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Un article dans la presse pour l'ouvrage de Jean-Pierre Colasse

Publié le par christine brunet /aloys

Un article dans la presse pour l'ouvrage de Jean-Pierre Colasse

Publié dans Article presse

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Salvatore Gucciardo en invité sur le blog Aloys pour un article dans Bruxelles Culture

Publié le par christine brunet /aloys

Salvatore Gucciardo en invité sur le blog Aloys pour un article dans Bruxelles Culture
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Kate Milie avec un article dans "Bruxelles Culture" signé Bob Boutique

Publié le par christine brunet /aloys

« le Mystère Spilliaert » un des meilleurs romans de Kate Milie. Mais est-ce bien un roman ?

 

Kate Milie parle comme une mitraillette, mais réfléchit longuement avant de s’exprimer, elle a un débit ultra rapide mais tout est pensé dix fois, documenté avec sérieux et le résultat d’un long travail de réflexion… bref, elle est exactement  le contraire de ce qu’elle parait être. Si vous avez pigé la manière dont elle fonctionne vous avez tout compris, sinon tant pis pour vous et repassez un autre jour.

Car depuis 2009, où elle a fait paraître son premier bouquin, cette autrice (ben oui, on est désormais obligé de nommer les écrivains avec le féminin correspondant si on ne veut pas courir le risque d’être désavoué publiquement) cette autrice a réussi à prendre une véritable place parmi les noms qui comptent dans la littérature belge. Depuis son premier polar (« Une Belle Epoque ») où elle s’est positionnée comme une écrivaine  particulière, ses livres étant autant des descriptions de l’Art Nouveau que des histoires haletantes avec des assassins et des enquêtes compliquées, elle est apparue différente et originale. 

Pas de problème du coté de l’écriture où on s’est rapidement rendu compte qu’elle savait écrire mais c’est surtout du côté de l’ambiance qu’elle se fit remarquer, avec des histoires qui toutes sans exceptions tournaient autour de Bruxelles et s’attardaient sur les courbes et arabesques de l’Art Nouveau qui fit le must des architectes entre 1890 et le début de la première guerre mondiale. 

On peut dire sans lui lancer de fleurs (parce que c’est vrai), que Kate Milie est devenue une sorte de spécialiste de ce style et tous ses romans édités depuis, qu’il s’agisse de « l’Assassin Aime l’Art Déco », de « Noire Jonction » ou de « Peur sur les Boulevards » (tous édités chez 180 degrés) ne sont en définitive que des variations sur ce thème de l’Art Nouveau, avec en toile de fond, Marie une jeune guide touristique, qu’épaulent un journaliste et un flic qui connaissent bien les lieux interlopes ou parfois peu connus de la capitale, mais toujours attrayants sinon remarquables (l’adjectif étant considéré ici comme « curieux » ou « à marquer d’une pierre blanche ou… noire ».   

Mais si je vous en parle ce mois-ci, c’est pour vous présenter un ouvrage vraiment très original qu’elle vient de publier et qui mérite dix fois être lu : « Le Mystère Spilliaert » et pour une fois il ne s’agit pas d’une enquête policière, encore que ce bouquin soit rédigé de la même façon. Car le sieur Leon Spilliaert a existé (1881– 1946). C’était un artiste dans tous les sens du terme et qui a laissé derrière lui des tableaux remarquables, pas toujours appréciés à leur juste valeur, relativement peu connus comme ils devraient l’être, mais témoins d’une époque où le symbolisme, l’expressionisme et même le surréalisme  se confondaient. On ne peut d’ailleurs l’associer à aucune école sinon toutes à la fois. "Jusqu’à présent ma vie s’est passée, seule et triste, avec un immense froid autour de moi" écrivait-il en 1909, il n’avait pas trente ans ! Tout est dit, solitaire et très seul !  

