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Journal de bord... Et A la UNE !

Publié le par aloys.over-blog.com

H.draye

journal de bord, samedi 22 janvier 2011
 
 Un oiseau royal (est-ce un aigle ?) picore sur les hauteurs d'un rocher (ou d'une montagne). Et ... lorsque le terrain d'en d'ssous est complèt'ment plat, il s'agit, si mes souv'nirs sont bons, d'une seconde qui passe dans l'éternité.
 
Image, image, vision, vision.
 
Et les forêts d'Ardenne qui sont longues, longues, longues ... surtout quand un petit Jean, très déluré, file dans un château, que tout l'monde lui déconseille, sans se décourager. Et même, pire : il appelle l'écho, sur place, quand il s'ennuie.
 
Image, image, vision, vision. Ah ! Je connais la région mentionnée, pour y avoir habité quelques années.
 
Un pays où les filles sont tenues d'accoucher dès l'âge de quinze ans. Et ... gare à celle qui n'obéit pas à la règle.
 
Image, image, vision, vision. Plausibilté, quelque part ?
 
Un espace de carré, une espèce de terrain, dans lequel on marche, et duquel il est interdit de s'échapper.
 
Encore, encore ...
 
Un tsar, en Russie, qui met au défi un "moujik" ... qui finit par lui balancer une trempe ... du vent mêlé à un air d'accordéon ... un mendiant, à Bagdad, qui se sent, qui se sait plus haut que Dieu ... des squelettes qui sourient ...
 
ET ...
 
"Pour un oui, pour un nom, sans oui ni non ..."
Sa femme le trompe.
"Chérie, moi qui t'aime tant, pourquoi me trompes-tu ?"
"L'homme que j'aime est un assassin"
"Alors, il la serra, la serra ..."
On raconte, on raconte ... qu'elle ne le trompa plus jamais.
 
Voici, dans l'désordre, des images capturées sur le vif, lors de la dernière soirée contes, où j'ai assisté, hier.
 
Vu le monde qui affluait, ça s'est passé dans une autre salle (un peu plus grande), au bout de l'estaminet.
 
C'est pas tout.
 
"J'attends qu'il dégage !"
 
Disait un conteur, au début de sa prestation.
 
"J'attends qu'il dégage !"
 
Disait un conteur, au début de sa prestation, en prenant à témoin un gars qui était derrière lui.
 
"J'attends qu'il dégage !"
 
Disait un conteur (au moins deux fois), au début de sa prestation, en prenant à témoin un gars qui était derrière lui. Le public, pris à parti, en riait, bien sûr.
 
Quant au gars, qui était derrière lui, qui était sensé dégager ...
 
C'était moi. J'avais eu mon temps de passage juste avant lui. Très rapid'ment, dans la dynamique de la soirée, il m'avait suivi. Et ... il me falllait le temps, vous l'aurez compris, de remettre ma guitare dans la housse. Donc, derrière le conteur, j'effectuais mes derniers rang'ments.
 
"J'attends qu'il dégage !"
 
D'accord, ça valait le gag. La situation le montrait. Mais n'empêche que ... je n'aime pas beaucoup ça. Même en supposant, en me doutant que c'était pour le gag, je ne trouve pas le procédé heureux. Tel est mon ressenti. Je dirais même plus : je le trouve de mauvais goût. Et s'il me faisait bien comprendre, le gaillard, sous le couvert de l'attitude de scène, que j'ai réell'ment intérêt à dégager !
 
Tiens ... et si mon témoignage dev'nait un conte ...
 
A un moment donné, quand j'étais assis, que j'assistais aux spectacles ...
 
"Hugues, tu veux bien aller prévenir à côté qu'on entend de la musique ?"
 
Je me trouvais, du début à la fin du passage des conteurs (je suis aussi intervenu, à un moment donné, en tant que chanteur), juste à côté de la porte d'accès à la salle, où la soirée avait lieu. Oui,de la musique nous parvenait, et c'était gênant pour tout l'monde. J'étais encore ... claqué (résultat d'une longue journée). Franch'ment, l'idée de me mettre debout, c'était trop. Franch'ment, l'idée de risquer de demander à un serveur de diminiuer la musique, ça me paraissait le bout du monde. Final'ment, devant l'insistance de l'un ou de l'autre, je me suis quand même appliqué ... avec succès.
 
En fin de soirée, je me suis installé à l'une ou l'autre table, afin de profiter encore un peu de l'instant présent. Mais mon état de fatigue ne s'améliorait pas. Mieux (ou pire) : il m'envoyait des signes ("Hugues, il te faut rentrer, maint'nant, demain soir, tu chantes ailleurs, tu comptes arriver déjà sur place dans l'après-midi" ...). J'hésitais un peu. J'attendais (une fois de plus) un miracle (qui s'est "miraculeus'ment" produit ... quand j'ai pris la résolution de sortir).
 
Je le répète ...
 
Je porte un intérêt aussi réel pour les conteurs que pour les chanteurs. Sans quoi ... je ne m'attarderais pas avec eux. Tout en percevant une différence entre les deux.
Bien sûr, la discipline varie dans les deux cas. Mais l'état d'esprit aussi.
 
J'ai toujours l'impression, la conviction que les chanteurs (surtout s'ils écrivent leur texte) font avant tout, quand ils s'expriment en public, passer leurs émotions, leur vécu, leur coeur, leur âme.
J'aurais le même ressenti pour les peintres, les sculpteurs, les compositeurs de musique. Les photographes, souvent (mais pas systématiqu'ment).
 
