Il est poète, chroniqueur littéraire, et directeur d’un bureau d’accompagnement
d’artistes chorégraphiques basé à Tours. Centuries est son premier recueil de poésies publié.
Résumé
Centuries est une invite poétique au voyage, à travers les temps longs de l’Histoire du monde et des civilisations.
L’auteur nous y conte sa propre légende des siècles, les guerres et le fracas des armes qui forgèrent les femmes et les hommes de toutes conditions, leurs destins fulgurants comme leurs gloires éphémères ! Au détour de ses alexandrins, il nous transporte aussi bien sur les champs de batailles qu’au creux des bras fantasmés des muses…
D’ici et d’ailleurs, d’ailleurs et d’ici. Belge née d’un papa Belgo-Uruguayen et d’une maman qui ne rêvait que de lointains ailleurs, nourrie de l’idée que le monde était vaste et sans limites, elle a bougé. Des années cigale en Provence, des années de dolce vita et de douce gastronomie dans le Piémont, et des années d’American Way au New Mexico et New Jersey. Avec de longues parenthèses bruxelloises.
C’est à Liège qu’elle a posé – mais sait-on jamais ? – ses bagages pour voir défiler la Meuse et écrire…
Avant ce dernier roman elle a publié 5 romans et trois recueils de nouvelles aux éditions Chloé des Lys, ainsi que deux témoignages de vie aux éditions Irezumi.
Résumé :
Toffee
La chair est exigeante, un amour déterminé l’est aussi. Un grand amour ne s’éteint pas. Le
présent n’est pas toujours le résultat du passé que l’on croit. Et comment accepte-t-on de
réunir les pièces d’un puzzle qu’on ne savait complet ?
La preferida
La soif d’être, la conviction de mériter de bon droit ce qu’on convoite, la bonne foi des
monstres qui n’obéissent qu’à un dieu : eux.
ISBN : 978-2-39018-015-9
Extrait :
Toffee :
Elle est mal à l’aise à présent. Comment ne pas avoir l’air de chercher ce qu’elle ne cherche pas, une querelle, un règlement de comptes, une reconnaissance… une désacralisation des souvenirs de ce charmant vieil homme ? Mais elle n’a plus d’échappatoire, et pas assez d’intimité avec lui pour le préparer, l’accompagner avec affection dans ce qu’il va être bien obligé d’entendre et « digérer ».
— Votre père l’a un jour invitée à manger en votre présence, pour vous la présenter. Il désirait l’épouser. Vous ne vous souvenez toujours pas ?
Il a redressé la tête et pâli. Une fugace expression de souffrance passe sur son visage comme des nuages furieux, sa bouche hésite entre conserver une expression polie et souriante et trahir l’indignation qui le secoue.
La preferida :
Je l’ai repéré dès qu’il est entré. Et il s’en est rendu compte. Nos yeux se sont accrochés et nous avons imposé à nos visages ce que nous voulions qu’ils expriment. Lui, il a pris l’air de celui qui chercherait quelqu’un plus au loin dans la foule compacte, tout en me maintenant dans le flou du coin de l’œil, se redressant, balançant sa démarche pour la flatter d’une nonchalance calculée.
Quant à moi, j’ai simplement tourné le dos comme si oui, je l’avais vu… mais très distraitement et sans intérêt, et ai surveillé sa trajectoire dans mon petit miroir de sac, ajustant lentement la frange de mes cheveux de tapotements légers. Il a fait un signe dans le vide, esquissé un vague sourire et puis, comme s’il n’était qu’un fétu de paille emporté dans les fureurs d’un joyeux tourbillon, s’est laissé pousser vers nous, ma sœur Alice et moi, par la mouvance de la foule, le léger sourire destiné à personne complétant l’illusion d’une rencontre programmée au-delà du point où nous nous trouvions et où le « hasard » l’empêcha de progresser.
Née en 1978 à Amnéville, Séverine Baazizvit en Lorraine.
Elle est informaticienne, romancière et rêveuse. De son imaginaire naissent plusieurs livres : Le premier choix (finaliste Prix Lire & Cri 2018/2019), Mamie Paulette (finaliste Prix Lions du roman régional 2018/2019).
Avec L’astronaute, elle signe un troisième roman saisissant de drôleries et de cruautés.
Résumé :
L’histoire des aventures abracadabrantes et périlleuses d’un homme paumé…
Michel Bracowski, astronaute, éperdu de tristesse d’avoir été quitté par sa femme, est invité à une toute nouvelle expérimentation. Sa mission : partir sans préparation ni équipage à la recherche d’une lointaine et possible civilisation.
Le voici donc qui décolle pour l’inconnu, emmenant avec lui ses antidépresseurs, ses phobies et les photos de son ex-femme.
Plus qu’un nouveau monde, c’est l’ivresse d’exister enfin qui l’attend.
Une fable, noire et délurée, qui brocarde en riant nos sociétés où l’Homme est son pire ennemi.
