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Texte 7- concours sur le thème du cauchemar pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Texte 7- concours sur le thème du cauchemar pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Rêver à deux

Le chemin glisse, il pleut. Elle pousse une bicyclette et avance en perdant pied, c’est une confusion de marécages, fils barbelés, cailloux saillants, et puis cette détermination d’avancer. La maison qu’elle veut atteindre se dresse au bout d’une prairie, lugubre mais ensorcelante comme le chant de la Lorelei. Oh … arriver à ce seuil qu’elle ne voit pas… ce havre, ce refuge d’amour…qui contient la mort et hérisse le duvet de son cou.

Il a peur, tapi derrière une porte qu’il sait fragile. Il voit ses bottines d’enfant, et il y a du sang sur les lacets et l’empeigne. Il touche et c’est comme une ignoble gelée… une mèche de cheveux englués tremble sur la semelle…

Ils ont eu tous les deux un cri étouffé qui les a éveillés, la peau blême d’une sueur qui refroidit déjà. Leurs yeux se croisent, et puis s’apaisent. Un sourire un peu gêné. Ils se retournent en tirant le drap sur leurs épaules. Tout va bien, ce n’était qu’un mauvais rêve.

La maison est éclairée de l’intérieur, et les notes de Liebestraum volent alentour. Le soir est tombé, il fait chaud, un crapaud s’encourt alors qu’elle franchit le seuil sans porte. Les escaliers, recouverts d’un velours rouge braise, partent dans toutes les directions, mais elle sait qu’il faut monter, monter sans faire de bruit. Il y a la chose. La chose dangereuse, dans ce lieu qu’elle a tant fait pour atteindre. Malgré le tapis épais, si épais qu’elle vacille sur ses – quoi ? des combat boots ? – son cœur s’arrête au craquement que le plancher produit de temps à autre. Son cœur… il s’emballe, s’emballe, galope…

Il est invisible, dans une vieille malle de voyage. Accroupi, les lèvres serrées. Il sait qu’il ne doit pas bouger, qu’on ne peut le voir en entrant et que l’obscurité de la malle qui sent le moisi et est froide comme un tombeau (est-il dans un mausolée ?) le rend insaisissable. Il regarde sous le couvercle légèrement soulevé. Mais voici que la poignée de la porte danse de gauche à droite, dans un inquiétant ralenti sans aucun son.

Elle s’est levée pour aller prendre un verre d’eau. Elle frémit, se caresse les bras pour s’apaiser. « Tu veux un verre d’eau ou quelque chose ? » demande-t-elle, le voyant assis sur le bord du lit, qui se massae le front. Ils se sourient, se racontent des bribes des images qui restent. Rient et se chuchotent re bonne nuit !

Les escaliers sont de marbre bon marché, avec une rampe de fer forgé sans style, plus très fixée au sol. Elle se demande pourquoi elle a des sandales d’été, dorées avec une fausse turquoise enserrant le gros orteil. Quelle horreur. Elle transpire et décrète qu’elle sent comme un cheval : elle a peur. Il faut pourtant continuer de grimper, grimper… dans la tour. Les escaliers tournent, longeant les murs courbes, ils sont de pierre, des pierres qui se délogent parfois et font du bruit. Chuuuut… il faut passer devant la chambre sans le moindre déplacement d’air. La maison est amour… sauf ce lieu précis. Mais pourquoi ne peut-elle résister, pourquoi pousse-t-elle la porte ? Une ombre mortelle l’aveugle

Il a bondi en pleurant de frayeur, et a serré le cou de l’intrus. Son cœur a lâché de terreur…

Ils ne se sont pas réveillés. La police ne comprendra pas pourquoi ce jeune mari aimant a étranglé sa femme au lit… jeu amoureux à mauvaise fin ?

Publié dans concours

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Texte 6- concours sur le thème du cauchemar pour "les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Texte 6- concours sur le thème du cauchemar pour "les petits papiers de Chloé"

Mon rêve malfamé

J'offre à présent ce rêve étrange et pénétrant :

— J'errais en ville, un soir, nu dessous mon peignoir,

Me demandant pourquoi, si loin de ma baignoire,

J'étais accoutré d'un costume si frustrant.

Personne n'eut voulu s'afficher de la sorte...

