« Il n’y aura pas de fumée blanche » est le dixième livre d’Emilie Decamp. Il se veut un livre cathartique et les différents poèmes qu’il renferme vous feront voyager dans le passé, parfois encore trop présent, de l’auteure.
Extrait
« Il y a ces mots qui ramènent en arrière.
Quelques accords et le temps s’égrène.
La vie part à reculons
Retrouve les mêmes peines
Et les larmes éphémères. »
Biographie
Auteure Gembloutoise, Emilie Decamp a déjà publié plusieurs livres aux éditions Chloé des lys, que ce soit des recueils de poésie, un recueil épistolaire ou des romans. Journaliste de formation, elle aime toucher à tous les styles d’écriture.
Anaïs Valente est née à Namur dans les années 70, elle n’est pas tombée dans l’écriture durant l’enfance, mais grâce à la création de son blog en 2006. Rapidement, elle collabore à un journal belge, 7dimanche, puis au journal La Meuse, ensuite à l’hebdo féminin Flair et au mensuel 7dimanche.
Elle écrit plusieurs livres :
- « Anti Saint-Valentin », collectif, 2008
- « La célib’attitude des paresseuses », 2009, Marabout /Hachette
- « Le Savoir écrire pour les filles », 2009 Micro applications éditions
- « Les bons plans pour les filles », 2010, MAéditions
- « Manuel de survie : célibataire et fière de l’être », 2012, TLP
- « Drôles de familles », 2013, Tournez la page
- « Planète célibataire », 2013, L1
- « Le savoir écrire pour les filles », seconde édition, 2013, L1
- « En direct du paradis, enfer compris », 2013, L1
- « Les crapauds de Lucie », 2013, L1
En 2014, elle traverse un passage piéton et est renversée par une voiture. Elle survit à la mort, est opérée, trépanée, et reste neuf mois en revalidation à William Lennox, où elle réapprend à parler, marcher et tout simplement penser.
Ce livre est le recueil de ses nouvelles parues chez Chloé des Lys avant son accident, de ses nouvelles inédites (la moitié), suivi de ce qui lui est arrivé, dont les droits d’auteur sont reversés en totalité à l’asbl GEH, Groupe d’Entraide Hémiplégiques, connu grâce à Martine, dont Anaïs a fait la connaissance à William Lennox, où elle était infirmière de nuit. L’asbl lui a permis notamment de retourner à Pairi Daiza en 2018, où a été faite la photo de couverture (main d’Anaïs et d’un lémurien).
Etonnantes, angoissantes, amusantes ou émoustillantes, ses histoires ne vous laisseront pas indifférents !
EXTRAIT DU LIVRE :
L’éponyme
Salut ma puce,
Comment va là-bas ?
Ça me fait tout bizarre de t’écrire après tant et tant d’années de silence. Je t’imagine déjà en train de t’esclaffer en découvrant que j’ai eu cette idée totalement saugrenue. Et alors, j’ai toujours été saugrenue, non ? Puis peu importe, il le faut. Il le faut je te dis. C’est ainsi. C’est écrit… ou ça va l’être.
Figure-toi que je viens de regarder un épisode de Medium, en anglais my dear, épisode inédit de par chez nous. Un épisode dans lequel Alison Dubois évoque ces événements dits universels, qui marquent des millions de personnes en même temps, paf boum hue. Genre un tsunami en Asie, genre un tremblement de terre en Haïti, genre un mec qui te largue, oups non, ça c’est pas vraiment universel… genre un attentat via Boeing aux states. Ironie du sort non, que cet épisode tellement de circonstance… Confirmation, en tout cas, que ce voyage est sans doute une juste chose. La chose que je devais faire.
Je suis en pèlerinage depuis trois jours. Ça va te faire rire, je le sais.
Zoya, enseignante, maman de trois enfants, vivant en Belgique dans un couple très banal, comprend vite qu’elle a un arbre généalogique beaucoup moins banal..« J’ai vite su que ma famille n’était pas construite comme tant d’autres » écrit-elle, sa famille est dispersée sur deux continents et elle a des origines diverses tant du point de vue géographique que du point de vue social. Elle comprend aussi que ses aïeux ont voyagé à travers terres, mers et océans. Elle décide alors de remonter le courant de sa généalogie comme d’autres remontent le cours d’une rivière pour en trouver la source, elle va chercher à remonter le plus loin possible pour comprendre comment elle s’est construite sur des racines aussi diverses.