Peu de gens le connaissent, hormis les spécialistes, et sa fin de vie fut à l’image du personnage, discrète et retirée, encore que sur le plan pécuniaire il ait toujours vécu à l’aise, appartenant à une famille aisée d’Ostende (son père était parfumeur de la Cour).  Il a connu et fréquenté des poètes comme Maeterlinck et Verhaeren, correspondait avec Nietzsche et Lautréamont et fut un proche de James Ensor qui ne le tenait cependant pas en très grande estime … Bref, il n’a pas vécu la vie difficile et bouleversée d’un poète maudit, mais celle d’un fils de famille qui n’a jamais du compter ses sous à la fin du mois, ce qui n’est pas très romantique. Il avait une santé fragile (il souffrait d’ulcères sévères à l’estomac et d’insomnies)  et ses dernières toiles moins connues l’amenèrent même à dessiner encore et toujours des arbres ! Bref, qu’avait t-il de si particulier que Kate Milie lui ait consacré un livre ? Et surtout l’ait intitulé le « le Mystère Spilliaert » ? 

Tout part d’un tableau exposé au musée d’Ixelles « l’Homme Chancelant ». « Un homme, vu de dos, vêtu d’une redingote, coiffé d’un haut-de-forme, erre la nuit, en bord de mer, le long des majestueuses Galeries royales d’Ostende. Il semble tituber, tend une main hagarde vers les imposantes colonnes. Qui est cet homme ? Un noctambule égaré sur la digue après la fermeture des cabarets ? Un promeneur perdu ? Un être dévasté venu confier une douleur intenable à la mer ? ». Une toile de jeunesse de Spilliaert qui toucha Kate Milie en plein cœur.

Et Kate elle est comma ça. Quand quelque chose la touche, elle y va à fond. Elle veut comprendre. Ce tableau lui a parlé et  désormais  elle va consacrer une année complète de sa vie de romancière  à cet artiste méconnu ou presque et lui dédier un atelier d’écriture qui deviendra en même temps un livre (là on retrouve l’auteur de roman policier). Et quel livre ! 

Deux lecteurs et participants à ce atelier, Adrienne et William, la quarantaine,  vont devenir ses cobayes, donner leurs impressions, leur ressenti et en même temps participer à la confection du livre, séduits par le spleen troublant et la personnalité sombre de Spilliaert (surtout durant sa période « jeunesse ») où il créa ses toiles les plus marquantes, souvent dessinées à l’encre de Chine et à la craie pastel. En fait, ils vont d’une certaine façon co-écrire ce livre et visiter de chapitre en chapitre les différents lieux où l’artiste a laissé, cent ans plus tôt, les traces de son passage. A Ostende bien sur, l’Hôtel Métropole à Bruxelles, Paris le long des quais de la Seine… partout où son génie la trimballé.

Un livre qui n’en est pas un, mais qu’il a fallu écrire quand même, sur un peintre qui n’appartient  à aucune école mais a fréquenté les plus grands au début du siècle passé et dont on commence seulement avec pas mal de retard à reconnaître le talent, une autrice qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus et se lance à corps perdu dans une œuvre méconnue qui va peut-être revoir le jour… L’exemple de Van Gogh est là pour nous ramener à plus de modestie et nous rappeler que la notoriété ou le succès ne sont pas toujours le résultat du génie, mais plus souvent de l’art de se vendre.

Qu’il s’agisse de  « l’Homme Chancelant », de la « Baigneuse »,  de la « femme sur la Digue », de « la Porteuse d’eau » ou plus simplement du portrait de son ami « Emile Verhaeren », tous ces tableaux commencent désormais à faire parler d’eux et Léon Spilliaert sort de l’ombre. Il n’en demandait pas tant. Tout comme le livre que Kate Milie lui a consacré à une époque où les gens se demandaient le pourquoi et le comment d’un tel intérêt ? Certains appellent cela de la prémonition, d’autres du flair… Demandez lui, à mon avis c’est tout simplement l’intérêt pour le  beau. 

Ainsi un peintre sort de l’anonymat où il se complaisait, pour devenir soudain un « Nom » et (je me trompe peut-être, mais je ne crois pas) un talent très original où une certaine discrétion voulue risquait de l’enfermer ! Ce n’est pas la première fois que des artistes se révèlent après leur mort et souvent  cela arrive parce qu’ils sont redécouverts à leur corps défendant par des amateurs d’art, parfois des galeristes ou des gens plus visionnaires, plus affutés que d’autres.    

