Carine-Laure Desguin est l'invitée du blog Aloys avec une chronique signée Christine Brunet pour son adopuscule "Misha, le poisson rouge et l'harmonica"
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Lecture, écriture, une passion... Un partage... La littérature dans tous ses états !
BIOGRAPHIE DE VALERIE WINNYKAMIEN
Valérie pratique la peinture acrylique, l'encre de Chine sur toile et dessine depuis l'âge de 4 ans. Petite, elle s’amusait à construire des livrets dans lequel elle écrivait des histoires qu’elle illustrait avec ses dessins. Ensuite toute sa vie, elle a écrit beaucoup de poésies, de chansons, de textes. C’est enfin à partir de 2010 qu’elle décide de finaliser certains romans commencés et c’est en 2020 qu’elle les envoie enfin dans le monde de l’édition. Elle a suivi des humanités artistiques à l'Athénée Royale de Rixensart avant des études supérieures à l'Institut St Luc, en illustration et au "75" en graphisme à Bruxelles. De 2000 à 2003, elle suivra une formation musicale adulte en solfège et piano à l'Académie de Musique de Rixensart pour laquelle elle écrira des chansons et préparera des décors. Hélas, une méchante surdité progressive mettra fin à tout cela.
Essentiellement figurative, Valérie a commencé en 1990 par une première exposition personnelle à la galerie Espace Libre à Bruxelles et l'inauguration de la maison des artistes à Anderlecht puis a continué jusqu'en 1994 avec le groupe Espace Libre fondé par Guy Bellissent. "La nature faisait l'objet de sa première exposition qui prenait des allures de promenade en forêt avec sous le feuillage, une sourde et grandissante inquiétude" (Anita Nardon, 1992). Elle exposera ensuite, au musée de l’Eau et de la Fontaine à Genval en 1995 puis chez Creatio au château de Rixensart en 1998.L'humain domine dans les œuvres suivantes, proches de l'art cru, acrylique noire, blanche et crayon sanguine; opposition, ombres et lumières, bien et mal à la mesure de notre fin de 20ème siècle. Ensuite, des clowns, des musiciens exposés en 2000 au Bonnehill House jazz club à Court-St-Etienne et à l’auditorium Hamoir à Uccle en 2002, la gare de Profondsart et ses environs à l’encre de Chine, viendront adoucir parfois l'angoisse et la révolte.
De 2004 à fin 2013, elle tient un atelier de cours de dessin personnalisés, ainsi que d’octobre 2019 à avril 2021. Elle donne parfois une œuvre ou l’autre (Télévie, Allumeur de rêves, Restos du cœur), expose minimum une fois l'an et faisait partie du groupe Au Clair de l'Art. Elle participe aux parcours de Profondsart-Limal, aux Salons d'hiver à Ottignies, aux Biennales de Peinture et Coursives des arts à Wavre, a reçu le deuxième prix "Jeunes Espoirs" à Braine-l'Alleud en 2003 et a participé à Natuur Art-SABAM en 2006. Etant fan du monde de Disney, elle peint beaucoup de vues de Disneyland Paris à l’encre de Chine sur toile. Valérie participe aux parcours d’artistes de Profondsart-Limal depuis sa création. Elle a également ouvert son atelier aux visiteurs lors des week-end Wallonie bienvenue en 2017. Aujourd’hui, elle peint sur toile à l’acrylique, aquarelle et encre de Chine, un monde enchanteur rempli de couleurs. Maman de 2 grands enfants et mariée depuis 35 ans, Valérie continue à écrire et à dessiner car c’est sa deuxième façon de respirer.
L’histoire :
Les cambrioleurs ont pris tout ce qu’ils pouvaient prendre. Louise est dévastée. Son ordinateur, contenant la seule et unique copie du roman qu’elle venait d’achever, s’est envolé. Elle sombre. Alors qu’elle tente de redonner un sens à sa triste existence, à quelques kilomètres de là, Pierre, aidé de son ami Lucien, a enfin décidé de percer à jour les secrets de son passé. Pour poursuivre ses recherches il achète un nouvel ordinateur, d’occasion, dont les traces de l’ancienne propriétaire n’ont pas été complètement effacées…
Dans ce roman d’une grande élégance, Valérie Winnykamien brosse avec subtilité le portrait de personnages au destin singulier, abîmés par les méandres de la vie, qui malgré tout, trouvent en eux-mêmes et en autrui la force de se battre.