Arrivée à ce qui n’est évidemment pas la source primaire de toutes les généalogies, mais à ce qui pourrait être un bon point de départ pour construire son histoire. Elle élabore cet arbre généalogique en suivant la filiation de mère en fille pour arriver jusqu’à elle. Elle commence son récit généalogique en reconstituant la vie de Goguet et de sa petite indienne. Goguet et le fils puîné d’une famille de nobliaux normands qui a émigré pour une quelconque raison vers le Canada où il a troqué quelques marchandises, armes ou chevaux contre un toute jeune fille à des indiens Ojibwés. Ils se seraient aimés sans pouvoir se parler mais en déployant beaucoup de complicité. Lui partait pour de longues semaines de trappes la laissant seule, elle savait quand il rentrerait, elle avait une confiance absolue en lui.
Ce bon Normand et cette fière petite indienne constitue déjà un point de départ original pour cette généalogie. Ils eurent quatre enfants dont une fille élevée par les jésuites qui lui permirent d’épouser le fils d’un notable qui avait besoin de revaloriser son image ternie par son homosexualité bien mal acceptée en ce début du XIX° siècle. Eux aussi, ils s’aimèrent et eurent des enfant dont une fille qui a son tour a une fille qui à son tour… et ainsi de suite de génération en génération, Zoya raconte comment elle est venue au monde sur les bords de la Meuse où elle a à son tour fondée une famille qui perpétue ce lignage cosmopolite.
Tel un chirurgien des cœurs et des couples, Edmée, elle-même liégeoise, vivant sur les bords de Meuse, explore comment les unions maritales ou adultérines se construisent, grandissent, se fanent, s’étoilent, se déchirent, … Des couples qui ne correspondent pas toujours à la norme sociale, des couples qui n’en sont pas toujours. Elle suit le fil rouge de l’amour qui sème la petite graine qui permettra de passer à la génération suivante. Dans ce texte, on croise des parents qui n’étaient pas fait pour se rencontrer, des mariages arrangés, des mariages de raisons, des liaisons adultérines, des amours de passage, des coups de foudre ravageurs, des enfants qui ne connaissent pas toujours leur géniteur, …, tout ce qui peut, in fine, constituer une bonne famille avec ses amours, affections, désaccords, … Edmée est une grande experte des amours chez les notables mais elle sait surtout les sentiments qui réunissent les êtres. « Il y a le désir, il y a le plaisir, il y a le sexe, le devoir, le « faire plaisir » pour la paix du ménage. Tant de choses et tant de variantes puisqu’on vit une histoire différente chaque fois. »
Cette généalogie n’est pas seulement un exercice historique c’est avant tout une dissection des rapports entre les hommes et les femmes mais aussi entre les femmes et les femmes et entre les hommes et les hommes. Ce texte est plein de sensualité, d’érotismes très pudique, jamais démontré seulement suggéré. Il évoque aussi la violence de la nature et des hommes mais jamais une violence littéraire destinée à émouvoir ou effrayer les lecteurs. J’ai lu ce texte comme une histoire de femmes dont les vies mises bout à bout comportent toutes les tracas qu’une femme peut rencontrer au cours de sa vie : le mariage forcé, l’adultère, l’enfant illégitime, le mari homosexuel, le mari dédaigneux, le mari volage, le mari violent, les enfants perdus, le veuvage précoce, … C’est un peu l’histoire de la femme à travers les continents pendant les deux derniers siècles. Mais la vie ne se réalise pas forcément avec un ou une autre, elle peut être très belle et bien remplie dans une existence solitaire. «Un vie est complète sans mariage, sans grand amour, sans orgasme, sans enfants, sans voyage astral, sans sixième sens, sans apparition de la vierge, sans gagner un prix Nobel, sans devenir riche sans expérience de vie transcendante. Oublie ça. Une vie est toujours complète sauf si on croit qu’elle ne l’est pas. »
J’ai aussi beaucoup apprécié les différents cadres décrits par l’auteure, sa documentation est certainement très fouillée mais je sais qu’elle a été complétée par des souvenirs personnels de voyages et de séjours dans de nombreux pays. Elle dresse ainsi un tableau d’une Amérique de la fin du XIX° et le début du XX° siècle où les grandes familles étaient organisées en clans très fermés mais où les nouveaux riches pouvaient encore trouver une place. C’est l’Amérique des pionniers venus d’Europe avec leurs rêves et leurs espoirs de fortune, racontée dans une belle et grande saga familiale.
