Gérard Le Goff nous propose une poésie !!!

Tous ces instants
Effleurer ta main
A l’endroit où l’ombre d’une rose
Coupée la colore
A la dernière pluie
Est né le sel de tes larmes
Dans un baiser simple
Nos mains d’écorce vieille
Nos pas défaits par les feuilles -
Gestes tombés d’octobre
La nacre de ton souffle
Mêlée au blanc d’un matin -
Camaïeu d’hiver
Passe ton chemin bise
Va geler la mort au loin
Oublie notre amour
Gérard Le Goff ([Recueil de haïkus] Cycle V)
Extrait de : Le reste du peu - Editions Encres Vives - Michel Cosem,
collection : Encres Blanches N°764 (juin 2019).
Brigitte Hanappe a lu "Mamie Paulette" de Séverine Baaziz

Un livre avec pour héroïne principale une Mamie ! Un mot qui sonne doux à mes oreilles : une grand-mère n’est-elle pas semblable à une motte de beurre qui fond littéralement d’amour pour les siens ? Mais, Mamie Paulette est bien loin d’incarner la douceur et le début de l’histoire ne m’incite guère à apprécier son caractère trempé et son aversion pour les membres de sa famille.
Pourtant, la vieille acariâtre accroche vite ma lecture et me fait rire maintes fois. Mes rires se transforment en émotions au fur et à mesure du récit car on s’attache aux personnages malgré leurs gros défauts. Car, si l’ancêtre ressemble à une vieille bique, le reste de la famille brille par un mal-être qui leur colle à la peau : un adolescent amorphe au bord de la déprime, doté de parents hyper coincés. Bref, vivre ensemble sous le même toit entraîne des péripéties souvent cocasses.
Au fur et à mesure de L’histoire, l’intransigeante Paulette montre que sous sa carapace se cache un cœur tendre : l’égoïste se transforme au fur et à mesure en grand-mère soucieuse et pleine d’imagination pour redonner le goût de la vie à son petit-fils.
Impossible de s’ennuyer tout au long de la lecture de ce livre où le drôle et l’amusant flirtent avec la profondeur des sentiments.
Brigitte Hanappe

Bernadette Gérard-Vroman fait sa promo... Mais au fait, la poésie, qu'est-ce que c'est ?

La poésie, au fait, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des mots venus de loin, bien souvent en rimes, en images, un genre littéraire que personne ne cherche à lire, à comprendre, qu’on évite même, par manque de temps, bien souvent. Car pour lire de la poésie, il faut du temps : la poésie ne se lit pas, elle se savoure, elle se déguste, elle se laisse imprégner.
Ce fut mon cas, jusqu’en 2010, lorsque j’ai commencé moi-même à écrire, suite à un besoin enfoui depuis très longtemps. C’est ma fille qui ouvrira la porte vers cet espace si vaste que représente la poésie, qui vient du verbe grec polien, qui signifie créer. Créer des formes artistiques, créer des formes de vie, ou créer du lien. Voilà qui résume bien mon parcours poétique. J’ai donc, à mes débuts, commencé à m’intéresser à ses formes les plus complexes. Je m’en suis approchée, j’en ai humé les mots, je les ai bus, aimés, apprivoisés, d’abord un peu, très vite passionnément. Ils sont devenus mon pain quotidien, mes voyages, en eux j’ai trouvé ma raison de vivre.
Deux recueils ont vu le jour, et ont, à leur tour, voyagé jusqu’en France, même en Suisse.
Ils m’ont fait faire bien du chemin, avec moi-même, mais aussi avec les autres, m’ont permis des rencontres extraordinaires, avec d’autres auteurs, lecteurs, artistes, peintres, illustrateurs, chanteurs, musiciens.
L’an dernier, un premier spectacle a eu lieu à la MJC à Comines, suite à la parution de mon second recueil « Sérénade à la vie », il a prouvé que même les jeunes pouvaient s’intéresser à la poésie, allant jusqu’à lire mes textes et les mettre en scène. Ce fut un succès.
