Silvana Minchella nous propose un court extrait d'Angela, son nouveau roman.

Publié le par christine brunet /aloys

 

ANGELA, guerrière de lumière

 

 

 

Extrait :

 

 

Manuela tendit à sa bru un grand panier rempli de victuailles, la supplia de prendre soin de l’enfant et de donner des nouvelles.

- Promets d’écrire, Luisa, je demanderai à monsieur le curé de lire tes lettres et je lui dicterai les réponses. Tiens, ajouta-t-elle en lui glissant une enveloppe dans la main, c’est peu de choses mais ce sont mes économies. Tu en auras besoin pour que notre ange ne manque de rien, tu sais qu’elle est délicate…

- Merci mère, je te le promets.

 

La voix de Luisa trahissait l’angoisse qui s’emparait d’elle maintenant que le départ approchait. Elle se voulait forte et indifférente mais la peur de l’inconnu commençait à se frayer un chemin dans son esprit.

Puis le train arriva, un monstre rutilant crachant de la fumée noire, sifflant à percer les tympans et broyant tout sur son passage.

Une vision d’enfer.

Angela ne put en supporter davantage.

Elle se dédoubla, s’en alla tranquillement s’assoir sur un banc et assista, en retrait, au drame qui se jouait sur le quai.

Elle se vit monter les marches la main dans celle de son père, elle se vit dire au-revoir en agitant la main et elle resta là, imperturbable, esprit détaché de la matière.

Le monstre avala la petite princesse adulée de tous et recracha quelques milliers de kilomètres plus loin une pauvresse en haillons.

Et pendant de longues années, Angela vécut à la ville coupée de son énergie créatrice, son enfant intérieure.

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Textes

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