Face rouge, je ne souhaitais aucun contact,

Avec quiconque... Imaginais avoir le tact

De disparaître, incognito, tel un cloporte...

Il me fallait passer des pâtés de maisons

Par dizaines. J'étais un pitre, une vraie loque...

Impossible qu'on ne me prît pas pour un foc.

J'avais, d'aller chez moi, maintes bonnes raisons...

Je transpirais, déambulais, la tête vide.

Une solution s'offrit à moi : courir

À travers le grand parc et peut-être jouir

D'une tranquillité dont j'étais très avide.

Or — ciel, encore un coup du sort ! —, je ne pouvais

Me déplacer qu'en claudiquant, paralytique,

Les deux hanches en vrac. L'unique politique :

Vite ! Rentrer ! Mais, grand malheur, on me suivait.

Trois ou quatre loustics, des enfants de la balle

Qui jouaient là, se montrèrent désobligeants :

Ils me poussèrent, je heurtai le toboggan !

Pan ! Dans les dents ! J'étais vexé... Que j'avais mal !

Tout à coup je compris ! La résolution

De l'énigme ! Mais si ! Maintenant ! La mâchoire !

Le toboggan !

L'escalader !

Non, ne pas choir !

Oui ! Je savais !

Là ! Le brigand !

Solution !

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Texte 5- concours sur le thème du cauchemar pour la revue "les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Texte 5- concours sur le thème du cauchemar pour la revue "les petits papiers de Chloé"

UNE HISTOIRE AFRICAINE

Ce rêve agréable, je le faisais souvent : voler très haut, libre comme l’air. L’air pur. Si pur. Pur comme le rire de maman, quand elle riait encore. Mais je suis triste, aujourd’hui, très triste, car le souvenir de son rire s’efface peu à peu. Devient moins clair. « Ne pleure pas », qu’elle murmurait toujours, quand j’avais du chagrin. Alors, non, je ne vais pas pleurer.

Voler haut. Mille fois plus haut que le butor étoilé… Planer ! Je l’aimais, ce rêve. Pourquoi les beaux rêves se transforment-ils toujours en cauchemars ?

Je vole, mais la sensation de bien-être et de liberté est devenue un sentiment oppressant. Tout va vite, beaucoup trop vite… Je suis balayée, je tournoie. De plus en plus vite. Si bien que je ne distingue plus rien. Je ne vois que des couleurs qui se mélangent et la pluie, parfois, fouette mes yeux. Je ressens un poids, là, sur ma poitrine. Je manque d’air. J’ai peur de mourir. Mes poumons sont comme obstrués, tout gonflés. Ma trachée est douloureuse.

Pourquoi personne ne m’aide ? Je me sens si faible, si seule. Les vents me projettent en tous sens, comme si je n’étais qu’une feuille d’arbre misérable.

Il est vrai que je suis plutôt maigre. Je ne mange pas beaucoup…

Je tournoie, je suis effrayée. Par pitié, mais faites que ça s’arrête !

Ça s’arrête toujours… Toujours quand mes paupières s’ouvrent au lever du Soleil. C’est là que le cauchemar commence. Le véritable cauchemar.

Je suis une esclave.

Monsieur et madame disent que je suis leur domestique. C’est faux. Je suis une esclave. Monsieur leur fils m’appelle Cheeta. Je ne sais pas pourquoi, mais ça le fait rire aux larmes et il exige parfois que je pousse des cris.

Maman et papa étaient pauvres. Bien trop pauvres pour tous nous garder. Papa sculptait, maman tissait, mais cela ne suffisait pas pour nourrir quatre enfants. Alors, papa m’a vendue à ces gens de Cotonou. Et quand le train a démarré, j’ai vu maman arriver en courant dans son boubou bariolé. Elle hurlait, pleurait. Et puis, elle s’est mise à taper sur papa. J’ai été heureuse quand j’ai réalisé qu’elle ignorait ce que papa avait fait, serrant contre moi ma petite girafe en bois d’ébène. Mais il était trop tard. Et le train s’éloigna de Parakou. Je n’ai plus pleuré, après ça. J’avais promis. J’ai tout fait pour me souvenir du rire de maman et de rien d’autre. C’était ma force.