Cette fois, j’ai voulu réunir certaines amitiés issues de mes rencontres littéraires, ou d’un voyage, qui m’ont permis d’allier une fois encore poésie et musique, car ils ont tous deux quelque chose en commun : le rythme. La poésie invite au chant, et donc à la musique.
Afin de poursuivre ce partage de la poésie, encore trop méconnue du public, pour vous témoigner que même si mon âme est solitaire, j’aime le contact, j’aimerais vous proposer une soirée poétique avec lecture de poèmes extraits de mes deux recueils, cette fois. Pour vous, le temps d’un soir, le 16 novembre 2019 à 20h, au Biblio Bar Livresse à Mouscron, nous nous ferons troubadours, afin de vous communiquer mon amour pour la poésie, en espérant qu’elle vous contaminera, une fois de plus. Cette fois, certains poèmes seront mis en musique également : à découvrir ou à redécouvrir… car chaque événement est une nouvelle création, avec de nouvelles surprises.
Merci d’être témoins de ce partage, merci à tous ceux qui m’ont aidée à réaliser ce projet, qui me tenait à cœur.
Ensuite, rendez-vous au Salon Alchimie du Livre à la Bibliothèque Marguerite Yourcenar de Marchienne-au-Pont, le 8 décembre (de 11h à 18h).
Gérard Le Goff présente son roman "Argam"

Point 1. Extrait
« Parvenus au terme de la route praticable qui menait au rivage, nous abandonnâmes le véhicule en lisière d'un champ. Le ciel se teintait de plus en plus d'un indigo profond. La lune, qui avait été si blanche au mitan du mois, se levait maintenant, paresseuse, sous la forme d'un croissant d'or pâle tavelé de gris. Sa clarté suffisait cependant à éclairer notre marche. De plus, aucun voile de nuage n’était susceptible de masquer les étoiles qui s’allumeraient les unes après les autres. Nous progressions avec lenteur sur une sente au sol irrégulier, où affleurait la roche. L'érudit dirigeait notre groupe avec toute la sûreté que lui conférait la connaissance du terrain.
Lorsque je me remémore, aujourd'hui, les détails de cette étonnante soirée, afin d'en tenter une relation exhaustive, j'en suis encore à me demander si nombre de ces scènes ne furent pas déformées a posteriori par mon esprit trop sensible. Je nous revois, comme dans un rêve, cheminer à travers une lande déserte, sous un ciel d'été luminescent, à la recherche d'un fou ou de chimères. D'ailleurs, le savions-nous vraiment nous-mêmes ? » (pages 131-132)
Point 2. Note bio-bibliographique
Né en 1953, Gérard Le Goff, après l’obtention d’une maîtrise-ès-lettres à l’Université de Haute-Bretagne, a effectué toute sa carrière professionnelle au sein de l’Education nationale ; il a été successivement enseignant, cadre administratif de et conseiller en formation continue.
Depuis son départ en retraite, il a entrepris de se plonger dans ses archives, encombrées de manuscrits (sédiments d’avant la révolution informatique), de tapuscrits, de synopsis et de diverses autres élucubrations. Un salutaire et patient travail d’élagage et de correction lui a permis de finaliser un bon nombre de textes.
S’en est également suivie une reprise salutaire de l’activité d’écriture : de nouveaux romans, de nouvelles nouvelles, et toujours de la poésie.
Travaille en parallèle la peinture et le dessin.
Les éditions Encres Vives ont publié six plaquettes de ses textes poétiques en 2018 et 2019. Par ailleurs, les éditions Traversées ont retenu pour publication, en 2019, son premier recueil : L’orée du monde. Les éditions Stellamaris ont, quant à elles, prévu d’éditer une collection de nouvelles en 2020 : Trajectoires tronquées.
A également fait paraître quelques poèmes et textes courts en prose dans les revues : Le Capital des Mots, Festival Permanent des Mots, Haies Vives et Traversées.
Son premier roman Argam va être publié prochainement par les éditions Chloé des Lys.