Avec « le Mystère Spillaert » Kate Milie a donc réussi à sortir des limbes un peintre d’une grande originalité tout en écrivant un roman (mais est-ce bien le terme exact) de toute beauté qu’elle considère d’ailleurs comme un de ses écrits les mieux pensés.

 

BOB BOUTIQUE

 

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Un article sur Christine Brunet dans le magazine "Bruxelles Culture" signé Bob Boutique

Publié le par christine brunet /aloys

Christine Brunet, une écrivaine dont vous ne sortirez pas indemne !

 

Article dans Bruxelles Culture - novembre 2021

Auteur : Bob Boutique

 

 

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’une écrivaine française pour qui j’ai une profonde admiration et qui est devenue une grande amie ! En principe dans ces chroniques de « Bruxelles Culture » on se limite à ce qui est bruxellois, non par opposition à nos amis du reste du pays ou d’ailleurs (ce serait tout simplement ridicule) mais parce qu’il faut bien se limiter. Donc je vais déroger ici à nos principes mais pas tout à fait… car l’auteure en question, Christine Brunet, une française, s’occupe activement depuis une bonne dizaine d’années de la littérature belge et est d’ailleurs devenue un membre important de la maison d’édition Chloe des Lys que dirige avec sagesse Laurent Dumortier et dont le siège se trouve en Belgique, à quelques pas de Tournai, à Barry plus exactement. (A ne pas confondre avec Paris comme certains l’entendent par erreur sans prendre la peine de vérifier l’orthographe !)

 

Le premier roman de Christine Brunet « Nid de Vipères » a été publié chez cet éditeur en 2011 et tout de suite il a compris qu’il détenait là une écrivaine prometteuse, qui depuis s’est affirmée comme une spécialiste affirmée du thriller moderne. Nous sommes aujourd’hui en 2021, elle vient de publier son onzième roman « La Roche des Corbeaux », et ce n’est pas prêt de finir. D’autant plus que ses héroïnes Aloys Seigner (Axelle) commissaire divisionnaire et médecin légiste suivi quelques livres plus tard dans « convergence » par la doctoresse Gwen Saint-Syrq (sa véritable identité est floue et beaucoup moins avouable), sont des personnages très particuliers qui se connaissent et se suivent d’histoire en histoire pour former une véritable famille d’héroïnes. Une saga qui se complique depuis quelques années par de nombreuses excusions dans la science fiction où le présent se confond avec les mondes parallèles. Il faut lire, c’est original, très bien écrit et à mon avis l’auteure n’a pas fini de nous étonner ni de nous intriguer.

 

Christine Brunet est née dans le Midi, à Aubagne, et la plupart de ses récits démarrent dans cette région qu’elle connaît comme sa poche, mais là s’arrête toute comparaison avec la patrie de Marcel Pagnol, car ses livres sont à mille lieues de l’ « asseng » de Marseille et donnent froid dans le dos ! Qu’il agisse de « Gwen Adieu », de « HX13 » ou de « Vénus en Ré » pour citer ses dernières créations, ses histoires sont toutes abominables et écrites au fer rouge avec des récits à limite de la folie sanguinaire et mettent en exergue des héroïnes qui finissent toujours par se sortit des mauvais pas où les mènent leurs enquêtes, mais toujours à deux doigts du désespoir ! On ne lit pas  un ouvrage de Christine Brunet pour se marrer et si en fin de parcours l’histoire se termine plus ou moins bien c’est toujours avec des blessures personnelles, des stigmates psychologiques extrêmes, à la limite du sacrifice…  Je ne sais pas si Christine Brunet en est consciente mais elle tord l’esprit de ses héroïnes comme de vieilles chaussettes et si elles en réchappent (car elle finissent toujours par avoir le dernier mot) ce n’est jamais sans y laisser un part de leur intégrité physique et mentale !