Je vis au sein d’une famille riche, dans une grande maison pleine d’objets qui me sont étrangers et dont j’ignore l’utilité. Je dois juste nettoyer et nettoyer encore, toute la journée. Mes mains et mes genoux sont usés, pauvre de moi.

Les vallons me manquent, et le marché, et les poules. J’ai gardé cette odeur de karité dans mes narines. Je me souviens des fortes pluies, également, et de la terrible sécheresse. C’est un peu pareil, à Cotonou… À Cotonou, cela dit, il y a aussi des plages. Je ne les verrai jamais, vraisemblablement.

Si je ne fais pas bien mon travail, monsieur me tape. « Sale négresse », qu’il m’appelle. Il tape aussi les garçons. Eux, il les appelle « Bamboula ».

Demain, il paraît que des hommes fortunés vont venir me voir. J’ai entendu monsieur dire au téléphone que j’étais « jolie ». Qu’est-ce que ça peut leur faire ?

Je m’appelle Fatimatou. J’ai neuf ans et demi.

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Texte n°2 - Concours sur le thème du cauchemar pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Texte n°2 - Concours sur le thème du cauchemar pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Cauchemar enfantin

Jamais je n’avais cru qu’un jour je serais confronté à mon pire cauchemar et, pourtant, c’est arrivé en ce mois de juillet.

Quand j’étais minot, mon père travaillait dans une imprimerie et ma mère tenait une petite épicerie de village. Moi, je vivais heureux sans tous les soucis auxquels les gosses d’aujourd’hui sont confrontés. Il faisait vraiment bon vivre dans les années soixante !

Et pourtant, un rêve me poursuivait et me gâchait un peu la vie, un cauchemar récurent qui m’a, heureusement, abandonné au bout de quelques années.

Souvent, je rêvais, donc, qu’un type bien baraqué brisait la vitrine du magasin dans lequel nous vivions, s’emparait de ma mère et l’emmenait loin de moi. Moi, je la défendais bec et ongles mais j’étais bien impuissant face au kidnappeur. Je ne pouvais que hurler, hurler et pleurer toutes les larmes de mon corps.

Invariablement, je me réveillais, groggy, avec un sentiment de malaise qui ne me lâchait pas de la journée.

Pas besoin d’être psychanalyste pour décrypter ce songe : la peur de perdre l’unique personne que j’idolâtrais envoyait à mon cerveau des infos qu’il interprétait à sa manière.

Et, en juillet dernier, ce cauchemar est devenu réalité. Ma mère m’a été enlevée, non pas par un kidnappeur, mais par un médecin, un cardiologue, qui avait décidé de l’opérer à cœur ouvert.

Il me semblait impossible, en raison de son âge avancé, qu’elle résiste à cette opération.

Malgré mes réticences et mes mises en garde, ma mère a suivi l’avis du praticien et est entrée en clinique. Pour un voyage sans retour, j’en étais certain.

Le 3 juillet a été pour moi le jour le plus long. L’attente, l’angoisse, les pensées négatives se sont emparées de moi et la journée s’est étendue, longue, longue, longue.

Et puis, le coup de téléphone : tout s’est bien passé.

Le retour à mes terreurs enfantines s’est arrêté là ; le kidnappeur me rendait ma maman, ce n’était qu’un rêve, un cauchemar venu du plus profond de mon enfance.

Je venais de me réveiller et maman était toujours là !

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Nouvelle n°1 - Thème le Cauchemar, concours pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Maudite rivière

