiser.

       En revanche, je me rappelle très bien ces matins ensoleillés de mai et juin.

       Je quittais la maison de la rue Faignart le sourire aux lèvres et rejoignais Frédérique dix minutes plus tard devant Disco J. D’abord un bisou sur la bouche et après le départ de ses potes, on s’asseyait sur la pierre bleue à l’entrée du disquaire et on « dégustait », comme elle disait.

       Puis, on descendait la rue Hamoir bras dessus bras dessous pour rejoindre l’école.

       On était heureux. En tout cas, je l’étais comme je ne l’avais jamais été. C’est merveilleux d’être un adolescent amoureux.

 

       Je la revois, assise à même le sol du couloir, après mon oral de math. Elle m’attendait.

       Je la réentends me dire : « Quand ils passent Les flammes de l’enfer à la radio, je monte le son. » C’était le single de Niagara en cette fin d’année scolaire.

       Je réentends ma cousine Vanessa :

       — J’ai croisé Frédérique l’autre jour. Elle m’a dit : « Quand  je  regarde ton cousin dans les yeux, je vois la mer. »

­­­

       Je me souviens qu’elle adorait Goldman et que c’est pour ça que j’ai commencé à l’écouter. Doux était notre chanson. Je serai doux / Comme un bisou voyou / Dans le cou.

 

       Je me rappelle le nom du parfum qu’elle portait : Loulou.

 

       Début juillet, elle est partie en vacances avec ses parents à St-Idesbald. De mon côté, j’ai accompagné les miens en Italie. Ça serait long mais à notre retour, on aurait encore un mois de vacances devant nous. D’ailleurs, j’avais déjà nos deux places pour le concert de Simple Minds à Forest. Et puis, sans doute ferait-on l’amour. Notre première fois à tous les deux.

       Pour des raisons que je n’ai pas envie d’étaler, je suis revenu plus tôt d’Italie. Le lendemain du retour en Belgique, j’ai pris le train en direction de la côte. J’avais plus que jamais besoin de la voir.

       À Ostende, j’ai dû emprunter le tram. Direction Coxyde où elle avait l’habitude de voir ses copains.

       J’étais nerveux. Les arrêts fréquents du véhicule amplifiaient mon état. D’ailleurs, je suis descendu plus tôt : je préférais marcher. La digue de Coxyde n’est pas très longue et je n’étais pas à cinq minutes près.

       Je suis entré dans le luna-park. Elle était dans le fond à gauche, face à l’écran d’un jeu d’arcade. À ses côtés, un petit groupe de filles et de garçons dont un punk à la crête impressionnante. Ignorant ce petit monde, je suis allé me planter derrière elle et lui ai bouché la vue avec les mains.

       — Devine qui c’est ?

       Dès qu’elle s’est retournée, je l’ai embrassée. D’abord, j’ai senti une réticence. Puis, Frédérique s’est écartée de moi. Son visage, ce visage chéri, n’avait rien de souriant.

       — Viens, on va dehors, m’a-t-elle dit.

       Je l’ai suivie. Je ne comprenais rien.

       Elle s’est assise sur un muret et a baissé les yeux.

       — Tu as vu le mec qui était à côté de moi ?

       — Oui... Fred, qu’est-ce qui… ?!

       — Je sors avec.

 

   Il crut qu’il n’y avait plus rien à ajouter. Il se leva, puis ressentit pour la première fois de sa vie une immense fatigue, un de ces engourdissements qui rétrécissent l’espérance. 

 

    C’est dans Océans, le magnifique roman d’Yves Simon.

 

       Le soir, dans ma chambre, j’ai écrit ma dernière lettre à Frédérique.

       J’ai choisi chaque mot avec soin, ai agencé le tout du mieux que je pouvais. Certaines phrases m’ont étonné. Une énergie mystérieuse circulait en moi.

       Ai-je vraiment écrit pour la première fois ce soir-là ? J’ai tendance à le croire.

 

       Février 2020, soit plus de trente ans plus tard. Tôt le matin. Le jour n’est pas tout à fait levé. La digue de Coxyde est déserte. La vieille horloge est toujours là. Je l’avais oubliée.

       Je vais m’asseoir dans le sable et sors mon smartphone. Dans la barre de recherche de YouTube, je tape : « goldman doux live ».       

Publié dans Présentation

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Alain Charles nous présente son nouveau roman "Une si jolie poseuse de bombes"

Publié le par christine brunet /aloys

Bio

Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. En 2018, il publiait «Continuum», un recueil de nouvelles, en 2021, les romans «Le Serénateur» et «Les Viateurs». «une si jolie poseuse de bombes» est son troisième roman.