 

D’ailleurs quand on connaît bien l’auteure, il y a une chose qui frappe : Elle ne parle jamais pour rien, pour bavarder, non. Elle se montre toujours d’un sérieux qui ne semble pas grand chose à voir avec ce qu’on attend en général d’une méridionale dont la faconde est proverbiale. Rédactrice en chef sur internet des « petits papiers », administratrice de éditions Chloe des Lys et depuis quelques années présentatrice puis réalisatrice de l’émission « ACTU-tv », Christine Brunet est devenue une des responsables belges (en fait presque belgo-française) de la maison d’édition de Laurent Dumortier « chloe des Lys » et personne ne conteste son professionnalisme.

 

Ajoutez à ce curriculum vitae imposant que cette écrivaine qui continue à publier ses livres avec une régularité de métronome est une polyglotte avérée. Elle a appris le tchèque et le russe à l’université Charles de Prague, l’arabe au Caire, l’anglais à Preston en Angleterre etc… sans oublier peut-être le plus étonnant, ceci explique sans doute cela: elle a déjà parcouru les quatre coins du globe, de  Madagascar au Ladakh et du delta de l’Orénoque au désert de Gobi et continue à arpenter (entre deux livres) le monde dont elle parle avec une précision et une documentation dignes d’un guide professionnel. Bref, c’est plus qu’une romancière désormais reconnue en France comme en Belgique, une véritable personnalité.

 

Voici en annexe la liste des ouvrages qu’elle a publiés, encore que cette écrivaine très prolixe a dans ses cartons une multitude d’autres romans, certains très anciens, qui peut-être ne verront jamais le jour ?

 

  • Nid de Vipères, Chloe des lys 2011
  • Dégâts Collatéraux, Editions du Pierregord 2011
  • Le Dragon Bleu,  Editions du Pierregord  2012
  • E16, Chloe des Lys 2012
  • Non Nobis Dominé,  Editions Gascogne 2013
  • Poker Menteur, Editions Gascogne 2014
  • Convergences, Editions Gascogne 2016
  • Vénus en Ré,  Editions Gascogne 2017
  • HX13, Editions Gascogne 2018
  • Gwen Adieu, Editions Gascogne 2019
  • La Roche des Corbeaux,  Editions Gascogne 2021

 

Quelques avis de lecteurs choisis au hasard et que vous trouverez sans peine sur internet :  

 

J’ai commencé ce livre sans savoir qu’il existait des tomes précédents. Ma lecture n’a pas vraiment été gênée de ne pas les avoir lus…

 À partir de cet instant, j’ai été complètement aspirée dans le livre et j’ai à tout prix voulu dénouer moi-même cette histoire…

J’ai bien croché au style d’écriture, qui se lit agréablement, sans accroc et sans fioriture, tout en ayant des descriptions suffisantes pour suivre l’histoire…

 

Et pour terminer Christine brunet elle-même interviewée par une de ses lectrices fidèles, Cathie Louvet :  

 

Aucun livre ne me « suit » mais je dois dire que j’ai des auteurs incontournables, sans doute de ceux que les lecteurs considèrent aujourd’hui comme « dépassés ». Ce sont des écrivains qui ont façonné mon imaginaire, dont j’ai lu et relu les écrits et qui ont su m’emporter dans leur univers : Jules Verne, Alexandre Dumas, Maurice Leblanc… Dostoïevski, Proust, L’Abbé Prévost, Molière, Hugo et j’en passe…

 

Pour moi, un roman policier, un thriller, un sf (science fciction)  n’est crédible que lorsqu’il colle à la réalité. La base est donc la documentation. J’apprends à chaque roman, je rencontre des tas de spécialistes, je découvre, je me documente, je voyage… Passionnant !!! Je sais à présent crocheter une serrure (ça peut servir), reconnaître les différents insectes nécrophages, ou des dépôts sédimentaires. Je suis incollable sur la Main rouge ou les Vorys, sur les rayonnements alpha ou gamma… Tout ce travail est un enrichissement personnel incroyable que je tente de partager avec mes lecteurs…