J'ai toujours l'impression que les conteurs (tout comme les humoristes) font surtout passer une technique, une manière de construire quelque chose. C'est sans doute la discipline qui veut ça. On bâtit une histoire sur un thème, on dose les effets, on suit une progression, pour arriver une chute. On y met le langage approprié, le ton approprié, les respirations appropriées (entre deux phrases), le temps, parfois, de laisser le public rire de l'allusion. J'admire le travail. Mais ... je ne pressens pas forcément l'âme, le coeur, l'authenticité de la personne qui s'exprime. Et je me sens souvent, à cause de ça, en tant que spectateur (ou en tant que personne, tout court), en manque, en attente de quelque chose (j'en suis même frustré, malheureux).
 
Et, lorsque je me retrouve à table avec pas mal de conteurs (ou de conteuses), après la soirée. J'entends volontiers "oui, j'ai suivi un stage avec untel ou une telle, il est bien", suivi de "y a un stage pendant les vacances, untel il paraît qu'il est bien, mais c'est cher". Ok, OK. Mais ... là, encore, je me sens en décalage. J'entends des propos pratiques, pragmatiques. Qui me serviront p'têt le jour où je décid'rai d'entamer une formation de conteur (j'y pense, parfois).
 
 Mais ... j'ai du mal. Surtout, avons-le, quand les conteurs, les conteuses, entre eux, parlent à la même table que moi, sans m'accorder un regard, un sourire. Ego bafoué ? Disons que ... je ne demande pas à être le centre du monde, non (quand je passe en public, j'ai droit à ma note de succès). Mais de là, à se sentir transparent, c'est pas toujours évident à vivre. J'aime trop les rapports de tendresse, les rapports de fraternité, les confidences humaines d'homme à homme, les prises dans les bras, les mains posées spontanément sur une épaule ...
 
Conteurs, conteuses ... et si je vous donnais de la matière par mes propos ...
 
 
 
 
mais ... je retournerai à la prochaine séance, prévue le 18 février, si je ne m'abuse
 
 
la charmante THérèse, coiffée déjà d'un chapeau, n'a pas hésité à repasser avec ... le chapeau, pour le plus grand bonheur des artistes
 


 

 

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malades-manteaux-penche-K-Cahboum.JPG

 


 

 

Comment taire ces réflexions qui toutes viennent de France, de femmes qui écrivent, photographient

et y jouxtent des mots qu’elles chérissent et dorlotent et partagent et recherchent de par le monde ?

 

Marouscka a dit :

J’aime, j’aime, j’aime, énormément tes textes et les admirables illustrations qui les accompagnent. Pourquoi ? D’une part, j’adore la poésie, ensuite la tienne renferme un langage qui se distingue des autres, un ton qui me fascine. Tes textes me font penser à un coffre à charades. Lorsque je l’ouvre

 j’en retire un mot, puis un autre et encore un autre. Les mots se mêlent et se démêlent, je découvre

 alors

un sonnet empreint de douceur, de profondeur, de délicatesse.

http://marouscka.blogspot.com/

_____

 

Equinora a dit :

à propos de Ô triste :

MAGNIFIQUE, GRANDIOSE !
Tu as touché mon coeur avec ce récit d'une petite fille que tu as vraiment su comprendre et déceler.

 Mais elle n'est pas seule... ``IL`` est là .... Et bientôt elle verra ... comme tu dis, elle sera JoieYah et

 bien sûr tout ceux qui l'on aimée l'aimeront encore !!!!
Merci pour ce beaux texte qui ma ému au plus haut point....

___

lilia a dit…

à propos de : « Échec et matérialisme »

c'est criant de vérité!
j'en suis médusée
devant cet "Échec et matérialisme"
je saute le Mat car à la base, il signifiait mort(en arabe) mais votre poème bien que cru n'est qu'un

 appel à la lucidité donc à la VIE! Merci.

___

Kat Imini a dit… à propos de« Les ailes de tes yeux » :

Superbe  texte qui m’a fait frissonner la peau et bruiner les yeux.

____ 

Françoise a dit :  Bonjour Karl,

 

Merci infiniment de m'avoir envoyé "Tête de pioche". Il est extraordinaire ce texte !... je me répète,

 mais il est d'une richesse inouïe !... C'est forcé que votre jardin s'ouvre aux autres, il est trop beau,

 ce ne serait pas normal si vous n'arriviez pas à ouvrir votre fenêtre sur le monde.

____ 

                       Mes fenêtres sur l’horizon :

http://karlchaboum.blogspot.com/            http://mapalettedemots.blogspot.com/

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Ils et elles y seront... 

 

 

 

Visuel Auteur - PDNANous y serons...

"Nous" ? C’est Sophie Vuillemin, auteur de - C'est quoi ton stage -

(Ed. Chloé des Lys) et moi-même.

 

Vous pourrez nous rencontrer prochainement,http://www.bandbsa.be/contes/vuillemin.jpg

Et pour notre plus grand plaisir ...

 

===> Le dimanche 20 Mars 2011, de 10 à 18 h, aux Salons Mauduit de Nantes (10, rue Arsène Leloup) où nous participerons à l'EXPOSITION d'ART organisée par l'Association nantaise ART & CULTURE. Nous présenterons nos livres, aux côtés d'artistes peintres, de sculpteurs et de photographes... L'Art sous toutes ses coutures et dans tous ses états !

 

===> Le dimanche 15 Mai 2011, de 10 à 18 h, à la FETE DES ARTS-LIVRES EN FETE, organisée par l'Association LES ATELIERS d'ARTS de SERVON sur Vilaine (35)  en compagnie de nombreux auteurs, de peintres, de sculpteurs, de graveurs.... Encore de l'ART dans tous ses états !

