poesie
Un poème signé Laurent Dumortier dans la revue Lichen
Une pluie d'automne
Le vent qui claque
Et mes pas qui frappent
Les pavés mouillés
Les lumières des vitrines
Halos blafards
Éclairant les passants
Trop rares
Des moments trépassés
Du passé faire table rase
Oublier la douceur du printemps
Et la douleur des absents
Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?
Carapace de plomb
Souvent j’ai connu
Ces chemins pentus
Qui m’entraînaient vers le fond
De ruelles
En impasses
Du temps qui lasse
Ou qui nous laisse
Adieu l’automne
Bientôt l’hiver
Quelques pas en arrière
Deux trois lignes
Un simple fait divers
Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?
Quelques Tankas signées Micheline Boland

MÉMOIRE D'ENFANCE
Dans un coin rose de ma mémoire,
Il pleut des bulles de savon,
Tandis que des enfants aux voix d'ange
Chantent des comptines oubliées.
Dans un coin rose de ma mémoire,
Ne suis-je pas la princesse égarée,
Le petit rat aux chaussons de satin,
La fée qui sauve des ogres et du diable ?
Dans un coin rose de ma mémoire
Sommeillent une grenouille amoureuse,
Un lapin sorti d'un chapeau boule,
Une souris qui se moque des chats.
Dans un coin rose de ma mémoire,
J'entends la mélopée des marées
Et je sens les effluves des vagues
Parvenues jusqu'à mes châteaux de sable.
Dans un coin rose de ma mémoire,
Je troque des fleurs en papier
Contre quelques coquillages cassés
Et un premier baiser volé.
Dans un coin rose de ma mémoire,
La chaude odeur de beignets,
Mes doigts engourdis sous la neige,
Sont viatiques pour les moments de disette.
Dans un coin rose de ma mémoire,
Ont mûri des balbutiements de gosse,
Se sont aventurés des projets insolites,
Se goûtent encore des bonheurs infinis.
Micheline Boland
Viktoria Laurent-Skrabalova publiée dans le recueil poésie du monde
J'ai le plaisir de vous annoncer la publication de ma poésie dans l'anthologie Poésie du monde des Éditions du Cygne. Il s'agit d'extraits de mon recueil bilingue, franco-slovaque. Je fais partie des 50 poètes publiés venant des quatre coins du monde !
Gérard Le Goff nous propose quelques Haïkus en invité d'Aloys
Extraits de Simples
52 haïkus libres pour 4 saisons de la vie
Poussées artésiennes
Bourgeons abreuvés d’azur
Le ciel s’enracine
■
Demeurent les clairières
Par l’été comblées d’or vif
Les bêtes bruissent comme feuilles
■
Jonchées de feuilles rousses
L’automne fond froid de théière —
Sa chaleur en moi
Extraits de Par quatre chemins
24 quatrains octosyllabiques des 4 chemins
Le sentier indécis mène là
Où rêve de dormir le rêveur
Le lac aux fées des entrelacs
Que veillent des futaies de ferveur
■
En ces lentes journées de pluie tendre
Couchés sur le seuil du silence
Laissons les sentiers nous attendre
Nos yeux clos défient la violence
Pour en savoir plus, voir son site :
Gérard Le Goff : Amers & compas,
Gérard Le Goff nous propose une poésie !!!

Tous ces instants
Effleurer ta main
A l’endroit où l’ombre d’une rose
Coupée la colore
A la dernière pluie
Est né le sel de tes larmes
Dans un baiser simple
Nos mains d’écorce vieille
Nos pas défaits par les feuilles -
Gestes tombés d’octobre
La nacre de ton souffle
Mêlée au blanc d’un matin -
Camaïeu d’hiver
Passe ton chemin bise
Va geler la mort au loin
Oublie notre amour
Gérard Le Goff ([Recueil de haïkus] Cycle V)
Extrait de : Le reste du peu - Editions Encres Vives - Michel Cosem,
collection : Encres Blanches N°764 (juin 2019).
Bernadette Gérard-Vroman fait sa promo... Mais au fait, la poésie, qu'est-ce que c'est ?