 

je ne peux pas écrire sous la contrainte. Si je m’oblige, c’est mauvais. Par ailleurs, imaginer une scène, un dialogue, une rencontre me prend parfois plusieurs jours… des jours durant lesquels les images me hantent, m’agacent, me perturbent… mais durant lesquels je n’écris rien. Lorsque la scène est « prête », qu’il y a tout (les couleurs, les odeurs, certaines réparties, les sensations) je l’écris d’une seule traite, la tête dans le guidon, avec frénésie… Ce n’est que lorsque cette étape est terminée que je laisse mon imagination poursuivre son travail…

 

Voilà ! Vous en savez assez ! Je pourrais ajoute mille autres choses mais à quoi bon ! Christine Brunet se lit avant tout !  Et tout se trouve dans ses livres. Mais attention ! Autant vous prévenir. Vous n’en sortirez pas tout à fait indemne et commencer à la lire risque de vous rendre addict. 

 

BOB BOUTIQUE

 

Publié dans Article presse

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Salvatore Gucciardo est présent dans la revue "Les Amis de Thalie" n° 109

Publié le par christine brunet /aloys

Salvatore Gucciardo est présent dans la revue "Les Amis de Thalie"  n° 109
Salvatore Gucciardo est présent dans la revue "Les Amis de Thalie"  n° 109

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Salvatore Gucciardo est dans l'Anthologie de l'émerveillement de Jean-Pierre Béchu & Marguerite Chamont

Publié le par christine brunet /aloys

 Salvatore Gucciardo est dans l'Anthologie de l'émerveillement de  Jean-Pierre Béchu & Marguerite Chamont
 Salvatore Gucciardo est dans l'Anthologie de l'émerveillement de  Jean-Pierre Béchu & Marguerite Chamont
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Sévérine Baaziz a été interviewée par Lettres Capitales

Publié le par christine brunet /aloys

Sévérine Baaziz a été interviewée par Lettres Capitales

Interview. Séverine Baaziz : « L’histoire de toute famille tient à la mémoire et aux souvenirs »

 

Que feriez-vous si vous aviez le don incroyable de Fleur, l’héroïne du roman de Séverine Baaziz La petite fille aux yeux d’or ? Bien entendu, l’allusion au métal précieux n’est qu’une tournure métaphorique pour nommer la part de mystère qui se cache au plus profond des pupilles de cette jeune fille.

Bonjour Séverine, c’est justement sur ce côté fictionnel, que je souhaiterais vous interroger en premier lieu pour essayer de nommer de manière plus précise le genre littéraire que vous avez choisi. Peut-on parler d’un récit fantastique, d’un conte ? 

Bonjour Dan. Je vous avoue qu’en écrivant ce roman, je n’ai pas essayé de respecter les codes d’un genre en particulier. Une fois de plus, me semble-t-il, j’ai écrit une histoire à la lisière des genres, pas tout à fait un conte, ni tout à fait du fantastique, mais on s’en  approche. Le monde réel servant de trame de fond peut suggérer, aussi, que nous sommes dans du réalisme magique.

Si l’environnement où vit votre héroïne est des plus communs – un village où tout le monde se connait et s’entraide –, Fleur, votre personnage principal, semble bénéficier d’un intérêt particulier de la part de tout le monde. Je pense qu’on peut le dire ici : il s’agit de sa capacité de voir en profondeur et à distance des objets cachés que personne d’autre ne peut apercevoir. Est-ce que cette particularité fonctionne pour vous comme une intrigue d’où découle le reste de l’action, pour utiliser ici un critère dramaturgique ?

Eh bien, oui et non. Quand j’étais moi-même enfant, comme beaucoup d’enfants j’imagine, je me rêvais détentrice d’un fabuleux pouvoir qui ne demandait qu’à être révélé. Je me suis essayée aux battements de bras pour m’envoler. En vain. A la télépathie et aux incantations en tout genre. Nouvel échec. Alors, ce don, c’est un peu une façon de renouer avec l’enfant que je n’ai jamais cessé d’être et d’inviter le lecteur à en faire autant. Quant à l’enjeu narratif, il est indéniable. La particularité de Fleur – son évolution, ses limites, son exploitation – va alimenter la progression de l’histoire.