Voir le site ici --> http://atelierdartservon.over-blog.com/

 

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claude colson

 

Je serai au salon du livre de Chailly en Bière -77  le dimanche 6 mars
(9 km de Melun et Fontainebleau) 8h-18h


et à celui de Fontenay-Tresigny -77 (25km environ de Meaux et Melun) le dimanche 10 avril, 10h-18h.

 

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Photo Christine Brunet

 

 

Présentation en avant-première de Nid de vipères au salon de Lanobre le 27/02 puis participation au salon du livre de Villeneuve-sur-lot du 20 au 22 mai. Séance de dédicaces à l'espace culturel Leclerc d'Enval le 04/06, puis le 11/09 présence au salon du livre de Salvagnac, le 02/10 à Lalinde, le 09/10 au salon du livre de l'Ain à Attignat.

 

 

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http://www.bandbsa.be/contes/depaoli.jpg

 

Je présenterai mon livre "Après tout" à la bibliothèque R. Rolland, Evene, Bruxelles le 19/03 à 10h30 puis le 26/03, 11h au cabaret littéraire de Morlanwelz.

 

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Marie-Ange Gonzales Lunessences
Lunessences sera du 1er février au 5 mars 2011

a Corbarieu dans le Tarn et Garonne

 

Exposition de photo montages à partir de photographies réelles personnelles.lunessences.png

Cette expo est la deuxième que je fais, mais j'y ajoute aujourd'hui des photographies naturelles (sans montage)


Vernissage le samedi 12 février

 

Expo-a-LA-PERGOLA.jpg

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Une fiche de lecture originale signée Georges Roland !

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes2/rolandtete.jpgLes fines recettes... de cousine Georgette

Aujourd’hui : le Magerotte au coin du feu


Ingrédients :

un AlainMagerotte selon goût (voir encadré)

les éditions Chloé des Lys

un bouquet garni d’humour de suspense et de savoir-faire


Attention : Le Magerotte est une denrée rare, particulièrement raffinée. Vous ne le

trouverez donc sous forme d’icône, d’avatar ou de signature modulée dans aucun

forum, ni chat (huant), ou toute autre présentation tonitruante.

Vous pourrez le consommer soit en bloc, soit en darnes prédécoupées par

l’auteur, selon votre humeur et le temps dont vous disposez. Je ne donne ici que

la recette du bloc de plusieurs livres.


Préparation : plusieurs mois par livre.


Cuisson : à feu doux pour le bloc : quelques heures par livre ;

à feu vif pour les darnes : environ cinq arrêts de métro par nouvelle.


Demandez à votre libraire favori (bon faiseur en sa matière) de vous ficeler deux

livres de Magerotte en recueils policiers, ou deux autres en recueils fantastiques,

selon votre goût personnel. Vous pourrez aussi faire un panaché de l’ensemble :

quatre livres de Magerotte ne doivent pas vous faire craindre de prendre un

gramme. L’aliment est très digeste et ne vous occasionne aucune lourdeur.

Pour les policiers, on peut les servir saignants, mais il est recommandé de

poursuivre la cuisson un peu plus à coeur. Quant aux fantastiques, on peut aussi

les présenter à la Diable avec une sauce idoine. Il y a tant de naturel dans cet

univers, que l’on finit par croire que c’est le sien propre, et que le sosie de Jim

Bartlett, c’est le type qui mâchonne son ticket de métro en face de vous quand

vous partez au boulot.


Notre homme est un conteur hors pair, la symbiose de ses personnages avec ses

décors et ses récits est telle qu’il est inutile d’y adjoindre quelque liant que ce fût.

Consommez sans modération, vautré confortablement dans un fauteuil pour les

blocs mitonnés, calé sur un siège de bus pour les darnes.


Accompagnement :

Pour les blocs policiers, un verre de Straight Kentucky Bourbon sur glace dans la

main droite (prévoir un fauteuil à accoudoir plat pour y déposer le verre afin de

tourner les pages)

Pour les blocs fantastiques, une Duvel (traduction : Diable) dans un verre ballon

(captif si vous tenez à la terminer seul)


Bon appétit.

 


Georges ROLAND

 

  http://bernardiennes.wifeo.com  et  http://www.georges-roland.com

Publié dans Fiche de lecture

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Barbara Flamand: 3ème partie : "Le génie et la peintre des labyrinthes", extrait de la nouvelle "Le tragique destin de l'agent de police P.I.12"

Publié le par christine brunet /aloys

3ème partie : "Le génie et la peintre des labyrinthes"
extrait de la nouvelle "Le tragique destin de l'agen t de police P.I.12"

Pierre-Louis Rapcorps n'était pas entré dans la police par vocation. Adolescent, il ne se sentait pas l'âme d'un gardien de la cité et de la propriété. A vrai dire, il ne se sentait d'âme, ni pour ceci, ni pour cela. Peut-être ne se sentait-il pas d'âme du tout ? Il n'éprouvait que le vague désir de gagner son pain le moins durement possible. Après avoir tâté de divers métiers, aide-maçon, magasinier, éboueur... il ne se trouvait toujours, à 23 ans, aucune inclination particulière.
 

Après son mariage avec une caissière de supermarché, Martine Delcourt, dite Tina, il décida, pour accomplir dignement sa fonction d'époux et de futur chef de famille, de s'engager dans la police, seul corps de métier, disait-il, qui ne possède jamais assez de bras, de cerveaux et d'honnêteté. En fait d'honnêteté, Pierre-Louis Rapcorps pouvait se prévaloir du minimum : il n'avait ni volé, ni tué. Ses bras pouvaient rendre de bons services et, comme tous les humains, il était censé jouir d'un cerveau.
 