Les opuscules de Carine-Laure Desguin se suivent et ne se ressemblent pas... Mais alors pas du tout... Après avoir lu l'adopuscule "Misha, le poisson rouge et l'harmonica", voici l'apéropuscule "Ceux-là de boue et de merde"... Un texte court destiné à donner envie en vue de la publication d'un roman complet... Une mise en bouche, en quelque sorte.
Qu'avons-nous ? Un titre pour le moins curieux, certains diraient trash. (Mais Carine-Laure n'en est pas à son premier essai, n'est-ce pas ?)
Cette fois, nous basculons dans un genre bien différent, un polar... Enfin, on en a tous les ingrédients : une détective privée inquisitrice et cachotière, plutôt agaçante et pas très nette (c'est mon avis...), une disparition étrange, peut-être inquiétante, quoique... Et puis il y a Vermeersch... Un gus un peu dépassé, ancien amant de la victime, suffisamment évasif, imprécis pour susciter quelques interrogations méfiantes. Une question s'impose dès le début de la lecture : qu'est devenu Lucas Depoorter ? Faudra attendre le roman pour le savoir, j'en ai bien peur...
Mais... Parce qu'il y a un mais... Vous connaissez Carine-Laure, n'est-ce pas ? Elle sait que le diable se loge dans les détails... et les faits relatés par Vermeersch sèment quelques indices qui pourraient bien nous mettre sur la voie d'une partie de la réponse... au moins !
Je suis toujours très curieuse de lire les textes de Carine-laure parce que la surprise est toujours au rendez-vous. Et cette fois encore, mes attentes n'ont pas été déçues.
Cet opuscule est un "adopuscule": je m'attendais donc plus ou moins à de l'heroic fantasy ou, pourquoi pas à un truc post apocalyptique. Ben j'avais tout faux. "Misha, le poisson rouge et l'harmonica" commence comme un conte mais devient très vite cauchemar.
Le texte est un voyage, une quête improbable, quelque part un saut dans un passé de triste mémoire. Des personnages de conte le ponctuent, certes, lui donnent un côté fantastique, enfantin mais l'histoire joue avec une gravité qui ne peut qu'interpeller. Pour autant, l'écriture de Carine-laure Desguin, très dynamique, n'a rien de sinistre ou de pesant : elle est colorée !
Oui, j'ai bien dit colorée... Il y a le rouge du ciré de Misha, du poisson et du sang (curieuse coïncidence, n'est-ce pas?) et la couleur de prédilection de l'auteur, le jaune du soleil, bien sûr, mais aussi d'une étoile cousue sur les vêtements...
Espoir et désespoir... Désespoir et espoir... Tout se mêle, s'emmêle comme la vie et la mort. Je ne pensais pas qu'un texte aussi court puisse me prendre autant au dépourvu. Un coup de coeur auquel j'étais loin de m'attendre !
Valérie pratique la peinture acrylique, l'encre de Chine sur toile et dessine depuis l'âge de 4 ans. Petite, elle s’amusait à construire des livrets dans lequel elle écrivait des histoires qu’elle illustrait avec ses dessins. Ensuite toute sa vie, elle a écrit beaucoup de poésies, de chansons, de textes. C’est enfin à partir de 2010 qu’elle décide de finaliser certains romans commencés et c’est en 2020 qu’elle les envoie enfin dans le monde de l’édition. Elle a suivi des humanités artistiques à l'Athénée Royale de Rixensart avant des études supérieures à l'Institut St Luc, en illustration et au "75" en graphisme à Bruxelles. De 2000 à 2003, elle suivra une formation musicale adulte en solfège et piano à l'Académie de Musique de Rixensart pour laquelle elle écrira des chansons et préparera des décors. Hélas, une méchante surdité progressive mettra fin à tout cela.