Se conjuguant à cette qualité ophtalmologique – si on peut l’appeler ainsi – la fragilité et la sensibilité de Fleur offrent une lumière solaire à son histoire. Dans quelle mesure avez-vous souhaité faire de votre récit un hymne à la fragilité et à l’innocence qu’incarne votre personnage ?

Merci Dan, votre retour me touche beaucoup. Je n’ai effectivement pas voulu d’un personnage solide comme un roc, d’abord parce que je n’aurais pas su m’identifier, et puis, parce que je crois profondément que la fragilité n’est pas un défaut, qu’elle est peut-être même notre plus belle part d’humanité, et qu’à tout âge, il est possible de l’apprivoiser. 

Un autre aspect qui conforte le besoin de rêve dont est imprégné votre histoire, c’est le désir devenu rapidement un besoin vital d’évasion que vit Fleur. Quelle place occupe pour vous ce côté nourri par l’imagination, elle-même nourrie par le besoin incessant de traverser le monde à la recherche du rêve et des souvenirs ?

Dès les premières pages, on apprend que Fleur est élevée par son père et que la mère est absente. On en découvre un peu plus par la suite, et ce que je peux dire c’est que l’évasion par l’imaginaire va servir à combler l’absence. Que la magie du monde qui l’entoure – le ciel, les étoiles, la métamorphose des saisons – va être la présence qui se substituera à l’absence. Un imaginaire nourri par l’envie de croire en l’impossible.

Finalement, on se rend compte que le vrai enjeu de votre récit est la mémoire. C’est elle qui nourrit les rêves, et vivifie la réalité. Vue du point de vue de l’enfant, cette mémoire prend des proportions encore plus grandes car les histoires, l’imaginaire sont des éléments fondateurs de l’enfance. Que pourriez-vous nous dire concernant ces aspects ?

L’histoire de toute famille tient à la mémoire et aux souvenirs, nourris par les anecdotes ou les albums de famille. Un port d’attache dont la construction de notre identité a besoin. Et puis, le temps passe, on traverse orages et embellies, et la somme de tout ce que nous vivons devient notre mémoire vive, celle qui se construit tout au long d’une existence. Dans ce roman, ce qui m’a particulièrement intéressée, c’est la charge émotionnelle du souvenir, son pouvoir vitalisant capable de faire renaître, presque par enchantement, larmes et fous rires.

J’ai été conquis par la manière dont Fleur mène le cours du récit : avec autorité et intrépidité, avec un extraordinaire sens du détail pour les autres personnages. Votre narratrice est captivante. Par quel cheminement avez-vous décidé de lui donner la parole et de faire d’elle votre porte-parole, la Narratrice ?

Ah, jolie question ! Mes lectures m’ont en partie soufflé l’idée. J’adore les romans qui donnent le premier rôle aux enfants. Ça va de “La vie devant soi” à “La guerre des boutons” en passant par “Alice aux pays des merveilles”, “Oliver Twist”, ou plus récemment “Un funambule sur le sable” de Gilles Marchand et “Ma reine” de Jean-Baptiste Andrea. Mais jusqu’à présent, je n’osais pas m’essayer à l’exercice, craignant de ne pas trouver le bon ton. Et puis, c’est en réfléchissant sur la langue, que j’ai fini par craquer. Fleur s’est mise à exister par ses tics de langage, sa façon d’érafler les mots et leur sens, et l’ensemble, ma foi, m’a séduit. C’est comme ça que, d’une certaine façon, elle m’a convaincue et que je lui ai laissé les reines.

