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24 heures de tentation d'un séminariste... une nouvelle de Philippe Tribes

Publié le par aloys.over-blog.com

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24 h de tentation d’un séminariste.

 

Cocorico ! Cocorico ! Une mélodie fermière me sort de mon rêve interdit. J’ai dormi du sommeil du juste, sous une couette offerte par un de mes fidèles. 

Hier soir, j’ai été invité chez un notable d’une petite bourgade du sud de la France. J’ai bien mangé et bien bu, comme le dit si bien la chanson…

J’ai obtenu des fonds pour la création d’un orphelinat dont je serai bien entendu le responsable. J’ai amassé une grosse somme d’argent contre une promesse de rédemption divine que seul Dieu décidera d’accorder ou non. 

Ce matin, je suis invité chez la baronne Agathe de Boncourt dont le mari est décédé récemment d’un cancer. Je porte un costume de circonstance, en symbiose avec cet évènement tragique. Je ne supporte pas la soutane, ce haillon de pauvreté que nous impose le clergé.

Dieu est synonyme d’amour et de joie partagés. Je suis le digne représentant d’une nouvelle génération de jeunes prêcheurs ambitieux. Le curé de campagne vit dans la misère et la pauvreté pour représenter dignement son sauveur.

C’est la seule solution trouvée par le clergé pour apprivoiser ses fidèles serviteurs. J’aspire à de hautes fonctions diplomatiques pour accéder au paradis épiscopal. Ma seule ambition est de gouverner, de guider mes prochains sur le chemin de mon Christ bien-aimé.

Rome, Rome, comme disait César ! Je songe à cette capitale où les cadres supérieurs profitent de l’argent des bonnes œuvres. L’oisiveté et le fric sont les sauveurs de l’humanité. 

Notre vieille mère l’Eglise est divisée en deux clans. D’un côté, les hommes qui se soumettent à l’autorité chrétienne et de l’autre, ceux qui font respecter cette toute-puissance divine, savoureux cocktail de terreur et de pouvoir.

Dans mes rêves quotidiens, je suis gouverneur du peuple élu. Je fais respecter les lois de la haute autorité ecclésiastique, sous ma domination sans faille. 

Cette étape au pays du soleil méditerranéen n’est qu’une simple halte pour aboutir à mon objectif suprême : « Etre le roi des chrétiens ».

La religion est contrôlée par des païens de la finance internationale. 

Ces Judas du Christ sont rétribués grassement par l’Eglise pour faire fructifier le patrimoine du clergé. Mercenaires de la pauvreté, ils touchent des millions de dividendes afin de garantir à cet état dans l’état des revenus de multinationales. 

Nous sommes très loin des grands principes d’entraide et d’amour préconisés par notre Seigneur tout-puissant.

A Rome, la hiérarchie est terrible ! L’armée ou l’administration font figure d’entreprises libres. On vous attribue des grades de compétences pour bosser pour le bien exclusif du clergé.

Enfin, vous devez posséder cette foi aveugle dans l’Eglise malgré des procédés dignes d’un réseau mafieux. L’objectif de cette entreprise chrétienne est d’engranger le plus d’argent possible afin de soudoyer certains serviteurs de Dieu.

Bien évidemment, les plus fidèles seront récompensés de leur loyauté. Quand aux pauvres samaritains, ils ne reçoivent que du pain et de l’eau. Ils vivent dans des conditions précaires pour équilibrer la balance de la culpabilité.

Ces vrais serviteurs de la misère humaine font preuve d’une réelle foi et d’un dévouement sans faille à l’égard des plus démunis. 

La pression psychologique est omniprésente dans les couloirs du Vatican. Les conflits de personnes sont très fréquents. 

Il règne, dans cette prison du Seigneur, un code d’honneur propre à tout gouvernement royal. Les lois cléricales sont à respecter avec rigueur. Cette absence de pensée libre est devenue bien banale dans les couloirs du Vatican.

Il est impossible de prendre la moindre initiative sans en demander le consentement à une hiérarchie figée dans le béton.

Vous devez penser et parler avec un code de langage type de la maison. Rien d’autre n’est toléré ! 

De cette manière, l’Eglise évite les tentatives de putsch à l’intérieur de l’enceinte. Le petit curé du village demeure la carte de visite emblématique du clergé. 