Essentiellement figurative, Valérie a commencé en 1990 par une première exposition personnelle à la galerie Espace Libre à Bruxelles et l'inauguration de la maison des artistes à Anderlecht puis a continué jusqu'en 1994 avec le groupe Espace Libre fondé par Guy Bellissent. "La nature faisait l'objet de sa première exposition qui prenait des allures de promenade en forêt avec sous le feuillage, une sourde et grandissante inquiétude" (Anita Nardon, 1992). Elle exposera ensuite, au musée de l’Eau et de la Fontaine à Genval en 1995 puis chez Creatio au château de Rixensart en 1998.L'humain domine dans les œuvres suivantes, proches de l'art cru, acrylique noire, blanche et crayon sanguine; opposition, ombres et lumières, bien et mal à la mesure de notre fin de 20ème siècle. Ensuite, des clowns, des musiciens exposés en 2000 au Bonnehill House jazz club à Court-St-Etienne et à l’auditorium Hamoir à Uccle en 2002, la gare de Profondsart et ses environs à l’encre de Chine, viendront adoucir parfois l'angoisse et la révolte.
De 2004 à fin 2013, elle tient un atelier de cours de dessin personnalisés, ainsi que d’octobre 2019 à avril 2021. Elle donne parfois une œuvre ou l’autre (Télévie, Allumeur de rêves, Restos du cœur), expose minimum une fois l'an et faisait partie du groupe Au Clair de l'Art. Elle participe aux parcours de Profondsart-Limal, aux Salons d'hiver à Ottignies, aux Biennales de Peinture et Coursives des arts à Wavre, a reçu le deuxième prix "Jeunes Espoirs" à Braine-l'Alleud en 2003 et a participé à Natuur Art-SABAM en 2006. Etant fan du monde de Disney, elle peint beaucoup de vues de Disneyland Paris à l’encre de Chine sur toile. Valérie participe aux parcours d’artistes de Profondsart-Limal depuis sa création. Elle a également ouvert son atelier aux visiteurs lors des week-end Wallonie bienvenue en 2017. Aujourd’hui, elle peint sur toile à l’acrylique, aquarelle et encre de Chine, un monde enchanteur rempli de couleurs. Maman de 2 grands enfants et mariée depuis 35 ans, Valérie continue à écrire et à dessiner car c’est sa deuxième façon de respirer.
L’histoire :
Les cambrioleurs ont pris tout ce qu’ils pouvaient prendre. Louise est dévastée. Son ordinateur, contenant la seule et unique copie du roman qu’elle venait d’achever, s’est envolé. Elle sombre. Alors qu’elle tente de redonner un sens à sa triste existence, à quelques kilomètres de là, Pierre, aidé de son ami Lucien, a enfin décidé de percer à jour les secrets de son passé. Pour poursuivre ses recherches il achète un nouvel ordinateur, d’occasion, dont les traces de l’ancienne propriétaire n’ont pas été complètement effacées…
Dans ce roman d’une grande élégance, Valérie Winnykamien brosse avec subtilité le portrait de personnages au destin singulier, abîmés par les méandres de la vie, qui malgré tout, trouvent en eux-mêmes et en autrui la force de se battre.
Extrait :
Après quatre bonnes heures qu’ils ne virent pas passer, ils arrivèrent au dernier chapitre d’un roman magnifiquement écrit par une inconnue. Les descriptions fouillées et l’actualité du sujet étaient traitées avec une sensibilité et une poésie, dignes d’un Dickens ou d’une Jane Austen. Les deux compères étaient ébahis. Lucien y voyait entre autres une possibilité d’édition, mais comment retrouver l’auteur ? Le nom mentionné étant sûrement un pseudonyme, cela risquait d’être impossible.
En tout cas, Pierre, je suis désolé, mais cet ordi a dû être dérobé à son propriétaire, personne n’aurait laissé un texte pareil y traîner ! Ça, j’en suis sûr !
