Jean-Louis Minot nous présente Chroniques I Des femmes

Publié le par christine brunet /aloys

Extrait : 

« - Tu continues de te foutre de moi.

Marc, d’un coup, ne souriait plus du tout, il sentait que la clé de ce foutoir était quelque part. Raf se lança.

- Tu ne vas pas me croire, mais c’était une enquête de pure routine. J’avais été informé de deux corps qu’on avait repêchés dans le Rhône, deux corps de femmes.

- Allez au salon, je vous prépare le café. 

Il y avait des choses dont elle entendait se protéger. Ils s’enfoncèrent dans des fauteuils.

- Des corps méconnaissables, pas de vêtements qui permettent de les identifier, pas de bijoux, que dalle ! On a fait tout le fichier des disparues, rien ! J’ai enquêté du côté des prostituées, le vide. Les visages massacrés. Même le toubib était pâle en me faisant son rapport. Les nanas avaient passé un sale moment avant de mourir. La scientifique a tenté de reconstituer les visages mais sans résultat. On a essayé de leur rendre un semblant de dignité, dans l’idée de les faire identifier, ça n’a rien donné. J’ai poursuivi mon enquête et, à force de fouiller, j’ai réuni des éléments, les officiels et les autres. Nos chiffres d’abord, avec les plaintes pour disparition. Et puis, un jour, quelqu’un m’a rapporté une conversation qu’il avait eue dans un bistrot avec un indic. Le type n’était pas sûr de lui. Il était resté dans le vague, avait parlé d’enlèvements, de trafic d’êtres humains. Il n’avait rien de concret. Pas de quoi lancer une enquête, en fait.

- Il n’y a pas eu dépôt de plainte ?

- Tout le monde ne porte pas plainte, tu le sais bien ! Des tas de gens dans ce pays évitent les flics autant qu’ils le peuvent ! Les sans-papiers, les pauvres, les situations irrégulières, les SDF…. Alors, j’ai cherché, je me demande bien pourquoi maintenant. J’ai traîné dans tous les quartiers pourris de cette bonne ville, ses banlieues. J’ai dormi sur les bancs, dans les asiles, sous les ponts, dans des caravanes pourries où des types m’ont hébergé parce qu’ils m’ont pris pour un des leurs. Je suis doué pour mentir, tu le sais, non ? Et je n’ai rien trouvé, personne n’a su me donner un nom. Aucun n’a été témoin de la moindre action. Pourtant, j’ai fini par me persuader qu’il se passait quelque chose. Mais impossible de trouver le plus petit bout d’infos, de fait tordu, rien. Ca m’a pris des mois, cette enquête. J’allais abandonner quand il y a eu le….

Là, il se tut. Lui revenaient les images de cette soirée, des images qui lui revenaient constamment à l’esprit. Huit ans d’obsession.

- Je n’ai pas compris. Huit ans que je cherche ce que j’ai pu trouver sans m’en rendre compte. A côté de quoi j’ai bien pu passer et qui était si gros ! Je n’ai rien trouvé. Même aujourd’hui, je ne comprends pas. »

 

 

 

 

 

Biographie :

Retraité de la fonction publique.  Premier roman écrit en 2007 : La serpette. Il sera peut-être réédité par CDL. Un deuxième ouvrage est paru  en 2012 : Le rire des gargouilles. Le présent ouvrage « Chroniques I » sera donc le troisième à paraître.  

 

Résumé :

         Un ex policier condamné à tort pour le meurtre de son épouse revient à Lyon à sa sortie de prison. Il est décidé à se venger et reprend l’enquête à son début, mais les témoins sont éliminés. Il sera aidé par son beau-frère, commandant à la DPJ de Lyon et une jeune femme policière qui manquera d’y laisser la vie. Mais il ne travaille pas que pour son propre compte. Durant son séjour en prison il a été contacté par un  homme mystérieux qui lui propose de réintégrer les services sans bien préciser lesquels. Il va tomber sur un trafic d’êtres humains et des pratiques monstrueuses.

Publié dans présentations

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P
Là, je suis tenté...
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M
Voilà qui devrait plaire aux amateurs de rebondissements !
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E
Aaaah du polar! Un genre qui trouve toujours sa place et demande de plus en plus de travail soigné...
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