Sanglé dans son uniforme, Pierre-Louis Rapcorps devenu P.I.12 par son matricule, se sentit extraordinairement bien dans sa peau. Il comprit qu'il avait trouvé sa place et qu'il n'avait qu'une chose à faire, donner libre cours au sens du devoir et de l'autorité que sa nouvelle carrière venait de lui révéler.
 

Parmi ses missions de confiance : constats d'infraction aux propriétaires des chiens crottant dans les squares ou aux propriétaires de véhicules garés dans un lieu de stationnement interdit, il s'en trouvait une qui le comblait d'aise, qui le portait même à une jubilation intense : le relevé d'identité d'hommes à peau bistre et cheveux noirs crépus.

Pour ce faire, P.I.12 avait sa manière. Arrivé au niveau de l'individu, il le dépassait lentement en lui jetant un regard oblique ; quand il parvenait à une distance de deux ou trois mètres devant « son homme » et que celui-ci se mettait à croire naïvement qu'il échappait au contrôle policier, P.I.12 faisait volte-face, marchait droit sur sa proie en la fixant dans les yeux et ordonnait : « Papiers ! ». L'autre, farfouillait dans sa poche, baissait le front, présentant ainsi à P.I.12 sa tignasse noire et crépue, cette tignasse qui, justement, mettait P.I.12 dans tous ses états.
– Au poste ! hurlait-il.
– Pourquoi ?
– Fais pas l' con! Tu l' sais mieux qu' moi, chacal ! Et P.I.12 hurlait de plus belle.

Cette appellation de chacal distinguait P.I.12 de ses collègues qui criaient plus communément « Bougnoul ! ». P.I.12 était très fier de son interpellation originale qui affirmait sa culture. Petit garçon, Pierre-Louis Rapcorps avait adoré les histoires de jungle. Le mot chacal qu'il y avait trouvé résonnait toujours à ses oreilles comme l'expression d'une animalité cruelle et fourbe. Dans ce mot, se cachait une mystérieuse menace, innomée, indéfinie et pourtant réelle.
Barbara Flamand

Publié dans Textes

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J'ai lu "C'est quoi ton stage" de Sophie Vuillemin

Publié le par christine brunet /aloys

ma photo

 

Impressions de lecture

 

"Sous de fallacieux prétextes d'expérience et de savoir, nos parents prétendent connaître la vie et être à même de décider en notre nom. Et plus l'homme grimperait en âge, meilleur il serait? Non, franchement, qui peut croire pareille sottise ? Les rides, sillons de sagesse, je demande à voir."


 Ah, Pierre, dans quoi t'es-tu donc fourré ! La vie a parfois de ces surprises...

 

Tour à tour très drôle, enlevé ou sérieux, le texte nous plonge à pieds joints dans l'universsophie-vuillemin.jpg d'un ado de 14 ans confronté à la fin de vie.

 

Beau tour de force de nous projeter dans la peau de Pierre: voilà à nouveau mes 14 ans et le regard que j'avais à l'époque sur la vie... Bizarre, je m'en souviens soudain parfaitement... Mêmes questions, mêmes agacements, même impression d'être incomprise... Mais les souvenirs qui apparaissent sont plus profonds. Pierre se charge de les faire renaître: ne sentez-vous pas la chair douce, trop fine d'une main dans la nôtre ? N'entendez-vous pas les semelles de vos chaussures accrocher au lino poisseux de désinfectant ? Ne sentez-vous pas l'odeur particulière qui traine dans ces maisons de retraite ? Ne voyez-vous pas les regards un peu perdus autour de vous ?

 

Description méticuleuse, attentive, aiguisée au service d'un style simple et alerte. Le pouvoir des mots... Sophie Vuillemin le maîtrise avec maestria :  C'est quoi ton stage ? est un feu d'artifice d'impressions, d'odeurs, de couleurs qui explosent en touches tendres et drôles, qui nous prennent par la main et nous amènent à envisager différemment notre avenir...

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com


www.aloys.me

www.passion-creatrice.com

Publié dans Fiche de lecture

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Voyons... Qui est cet auteur ?

Publié le par christine brunet /aloys

Edmée et Kiddyphoto aloys

 

 

" Mon berger malinois m'a appris à marcher"

 

 

Edmee-chapeau

 

 

Bravo à Philippe, Christel, Josy, Christian et Yannick. Bel esprit de déduction et remarquable sens de l'observation !

Publié dans jeu de la photo

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Gauthier Hiernaux a lu "Contes Bizarres" de Bob Boutique

Publié le par aloys.over-blog.com

gauthier hiernaux2La petite boutique du bizarre

 

Si vous aimez les histoire courtes (une moyenne de 20 pages par nouvelle) et accrocheuses comme la bande annonce réussie d’un film, ce livre, sorti il y a quelques années des imprimeries Corelap, est fait pour vous.

J’ai passé un excellent moment en sa compagnie, me plongeant, toujours avec volupté, danscover ses « Il était une fois », attendant, souvent avec impatience, son « Et arriva ce qui devait arriver ».

 « A+ », « Via España », « Le Bunker d’Hitler », « Il neige », autant d’histoires qui m’ont emportées dans leur tourmente. J’avais l’impression d’être sur un manège fou, m’attendant à chaque tour d’être renversé.

A vrai dire, je n’ai pas pu lâcher le livre avant de les avoir toutes terminées.

« Contes bizarres » de Bob Boutique : à conseiller aux amateurs d’Alfred Hitchcock ! 

 

 

 

Gauthier Hiernaux

grandeuretdecadence.wordpress.com


Publié dans Fiche de lecture

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A la Une... le teaser d'Adam Gray, l'article sur Rue Baraka et C-L Desguin, puis une facétie de Karl chatBOUM et le journal de bord... Hugues Draye...