 

Résumé.

Alice se prénomme-t-elle réellement Alice, ou Apolline, fille d’un riche administrateur de sociétés, passionnée de littérature, fan de heavy metal et poseuse de bombes.

Quand elle se réveille, amnésique et percluse de douleurs, dans une chambre inconnue et d’une blancheur surnaturelle, elle découvre son éblouissante beauté. Anouck lui raconte sa nouvelle ancienne vie que le Docteur Carroll lui a imaginée et la prépare à réintégrer le monde, une petite librairie dans une bourgade au bord de la mer. Mais de nombreux rêves la perturbent, la naissance d’un amour saphique la trouble et dans l’ombre, ses anciens séditieux complices rôdent.

 

Extrait

 

 Dans sa tête, un soubresaut, une étincelle, un malentendu.

    Dans sa gorge, un relent acide, un goût métallique, une gerbe d’épines.

    Dans son corps, une souffrance, unique, infernale, pointue.

    Elle ne pouvait ouvrir les paupières tant leur lourdeur, le tiraillement et la brûlure étaient vifs.

    Ce brusque état de conscience était insupportable, elle désirait rejoindre les ténèbres, asphyxier la douleur, l’anesthésier jusqu’à l’analgésie. 

    Elle avait froid, son cœur crissait telle la banquise sous l’effet des vents polaires. 

    Confuse, elle discernait des sons étranges, répétitifs, le bruit sourd d’un ronronnement, d’une ventilation, ponctué de bips secs et aigus. 

    Où était-elle?

                                                                        ***

   —  Alea jacta est.

   —  Non, Professeur, la fatalité et le hasard n’ont pas leur place dans cette histoire. Je vous l’ai dit, nous contrôlons le processus, tout se passera comme je l’ai prévu. Vous devez, à un moment, me faire confiance. De plus, avec les évènements qui se sont déroulés, il lui restait l’enfermement ou une autre vie. Je vous rappelle, Professeur, que vous avez voté lors du Conseil.

    —  Elle était si jolie.

    —  Elle l’est encore plus, je vous le garantis.

    —  Mais je ne la reconnaîtrai plus.

    —  Voilà tout l’enjeu.

                                                                        ***

—  Voilà, Alice, vous êtes chez vous, cette boutique est la vôtre, faites-en ce que vous désirez. Je vous regarderai, vous conseillerai, vous aiderai, vous serez le capitaine, moi, le moussaillon. Vu que vous connaissez les livres, vous appréhendez le monde, la littérature est une âme à part entière et elle se partage. La littérature donne des ailes aux lecteurs, elle les guide et si vous les conseillez bien, ils reviendront, pour les livres, mais aussi pour vous qui avez su les écouter. Cette vie vous tente, Alice, dites-moi oui, je vous en supplie. Cette librairie est toute mon existence, mon quotidien, mes enfants n’en veulent pas, ils n’en sont pas dignes. Peut-être refusent-ils la vie de papier, des lettres écrasées sur du velin ou du recyclé, ils ont tort. Un livre n’est pas qu’un essai, un conte, une histoire, c’est l’envie de la vivre, d’en créer une autre, meilleure. Et d’histoire en histoire, je sais que je rejoindrai le ciel, avec Hélène, ma belle Hélène, nous sommes inséparables comme les agapornis, et vous ici, vous nous regarderez partir, chaque jour un peu plus.

                                                                        ***

    —    M’accompagnerez-vous, Anouck? Votre présence m’est indispensable. 

    —    Si vous le désirez, nous marcherons ensemble vers la librairie, je m’arrêterai quelques minutes, mais je devrai vous laisser, le docteur Carroll a besoin de moi.

    —    Et nous, Anouck?

    —    Alice, depuis le début de l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, il y a vous et moi.

    —    Et demain?

    —    Demain est un autre jour, il est mystère, attente et espoir. Profitez d’aujourd’hui, Alice, et considérez-le comme un cadeau des cieux. N’oubliez jamais, aujourd’hui est unique, demain se répétera.

                                                                        ***

 Envoûtement, sortilège, séduction, fascination. Son tintement réveillera tes sens, tes désirs, tes envies. Tu n’auras plus peur de tes troubles et tu renaîtras dans ton passé, dans ta vie d’avant, elle te plaisait, tu l’admettras et tu te laisseras guider par le son des cloches de l’enfer, grondements de tonnerre qui déchirent la nuit.