Extrait
Un jour, la meilleure amie d’enfance de Nathalie a débarqué à la maison. Il y a quelques années de cela.
Débarqué est bien le mot dans la mesure où je n’avais pas été prévenu et qu’elle est restée vivre chez nous près de neuf mois. Je n’ai trop rien dit, mais il n’empêche que la main que Nathalie m’a obligé à tendre à son amie en quête désespérée d’appartement est vite devenue le bras puis tout le reste. Au bout d’une semaine, je me souviens très bien, ses affaires prenaient la place des miennes (salle de bain et armoires comprises). Un mois plus tard, je me retrouvais contraint d’offrir ma place dans notre lit : le canapé du salon n’était pas l’idéal pour le dos de Carole, elles étaient toutes les deux bien contentes de causer entre filles avant de s’endormir « comme au bon vieux temps ». Et moi ? Eh bien, j’attendais patiemment qu’elles daignent libérer le canapé plein de chips et de pop-corn pour une nuit de quelques courtes heures avant d’aller travailler.
Plus les semaines passaient, plus la place m’étant réservée se réduisait. Si un homme n’avait pas mis le grappin sur cette Carole, elle n’aurait peut-être jamais quitté mon toit. Je n’ai rien dit, mais croyez-moi, j’en avais plein le dos.
Alors, quand ce type est apparu à l’horizon, visiblement dans le besoin, j’ai craint que tout ça ne recommence. La main, le bras et tout le reste. Autant vous le dire, je n’ai pas partagé l’élan spontané du professeur accourant à son secours.
L’homme en loques s’est effondré. Le professeur l’a relevé comme il le pouvait, à la force de ses bras, pour l’aider à faire quelques pas. A tituber. Lentement. Péniblement.
— Monsieur Bracowski, venez nous aider, nous avons besoin de vous !
Besoin ! Besoin ! Besoin ! Est-ce qu’on me demandait mon avis ? Non ! On m’imposait de bien vouloir. Et puis, qui nous disait qu’il n’allait pas, je ne sais pas, nous mordre ? Personne. […] Cet homme, là-bas, à coup sûr, il avait faim, alors il y avait un risque.
— Monsieur Bracowski !!!
On l’a allongé dans mon lit (quand je vous disais que je le présageais), et le professeur est allé chercher son attirail de médecin du monde. Puis de l’eau et de la nourriture. Des va-et-vient dignes d’un service d’urgence, mais pour un seul homme.
Il a beaucoup bu et peu mangé.
Pas un mot ne fut prononcé par l’homme tout maigre, sale et égratigné de partout.
Jacques Liévin balaya de la main l’espace bétonné entourant le hangar climatisé protégeant le labo.
« J’espère que vous êtes archi sûr de votre coup ! Ici, ce n’est pas Rome et le Colisée…
- Oui, oui, pas de problème ! » répondit tranquillement l’historien. « Je vous l’ai dit… Les documents fournis par le ministère turc de la Culture sont suffisamment détaillés pour que nous puissions avoir confiance. »
Il tendit l’index vers sa droite, puis vers sa gauche.
« Ici, tout près, le Sénat. Là, le théâtre et le temple de Cybèle. Un peu plus loin, par là-bas, l’agora… »
Il se retourna en écartant ostensiblement les bras.
« Et de ce côté, le palais du gouverneur en face duquel nous sommes installés !
- Le palais du gouverneur… » répéta le professeur, un peu incrédule. « Bon… N’oubliez pas de prendre vos repères en arrivant. Juste en arrivant ! Et je répète que je suis forcé de limiter l’ouverture de la fenêtre temporelle à deux minutes par jour. Deux minutes ! Les autorités turques vont m’avoir à l’œil…
- Je connais la règle du jeu. Mon chrono se trouve déjà cousu dans la poche interne de ma tunique !
- Votre chrono ? Prenez-en deux… Prenez-en un deuxième et planquez-le ailleurs ! sait-on jamais… »
Jacques Liévin posa son pouce sur le scanner biométrique et attendit de percevoir le déclic caractéristique du système de verrouillage avant de pousser la porte. Puis il entra, Donato à sa suite, et claqua des mains pour commander l’éclairage.
Ils se retrouvèrent sous la lumière vive des néons, dans le bourdonnement continu du groupe électrogène et des armoires électriques assurant l’alimentation des énormes condensateurs dont les armatures, disposées en cercle au milieu du local, se faisaient face deux à deux.
« J’ai vraiment l’impression de vous envoyer une nouvelle fois en enfer ! » remarqua Jacques Liévin en se dirigeant vers le pupitre de contrôle.
« Allons, allons…
- Il faut dire que les péripéties de vos précédentes incursions au premier siècle ne sont pas faites pour me rassurer. Soyez prudent, Donato !