Je marchais depuis des heures et des heures. Sous un soleil de plomb qui m’abrutissait les membres. Et tous ces bruits, des bruits d’armes, des bruits sourds qui me transperçaient les tympans. L’impression que cette guerre pulvérisait, en même temps que les chairs humaines, tout ce que la nature avait de plus beau. Je me disais que c’était injuste, qu’on ne pouvait laisser errer de telle façon une si jeune fille. En haillons. J’en voulais au monde entier. Mes membres s’engourdissaient. Combien de kilomètres avais-je parcouru sous cette chaleur ? Dix, vingt, trente kilomètres ? Mon bien-aimé, où était-il ? Lui aussi, il languissait tout le long des routes. Sa dernière lettre me fut si cruelle à lire. Mais ses mots étaient si beaux. Je regardais le ciel et j’avais l’impression que tous les mots qu’il m’avait écrits étaient suspendus aux rares nuages qui défilaient. J’inventais des étoiles et j’essayais de les détailler. Je les nommais. Comme si accrocher mon regard à l’univers et ses galaxies me rapprocherait de mon bien-aimé. Que je sentais si loin et si près à la fois. Que je sentais tout à la fois mort et vivant. Assis entre deux mondes. Ne sachant qui combattre. Ne sachant qui même aimer. Dans sa dernière lettre, j’avais très bien compris ses dilemmes. Comme si l’avenir lui était déjà familier et que dans les poussières des routes qui le malmenaient, il savait lire avec certitude les desseins médiocres des heures à venir. Il n’était né ni au bon endroit ni à la bonne époque. Et il le savait. Ses élans pleins de contradictions en avait renversé plus d’un. On le montrait du doigt. Sur ses propres terres, il était l’incompris, celui qui, celui que. Oh, ces bruits de guerre tout autour de moi. Ces éclats de plomb qui foudroyaient des innocents. Parfois, à bout de force, je levais les yeux vers le ciel. Et je lisais ses mots, des chariots de mots tirés par des chevaux de bois. Et je me sentais bien, je n’entendais plus rien. C’est alors que je perçus, par miracle, le murmure d’une rivière. Dans la verdure, je fis quelques pas. Plus je m’approchais de cette rivière et plus je me sentais bien. Je n’entendais que son chant qui couvrait dès lors les bruits de la guerre. Au loin, je vis une montagne et des rayons de soleil illuminaient l’endroit. Que vous qui me lisez avez reconnu mais que je ne citerai. Je sentais le bonheur en moi et je me dis que peut-être aussi, quelque part sous la Grande Ourse, lui aussi ressentait, à la place de ses tourments habituels, l’image floue de quelque chose d’heureux. A mon réveil, je vis des glaïeuls, je vis des herbes folles et j’entendis encore les murmures de cette rivière. J’étais allongée auprès d’un soldat, endormi lui aussi. Cela me rassura. Je me sentis moins seule et je crus durant quelques secondes que le cauchemar prenait fin. Mais sa main était froide et lorsque je me rapprochai de lui, je vis que son sang se répandait sur l’herbe. Tout mon corps saignait aussi, mon corps était las, si las. Je regardai le ciel et ses chariots de mots. Des étoiles sur leurs balançoires de feux me souriaient de tous leurs éclats. Arthur était loin, bien loin. Mais les semelles d’Arthur Rimbaud ne combattaient pas les démons du poète révolté. C’est cette dernière image que le vent me souffla. Car l’instant d’après, je sombrai moi aussi dans un monde inconnu.

La fenêtre de ma chambre s’ouvrit brusquement et les rideaux se déchirèrent. Les éclairs n’éclairaient qu’un seul livre, celui que je tenais entre les mains lorsque je m’endormis. Par delà les vengeances de la nature, j’entendais encore l’écho de bruits sourds, des bruits de guerre. Et sur le tapis poussiéreux sur lequel le livre était tombé, une tache de sang s’agrandissait, creusant des sillons, des tout petits ruisseaux. Rouges. Le cauchemar s’intensifia lorsque je m’aperçus que le corps du soldat avait disparu. D’Arthur Rimbaud, il ne me restait que cette dernière lettre. Et ce livre. Dans lequel ce magnifique sonnet en alexandrins pouvait encore se lire. « Le dormeur du Val » respirait encore. D’une certaine façon.

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Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !

Publié le par christine brunet /aloys

Nouveau numéro de notre revue !
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Résultat des votes le 30 octobre, sur ce post !

Les textes par ordre de passage...

Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !
Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !
Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !
Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !
Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !
Rappel des calligrammes : on vote aujourd'hui et ce jusqu'au 30 inclus !

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Concours calligramme pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Concours calligramme pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Texte 6

Concours calligramme pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

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Concours calligrammes pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

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Texte 5 : Glisse...

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Publié le par christine brunet /aloys

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Texte 4

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Concours Calligrammes pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

Concours Calligrammes pour la revue "Les petits papiers de Chloé"

Texte 3 : Le chat Cosmique

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