Extrait :
Après quatre bonnes heures qu’ils ne virent pas passer, ils arrivèrent au dernier chapitre d’un roman magnifiquement écrit par une inconnue. Les descriptions fouillées et l’actualité du sujet étaient traitées avec une sensibilité et une poésie, dignes d’un Dickens ou d’une Jane Austen. Les deux compères étaient ébahis. Lucien y voyait entre autres une possibilité d’édition, mais comment retrouver l’auteur ? Le nom mentionné étant sûrement un pseudonyme, cela risquait d’être impossible.
Vénus en Ré, Christine Brunet, Éditions Gascogne, 2016
Eh bien, j’ai été absorbée par ce énième thriller, le neuvième je pense de Christine Brunet. J’avais une envie de voyager, de me dépayser, d’assister à des meurtres et d’enquêter grave, tout cela en restant coincée chez moi. Je ne suis pas déçue.
Le thriller commence au 7ème cadavre. Il s’agit de la fille du commissaire Renaud Marsan. L’homme au catogan a-t-il encore frappé ?
L’enquête piétine et l’on fait appel à Gwen Saint-Cyrq qui devra bosser en duo avec Yvon Signac pour dénouer cette série de meurtres. Saint-Cyrq et Signac sont de vieilles connaissances et pour une raison que vous découvrirez Signac aurait un œuf à peler avec la jolie légiste dotée par ailleurs de pas mal de cordes à son arc, une véritable superwoman cette fille.
Et l’enquête commence donc. De suite Gwen file vers l’île de Ré où là deux meurtres sont commis. Par un concours de circonstance, Gwen retrouve deux de ses ex, Daniel Lesage un médecin légiste et Angel O’Maley un type assez louche qui propose à notre enquêtrice une bien drôle de mission. Et c’est là qu’on parle de trafic de diamants… Les pistes sont embrouillées et le lecteur pourrait s’y perdre mais non, l’écriture de Christine Brunet est claire et limpide.
Je continue… Yvon Signac retrouve lui aussi sur l’île de Ré une de ses ex, une certaine Josy, flic elle aussi. Retenez bien ce prénom, Josy. Et à partir de là, le suspens devient invivable, on peine à respirer. Quelles mises en danger que vivra notre Gwen car ah ça oui, elle a le chic pour nous foutre la trouille, elle ne nous épargne rien du tout. Mais quelle perspicacité… Car c’est bien Gwen qui dépiste le modus operandi de ces meurtres, qui sauve en passant la vie à Signac et là, alors là…. Je crois que j’en ai assez dit pour appâter les prochains lecteurs de Christine Brunet car donner plus de détails pourrait offrir des pistes et là, non, je ne ferai pas ce boulot-là.
À présent j’attends une version télévisée de cette enquête. Pourquoi pas ? Il ne manque aucun élément, une intrigue bien ficelée, des enquêteurs hors norme même quand ils sont ripoux, un décor de rêve, etc. Alors ?
Carine-Laure Desguin
http://carineldesguin.canalblog.com
Misha, le poisson rouge et l’harmonica, Carine-Laure Desguin, Editions Lamiroy, Collection Adopuscule
Il y a un poisson rouge qui prophétise et il y a Misha, une petite fille de neuf ans qui joue de l’harmonica. L’histoire nous entraîne depuis les Fagnes et l’Hertogenwald jusqu’au canal Obvodny. Misha n’est pas née dans un chou, non, quelque part, il y a ses parents de sang. Misha traversera les plaines du Caucase, elle croisera des trains remplis de visages éteints et verra des montagnes qui saignent. Tout au long de ce voyage initiatique, elle rencontrera des fées, des sorcières et un drôle de gamin flanqué de nains chauves et de lapins de garenne. À l’autre bout du monde, Olga et Yvan eux aussi jouent de l’harmonica…
Extrait :