Publié le par aloys.over-blog.com

 Vous avez des évènements à annoncer ? Contactez-moi, ils seront mis dans cette rubrique et dans l'encart prévu à cet effet dans la marge du blog.


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http://www.bandbsa.be/contes2/logopodcastactutv.jpg
Le podcast de l'émission ACTU TV du 23/01  est arrivé !!!



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Adam Gray et Euphoriques & désespérées


 

 

 

Ed. Chloé des lys, 2011 !

 

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trottier
Karl chaBOUM !!!!

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UN AUTEUR CDL A L'HONNEUR !!! CARINE-LAURE DESGUIN !!!!

article-carine-laure.jpg

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H.draye
Lundi 10 janvier
Reprise du boulot.
 
Les oiseaux chantent, même quand il fait noir.
 
Y a une éternité que je n'ai plus bossé (même pas quinze jours). Ca va, les clés des immeubles (dans lesquels je pénètre, sur ma tournée) se trouvaient toujours dans ma veste.
 
Plus besoin de souhaiter la "bonne année" à ceux (ou celles) qu'on croise pour la première fois depuis ... le 1er janvier. Les automatismes quotidiens reviennent. C'est p'têt pas plus mal. Après tout, la "bonne année", ça doit surtout ... se vivre.
 
J'ai pas eu b'soin, ce matin, d'attendre le tram. Un collègue, en voiture, s'est arrêté et ... m'a pris avec lui. Ainsi tourne la vie. L'insomnie d'hier soir, c'est déjà dans les annales. De la musique africaine, rythmée, parsemait le soleil de la voiture du collègue (africain, lui aussi).
 
L'Amblève et l'Ourthe, ces belles rivières, auraient dépassé les bornes.
 
5 heures 46.
 
Un cadeau, déjà, au p'tit bistro où je prends mon café, tous les matins : un ouvre-bouteille, avec un p'tit couteau et une mini-mini-mini lampe de poche incorporés dedans.
 
Les lacets de ma paire de godasses (ou de bottines) sont longs et ... volages.
 
Je ne prévois rien, aujourd'hui, après l'boulot, sinon ... récupérer, pioncer.
 
Demain, rendez-vous chez le dentiste.
 
Faudra que je savonne le haut de ma housse de guitare.
 
Saint-Guillaume, aujourd'hui.
 
Horoscope : les Béliers (mes semblables) ont beau mettre la gomme, les retours feront automatiqu'ment mal. D'après ... les potins de la radio, évidemment.
 
La nouvelle Miss Belgique a 18 ans, notre roi pourrait relancer un conciliateur, pas de pluie prévue, des pensionnaires d'un home de la région d'Esneux ont du être évacués (because : l'Amblève ou l'Ourthe), le Dakar se poursuit ...
 
"La démocratie, chez nous, ne s'est jamais aussi bien portée depuis que nous n'avons plus de gouvernement", ai-je entendu, y a quelques jours.
 
Six heures 46.
 
J'ai eu le temps d'arriver sur les lieux boulot. Et ... mon caddy s'était volatilisé. Je l'avais pourtant laissé à sa place, y a deux s'maines, quand j'ai travaillé le dernier vendredi (juste avant ma s'maine de congé). Mouis. Ils ne nous appartiennent pas, ces caddys. Tout le monde en fait ce qu'il veut. Si un facteur remplaçant file sur une autre tournée, le jour où je reviens, il emporte, le plus naturell'ment du monde, le caddy vers sa nouvelle place. Celui qui revient au boulot n'a qu'à ... se démerder pour en retrouver un. Ainsi, quand j'arrive, avant de commencer à trier, je parcoure l'aile du bureau, au risque de ne tomber sur aucun caddy ... disponible. Je l'ai signalé. Heureus'ment, au rez-de-chaussée, il y en avaient toute une rangée.
 
Et pendant ce temps ...
 
Gwendoline erre le long de la Moselle. Son gamin (ou son RObin des Bois) apprend-il toujours la guitare ? Se réveille-t-il encore tous les matins en riant à pleines dents ?
 
Catherine poursuit-elle son traité d'astronomie, avec un papa de remplacement ? En toute logique, elle habite toujours Bruxelles. Sur un SMS (début octobre), elle disait "on pourrait aller boire un verre". En toute logique ...
Je pass'rai, sur ma tournée, au café "La Loire", rue de Vergnies, là où un chien dort par terre, là où un chat dort sur une espèce de buffet, là où elle était en face de moi, un lundi où ... un gars l'avait engueulé parce qu'elle lui avairt demandé de parler moins fort.
 
Gisèle prend p'têt un train pour refiler du fric à un voyou, emprisonné à Braine-l-Alleud, Nivelles ou Fleury-Mérogis.
 
Lucienne dépsse-t-elle, une fois d'plus, les limites de la voracité ?
 
Céline enfile un anorak, Charlotte parcourt l'Amazonie, une serveuse arpente les rues d'Anderlecht et les tunnels en voiture (calmement, il fait encore noir), une autre serveuse rentre dans ses pénates ...
 
Quinze heures.
 
Rue de la Croix, 70.
 
De justesse, en déposant le courrier dans une boîte aux lettres (dorée), j'ai (encore) évité d'être mordu par un chien.
 