Le mal sera ton ami, Satan, ton confident, et tu prendras le chemin que nous t’indiquerons, sans question, avec dans les mains l’objet de l’épouvante, du massacre et du sang. Tu es notre transporteuse, tu l’as toujours été et ta nouvelle beauté ne change rien.

Tu te fais appeler Alice, ton visage s’est embelli, magnifié, ton corps a fleuri, tes formes se sont enrichies, mais rien ne peut farder la réalité de ton être profond. Tu as la beauté du diable, tu es son amie, son amante, tu resplendis et illumines le gouffre, l’abîme qu’il habite. 

Publié dans Présentation

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Le banquier... Un autre texte signé Louis Delville que nous propose Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

Le banquier

 

Depuis trois ans, je cherchais à me débarrasser de Luc Lepert et à devenir le bras droit de Henry de Classieux, le banquier réputé.

 Un arriviste, ce Lepert. Alors, j'ai décidé  de critiquer son boulot, d'ébruiter sa vie sentimentale ratée. J'ai même laissé entendre que… et la rumeur s'était répandue…

 Aujourd'hui, Luc Lepert s'est pendu dans son bureau. Le boss m'a appelé : "Marc, je te confie le poste de Luc. Demain, tu pars au Japon et vendredi 11 mars 2011, réunion à notre succursale de Fukushima."

 12 mars 2011 dans "Le Jour" : Un seul européen parmi les victimes de Fukushima, Marc B, numéro deux de la banque Classieux.

 

Louis Delville 

 

Publié dans Textes

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Xénia Maszowez nous propose un poème

Publié le par christine brunet /aloys

 

 
Tiens-toi droite ! 

 

Peu comprennent, pourtant, 

que sa bouche est une grenade 

qu'elle partage volontiers 

Qu'en touchant une ombelle de berce  

elle s'est enflammée 

Et que depuis, un volcan 

lui pousse au creux des reins 

laissant affleurer les trésors sous-jacents : 

des merveilles capricieuses 

un liquide mordoré qui coule sur les cuisses 

 

Parfois, quand elle ferme les yeux, 

elle voyage à l'intérieur d'elle-même 

C'est beau comme un film japonais 

où l'héroïne porte un gilet rouge groseille 

et une jupe grise 

 

Quelques pétales s'envolent,  

juste avant le générique de fin. 

 

Quand elle sort du cinéma, il fait déjà nuit. 

 

Xénia Maszowez

Publié dans Poésie

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Un poème de Xénia Maszowez figure dans l'opus #7 de la revue poétique française "Soeurs".

Publié le par christine brunet /aloys

Un poème de Xénia Maszowez figure dans l'opus #7 de la revue poétique française "Soeurs".
Un poème de Xénia Maszowez figure dans l'opus #7 de la revue poétique française "Soeurs".

Publié dans Article presse

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Christine Brunet a lu « Place au hasard » de Chloé Derasse pour ActuTv

Publié le par christine brunet /aloys

« Place au hasard »… Une couverture qui dit tout et… pas grand-chose. J’étais curieuse de plonger une fois encore dans l’univers de Chloé Derasse, dans sa façon de penser l’écriture. Curieuse et un peu effrayée par les 322 pages, faut bien l’avouer. Alors, déçue ? Jugez plutôt…

L’auteur nous propose une courte tranche de vie que beaucoup d’entre vous (nous) vivons chaque jour…

Allez, fermez les yeux… Imaginez… Il est tôt… C’est l’heure de partir bosser… Vous savez, le rituel « métro/boulot/dodo »… Mais là, focus sur le premier terme qui est, pour le coup, le train du banlieusard.

5h34… Tout commence… Enfin pas tout à fait parce que, cette fois, jeu du hasard, quelque chose va dérailler ; l’ordinaire va devenir, l’espace de quelques heures, « l’extra-ordinaire », le surprenant, un moment d’aventure dans un quotidien bien huilé.

Un homme saute les grilles de la gare ; Il est blessé. Qui est-il ? Un clochard ? Peut-être ou peut-être pas… Que lui est-il arrivé ?

Premier train, première vague des anonymes besogneux… J’ai dit « anonymes » ? Non… Le lecteur les connaît par leur nom, les découvre avec leurs petits travers, leurs ambitions, leurs courages, leurs timidités, leurs égoïsmes, leurs préoccupations journalières…

Chloé Derasse nous jette dans le siège du spectateur curieux que vous avez sans doute été un jour, celui qui, dans ce train du quotidien, pour tuer le temps, passe en revue les visages en se demandant qui sont ses inconnus silencieux et apathiques, quelle est leur histoire, quel pourrait être leur destin ? Non ? Vous n’avez jamais cédé à la tentation ?