Grâce à ce stratagème de pitié, elle soutire des revenus de fonctionnement. Les fidèles ne servent qu’à faire tourner la machine à fric de cette multinationale. 

En outre, la presse et les gouvernements politiques ferment les yeux sur ces transactions frauduleuses pour éviter un éclatement de tous ces esclaves vers des sectes étrangères. Ce refus des différences humaines est un danger permanent pour notre société.

5 h 30, je descends les escaliers pour prendre mon petit déjeuner. L’odeur du café titille mon nez. Une belle tranche de pain tartinée me ramène à la réalité. 

Après avoir ingurgité le repas de Dieu, je me dirige vers ma bonne action matinale : La prière. Cette méditation quotidienne confirme que je suis un bon citoyen de Jésus-Christ. Prier, encore implorer cet homme pour justifier votre temps de recueillement, acte indispensable à un bon chrétien. 

Cet acte de prière est une preuve irréfutable de notre fidélité à notre Seigneur. Ce moment de solitude est pour la majorité d’entre nous, un exécutoire contre la morosité de la vie cléricale. 

Je vis dans une maison bourgeoise, fermée de toute communication avec le monde actif. Je ne suis qu’un homme de chair et de pensée. J’ai un besoin fondamental d’être aimé par d’autres hommes, et j’affirme ma sexualité inhibée au travers de mes fantasmes. 

J’ai envie d’extérioriser ma colère et ma tristesse pour vivre en harmonie avec moi-même. J’ai besoin de rencontrer « mon Eve » pour partager avec elle ce flux d’amour qui sommeille en moi. 

Avec le temps, je m’enlise insidieusement dans cette dictature religieuse. Dieu m’interdit d’avoir une relation amoureuse et charnelle avec une femme. 

Le simple prétexte pour me refuser cette union se situe dans cette unicité amoureuse avec Jésus. Ce partage d’émotions et de sentiments amoureux procurerait un bien-être fabuleux pour tous ces prêcheurs de la Bonne Parole. 

J’aimerais construire une relation affective avec une femme. Je suis le messager de Dieu et non son esclave… 

Je prie, pour me déculpabiliser de penser différemment des autres prêtres. J’ouvre une communication directe avec le Seigneur.

Je veux régner sur la misère d’un monde affamé de bonnes paroles. 

Je serais le régulateur de l’équilibre mondial, son horloge céleste. 

Je ressens une irrésistible envie de m’approcher du Christ et de former avec lui une entité spirituelle. La vie est un véritable cadeau de Dieu. 

Notre existence est un capital précieux que nous préservons pour le faire fructifier avec le temps. Je suis tiraillé entre l’ambition de la foi et l’amour d’une compagne.

L’Eglise prône l’interdiction du préservatif. Elle gifle le monde d’une citation moralisatrice : 

« Restez fidèle à votre conjointe et vous serez récompensé par Dieu en n’attrapant pas le sida ». 

La religion s’enferme dans une dictature où les fidèles acceptent sans rémission les paroles divines. Pourtant, l’absence d’une sexualité normale engendre de graves dysfonctionnements psychologiques.

Elle génère une intolérance à accepter les différences humaines. Ces prêcheurs de bonnes paroles fréquentent régulièrement des établissements spéciaux pour assouvir leurs pires fantasmes refoulés. 

Ils se ruent sur les petits paroissiens, véritables agneaux de Dieu, pour les sacrifier sur l’autel de la prière afin de les déposséder de leur virginité. 

Je suis né pour aimer les hommes. J’offre à mon Créateur des vies, curieux mélange de l’amour de deux êtres. Je possède la foi sans faire le déni de l’amour d’une femme. 

9 h 30, je m’arrête devant le portail du château. Une surveillance vidéo m’accueille sans chaleur. Quelques instants plus tard, j’arrive à l’entrée de cette superbe demeure. 

Une femme d’une trentaine d’années me sourit chaleureusement. Mon cœur bat la chamade. Je sens le sang du Christ bouillir dans mes veines. Je suis porté par un sentiment surgi de nulle part… Je réalise qui je suis réellement. 

Mon esprit roule comme un train de marchandises qui recherche sa gare de passage.