… Et cette montagne d’objets de toutes sortes, c’est vraiment une montagne d’où jaillirait une source d’eau pure ? Cette montagne, racontent les anciens d’ici, cache dans son ventre des chandeliers à sept branches, des milliers de chandeliers qui clignotent de temps en temps lorsque les musiques sont belles à travers le monde et que tous les peuples les comprennent et les aime. Alors, la montagne s’allume. C’est grandiose d’assister à un tel spectacle confient les nuages aux rayons du soleil. Misha s’agenouille devant la montagne, elle a vu quelque chose. Des cailloux s’écoule un mince filet d’eau toute rouge. Il paraît que ça coulera comme ça pour toujours, qu’il y avait tellement de gens dans les trains, entassés les uns sur les autres, et suffocant même parfois, que cette montagne si haute et si lourde de toutes ces personnes et de tous ces objets (des valises, des bijoux, des médailles, des étoiles jaunes), que même lorsqu’elle aura …
Lien pour commander chez l’éditeur :
Misha, le poisson rouge et l’harmonica A#07 – Editions Lamiroy
Ou via l’auteure : carinelauredesguin@gmail.com
Tout libraire peut commander chez le distributeur :
distribution@maisondelapoesie.com
Disponible également en format numérique sur toutes les plateformes
ISBN : 978-2-87595-452-7
Prix : 4€ / 2 € en format numérique
Joyaux et lingots
ne sont que des idoles
de cartons griffés
Les griffes des rues
sont des halos de chaleur
dansent les trottoirs
Trottinent les temps
sur les horoscopes vils
à la campagne
Entre deux cerceaux
les noyers et leurs copains
croquent les ballets
Les étés balaient
sur la balançoire des heures
les tams-tams d’amour
Un tambour battant
pavillon noir à babord
la roue ralentit
https://litteratutemltipleunerichesse.wordpress.com/2021/09/03/legende-indienne-rubenia-timmerman-2021/
Le quotidien ordinaire, voire banal, d’Elisa est bouleversé lorsqu’elle rencontre Joachim. Leur histoire d’amour est parfaite, jusqu’au jour où il disparaît entouré de secrets aussi anciens que l’humanité. Dans le but de le retrouver, Elisa se lance dans un chassé-croisé aux quatre coins de l’Europe. Elle sera prise en étau entre mystères, danger mortel et son cœur qui balance. Survivra-t-elle à l’épreuve du feu ?
En débutant ma lecture, je pensais lire un roman feel good. Une sorte d’histoire à l’eau de rose. Mais, que nenni. Le récit évolua. Doucement, mais, sûrement. Pour un voyage dans un monde inimaginable. Dans un univers qui nous fait voyager à travers l’Europe. Dans un imaginaire aux allures de conte de fées…. romantiquement sanglant. Stressant.
Tout d’abord, un monde de rêve où l’amour baigne dans la félicité, la joie de vivre. Dans le bonheur parfait. Puis, une découverte dérangeante. Stupéfiante. Incroyable. Que se passe t-il? Est-ce un cauchemar éveillé? Qui est vraiment Joachim, l’homme dont Elisa est tombée follement amoureuse? Toutes les légendes sont-elles vraies? Ont-elles ne serait-ce qu’un fond de vérité? A notre époque, dans une société moderne, Elisa doit-elle tout prendre pour argent comptant?
Légende indienne est un roman qui prend aux tripes. Qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. A chaque chapitre se greffe une nouvelle intrigue, un nouveau rebondissement qui rendent la lecture plus excitante. Le lecteur finit par se prendre au jeu et à s’attacher à chacun des personnages. A se demander comment finira Elisa. J’ai lu le roman en une journée, ne le lâchant qu’au dernier mot, un peu déçue que ce soit fini. J’en voulais encore et encore. Que du bonheur. Un infini bonheur.