Je sais bien que oui… et cette fois, plus de conjectures : les protagonistes de ce trajet sont bien plus que des affabulations…

Où en étais-je ? Ah oui, le blessé… qui monte dans ce premier train. On comprend qu’il n’est pas tout blanc… Peut-être un loufiat ? Il se cache, s’évanouit mais une fille le trouve… par hasard et… Bon, je n’en dirai pas plus…

Je vous invite à voyager aux côtés de Juliette, Kevin, Yvonne et Fifi (et d’autres), à partager une courte tranche de leur vie commencée dans le train-train quotidien et gris, dans la douleur pour Kevin (le blessé) et qui, au fil des pages, trouvera un élan inespéré ou étonnant.

Ouvrage très dialogué, très vivant, le lecteur écoute les protagonistes et lit à toute allure tandis que le temps s’écoule trop lentement pour les personnages. Jeu surprenant de rythme…

Alors, ai-je aimé « Place au hasard » ? Sans aucun doute ! Ce roman n’a rien d’un énième récit de train, de vie… Il est d’une originalité qui a su me séduire autant par son écriture simple et nerveuse que par son ambiance. Bravo !!

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

www.aloys.me

www.actutv2.com

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Petite présentation de l'ouvrage de Jacques Degeye "Sale temps pour les héros ; le prix de la liberté sous le règne de M. Poutine"

Publié le par christine brunet /aloys

Sale temps pour les héros ; le prix de la liberté sous le règne de M. Poutine

 
 

À propos

Mon livre raconte l'histoire des opposants principaux au régime de M. Poutine. Il retrace le parcours mouvementé de la journaliste Anna Politkovskaïa, de « l'espion » Alexandre Litvinenko (Sacha), de Natalia Estemirova, militante des droits de l'homme, de l'ex-patron de la société pétrolière Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, des avocats Sergueï Magnitski et Vassili Aleksanian... C'est un récit vivant ; il adopte le rythme du roman.

Il parle de stratégie et de haute politique. Il montre comment l'on s'y prend lorsque l'on veut s'installer au pouvoir pour longtemps.

Il ne se réduit pas à un réquisitoire argumenté contre le régime de MM. Poutine et Medvedev. Il ne conteste pas l'opportunité et la nécessité des échanges commerciaux avec la Russie. Les sanctions et les blocus ont rarement atteint leur but. Au contraire : ils rigidifient les situations, font le malheur des peuples concernés et renforcent les régimes autoritaires. Autre chose est cependant de faire du commerce et de mettre la politique entre parenthèses.

Le peuple est au centre du livre. Et ce peuple est fier de son Chef, parce qu'il a restauré ce qui lui est cher : la puissance militaire et le rôle prépondérant de la diplomatie russe. Parce que son niveau de vie s'est amélioré.

Par contre, le peuple russe a perdu peu à peu ses libertés, à commencer par la plus précieuse d'entre elles : la liberté de s'exprimer (pas de presse libre, pas de syndicats indépendants...). Il est gavé d'une propagande nationaliste et hostile à l'Europe et aux États-Unis. Il n'a pas confiance en une justice et une administration asservies au pouvoir.

Mon livre est à la fois un formidable message d'espoir et un signal d'alarme. De l'espoir pour les Russes d'abord. Le jour où le peuple se saisira de son destin et où il recouvrera ses libertés et sa souveraineté, il se référera peut-être à ceux qu'on lui présentait comme des parias, voire des traîtres à la patrie : d'Anna Politkovskaïa à Sergueï Magnitski, de Mikhaïl Khodorkovski à Boris Nemtsov. Une mise en garde pour nous. Les libertés ne sont jamais acquises une fois pour toutes. Ne les galvaudons pas.

Publié dans Présentation

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Philippe Desterbecq nous propose un texte... "Tout ça pour un camembert !"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Tout ça pour un camembert !

- Vous n’allez quand même pas me dire que vous avez assassiné votre mari à cause d’un camembert ? 

- Si fait ! Comme je vous l’dis, monsieur l’inspecteur. Cuic ! Et bon débarras ! 

- Mais madame Simon, vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Il s’agit d’un meurtre quand même et un meurtre commis de sang froid qui plus est ! 