30 printemps, libre d’amour…

Pendant que je me délecte de ses paroles, je n’ai toujours pas émis la moindre proposition sur ce projet qui me tenait tant à cœur, ce matin. 

Je m’abreuve de ses paroles, traversant son cœur comme un chevalier des templiers. Je suis en pleine guerre de religion avec mon inconscient. 

Le malin se propage insidieusement dans mes veines. Sa présence n’est pas le fruit du hasard mais une tentation du diable. Je ne suis pour elle qu’un interdit parmi tant d’autres, un moment d’excitation passager.

Elle souille ma fidélité à Dieu par son désir charnel. Je m’enfonce dans une bigamie platonique, doublée d’une histoire d’amour pour le Christ et son Eve. Elle est le fruit de sa création. 

Elle m’invite à partager le repas de Judas. Je suis si heureux d’être avec elle…Je n’ai qu’une seule envie : la prendre sur-le-champ. Mes sentiments d’homme prennent le pas sur la foi. Où es-tu, sauveur des hommes ? 

Au fur et à mesure que nous partageons le déjeuner, de grandes confidences éclatent au grand jour. Un prêtre ne peut se confier qu’au Seigneur et à personne d’autre. Je ne trouve plus aucun réconfort dans mes prières avec Lui. 

Ma muse est là, bien réelle. Elle est vêtue d’un tailleur évasé dans lequel son corps chaud appelle le démon. Il sommeille en moi…

Nous formons un couple uni par des émotions bien communes. 

Je suis un volcan rempli de lave qui coule le long du visage du Christ. Mes sentiments me menottent à elle, comme Judas l’était au Seigneur.

Je me lève pour m’enfuir de ce bûcher de Satan. Elle s’offre à moi, comme un mouton sur l’autel de la rédemption. Je suis prêt à l’aimer pour le restant de mes jours. 

Ce choix est une impossibilité technique du clergé, synonyme d’unicité affective avec le Sauveur. Pas de tentations, pas de failles… 

Le Christ avait pourtant une adoration sans bornes pour les enfants. Ils représentaient pour lui une source de fraîcheur, de pureté, et de spontanéité naturelle. 

Le couple et les enfants sont un pont d’amour. Cet ancrage affectif nous procure une stabilité émotionnelle. S’aimer d’abord, avant d’aimer sa femme et ses enfants, reste une simple logique de la vie. 

Une peur sauvage m’entraîne soudainement vers une solitude de prière. Je devine que je suis drogué à la culpabilité épiscopale. Cette religion d’exclusivité m’invite à me morfondre sur moi-même. 

Mon ambition religieuse laisse la place à une moisson d’émotions et de sentiments refoulés. Je redeviens un être de chair et d’amour où mes pulsions primaires remontent enfin à la surface. 

Je décide de prendre congé d’elle. Une vague de remords m’agrippe et me guide vers la honte. Je me retire dans mon antre de prière pour m’absoudre de ce péché charnel. 

A peine sorti du château, mes pensées déambulent dans le couloir de l’amour. Je suis bousculé comme un roseau sur la verge du bonheur. D’un pas lent, je regagne mon véhicule. 

Je suis pris en otage entre le Seigneur et le Malin. L’amour est en moi… Il gagne ma chair et mon âme, refusant toute défense contre mes pulsions. 

Je suis esclave d’un amour spontané, d’un coup du destin. Je viens de franchir la zone interdite qui m’amènera à perdre mes droits de prêtre. 

20 h, je n’ai de cesse de penser à elle. Je ne suis qu’un interdit pour Elle, une gare de transit, un fruit défendu… Je suis manipulé par Lucifer, je m’égare du droit chemin. 

Je suis amoureux d’une simple représentation du Christ. Cet amour interdit est un cadeau du Tout-Puissant. Ma passion est partagée entre le sauveur et la future mère de mes enfants.

La sonnerie du téléphone retentit. C’est Elle… Agathe m’invite demain chez elle. Je vogue sur une mer tumultueuse où ses cuisses ouvertes n’attendent que le feu. 

Demain, toute ma vie sera transformée par cette rencontre prédestinée. Sa proposition satanique est un présent du Ciel ou un pas vers le monde des ténèbres. 