- Croyez bien que mon objectif n’est certes pas d’aller là-bas chercher des ennuis, même s’il est vrai qu’il est parfois difficile de les éviter ! À quelle heure arrivent les représentants du gouvernement ?
- Ils devraient être ici dans une heure environ. Ils tenaient beaucoup à assister à votre départ et je n’ai pu m’y opposer…
- Je n’y vois pas d’inconvénient s’ils ne me retardent pas trop. Tout est prêt de votre côté ? » demanda pour la forme l’historien en jetant un coup d’œil sur l’écran du moniteur principal devant lequel le physicien venait de prendre place.
« Bien sûr… Pas de souci de ce côté-là ! Vous arriverez bien à Nicomédie le 1er août de l’an 112 après Jésus Christ, comme vous le souhaitez. J’ajouterai… ici même !
- Parfait. Je vais me changer avant que ne se pointent nos officiels ! » répondit Donato en désignant la tunique et les sandales posées sur un des fauteuils.
Jacques Liévin leva soudain la tête en fronçant les sourcils.
« Mais au fait… Ne m’avez-vous pas également parlé d’un grand incendie, à Nicomédie ? Il ne faudrait pas que se renouvelle votre fâcheuse expérience de Rome où vous vous êtes pratiquement retrouvé au milieu des ruines encore fumantes !
- Non, non… Il y a bien eu un terrible incendie à Nicomédie, mais la catastrophe aurait eu lieu en 111, autrement dit environ un an avant mon arrivée prévue.
- Et n’est-ce pas justement en 111 que Pline a débarqué là-bas pour y prendre son poste ?
- Tout à fait. Constatant le désastre, il aurait même immédiatement demandé l’autorisation de mettre en place une équipe dédiée à la lutte contre ce fléau, ce que Trajan lui aurait refusé, arguant du danger potentiel représenté par toute organisation !
- Quoi ? Trajan serait allé jusqu’à redouter l’existence d’une caserne de pompiers dans la capitale de la Bithynie ?
- Ce qui nous ramène à notre précédente conversation ! En être là pour un empereur me fait subodorer des problèmes graves dans cette région… »
Jacques Liévin, incrédule, demeura un instant sans rien dire. Puis il désigna la tunique que Donato était en train d’enfiler.
« L’argent ? Vous en emmenez suffisamment ?
- Une bourse pleine de sesterces, ne vous faites pas de bile ! Des monnaies très fidèlement reproduites sur le modèle de pièces authentiques prêtées par le musée de Naples.
- Bien… Je me permets de vous rappeler les consignes : ne pas nous laisser plus de trois jours sans nouvelle ! Un petit mot griffonné ou gravé sur n’importe quel support fera l’affaire…
- Promis, promis…
- Et encore une fois : l’interférence spatiotemporelle ne durera que deux petites minutes, à quatre heures pile de l’après-midi, heure locale ! Vérifiez le réglage de votre chrono ! »
Donato s’exécuta tout en observant, fasciné, le défilement ininterrompu de la vertigineuse arborescence des univers qui se créaient en permanence pour fabriquer un multivers où toutes les options possibles devenaient quelque part réalité. Quelque part et pour quelqu’un…
« J’ai beau savoir - et pour cause ! - que tout ça n’est que trop vrai, ça ressemble encore fichtrement à un rêve… » confessa-t-il pensivement. « À commencer par ce que vous m’avez décrit de votre ordinateur quantique !
- Sans lequel rien n’aurait jamais été possible… Moi aussi, j’ai cru rêver, quand je lui ai fait pour la première fois factoriser un nombre astronomique « en deux temps trois mouvements » !
- C’est bien ça… D’innombrables copies des mêmes instructions s’exécutant strictement en parallèle et qui m’ont permis de démontrer la réalité de ces mondes multiples auxquels Hugh Everett croyait dur comme fer ! »
Donato éprouva une espèce de vertige en tentant de se représenter ce soudain enrichissement du réel, ce jaillissement cosmique créé à partir de rien, comme par magie, juste en appuyant sur un bouton. Un nombre inimaginable d’univers pratiquement identiques à l’instant zéro, avec le même personnage penché sur son écran, brassant les mêmes pensées, dans le même labo, sur la même planète, dans la même galaxie. Identiques à une exception près : certaines données du calcul complexe s’effectuant sur ce fameux ordinateur…
S’appliquant à dompter l’appréhension qui le gagnait, il acheva d’attacher sa tunique, laça ses sandales, s’assura de la présence de sa bourse et de son chrono. Puis il s’approcha de l’espace d’interférence près duquel il se mit à faire les cent pas en attendant un peu nerveusement qu’arrivent les envoyés du gouvernement turc.
1 Peter Shor démontra en 1994 qu’un calculateur quantique pouvait exécuter un algorithme capable de factoriser, en un temps record, un entier en un produit de deux nombres premiers, ce domaine de recherche ayant été ouvert dans les années 1980 par des pionniers comme Richard Feynman et David Deutsch.
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