- Ben…faut dire que j’ai toujours eu le sang chaud, moi ! Et ne m’appelez plus madame Simon, s’il vous plait, monsieur l’inspecteur. Le Simon, cuic, on n’en parle plus ! Il n’existe plus ! Et on devrait me décerner une médaille pour cet acte de bravoure : un goret en moins sur la terre ! 

- Et comment qu’on va en parler, madame Simon, euh madame…

- Berger. C’est le nom que m’a donné mon paternel avant de se tirer vite fait. A part la petite graine et son nom, il n’a rien légué à ma mère. Vous voyez que ma p’tite vie, elle commençait bien mal…

- Votre enfance, on en parlera plus tard, si vous voulez bien. Pour l’instant, je voudrais bien savoir ce qui vous a poussée à assassiner votre mari et, en plus, avec un camembert, comme déclencheur…

- Oh n’en faites pas un fromage, monsieur l’inspecteur ! Quand on tue un rat, y a personne pour se r’tourner ! 

- Allez, commençons par le commencement. Expliquez-vous.

- Ben, c’est bien simple, le Simon, y rentre saoul comme une bourrique, comme à son habitude. Il ouvre le frigo, il bouscule les bocaux et les Tupperware à la recherche de son fromage puant. Ne le trouvant pas, il se retourne vers moi et m’dit : « Eh la Corinne, t’as pas vu mon camembert, par hasard ? ».  Moi, j’sais très bien que j’l’ai jeté, son puant. Il empestait toute la cuisine à chaque fois que j’ouvrais le frigo. Tant et tant que c’est à peine si j’osais encore l’ouvrir, le frigo !
J’savais bien qu’il allait encore me cogner, mais bon, ça, j’en avais l’habitude, alors, un coup de plus ou de moins, c’est pas ça qu’allait m’arrêter. Les premiers gnons, je les ai reçus lors de notre nuit de noces, alors, vous voyez, m’sieur l’inspecteur… Vous voulez que je vous la raconte, not’nuit de noces, monsieur l’inspecteur ? 

- Pas maintenant, madame Si…, madame Berger. Plus tard, si vous voulez bien. Tenez-vous-en aux faits, je vous en prie. 

- Bien, où j’en étais déjà ? Ah oui ! Le camembert ! Il a bien vu à mon visage que j’étais pas bien droite dans mes bottes. Même quand il était plein comme une bourrique, il pouvait voir quand j’essayais de l’entuber. J’ai d’abord fait l’innocente, j’lui ai dit que j’y étais pour rien, qu’il avait sûrement bouffé son fromage la veille et qu’il s’en souvenait plus, mais il m’a pas crue. Et là, sur le coup, j’peux vous dire que j’ai vraiment  été conne ! L’emballage ! L’emballage du camembert que l’chat avait bouffé sur mon invitation, au lieu de m’en débarrasser, j’l’avais tout bonnement jeté dans la poubelle. Le Simon, il était pas si con qu’il en avait l’air. Il l’a trouvé dans la poubelle, l’emballage du puant ! Et là, j’ai reçu la raclée de ma vie ! J’vous l’ai dit : j’étais habituée aux gnons de toutes sortes, mais là, j’sais pas trop c’qui m’a pris, d’un coup, j’ai éclaté. J’ai hurlé comme une possédée : « J’en peux plus, j’en peux plus de toi, de tes coups, de tes colères, de tes beuveries ! C’est fini, plus jamais tu me frapperas ! J’ai empoigné le couteau de boucher avec lequel j’avais attaqué la dinde que j’avais achetée pour le réveillon et hop ! Au lieu de le planter dans la pauvre bête, j’l’ai planté en plein dans sa carotide ! Faut voir tout le sang qui s’est écoulé sur le tapis que je venais de récurer ! Du gâchis ! Un si beau tapis ! 

- Madame Berger, vous n’avez donc aucun remords ? 

- Ben si, m’sieur l’inspecteur. Tout ce sang, s’il n’avait pas imprégné mon tapis, j’aurais pu le récupérer et en faire du boudin. J’adore le boudin noir. Pas vous, inspecteur ? 

- Pas vraiment ! Je préfère le camembert…

 

 

 

Publié dans Textes

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Emilie Casagrande nous en dit plus à propos de sa nouvelle longue intitulée "D’infimes vibrations"

Publié le par christine brunet /aloys

Emilie Casagrande nous en dit plus à propos de sa nouvelle longue intitulée D’infimes vibrations, parue aux Éditions Chloé des Lys en janvier.