Vénus en Ré, Christine Brunet, Éditions Gascogne, 2016
Eh bien, j’ai été absorbée par ce énième thriller, le neuvième je pense de Christine Brunet. J’avais une envie de voyager, de me dépayser, d’assister à des meurtres et d’enquêter grave, tout cela en restant coincée chez moi. Je ne suis pas déçue.
Le thriller commence au 7ème cadavre. Il s’agit de la fille du commissaire Renaud Marsan. L’homme au catogan a-t-il encore frappé ?
L’enquête piétine et l’on fait appel à Gwen Saint-Cyrq qui devra bosser en duo avec Yvon Signac pour dénouer cette série de meurtres. Saint-Cyrq et Signac sont de vieilles connaissances et pour une raison que vous découvrirez Signac aurait un œuf à peler avec la jolie légiste dotée par ailleurs de pas mal de cordes à son arc, une véritable superwoman cette fille.
Et l’enquête commence donc. De suite Gwen file vers l’île de Ré où là deux meurtres sont commis. Par un concours de circonstance, Gwen retrouve deux de ses ex, Daniel Lesage un médecin légiste et Angel O’Maley un type assez louche qui propose à notre enquêtrice une bien drôle de mission. Et c’est là qu’on parle de trafic de diamants… Les pistes sont embrouillées et le lecteur pourrait s’y perdre mais non, l’écriture de Christine Brunet est claire et limpide.
Je continue… Yvon Signac retrouve lui aussi sur l’île de Ré une de ses ex, une certaine Josy, flic elle aussi. Retenez bien ce prénom, Josy. Et à partir de là, le suspens devient invivable, on peine à respirer. Quelles mises en danger que vivra notre Gwen car ah ça oui, elle a le chic pour nous foutre la trouille, elle ne nous épargne rien du tout. Mais quelle perspicacité… Car c’est bien Gwen qui dépiste le modus operandi de ces meurtres, qui sauve en passant la vie à Signac et là, alors là…. Je crois que j’en ai assez dit pour appâter les prochains lecteurs de Christine Brunet car donner plus de détails pourrait offrir des pistes et là, non, je ne ferai pas ce boulot-là.
À présent j’attends une version télévisée de cette enquête. Pourquoi pas ? Il ne manque aucun élément, une intrigue bien ficelée, des enquêteurs hors norme même quand ils sont ripoux, un décor de rêve, etc. Alors ?
Misha, le poisson rouge et l’harmonica, Carine-Laure Desguin, Editions Lamiroy, Collection Adopuscule
Il y a un poisson rouge qui prophétise et il y a Misha, une petite fille de neuf ans qui joue de l’harmonica. L’histoire nous entraîne depuis les Fagnes et l’Hertogenwald jusqu’au canal Obvodny. Misha n’est pas née dans un chou, non, quelque part, il y a ses parents de sang. Misha traversera les plaines du Caucase, elle croisera des trains remplis de visages éteints et verra des montagnes qui saignent. Tout au long de ce voyage initiatique, elle rencontrera des fées, des sorcières et un drôle de gamin flanqué de nains chauves et de lapins de garenne. À l’autre bout du monde, Olga et Yvan eux aussi jouent de l’harmonica…
Extrait :
… Et cette montagne d’objets de toutes sortes, c’est vraiment une montagne d’où jaillirait une source d’eau pure ? Cette montagne, racontent les anciens d’ici, cache dans son ventre des chandeliers à sept branches, des milliers de chandeliers qui clignotent de temps en temps lorsque les musiques sont belles à travers le monde et que tous les peuples les comprennent et les aime. Alors, la montagne s’allume. C’est grandiose d’assister à un tel spectacle confient les nuages aux rayons du soleil. Misha s’agenouille devant la montagne, elle a vu quelque chose. Des cailloux s’écoule un mince filet d’eau toute rouge. Il paraît que ça coulera comme ça pour toujours, qu’il y avait tellement de gens dans les trains, entassés les uns sur les autres, et suffocant même parfois, que cette montagne si haute et si lourde de toutes ces personnes et de tous ces objets (des valises, des bijoux, des médailles, des étoiles jaunes), que même lorsqu’elle aura …