Je ne peux pas éviter de vous poser la question sur la relation de Fleur à ses parents, surtout à son père. Sans trahir le suspense de votre livre, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Comme je l’évoquais plus haut, Fleur est élevée par son père, dans l’absence de la mère. C’est une relation d’amour infini. Chacun est tout pour l’autre et ne s’en cache pas. Une complicité célébrée chaque jour. Ils rient, ils se réconfortent et s’entraident. Et veillent l’un sur l’autre. Mais pour Fleur, qui n’a au début de l’histoire que huit ans, cette mission de bienveillance est parfois bien lourde à endosser.

Impossible de m’arrêter sur les autres personnages. Tous bénéficient déjà d’un surnom donné par Fleur, ce qui en dit presque tout sur eux. S’il fallait en choisir un, lequel serait votre préféré, et comment pourriez-vous le décrire ?

Je les aime tous, évidemment, mais puisqu’il est question de revenir sur l’un d’entre eux, j’ai bien envie de vous parler de l’oncle Hagrid. Il apparaît dans la vie de Fleur le jour de ses dix ans, un casque à la main, pour lui offrir son premier vol dans les airs. Il est pilote d’un petit avion, un APM Lion, et même mieux que cela, il est Passeur d’Ailleurs. Il emmène des groupes de jeunes et de moins jeunes à l’autre bout du monde et se fait le guide de moments inoubliables. Pour la petite confidence, cette idée m’est venue en écoutant l’émission “Le temps d’un bivouac” sur France Inter. J’ai trouvé l’appellation de “Passeur d’Ailleurs” fabuleuse et j’en ai fait un personnage.

Disons-le en guise de conclusion : derrière l’histoire de Fleur, derrière sa fraîcheur enfantine et sa fragile innocence, derrière ses espiègleries qui réussissent à détourner les histoires des grands se cache un message plus profond qui met en avant la force de l’amour et sa lumineuse victoire contre les doutes et les désespoirs. Lire votre livre aujourd’hui cela fait du bien par les temps qui courent. Croyez-vous à cette force de l’amour ? Que représente-t-elle pour vous ?

Oh, merci ! Impossible de nier que l’intention de ce roman est de faire du bien au lecteur, et d’apporter un souffle d’espérance et de combativité. Dans le même temps, c’est un roman qui espère rendre hommage aux enfants admirables et aux familles aimantes qui parviennent à le rester même en de terribles circonstances. Pour une réponse plus personnelle, je vous dirais simplement que j’aime mon fils plus que tout, et qu’il n’y a pas un jour où cela ne me donne des ailes.

Propos recueillis par Dan Burcea

Séverine Baaziz, La petite fille aux yeux d’or,  Éditions Chloé des Lys, 2021, 173 pages.

 

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Mickaël Zoïna est dans l'avenir.net

Publié le par christine brunet /aloys

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Un article pour Coraline Buchet dans Sudpresse

Publié le par christine brunet /aloys

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Deux articles pour Salvatore Gucciardo !

Publié le par christine brunet /aloys

Deux articles pour Salvatore Gucciardo !

 

De Charleroi à Florence : Nouvelle distinction pour Salvatore Gucciardo



 

Publié le 09 mai 2021 à 15:34 - Ajouté par Laura Gentile

 Charleroi



 

De Charleroi à Florence : Nouvelle distinction pour Salvatore Gucciardo

De Charleroi à Florence : Nouvelle distinction pour Salvatore Gucciardo - © Tous droits réservés

 

Le peintre carolo, Salvatore Gucciardo, poursuit se reconnaissance internationale.

 

Une nouvelle distinction vient de tomber pour ce peintre de notre région.
Il expose désormais son travail, pour la première fois, au Musée Bellini de Florence.
C’est pour son travail pictural qu’il vient d’être épinglé, recevant ainsi officiellement le « diplôme du Mérite Artistique » décerné par l’Association Internationale Galleria « II Collezionista » basée à Rome.

En plus de la qualité des œuvres présentées, appréciées par le jury, les peintures de l’artiste figurent également dans l’édition 2021 du catalogue Art Best Seller. Celles-ci seront exposées dès ce 5 juin !

Source : VA

 

https://www.telesambre.be/de-charleroi-florence-nouvelle-distinction-pour-salvatore-gucciardo

 

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