 

Commençons par le début : pourquoi avoir choisi ce titre ?

Avant tout, je cherchais un titre qui ne soit pas « bateau », et surtout qui ne soit pas lié directement au virus qui occupe déjà une partie importante de l’histoire. Je ne voulais pas que cette nouvelle soit cataloguée comme « une énième histoire de virus » en ces temps propices à ce genre de récit, car selon moi ce n’est pas le cas. Il me fallait donc un titre plus subtil, qui évoque aussi les autres thèmes centraux. En cela, le mot « vibrations » faisait sens à mes yeux, puisqu’il pouvait évoquer celle des cordes de guitare lorsqu’on les pince (et celle du son, de manière générale), celle, plus métaphorique, des cœurs qui s’émeuvent et qui ressentent de fortes émotions, et enfin une vibration plus scientifique qui trouve son explication au sein de l’histoire, mais que je ne dévoilerai pas…

Tu dis que ton récit n’est pas « une énième histoire de virus », peux-tu développer ?

Selon moi, s’il est vrai que le virus est central dans cette histoire, c’est surtout pour développer un contexte, mais aussi parce que l’article qui a inspiré cette nouvelle évoquait une étude à propos du virus que nous connaissons désormais un peu trop bien : le Covid-19. C’était donc le point de départ de l’histoire, je ne pouvais pas l’éviter. Pour autant, je ne cite jamais le Covid-19 spécifiquement, car il pourrait s’agir d’une autre épidémie. Ce qui importe, selon moi, ce sont les relations entre les différents personnages et la relation du personnage principal à la musique et à la science. Je pense aussi que l’histoire en elle-même ne correspond pas aux attentes qu’on pourrait avoir vis-à-vis d’un livre à propos d’un virus : il ne s’agit pas d’un thriller ou d’une dystopie… C’est finalement davantage une histoire de vie, dont le message se cristallise en une note d’espoir qui parcourt tout le livre.

Le personnage principal n’a pas de prénom, ou en tout cas celui-ci n’est jamais cité dans le livre. Pourquoi ? Est-ce un choix conscient ?

À vrai dire, c’est venu de manière naturelle lors de l’écriture. Je pense que l’absence de prénom, en plus du fait que la narration soit à la première personne, permet une plus grande identification avec le personnage principal.

Peux-tu en dire plus sur l’article qui a inspiré l’histoire ?

Pas vraiment sans trop en dévoiler… Tout ce que je peux dire c’est qu’il s’agissait d’un article qui rendait compte d’une étude scientifique un peu particulière menée autour du Covid-19. J’en dis plus dans une note au lecteur à la fin du livre, où j’explique en quoi certains aspects de l’histoire sont inspirés de faits réels.

D’après tes précédentes réponses et au fil de la lecture du livre, on a l’impression que c’est une volonté de ta part d’éviter les lieux communs et les clichés : on trouve dans le livre des phrases comme « Je pourrais dire qu’il semblait juste endormi mais, bien au courant de son état véritable, j’empêchais mes pensées d’accueillir cette comparaison. » Que peux-tu en dire ?

Oui, c’est vrai, j’ai vraiment tenté de me détacher des clichés. Dans la phrase donnée ici en exemple,  on s’attendrait à ce que le narrateur dise simplement « Il semblait juste endormi », mais j’ai tellement l’impression d’avoir lu cette réaction des centaines de fois que je voulais la contrer. En étant une grande lectrice et en ayant étudié la littérature à l’Université, je suis parfois un peu trop consciente de ce qui existe déjà, des histoires qu’on a racontées encore et encore à travers l’histoire et des formulations qui reviennent systématiquement dans certaines situations. C’était un effort conscient de ma part dans ce récit de chercher à éviter les poncifs ou en tout cas d’en jouer, que ce soit dans les événements qui se déroulent ou dans les expressions utilisées.

Pour terminer, d’après toi, à quel public conseillerais-tu ta nouvelle ?

Je pense que ma nouvelle s’adresse à un public très large. Tout le monde a vécu la pandémie avec sa propre sensibilité et peut s’identifier à l’un ou l’autre des personnages de l’histoire. Son format court et sa lisibilité permettent à un public jeunesse d’apprécier l’histoire autant qu’un public d’adultes, et ce, que le lecteur soit novice ou aguerri. À tous ceux qui tenteront l’aventure, je dis déjà merci et bonne lecture !

 

Publié dans interview, Présentation

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