La poésie, au fait, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des mots venus de loin, bien souvent en rimes, en images, un genre littéraire que personne ne cherche à lire, à comprendre, qu’on évite même, par manque de temps, bien souvent. Car pour lire de la poésie, il faut du temps : la poésie ne se lit pas, elle se savoure, elle se déguste, elle se laisse imprégner.
Ce fut mon cas, jusqu’en 2010, lorsque j’ai commencé moi-même à écrire, suite à un besoin enfoui depuis très longtemps. C’est ma fille qui ouvrira la porte vers cet espace si vaste que représente la poésie, qui vient du verbe grec polien, qui signifie créer. Créer des formes artistiques, créer des formes de vie, ou créer du lien. Voilà qui résume bien mon parcours poétique. J’ai donc, à mes débuts, commencé à m’intéresser à ses formes les plus complexes. Je m’en suis approchée, j’en ai humé les mots, je les ai bus, aimés, apprivoisés, d’abord un peu, très vite passionnément. Ils sont devenus mon pain quotidien, mes voyages, en eux j’ai trouvé ma raison de vivre.
Deux recueils ont vu le jour, et ont, à leur tour, voyagé jusqu’en France, même en Suisse.
Ils m’ont fait faire bien du chemin, avec moi-même, mais aussi avec les autres, m’ont permis des rencontres extraordinaires, avec d’autres auteurs, lecteurs, artistes, peintres, illustrateurs, chanteurs, musiciens.
L’an dernier, un premier spectacle a eu lieu à la MJC à Comines, suite à la parution de mon second recueil « Sérénade à la vie », il a prouvé que même les jeunes pouvaient s’intéresser à la poésie, allant jusqu’à lire mes textes et les mettre en scène. Ce fut un succès.
Cette fois, j’ai voulu réunir certaines amitiés issues de mes rencontres littéraires, ou d’un voyage, qui m’ont permis d’allier une fois encore poésie et musique, car ils ont tous deux quelque chose en commun : le rythme. La poésie invite au chant, et donc à la musique.
Afin de poursuivre ce partage de la poésie, encore trop méconnue du public, pour vous témoigner que même si mon âme est solitaire, j’aime le contact, j’aimerais vous proposer une soirée poétique avec lecture de poèmes extraits de mes deux recueils, cette fois. Pour vous, le temps d’un soir, le 16 novembre 2019 à 20h, au Biblio Bar Livresse à Mouscron, nous nous ferons troubadours, afin de vous communiquer mon amour pour la poésie, en espérant qu’elle vous contaminera, une fois de plus. Cette fois, certains poèmes seront mis en musique également : à découvrir ou à redécouvrir… car chaque événement est une nouvelle création, avec de nouvelles surprises.
Merci d’être témoins de ce partage, merci à tous ceux qui m’ont aidée à réaliser ce projet, qui me tenait à cœur.
Ensuite, rendez-vous au Salon Alchimie du Livre à la Bibliothèque Marguerite Yourcenar de Marchienne-au-Pont, le 8 décembre (de 11h à 18h).
"C’était un jeudi soir…" une poésie extraite de "Spirales urbaines", un recueil signé Carine-Laure DESGUIN

C’était un jeudi soir…
Je me souviens très bien c'était un jeudi soir
A la tv le film ne me plaisait pas trop
Je lisais je rêvais toute seule dans le noir
Je me disais princesse je vous voyais héros
Le GSM sonna c'était un sms
De vous et me voilà surprise
Vous citiez mon prénom je compris la détresse
Et vous sonnai de suite que ce silence se brise
Vous étiez tracassé pour les jours à venir
Je comprenais fort bien ce que vous me disiez
J'écoutais votre voix ce ton grave ces soupirs
Ces petits mots d'émoi que vous me réclamiez
Ce que je n'oublie pas et n'oublierai jamais
Ce sont les derniers mots que nous nous sommes dits
L'un et l'autre comme deux étourdis
Ne voulions être le premier à vouloir raccrocher
Le silence s'installa entre nos longs désirs
De se parler encore sans jamais trop se dire ...
"D’écrire ces deux vies…", une poésie signée Carine-Laure Desguin, extraite de son recueil "Spirales urbaines"

D’écrire ces deux vies…
Dépêchons-nous d'écrire ces deux vies
Ces instants de soleil ou de vent ou de pluie
Dépêchons-nous d'écrire tous ces mots
Avant qu'ils ne s'oublient
Et finissent en sanglots
Collons - les sur les murs
Sur les portes n'importe où
Je le sais les blessures
Sonnent en coup de grisou
Collons vite ces moments de nous deux
Ces souffles courts ces instants indécis
Quand vous disiez je veux
De vous dix minutes de sursis
Oui je voudrais monsieur les peindre sur les murs
Tous vos regards de feux je ne le savais pas
Que c'était vous le soldat sous l'armure
Celui qui maîtrisait mon corps sans le moindre faux pas ...
Carine-Laure Desguin