Point 3. Résumé du livre (quatrième de couverture)
Argam. Curieux nom pour désigner un domaine plus étrange encore. La propriété d’une diva adulée : Martha de Hauteville. Elle brilla sur la scène des plus grands théâtres du monde, vécut un amour passionné et irréprochable, fut cruellement blessée dans sa chair comme dans son âme. Elle s’exila dans son manoir d’Argam, bâti sur un caillou perdu que ronge la mer. Elle mourut là, oubliée de tous ou presque. Son tombeau occupe un emplacement si discret dans le parc délaissé qu’on peine à le découvrir.
De toute façon, nul visiteur n’est admis en ce lieu. On se rend donc là dans la clandestinité. Comme ce dément évadé qui abandonna son manuscrit dans un carton d’emballage. Comme ces gens, si savants, si respectables, qui prennent des risques pour élucider l’énigme contenue dans le récit de cet aliéné.
Alors ? Une histoire de fou ? Une enquête ? Une légende avec apparitions garanties de spectres ? Un jeu ? Un peu de tout cela ?
A propos de jeu, on notera que les lettres de ce nom se retrouvent dans la célèbre comptine enfantine :
« Am, stram, gram,
« Pic et pic et colégram… »
Un peu facile, me direz-vous. Mais les mêmes lettres sont aussi insérées dans le mot : anagramme. Le courageux ou inconscient lecteur qui parviendra à la fin de ce récit le découvrira alors : Argam en est bien un. Mais trouvera-t-il, comme il se doit, toutes les réponses aux questions posées ?
Michaël Zoïna nous présente son nouvel ouvrage "Gaspard et Léa"

Notes biographiques
Michaël Zoïna est né en 1972 d'une mère flamande et d'un père italien. Enfant, ses deux grandes passions sont le football et la lecture. A l'adolescence, son goût pour la musique remplace celui pour le ballon rond. A la même époque, il devient animateur de groupes de jeunes.
Actuellement il vit à Tournai et enseigne les mathématiques.
Ses ouvrages (« A la lisière des nébuleuses », « Derrière le silence », « Sans détour », « Du feu et de la nuit », « Plus que des mots » et « Gaspard et Léa ») sont publiés par Chloé des Lys.
Résumé
Paris, 1955. Léa tient par-dessus tout à son indépendance. Gaspard, lui, est marié. Pourtant ils s’aiment. De manière viscérale. Jusqu’où cette passion les mènera-t-elle ?
Extrait
Le soleil dépose sa chaleur sur la ville. Pas une chaleur éprouvante qui pousse à rechercher l’ombre, non. Plutôt une chaleur qu’on savoure comme une caresse. Ou une étoffe douce au toucher.
Chaque jeudi, la pelouse de la place des Vosges se transforme en terrain de jeu pour les plus petits. Les enfants jouent à la corde à sauter, au ballon, à chat perché. Ils ont l’âge où le jeu est le plus sûr moyen de se rapprocher de l’autre. L’âge aussi où les filles et les garçons s’amusent rarement ensemble. Plus tard, l’attrait pour le sexe opposé et la séduction remplaceront le jeu. Ce sera le début des difficultés pour les plus timides et les moins beaux. Pour ceux-là, souvent, la solitude commence là où finit l’enfance.
Assise sur un banc, un livre à la main, Léa n’entend pas vraiment les cris des bambins autour d’elle. Son environnement sonore se résume à un vague murmure. Car ce qu’elle entend avant tout, c’est la voix de l’auteur. Pas sa véritable voix bien sûr, puisqu’elle ne l’a jamais entendue, mais celle qui provient directement du livre. La lecture d’un roman lui procure parfois cette sensation étrange : quelqu’un caché dans sa tête lui murmure ce qui est écrit. Elle a vécu ça avec Bel-Ami, par exemple. Aujourd’hui, c’est Aragon qui lui souffle les mots d’Aurélien. A quoi cela tient-il ? Comment des phrases imprimées les unes à la suite des autres peuvent-elles provoquer cette hallucination auditive ? Et pourquoi n’est-ce pas toujours le cas ?