LEGENDE INDIENNE, Rubenia Timmermans, Chloé des Lys, 2021, ISBN 978-2-39018-174-3
Elisa, jeune femme d'une trentaine d'années, pleine de charme et de bien d'autres atouts, mène une vie banale entre son boulot (elle est assistant au département marketing et communication d'une société de cosmétiques), ses copines et ses aventures amoureuses. Justement, depuis peu, elle redevient un coeur à prendre. Tout cela ne sort pas de l'ordinaire et je le croyais moi aussi mais c'est là que le destin intervient. Elisa rencontre par hasard le beau Joachim. Encore rien de spectaculaire me direz-vous. Stop. A partir de cet instant, l'ordinaire se métamorphose (et retenez bien ce mot) en un mystérieux extraordinaire. Les voyages successifs aux quatre coins de la planète de son beau ténébreux intriguent Elisa.Tout comme son refus que celle-ci attende un enfant de lui. Pourquoi donc? Et pourquoi Joachim sursaute-t-il lorsqu'Elisa lui dit que sa nouvelle collègue s'appelle Amarante? Et pourquoi Elisa a-t-elle l'impression que quelqu'un la talonne de cette façon dans la rue? Elisa se pisse dessus lorsqu'elle voit Amarante, oui, Amarante, sa nouvelle collègue, là, juste devant elle, mais chuuut, je ne peux en dire plus. Et c'est là qu'un homme blond tire sur la belle Amarante et transporte Elisa jusque chez lui. Il s'appelle Theron et comment se fait-il qu'il connaisse tout ou presque d'Elisa? Et pourquoi lui annonce-t-il sans la ménager que Joachim qu'il semble très bien connaître lui aussi est un… mais là aussi chuuut? Theron enfonce alors le clou en racontant à Elisa qui est vraiment Joachim et son rapport avec les Fenris, les descendants de Fenrir, un dieu nordique qui intégra un corps humain... A présent je me dois de ne plus rien révéler car de toute façon, vs ne me croiriez pas. C'est bien trop fort pour nous, humains! Elisa est prise dans ce tourbillon fantastique et elle aussi sera ballotée du nord au sud et du sud au nord afin de percer tous ces mystères et surtout retrouver son grand amour, le beau Joachim. Vous qui aimez les belles histoires d'amour parsemées de fantastique, ces 266 pages sont pour vous. Nous attendons la suite car hum hum qui est vraiment le père de ... et quel sang coulera dans ces veines-là ...mais je n'en dis pas plus. Ce deuxième livre de Rubenia Timmermans est une réussite, il trouvera ses lecteurs qui tout comme moi imploreront une suite fantastique et bien griffée pour cette légende indienne.
Carine-Laure Desguin
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L’envers du miroir, Rolande Michel, Chloé des Lys, 2021, ISBN 978-2-39018-162-0
Page 79 : Sarah est la seule qui lui ait fait perdre la tête. Serait-ce donc ça, l’amour ?
Une histoire banale, pourrait-on penser, celle d’une rencontre entre deux jeunes gens, Marc et Sarah. Marc est un jeune ingénieur issu d’un milieu bourgeois tournaisien. Et dans ce milieu-là, les erreurs, on les répare, on les assume. On ne divorce pas. Marc a tout pour plaire et il multiplie les aventures.
Sarah est vendeuse dans une librairie de la ville. Elle est jeune et très jolie. Elle habite dans le tournaisis, dans un petit village où les cancans vont bon train, où tout se sait de tout le monde, où les voisins lèvent leur rideau lorsqu’une voiture s’arrête devant chez vous.
Marc rencontre Sarah. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Et très vite, c’est la dégringolade. C’est cet enfer quotidien que Rolande Michel nous décrit. Et l’on éprouve de l’empathie pour Marc. Pour Sarah aussi. On se dit qu’il va se passer quelque chose, que Marc ne va pas supporter longtemps « tout ça », la jalousie de Sarah, son désintérêt pour ses activités professionnelles, son manque de culture, ses fautes d’orthographe. Oui en effet, il se passe quelque chose.
Lors de la lecture de ces 290 pages, les images d’un film se sont infiltrées en moi, celles du Chat de Pierre Granier-Deferre, l’adaptation au cinéma du roman de Georges Simenon. C’est dire. Car pour décrire le quotidien d’un couple qui ne s’aime pas, il faut être une grande écrivaine. Il faut les mots, oui, bien sûr. Mais il faut plus que cela, il faut pouvoir se glisser dans la peau de l’un et de l’autre, dans les familles de l’un et de l’autre. Décrire ces milieux si différents mais si attachants, aussi. Car malgré ces différences abyssales d’éducation, les parents de Marc ont accepté Sarah et ceux de Sarah ont accepté Marc. Aucune fausse note donc pour Rolande Michel. Les vingt années d’enfer de la vie de ce couple qui vit non pas en couple mais l’un à côté de l’autre et j’irai jusqu’à ajouter ce couple qui vit chacun dans en sens contraire à l’autre, ces vingt années donc, je vous invite à les lire. Et j’espère que tout comme moi, vous n’en sortirez pas intact.
Carine-Laure Desguin
http://carineldesguin.canalblog.com
Les étés s’affolent
le rythme des boussoles
se désoriente
À l’Est les plaines
se vident de leurs chevaux
nouvelles promesses
Au palais des fées
les messes s’improvisent
chantent les couronnes
Joyaux et lingots
ne sont que des idoles
de cartons griffés
Les griffes des rues
sont des halos de chaleur
dansent les trottoirs
Trottinent les temps
sur les horoscopes vils
à la campagne