 


journal de bord, mercredi 12 janvier 2011
Dans un snack de hasard ... ou une gal'rie revue et corrigée ...
Mex yeux fixent un tableau sur un mur d'en face.
J'y vois du bordeaux ou du mauve (déjà plus du violet). Dans son ensemble. C'est violent. Un peu comme un tableau de Goya. 
Au centre, deux points clairs de lumière.
Pas de doute : ce sont ... deux doigts de pied. Et les lignes, parsemant la couleur générale (mauve ? violet ?) représentent, j'en suis certain, une couette ou un drap d'lit épais.
Les jours s'écoulent. Je repasse dans le même endroit. Et ... mes yeux fixent le tableau.
Une fois n'est pas coutume, je me lève et je m'en approche.
Je revisionne l'ensemble.
Je revisionne ... les deux doigts d'pied, au centre.
Et je m'aperçois qu'il s'agit de deux dos de deux personnes qui s'aiment.
Illusion d'optique ? Trompe l'oeil ?
Je m'attarde une nouvelle fois (dans les jours qui passent) devant ce tableau ... plus que surprenant.
Entre les deux "dos", on perçoit dans le noir ...
Une des tresses de l'amoureuse se mariant avec la chev'lure de son Roméo.
Illusion d'optique ? Trompe l'oeil ? Cadeau du ciel ? 
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Bob Boutique: j'suis pas un écrivain, j'suis un conteur !

Publié le par christine brunet /aloys

bobclin.jpgJ'ai beaucoup hésité avant de demander à Bob de me raconter sa manière  d'écrire...  J'ai lu les critiques de son bouquin, l'interview donné pour Monde du Livre... Je l'ai regardé interroger avec brio des auteurs pour l'Actu TV... link

 

On sent son regard affûté. Son site est éclectique... Un regard particulier sur le monde de la culture qu'il développe avec toute l'équipe enthousiaste de l'Actu TV...link

 

Un humour à fleur de peau, piquant, déstabilisant qui intimide... 

 

J'ai tergiversé et puis le titre du livre, la personnalité de Bob m'ont convaincue... Contes bizarres...  J'aime les contes, tous les contes... J'avais donc envie de les lire mais un peu peur aussi... Le monde de Bob me paraissait si... bizarre...

 

Et voilà, c'est fait: pas déçue un instant ! J'en ai encore le sourire aux lèvres en repensant aux textes que j'ai dévorés, aux héros qui les traversent comme une claque à l'uniformité ! Et dans la foulée de l'enthousiasme, j'ai osé... Je ne lui ai pas posé des dizaines de questions, juste trois...

 

Je vous livre texto ses réponses... Rien à ajouter... Enfin, pas encore...http://www.bandbsa.be/contes/actu.jpg

 

« Tu gères ton texte comme tu veux », qu’elle m’a dit la p’tit Brunet. Je l’ai jamais vue, ni même entendue, rien que des mails échangés, mais j’ai sa photo et ma foi… elle est plutôt jolie. Une auvergnate qui vient en réalité d’Aubagne, le pays de Pagnol.

 

Moi je suis de Belgique, avec des parents hollandais. C’est très différent. Mais on a quand même un point commun. On adore les voyages. J’ai pas mal bourlingué avant de devenir « sache comme une imache » . Qui sait ? P’têt que je l’ai croisée sur un sentier de l’Everest ou au détour d’une piste kenyanne ?

 

Bon, c’est pas tout ça.

 

http://www.bandbsa.be/contes2/actutvcarre.jpg« J'aimerais que tu me parles de ta façon d'imaginer tes histoires et de les écrire. Comment t'est venue l'envie, où tu prends ton inspiration… » et tous ces trucs qu’on raconte dans les conférences de presse pour faire l’important.

 

Mais qu’est-ce que j’en sais Christine ? Quand j’entame un conte bizarre, je ne sais même pas comment il va se terminer. Et pour commencer, j’écris pas… je raconte. J’suis pas un écrivain, mais un conteur. J’ai une copine qui habite près de new-York et publie des textes que tous on peut les lire dans le grand auditoire de l’université, même qu’il faut prendre des notes pour en discuter après. Elle aligne deux mots, et elle a le prix Concours.

 

Moi, j’ai une image qui me saute aux yeux, comme ça, un truc qui m’émeut… et zou… c’est parti. J’en fais une histoire et je papote et je papote, comme on raconte un truc qui vient de vous arriver, à table à des amis, entre la poire et le fromage.

 

La syntaxe en prend un coup bien sûr, le vocabulaire aussi, car lorsque je ne trouve pas le mot qu’il faut, je l’invente et puis, comme j’ai commencé ma vie en allemand et en flamand, de temps en temps, je dérape et je mélange. Mais en général, on comprend. Voilà.

 

On comprend, c'est sûr... On s'amuse, on apprend... On fronce parfois les sourcils, on relit et on sourit un peu plus à l'humour fin, presqu'ironique du conteur...

 

« Je me demande pourquoi tes histoires finissent toujours mal... » qu’elle insiste mon interviouweuse… comme si j’étais le mec ravagé qui répand sa bile et son fiel autour de lui. 

 

(Ni bile, ni fiel, Bob... un juste retour des choses lorsque les méchants 's'en prennent un coup derrière les oreilles', comme on dit chez moi!).

 

Faux mam’selle. Faux. Mes contes sont plein de mecs tordus, de crapaudes et de pauv’types… mais je les aime tous, tous, parce qu’ils sont lamentables comme la plupart d’entre nous… parce que le monde est un univers de fous qui n’est lucide que quelques jours par an, pendant la période du carnaval ! Même que c’est dans ma préface.

 

Et tac, dans les dents ! pensais-je... J'entends la petite voix de Bob m'avertir qu'il faut toujours lire les préfaces... Bon... Mais je préfère sauter à pieds joints dans les textes, sans les avertissements de l'auteur... Son univers, je veux le découvrir seule pour le savourer tout à loisir... 


cover.gifMon monde à moi,- poursuit-il, c’est celui de Breugel ou mieux … celui de Bosch, avec des tas de personnages ridicules qui gigotent comme des marionnettes au bout de leurs fils et tout au fond du tableau, dans le lointain, tout petit, un berger immobile au milieu de ses moutons, qui observe en s’appuyant sur un long bâton.