Cette culpabilité me fait honte. J’ose exprimer mes émotions latentes. J’aime l’imprévu de ces vibrations qui attisent mes sens, elles jaillissent sans retenue… 

Personne n’est à l’abri d’une pulsion incontrôlable qui bouleverse votre vie affective du jour au lendemain. Je sacrifie mon corps et mon âme pour cette païenne sans scrupules. 

Dans un dernier élan de foi, je me réfugie dans la prière rédemptrice qui durera toute la nuit. Demain matin, je serai peut être à nouveau cet homme de foi, ce serviteur dévoué à son Maître. 

J’aspire à entendre un message de mon Sauveur pour me délivrer de mes pensées de chairs et de plaisirs physiques. Je suis persuadé que le malin est de mèche avec Elle pour souiller ma pureté. 

Minuit, j’implore le Tout-Puissant pour qu’il repousse le démon. Je désire rejoindre le paradis. Je dois expier mes péchés d’interdits. 

Je me flagelle le corps pour ressentir la souffrance de ce pauvre prêcheur. J’exhorte cet esprit revêche qui accapare mon âme. 

Mon corps se contorsionne dans tous les sens, provoquant des hématomes sur mon visage. Je veux en terminer avec la vie pour l’offrir à mon Créateur.

Les heures qui défilent me guident vers le droit chemin de ma destinée. Aimer n’est pas un crime, bien au contraire, c’est un acte d’amour partagé entre deux êtres qui désirent unir leurs destinées vers la création de la vie. 

Je traîne ma déchéance sur mes épaules. Persuadé d’avoir pris la bonne décision, je commence à prier jusqu’au petit jour. 

Me voilà enfin en paix avec moi-même... Ce choix de passion ne peut s’unir avec celui de la raison. Mon instinct décidera… 

Mon amour pour le Christ est grand, il sera toujours aussi important que cet amour charnel. J’aime le Seigneur en pensée et pourtant j’adore cette femme dans mon ventre. 

Une faible clarté me conduit vers la terre de mes ancêtres. Mon cœur exulte de bonheur. Le soleil se lèvera toujours à l’Est, quoiqu’il advienne de moi. Cela restera le seul « toujours » de mon existence.

 

 

Philippe TRIBES

Publié dans Nouvelle

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Danièle Deyde se présente...

Publié le par aloys.over-blog.com

Tête deydéQui suis-je ?
Ma biographie:

Je suis née en Algérie. J'y ai passé mon enfance alors que se déroulait la guerre qui a conduit à l'indépendance du pays. Ma famille a quitté Alger pour venir s'installer en France, dans la banlieue Parisienne. C'est là que j'ai fait mes études secondaires; puis des études supérieures en Psychologie à Paris. Ensuite, je suis entrée à l'Education Nationale où j'ai exercé en tant qu'enseignante avant d'être psychologue dans les écoles, en région parisienne, puis dans le sud de la France où je vis actuellement. En 2007, j'ai quitté l'Education Nationale et je me suis mise à l'écriture de romans.
" Histoire en paroles" est mon premier roman. Il a été suivi de deux autres qui ne sont toujours pas publiés. J'en termine un quatrième.
Je suis mariée et j'ai un fils.
 
Résumé de mon roman:

" Histoire en paroles" est mon premier roman. Fortement inspiré par les rencontres que j'ai faites au cours des dernières années de mon activité de psychologue, c'est une histoire à trois voix. Tour à tour, les membres d'une même famille: le fils de quinze ans, la grand-9782874594793 1 75mère, puis la mère prennent la parole pour raconter leur histoire, chacun avec ses mots. L'un après l'autre,les personnages se heurtent à des silences qui pèsent sur leur vie. Il est des mots impossibles à dire; mais aussi des mots qui sauvent."

Et quelques extraits... histoire d'en parler...
 
Le fils:  "Voilà! Aujourd'hui, c'est le quinze octobre, c'est mon anniversaire: j'ai quinze ans. Quinze ans, c'est déjà pas mal! J'ai fini ma journée de collège, je rentre à la maison à pied et seul comme d'habitude. Il commence à faire froid,il me tarde de retrouver la maison et maman. Y en a qui, pour leur anniversaire, invitent leurs potes chez eux pour faire la fête; moi, je serai seul avec ma mère. Je sais qu'elle a fait un gâteau pour moi; ça sentait bon dans toute la maison, ce matin. Elle m'a surement acheté un cadeau; et, ce soir, je vais souffler mes quinze bougies. C'est mieux que quand j'étais petit; il y avait jamais de fête chez ma grand-mère et jamais de cadeau non plus."