Carine-Laure Desguin nous présente sa pièce de théâtre "Le Transfert"

Biographie :
C.-L. Desguin est née le 07 février 1963 à Binche. Elle aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu'elle croise. Elle a commis pas mal de choses en littérature et dans d’autres espaces aussi. Aux Éditions Chloé des Lys, plusieurs publications, un roman, des recueils de poésies, un conte surréaliste. Aux Éditions Le Coudrier, un recueil de poésies, Des lames et des lumières. C.-L. Desguin a publié pas mal de textes dans des collectifs, entre autres elle a frappé très fort aux Éditions Jacques Flament. Cette intrépide a aussi enregistré un slam et Ernest Hembersin a mis en musique plusieurs de ses textes. Le Box Théâtre de Mons a lu sur scène deux de ses pièces, Rue Baraka et Le Transfert. Dans son palmarès, notons quelques Prix et entre autres le Prix Pierre Nothomb 2014 pour le texte Hélène, Hélène, Hélène.
C.-L. Desguin est collaboratrice pour le Salon du Livre de Charleroi (Alchimie du Livre) depuis 2011 et réalisa pour www.actu-tv.net de nombreuses interviews. Ses textes poétiques (ou pas) se lisent dans des revues littéraires comme Lichen, Le Capital des Mots, Le Spantole, Aura, Le tréponème Bleu Pâle, Infusion, Les Petits Papiers de Chloé, etc.
C.-L. Desguin est membre de l'Association des Écrivains Belges, de l’Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie, des Artistes de Thudinie, de l’Association des auteurs des Hauts-de-France et du Cercle Littéraire Hainuyer Clair de Luth.
Ses dernières publications sont :
— À chaos, chaos et demi, poésies, Éditions La p’tite Hélène, 2018
— Le Transfert, théâtre, Éditions Chloé des Lys, 2019
— Putain de Pays Noir, Éditions Lamiroy, collection opuscules, 2019
Résumé :
Dans une chambre d’hôpital, un dialogue absurde entre un clown et un patient. Celui-ci se demande pourquoi il est encore hospitalisé puisqu’en apparence, il ne souffre de rien.
Interviennent ensuite une infirmière et un médecin qui annoncent au patient, sous l’écoute attentive d’un Comité Central, qu’étant donné que son dossier s’est égaré dans la poubelle virtuelle du système informatique, il n’est plus un patient mais bien un non-patient, qu’il n’existe plus, et que dès lors, il doit disparaître.
Dans des séquences kafkaïennes, C.-L. Desguin nous plonge dans les affres pleines de perversité du quotidien de l’univers hospitalier et de l’absurdité d’une administration informatisée et ici caricaturée jusqu’à l’extrême, au détriment de l’Humain.
Extrait :
L’infirmière Les couloirs deviennent trop étroits. Ce procédé est la seule solution. Et puis, nous devons vivre avec notre temps et un hôpital se doit d’être à la mode ! On suit le mouvement ou pas ! Soyons progressistes !
Le docteur Un de plus !
L’infirmière (toujours sur un ton froid et d’une voix blanche) Un de plus, oui, docteur.
Le docteur Incroyable !
L’infirmière C’est la réalité, docteur.
Le docteur (réfléchissant et articulant le mot) La REALITE ! Et dans cette réalité, un patient n’existe pas ! Est-ce donc possible de ne pas exister dans une réalité ? Eh bien oui, ici, c’est possible !
L’infirmière (d’une voix appuyée, sûre d’elle) Oui, c’est la réalité, docteur, ce patient n’existe pas, il ne rit pas lorsqu’il voit un clown et il veut jouer à un jeu qu’il considère comme une punition. Tout ceci nous fut encore confirmé voici quelques minutes à peine. Je vous le répète, ce patient n’existe pas. C’est la réalité, docteur.
Le docteur Et dans cette réalité, il y aura bientôt plus de patients qui n’existent pas que de patients qui existent. Un comble ! Quelle réalité ! Quel échec pour la médecine ! Quel échec pour le monde politique ! Quel échec pour la nation ! Des patients qui n’existent pas !