 

Non, non, je ne suis pas le berger… moi, je danse avec les paysans et les madames aux gros seins et je suis (du verbe suivre)  leur procession qui mène tout droit vers l’enfer. M’en fous, j’y crois pas.

 

Des histoires qui finissent mal ?  Mon petit vieux qui tchate avec une gamine de treize ans ne l’a jamais agressée que je sache… et la jeune folle qui s’envole vers la Suède pour y rejoindre un correspondant du net… bon je vais pas tout dévoiler, mais… ça finit… bon vous verrez bien. Et le grand connard qui rate son suicide…

 

D’accord. Parfois mes personnages s’énervent un peu et assassinent ou se flinguent. Mais jamais gratuitement, par folie, par désespoir, par vengeance…  et tous iront au paradis comme dans la chanson de Polnareff, car tous (sans exception) ont été des petits bébés à leur maman avant de virer adultes. Je vous interdis de les juger.

 

bobdk5

 

Sur ce, j’ vais me faire un p’tit café. Elle m’a énervée la Brunet…

 

ça va, Bob, je m'incline devant la force... même si je n'ai pas encore dit mon dernier mot... 

 

 

 

Vrai que tes personnages, on ne peut que les aimer, les plaindre, les comprendre... Moi, je les trouve profondément humains, complexes... et très modernes... tellement éloignés des caricatures de Breugel ou de Bosch, trop restrictifs à mon sens... 

 

 

Situations cocasses, grinçantes, cruelles se succèdent au fil de tes contes dans un délire éminemment humain  qui tire les personnages hors de leur statut d'êtres sensés. C'est sans doute ça, l'art du conteur ! Non ?

 

Mais je vous laisse seuls juges...

 

Christine Brunet


www.christine-brunet.com

www.aloys.me

www.passion-creatrice.com

Publié dans interview

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La malédiction de la Main... Une nouvelle d'Edmée De Xhavée

Publié le par aloys.over-blog.com

Edmee-chapeauLa malédiction de la Main – Edmée De Xhavée

 

Alors qu’elle était prête à accoucher de moi, ma mère s’est vue conseiller par le personnel de l’hôpital d’aller au cinéma pour se distraire. Mon père l’a donc emmenée se détendre dans une salle où on donnait un film d’horreur, La main avec Peter Lore. Ella adoré mais bon, je voulais vraiment sortir de là et une fois le film fini, elle est retournée à l’hôpital où je suis née à 2h45 du matin. Il paraît que je ressemblais à Peter Lore, ce qui n’est pas flatteur comme je l’ai constaté il y a peu.  

 

Bien des années ont passé… et  je suis arrivée en 2001 (comme vous tous d’ailleurs….). Mon mari et moi avions une imprimerie, et…

 

Pauvre petit chat de rue ! Pauvre, mais pauvre petit ! Nous avions le cœur brisé de devoir jeter « Voyou » à la porte chaque soir alors qu’il avait passé la journée sur des boîtes de carton dans l’imprimerie. Il s’y détendait et surtout s’y goinfrait tout le jour, et on le restituait aux tiques, puces, matous couverts de croûtes et ventre creux chaque soir. Puis on a découvert, en y regardant mieux, qu’il s’agissait d’une Voyelle… pauvre, mais pauvre petite chatte vouée à une mort certaine dans la rue … Alors … eh bien, on a décidé d’en faire une heureuse bestiole, et de la capturer pour y arriver.

 

Elle n’a pas du tout aimé ce plan, et m’a mordue avec la vigueur et la précision d’un douanier qui vous prend pour un terroriste. J’ai tenu bon. Surtout pas lâcher. Aïe-aïe-aïe-aïe pas lâcher ! C’était pour son bien, on penserait au mien après. Nous l’avons conduite chez le vétérinaire pour la faire stériliser, et  sommes rentrés travailler le cœur gros – pauvre petite chose effrayée !

 

Pendant ce temps-là, ma main – la malédiction de Peter Lore – faisait si mal que je l’aurais volontiers coupée. En fin d’après-midi elle avait le volume de la main de King-Kong, et j’ai décidé d’aller effrayer notre médecin traitant en la lui agitant sous le nez. Il s’agissait d’une ravissante Asiatique qui aurait eu sa place au concours de Miss Philippines, mais pas ailleurs. Elle a regardé la chose et a calmement dessiné les contours de la partie gonflée avec un marqueur noir, et m’a dit de revenir le lendemain si ça avait empiré. Et m’a prescrit des anti-douleurs qui auraient permis que l’on me coupe en morceaux sans que je cesse de chanter.

 

Le lendemain, la main de King-Kong avait changé – franchement, Peter Lore, je n’avais rien fait, moi ! C’était ma mère qui voulait voir le film, pas moi ! – et ressemblait à une pastèque de la couleur d’une pomme au sucre : un vermillon luisant du plus bel effet. Les lignes tracées par Miss Philippines n’étaient plus qu’une bouée dans une mer de lave. « Je vous envoie chez le docteur Bond » me dit-elle avec un sourire éblouissant. Mais le docteur Bond n’a pas de rendez-vous avant le lendemain après-midi.