 
La mère:  "Aujourd'hui, Mica a quinze ans. Il n'est plus un enfant et je sais que je vais devoir lui parler, lui dire le passé; ce que je n'ai encore jamais pu faire. C'est tellement difficile de trouver les mots adaptés quand ils s'adressent à son propre fils, de ne pas travestir la vérité et de ne pas lui faire encore mal.
Je vais lui parler, je sais qu'il est plus que temps de le faire, mais il va me falloir beaucoup de courage. Je ne peux me cacher davantage. Il faudra que je remonte bien loin dans le temps, à ma propre enfance pour qu'il comprenne...  peut-être."

Danièle Deyde

 

Publié dans Textes

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Michel Hiernaux se présente

Publié le par aloys.over-blog.com

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BIOGRAPHIE :

Michel Hiernaux est né à Erquelinnes il y a presque 62 ans mais vit à Mons depuis toujours.

Enseignant pendant près de quatre décennies, il est retraité depuis peu.

Il consacre son temps à sa famille et passionné par l’écriture , prend la plume quand la Muse veut bien être son amie.

 

RESUME :

“H.I.E.R comme hier” est un recueil hétéroclite de poésies fantaisistes, de chansons émotionnelles, de textes construits ou jetés sur le papier récoltés durant toute une viehttp://www.bandbsa.be/contes2/hierhiernaux.jpg mais disposés sans chronologie.

Le titre choisi est une phrase que répétait immanquablement son père quand il devait épeler leur nom de famille… Hiernaux, H.I.E.R comme hier

Cette phrase a été entendue tant de fois avec amusement ou agacement que tout naturellement et avec émotion , l’auteur a décidé d’intituler ainsi ce recueil de textes.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Le premier ouvrage publié chez Chloé des Lys, « Tetine » est un conte en couleurs pour enfants illustré par Christine Buysse. Le second( dessins en noir et blanc  par la même artiste )

s’intitule « water-l’eau ou les élucubrations aquatiques de la famille Cabillaud, père et fish ».

Il s’agit d’aphorismes aquatiques, l’aphorisme étant un genre dans lequel l’auteur se sent « comme un poisson dans l’eau » au même titre d’ailleurs que dans l’anecdote ou les nouvelles.

 

 

Michel Hiernaux

Publié dans Réflexions

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Françoise Castera : INFINI

Publié le par aloys.over-blog.com

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8 INFINI

 

Je veux sortir de ce pays de cet enfer

Ce n’est pas ma région et ce n’est pas ma terre

Si ce n’est par amour et par procuration

Mais aucun sentiment si aucune passion

Ne devrait enchaîner ni ce rythme effréné

Ni l’angoisse infinie qui finit par tuer

 

Je ne peux plus je suis au bout je suis à bout

C’est tout mon corps qui saigne se vidant de partout

Et la sérénité a quitté ma maison

Vivre la dépression comme une fleur poison

Connaître leurs chagrins qui ne sont pas les miens

Et craindre à tout instant ce que sera demain…

 

Et toi si c’est ici que tes cendres s’étalent

Dans ce pays – le mien – qui fut inamical

Si ton fils est parti pour retrouver ta paix

Et battre la mesure de ton plus grand souhait :

Que ton pays entier soit peuplé d’hommes fiers

C’est ma vie à présent et c’est ma mort aussi

J’ai perdu ceux que j’aime – ils sont dans l’infini

 

 

Françoise Castera

Publié dans Poésie

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Poème de Jules Cybèle... "Ballade d'un soir"

Publié le par aloys.over-blog.com

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Poème extrait du recueil Deuil le Jour/Œil la Nuit :

Ballade d’un soir

Mon cœur hors de moi me laisse rêveur,
On me l’a ôté sous mes yeux bectés.
Il gît maintenant, noir de son humeur.
Bout de chair en sang, proie tant convoitée,
Te voici charogne en bas de mes pieds.
Nous deux c’est fini, un nœud nous divise,
Me brise eunuque, jouet de la bise.
Et je me détends, légume blafard,
Dans le potager de ta couardise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Maître en l’échafaud, je suis bon joueur,
Ai perdu la mise au jeu de t’aider,
Me pends désormais blanc de mes erreurs.
Au son de minuit la corde a cédé,
Je l’ai convaincue de mieux m’enlacer
Que tu ne le fis avec tes mains grises,
Doigts de triste fée du jardin des schizes.
Me voici défait, sans doute un peu tard,
Des liens malades qu’avait ton emprise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Mal dans notre peau, là était l’horreur
De vouloir unir nos corps dépecés.
C’était supporter la double douleur,
Sans que nous sachions comment l’apaiser.
Mon amour fêlé, tu l’as piétiné,
Je t’ai laissé choir dans ton âme en crise.
J’eus dû te quitter dès la prime incise,
Voir combien l’on souffre à rompre l’histoire,
À frapper d’estoc à coup de franchise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Envoi
à celle qui pensait sans dire

Le noir c’était toi, l’amour sans couleur,
Et moi j’étais là, miroir de tes peurs.
Nuit de mes pensées, jamais ton regard
N’a croisé le mien nourri de bonheur !
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.


Jules Cybèle

http://jules-cybele.skynetblogs.be/

A lire également 

http://www.aloys.me/article-jules-cybele-60433903.html

Publié dans Poésie

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Solution du jeu... L'auteur mystère est Christian Van Moer... le gagnant ? Louis Delville !

Publié le par christine brunet /aloys

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SOLUTION DE L’ENIGME

 

1. Raisonnement de Julien :

 

Quel était le secret de ce poème étrange

Où le nom insolite au mot clair se mélange ?

Me fallait-il rejoindre une femme amoureuse

En plein Sarajevo, la cité douloureuse ?

 

Incongru Léonard ! Apocryphe Sibylle !

Moi, le Grand Bouc cornu ? Elle, un médium sénile ?

Camille ne pouvait nous dénigrer ainsi !

Non, ce cher Léonard, c’était le grand Vinci !

 

 

L’écriture inversée et le sens sibyllin

Pour soustraire au profane un texte cristallin !

Craignant de se trahir, plutôt que par malice,

Pour m’éclairer, Camille usait d’un artifice !

 

D’une si tendre estime essayant d’être digne,

Je m’efforçai alors de lire entre les lignes.

Sans conteste la clé se trouvait dans l’en-tête,

Sinon pourquoi couper le nom de l’épithète ?

 

Je ne fus pas très long à résoudre l’énigme

Car le tétrasyllabe était le paradigme ;

Il révélait le mètre et marquait deux endroits :

L’acrostiche et la rime où trônent les mots rois.

 

2. Le message caché :

 

Mon cœur soupire 

En ton absence.

Que puis-je dire

Pour ma défense ?

 

Dans les jardins

Du centre ville,

Un baladin

Tend sa sébile.

 

C’est un français,

Un jouvenceau ;

Son air doucet

Cache un gerfaut.

 

Le jeune Achille 

Ira mener 

Jusqu’ à Sibylle

Son bien-aimé.

 

Les mots de passe :

Tout à gagner.

Un peu d’audace

Et c’est le pied.

 

L’amour mérite

Qu’on ose tout.

Accours bien vite

Au rendez-vous.

 

* * *

 

http://blogsimages.skynet.be/images_v2/002/525/693/20061214/dyn003_original_300_420_pjpeg_2525693_e9760ae3b87151080614cde407f3c4e0.jpg

 

Extrait des « Oiseaux bleus  » de Christian VAN MOER,

œuvre publiée aux Editions Chloé des Lys en 2005.

 

http://christianvanmoer.skynetblogs.be

 

 

 

Publié dans Réflexions

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Nouveau jeu... Message codé à décrypter...

Publié le par christine brunet /aloys

De Sarajevo, au plus fort de la guerre de Bosnie et après un long silence, Camille la guerillera écrit à Julien, son amant vivant à Paris. Par prudence, son message est codé…

 

Cher                                              Léonard,       

 

Mon cœur coupé du tien dans son enfer soupire ;

En vain j’ai cru pouvoir assumer ton absence.

Que puis-je raconter, lorsque j’ai tant à dire,

Pour que, sans larmoyer, je plaide ma défense ?

 

Dans les squares détruits et les mornes jardins

Du centre de Sarajevo, ma pauvre ville,

Un reflet cherche son corps, comme un baladin

Tend l’oreille aux bravos emplissant sa sébile.

 

C’est un sylphe attiré par mon parfum français,

Un elfe voltigeur, frais comme un jouvenceau ;

Son souffle annonce Eros qui, sous un air doucet,

Cache un dard empenné de plumes de gerfaut.

 

Le jeune guerrier craint de tomber comme Achille :

Ira-t-il jusqu’au bout des combats à mener ?

Jusqu’ici le dieu Mars a souri à Sibylle,

Son glaive a épargné ton soldat bien-aimé.

 

Les mots de la raison me chantent que tout passe,

Tout ! Qu’en ce monde instable, on n’a rien à gagner.

Un peu d’ivresse paie pourtant les coups d’audace

Et c’est le vent de peur qui nous fait lâcher pied.

 

L’amour, s’il est sans fard et sans ombre mérite

Qu’on ose quelque chose et qu’on accepte tout.

Accours, quand il t’appelle, à son signal bien vite.

Au fond, quoi de plus doux qu’un galant rendez-vous ?

 

                                 Sibylle

 


 

Quel est donc le secret de ce poème étrange ?

Comme Julien, retrouverez-vous le véritable message de Camille ?

Publié dans Nouvelle

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LISA DI SANTE SE PRESENTE...

Publié le par aloys.over-blog.com

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Comment dire en quelques mots qui je suis ? Pas facile. Née le 16 octobre 1979 à La Louvière, en Belgique ; enfant de la révolte ouvrière, des mouvements contestataires et littéraires surréalistes, je m’installe à Bruxelles pour suivre des études de philologie romane à l’ULB. Tant que j’y suis, je continue sur ma lancée et poursuis avec un diplôme dans la gestion d’événements socioculturels, puis décroche un boulot d’animatrice socioculturelle dans une ASBL d’éducation permanente. Et pendantcouverture-lisa-de-sante.jpg tout ce temps, je me marie, achète une maison, adopte trois chats, un chien, enterre mon poisson rouge, travaille, deviens maman, fais du théâtre, redeviens maman, … et puis, surtout, j’écris. Depuis toute petite. Un peu de tout, comme on dit : poésie, nouvelles, romans… L’année de ma trentième année est aussi celle de la publication de mon premier roman, « Quand j’étais moi », chez Chloé des Lys.  

 

Quelques mots sur le livre ?


Étudiante en lettres à l’université, la narratrice partage sa vie entre ses cours et un bar mal famé ou elle est serveuse le soir pour payer ses études. Entre une mère tyrannique, un père absent, un physique qu'elle n'assume pas, et l'absence de vie amoureuse, elle se terre dans ses lectures et une vie imaginaire remplie d’aventures. Sa seule alliée est sa meilleure amie, Arinna. Mais celle-ci disparaît soudainement. Bravant sa trouille, la narratrice décide de se lancer à sa recherche. Surveillée, poursuivie, emprisonnée, elle va se retrouver entraînée malgré elle dans une suite d'événements dont elle perdra peu à peu le contrôle.


«  Un roman de fiction qui mêle le récit intime, l'intrigue et le fantastique. Un roman sur ce qui fait de nous des individus et ce qui nous relie au monde, sur Dieu, la nature humaine, l’immortalité. Et les mères tyranniques. »

 

Un extrait ???

 

C'était un jour où le soleil brillait par son absence. Un jour où la pluie marmonnait au trottoir sa rancœur. Un jour où le four micro-ondes, le ventre chaud, bipait sa solitude au robinet malade, qui ne cessait de crachoter. C'était un jour où le poulet réchauffé avait le goût de poulet, ni plus ni moins. Un jour où le parapluie dégoulinait de bon sens et le bus éclaboussait sa monotonie.

La jeune fille baissait la tête en marchant vite sur le trottoir. Peut-être qu'elle observait les crottes de chien, peut-être qu’elle ne voyait rien. Peut-être qu’elle ne voulait pas croiser le regard des passants qui marchaient tête baissée pour ne pas voir les autres passants. La jeune fille était banale, pas très jolie, pas très gaie. Elle était un peu grosse.