"La Madone de Lamerey" présenté par son auteur Marcel DesHauts

Biographie
Né il y a à peine plus de soixante, j’enseignais le droit et la gestion à des sections de techniciens supérieurs depuis quelques décennies à Epinal, dans les Vosges, montagne dont j’ai tiré mon nom d’auteur (DesHauts). J’ai mis toute la fantaisie de mon enseignement, notamment de droit fiscal, dans mon premier roman🙃 – Une Poule sur un Mur, Chloé des Lys Editions -, qui se déroule principalement dans le département, par pur chauvinisme. J’ai mis mon amour du cinéma dans le second – La Madone de Lamerey, Chloé des Lys Editions, qui tire son titre d’un petit village vosgien et j’écris actuellement le troisième
Le reste à savoir est ici : http://www.bandbsa.be/contes/interview/deshauts-interview.htm (une petite interview), là : deshauts.simplesite.com (mon blog) et là : facebook.com/DesHauts
Résumé
Quand la famille Mougel se rendit au chevet d’Edwina, la grand-mère paternelle du clan des propriétaires des glaces Mougelatti, elle était loin d’imaginer que tout ceci la mènerait à inspirer la première telenovela vosgienne, ou plutôt, comme l’a si bien dit JL Gaudard, la première televosgela !
Hommage au cinéma sous toutes ses formes, du soap au film d’auteur, La Madone de Lamerey, entre Italie, Suisse et Vosges, permet au lecteur de comprendre enfin la genèse du succès international du premier film de Laura Mougel : La Tour de Pise Droite !
Extrait
Avec ses cheveux tirés en chignon, son tailleur de marque et sa démarche, certes chaloupée, mais un rien militaire, il était difficile d’imaginer que Christelle avait été, dans sa jeunesse, une authentique rebelle. Du haut de son mètre cinquante-cinq, elle avait été la groupie d’une bande de motards alors qu’elle finissait sa puberté qu’elle avait commencée en tirant sur des joints dans les toilettes du collège. Elle en avait conservé un aigle tatoué le long de la colonne vertébrale ; c’est à cause de lui qu’elle ne s’aventurait jamais dos nu dans les soirées où le gratin spinalien cultivait l’entre-soi. Sa rencontre avec Robert avait tout changé ; il l’avait séduite avec sa timidité, ses deux mains gauches, ses fleurs à répétition, mais aussi sa Maserati Ghibli et son compte en banque. Ils y seraient encore si elle avait attendu qu’il se déclare. Aussi ce fut elle qui fit le premier pas :
-
Tu ne me laisses pas de glace, lui dit-elle dans une délicieuse confusion entre « rester de glace » et « laisser de marbre ».
Il fondit en entendant sa confession et s’aventura dans un premier baiser. Elle lui goba la langue : elle n’avait pas été la groupie d’une bande de motards pour rien.
Véronique Missiaen nous présente "Land's End"

Véronique Missiaen, Land’s End
Bio : Professeur d’anglais, puis professeur documentaliste en collège, Véronique Missiaen a beaucoup de passions qui l’animent depuis longtemps : théâtre, spiritualité, développement personnel, etc. Depuis toujours en quête de sens, l’écriture a été une passion dès l’adolescence. Ce livre est son premier roman.
Synopsis : Photographe professionnelle reconnue, Julie tente depuis des années de se réaliser dans tous les domaines de sa vie, malgré un traumatisme d’enfance qui la hante. Elle décide de tout quitter du jour au lendemain pour partir s’installer dans un endroit des plus reculés d’Angleterre : Land’s End. Cette aventure lui réservera bien des surprises...
Une histoire de “burn-out”, de changement de vie radical, sur fond de spiritualité, de questionnement personnel, de voyage, de nature.