 

Sa salle d’attente ravirait Barbie si elle était malade : fleurs artificielles, tableaux romantiques avec des champs plus fleuris que Keukenhof et des rivières si brillantes qu’on dirait une coulée de glycérine. Et arrive le docteur Bond qui est UNE docteur Bond. Une noire hautaine qui s’avance vers moi comme si j’étais enchaînée au mur et elle armée de bistouris trempés dans du venin de serpent. Et en effet, j’ai beau ne pas être enchaînée, elle s’empare de ma main gigantesque et tente d’enfoncer un bâtonnet là où les quenottes de Voyelle – la pauvre petite – ont fait leur entrée dans mes chairs. « Pour voir s’il y a un abcès » dit-elle avec une férocité satisfaite, tandis que je serre les dents, car je ne prenais plus de la potion magique anti-douleur. Elle constate que non, pas d’abcès, et m’informe enfin de ce qu’elle ne peut rien pour moi de toute façon car elle, son rayon, c’est la chirurgie esthétique de la main ! Magnanime quand même elle me conseille d’aller voir le docteur *&^)_%$ (oui, c’est aussi difficile à prononcer que ça !) qui lui, est spécialiste des maladies infectieuses.

 

Cher docteur *&^)_%$ … en voyant la chose qui termine mon bras (car elle ne me sert même plus de main, à ce stade-là…) il s’écrie : Mais vous devriez être à l’hôpital depuis deux jours ! Vous n’avez plus de sensibilité dans la paume ! Hop ! Hôpital !

 

Et j’y suis restée trois jours avec un antibiotique en intra-veineuse que l’on changeait toutes les 4 heures, grelottant de froid en plein mois de juillet. Pendant ce temps là, Voyelle prenait possession de ses confortables nouveaux quartiers…

 

Plus tard j’ai reçu par erreur les papiers de l’assurance médicale destinés au Dr Bond. L’espionne au bâtonnet réclamait $250 pour la visite (5 minutes….) et $285 pour avoir nettoyé mon abcès… Armée de l’indignation du JUSTE, j’ai bondi sur le téléphone pour informer la compagnie d’assurance de la fraude commise, pour m’entendre dire … « qu’est-ce que ça peut vous faire ? Ce n’est pas vous mais nous qui payons ! » Non, cruche, c’est moi qui paye une assurance trop cher pour couvrir les fraudes et les galanteries que les médecins se font entre eux : Miss Philippines a envoyé à l’espionne au bâtonnet une cliente qui n’en avait pas besoin mais qui lui rapporte plus de $500. L’espionne lui rendra la pareille ou  l’invitera à un dîner de gala quelconque. Et je paye.

 

Voyelle va bien. Le docteur *&^)_%$ a presque volé mon cœur, car il m’a bel et bien sauvé la main, celle que Peter Lore voulait me prendre.

 

Edmée de Xhavée

edmee.de.xhavee.over-blog.com

 

 

Publié dans Nouvelle

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Hugues Draye : Entre maladresse et agressivité

Publié le par aloys.over-blog.com

H.drayeENTRE MALADRESSE ET AGRESSIVITE

  
entre maladresse et agressivité, c'est pas toujours facile d'y voir très clair
 
rares sont peut-être ceux ou celles qui font mal intentionnellement
 
par contre, sans l'faire exprès
ça m'arrive vis-à-vis des autres
ça arrive aux autrees vis-à-vis de moi
 
évidemment, c'est plus facile de le pointer du doigt quand ce sont les autres qui 'nous" le font
 
ici, j'ai deux exemples vécus sur une journée, enfin sur un après-midi, où je chantais dans l'métro
 
"faut pas être agressif !", me dit une personne qui s'arrête, pour m'écouter chanter
elle aurait pu tout me dire, mais pas ça
enfin
elle aurait pu tout me dire, mais pas ça, au moment où elle l'a dit
évidemment
je lui suis volé dans les plumes
 
non pas, parce qu'elle avait tort de le dire
je ne suis pas con au point de ne pas comprendre un propos
 
mais le moment où elle l'a dit, là ...
oui, quand vous chantez avec tout votre souffle, et que vous êtes carrément au coeur de l'action
et que la personne vous lance "faut pas être agressif"
déjà, les "faut pas" (ces obligations !)
et puis, qui aime qu'on lui dicte ce qu'il doit faire ou pas ?
 
il est tout à fait que j'interpelais assez viv'ment les gens qui passaient dans la rame de métro
je leur disais "ah ils n'ont pas l'temps, mais s'il ya deux connards, deux saoûlards qui s'bagarent un peu plus loin, ils ralentissent ..."
bon, c'est vrai, je pourrais me passer de ce type de commentaire (après tout, les gens font ce qu'ils veulent)
mais voilà, je l'ai lancé, j'étais parti dans un trip
 
un trip qui avait démarré ainsi
cette dame interpelait, par sa présence, tous les gens qui passaient, afin que ceux-ci m'écoutent ... et aucun ne semblait entendre
et ensuite, elle me regardait, désolée (avec ce regard, ce jug'ment : "ah, les gens, quand même !")
en fait
j'embrayais dans l'même sens
d'accord !
 
mais final'ment, elle aussi, en s'y prenant comme elle s'y prenait, vis-à-vis des gens, elle se montrait ... agressive
 
maladresse, sûr'ment
 
plus tard, une autre passante, très sympa, le sourire systématique
elle s'arrête
je la félicite pour le maintien qu'elle a de ses vêt'ments
 
je lui manifeste mon plaisir de la voir
elle me répond que c'est réciproque
 
jusqu'au moment où
dans ma joie
je lui dis
"et ça fait surtout plaisir qu'on sache qu'on va revoir des copains, des copines ..."
il a fallu qu'elle me balance : "le bonheur commence avant tout par soi-même"
merde, alors !
cette phrase-là, OK, je la comprends, je la connais, j' l'approuve
 
mais, s'il vous plaît
arrêtez de me faire des l'çons
l'enthousiasme, le plaisir dee r'voir quelqu'un, c'est si lourd que ça ?
il faut absolument ajouter des phrases toutes faites ?
Hugues Draye
huguesdraye.over-blog.com
 

Publié dans Réflexions

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