Elle arrivait devant la classe. Les autres étaient indifférents. Elle avait l'habitude de passer inaperçue. Elle n'avait pas de dessins sur le corps ni d’anneau sur le visage. Elle ne portait pas de vêtements trop courts, ni trop colorés. La jeune fille était trop ordinaire pour être remarquée.

 

 

Lisa Di Sante


Publié dans présentations

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Marie-Claire George a lu "Albert ou la quête d'un marathonien" d'Alain Bustin

Publié le par aloys.over-blog.com

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J’ai lu  « Albert ou la quête d’un marathonien » d’Alain Bustin

 


 

            Un vrai coup de cœur pour ce court roman d’un amoureux de la montagne. Son héros, comme lui, avale les marathons de Paris ou de New York, défie les sommets des Alpes dans des courses exigeantes qui le confrontent à lui-même et s’interroge sur ce qui le pousse à constamment se dépasser.

 

            Cette histoire dépasse le côté anecdotique de l’autobiographie pour interpeller le lecteur sur son propre cheminement : comment faire le deuil de ses manques, sans esprit de vengeance, sans s’empêtrer dans un rôle stérile de victime ? Quel sens donner à sa vie, et quel prix payer pour parcourir son9782874594625 1 75 propre chemin ? Pour autant, ce livre n’a pas l’austérité d’un traité de philosophie ; il nous entraîne dans des paysages grandioses, nous fait vivre l’atmosphère des départs de ces courses d’endurance, nous ramène à travers la souffrance et les doutes vers un quotidien chaleureux.

 

            L’écriture d’Alain Bustin n’est pas la moindre des qualités de ce livre. Des phrases fluides, un style vif, un ton dynamique emportent l’adhésion du lecteur. Bref, voilà un roman original, profond, bien construit et bien écrit, et dont le succès est amplement mérité.

 

 

 

 

Marie-Claire George


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journal de bord... Karl Chaboum et Hugues Draye

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chaboum

 

 

Fanfantastique

L’éléphante avait un gros ventre.

Youpi, dit le papa. On va avoir un éléphanteau.

To to… dit-elle, ne sachant pas qu’il disait vrai.

Mon ventre est que… j’ai trop mangé de fines herbes.

Ouvrir un resto sera un franc succès. Je ne me trompe jamais.

 

 

Karl CHABOUM

http://karlchaboum.blogspot.com/

 

 

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H.drayeJournal de bord, vendredi 19 novembre 2010 

 
Un état KO qui ne s'arrange pas, tout au long des jours qui viennent. En soi, ce n'est peut-être pas grave. Faut p'têt juste accepter. Faut dire : j'ai du mal à voir la différence, parfois entre "lâcher prise" et "se laisser aller" (l'éducation, quand même !). Faut dire que ... pendant longtemps, j'avais du mal à admettre que j'étais fatigué. Enfin ... je n'avais peut-être pas (trop) de mal à l'admettre pour moi, mais ... l'image extérieure, c'était une autre paire de manches. Etre fatigué, en méforme, c'était tomber en disgrâce aux yeux de ceux (ou celles) dont j'attendais tendresse, protection, soutien.
 
Je ne dis pas que je n'en ai pas eu, du soutien, de la tendresse.
Je garde quand même des marques ...
des nombreuses fois où, à la maison, je suis resté ... sans rien faire
"Mon Dieu, tu n'en as pas marre de rester oisif ?"
J'ai entendu ma mère soupirer quand je ne faisais ... rien
 
Et aujourd'hui ... eh bien, j'ai parfois encore du mal, à avancer, certains matins.
 
Et pourtant, mon corps me dit "stop"
 
Même le PC, il m'en fallait pas, ce matin. J'ai tenté de l'allumer ... mais sans grand enthousiasme. Allons, HUgues, sois pas accro !
 
HIer, je suis allé, avec ma chérie, voir une superbe expo de chapeaux, et de sacs, dans le Centre Ville, rue de Laeken. Je ne peux résister au plaisir de partager quelques photos de cette situation.
  

Publié dans Textes

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