Extrait :
Je n’ai rien à donner aux gens, pas de connaissances ou de dons particuliers qu’ils n’ont déjà en eux. Et j’espère qu’à leur tour ils donneront à d’autres. C’est un peu comme une chaîne. On reçoit de l’énergie d’un canal et on la transmet ailleurs. Rien ne nous appartient : les dons, les connaissances, la beauté, la jeunesse, l’argent, la sagesse. Tout nous est prêté pour être partagé. C’est comme l’énergie. La vie doit circuler pour être vivante.
Le blog interligne d' Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE a chroniqué "Toffee", le nouvel ouvrage d'Edmée de Xhavée
http://interligne.over-blog.com/2019/09/toffee-suivi-de-la-preferida-d-edmee-de-xhavee.html?fbclid=IwAR2J66HVef5C7gF__Wq6yFQmPhrhwpPpPEYQBVX6H3CV6ilMgrT_I7GJUU4
Edmée de Xhavée est une fine mouche qui connait mieux que personne le cœur des femmes, les intrigues de famille, le mal-être sentimental et ces vies qui se diluent peu à peu dans un ennui confortable. Edmée sait raconter le quotidien d’une plume suffisamment pimentée pour en relever le goût et épicer les deux récits qui composent son dernier ouvrage, Toffee et La preferida publiés aux éditions Chloé des Lys. Ces romans sont très différents l’un de l’autre bien qu’ils nous décrivent le destin de deux femmes qui ne reculent devant rien pour assouvir leurs pulsions et écrire leur vie selon leur désir, à contre temps de ce qui compose l’ordinaire de leur entourage. L’une est une amoureuse enjouée qui a envie de monter en grade, l’autre une manipulatrice sans état d’âme qui, année après année, parviendra à vider le coffre-fort de sa belle-famille à son seul profit.
J’avoue un petit faible pour le premier récit, celui d’une Lolita charmante et délurée qui proposera avec audace un dernier frisson de vie à un veuf qui ne survivra qu’une année à la disparition de son grand amour. C’est une jolie histoire où le décor est bien planté et où les générations emmêlent leurs doutes et leurs espérances et gravent dans leur mémoire un passé plein de rebondissements et de surprises :
« Des cheveux blonds, qu’il a retrouvés dans une petite pochette de maroquinerie verte. Pas d’indication mais il se souvient avoir été écoeuré, oui, écoeuré en la trouvant. Pourquoi, il n’en a plus aucune idée. Il ne sait d’ailleurs pas s’il l’a toujours, ni pourquoi il l’aurait gardée. Ou jetée. Maman avait les cheveux d’un très beau brun. Mais à sa mort ils étaient si ternes et rares qu’il ne pense pas qu’on a voulu se souvenir d’elle ainsi … il ne sait plus … Il aimerait que cette mèche blonde cesse de lui revenir en tête, alors qu’à la fin de sa vie il n’a que faire des détails inutiles et encore moins des désagréables. »
Le second récit est plus féroce, conduit d'une plume que l’auteure a trempée dans le vitriol tant le personnage principal, une certaine Olympe, est antipathique, sa vie se passant à détruire celle des autres avec l’aide de son faible mari Marc, et, ainsi, à ruiner sa belle-famille, principalement sa belle-mère Régiman qu’elle laissera mourir sur la paille, lui ayant retiré, au fil du temps, ses meubles, ses bijoux, ses biens les plus personnels :
« J’avais le souffle coupé, saoulée d’horreur devant leur plan déjà conçu et minutieusement mis au point depuis longtemps, c’était clair à présent, car leurs réponses ne connaissaient pas une seule hésitation ou réflexion partagée. Combien de soirées avaient-ils passées à régler tous les détails de nos vies pour les démonter ? »
C’est ainsi qu’Olympe consacrera son énergie à briser une famille par une guerre d’usure sournoise, conduite de main de maître par cette épouse perfide, qui n'aura de cesse d'effacer graduellement les vestiges du soir. Un livre qui invite à la réflexion sur les motivations secrètes de l'être et du paraître. Edmée sait faire cela avec assez de persuasion et de subtilité pour être convaincante. "Famille, je vous hais", ne serait-ce pas Olympe qui l'a prononcé ?
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE