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A LA UNE...

Publié le par aloys.over-blog.com

bobclinPetit appel à tous les auteurs et auteuses de Chloe des Lys du Grand Bruxelles. La page web de la séance de dédicaces du samedi 23 octobre, à partir de 20h00, à l'Espace Art Gallery d' Ixelles se trouve à cette adresse: ( bandbsa.be/foires/ixelles2010.htm ). Pouyr les inscriptions on est prié de s' adresser à Bob Boutique: baudouin.boutique@skynet.be

 

 

 

***********************************************

 

 

desguin Un coup de gueule d'actualité !

 

Les enfants du voyage ...
 
Des yeux noirs gonflés de musique
De paysages et de rires exotiques
Des mots d'enfants des ciels fermés
Ouvrez vos coeurs et regardez
Rescapés des frontières invisibles
Mal-aimés des nantis des socilaisés
Nos coeurs sont des pépites nos corps sont de passage
Et quoique vous fassiez battez et piétinez
Nous resterons les enfants du voyage
 
Nous traverserons vos rivières et vos villes
Et aimerons vos oiseaux dans les arbres
Les encens brûlés des églises inciviques
S'infiltrent honteux et vous regardent
 
Nous roulerons sans calcul et sans colère
Et prierons les oiseaux de passage
Nous marcherons vers les douces lumières
Et resterons les enfants du voyage .
 
Voici deux semaines un ami me demande d'écrire un texte ou une poésie ...Le sort des gens du voyage le désarmait et il voulait crier ou simplement faire passer un message ...
Les prises de position au sujet d'un sujet d'actualité, ce n'est pas mon genre ...Etiquetter, jeter, lever un drapeau coloré par autre chose que le mot liberté ne m'intéresse pas ...
Cependant, au milieu de chaque conflit, de chaque guerre, de chaque souffrance, le sort des enfants ne me laisse pas indifférente.
CAr demain, ce seront ces enfants-là qui couvriront notre terre d'amour de sang ou de lumière ...
Carine-Laure Desguin
http://carinelauredesguin.over-blog.com


Publié dans ANNONCES

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CHRISTINE BRUNET : Rue Baraka de Carine-Laure Desguin...

Publié le par christine brunet /aloys

Photo Christine BrunetImpressions de lecture

 



Je lâche le livre et me rapproche de la très large baie vitrée de mon salon qui donne directement sur le jardin. Il est coloré en cette saison mais le ciel est gris, pesant... A part ce petit rayon de soleil qui s'infiltre encore timidement entre la masse triste... Voilà, c'est cela, Rue Baraka...


C'est un tourbillon de mots comme une spirale infernale qui propulse de la lassitude vers l'espoir, de la grisaille vers la couleur, de la nuit du doute vers la lumière éclatante.


C'est une spirale de vie, une spirale de pensées et le vide s'emplit alors de rêves... et de phrases phares martelées qui entaillent le gris uniforme. Quelles phrases? Elles sont le secret... image-1.jpg


On en sort un peu saoul, groggy de cette déferlante de couleurs... 


Voilà... Le soleil brille....


Et l'histoire? Et les personnages? me demanderez-vous... Ils sont là, le maître éblouissant, l'élève ébloui...

 

Et le lecteur ? Eh bien, il contemple avec un petit sourire satisfait le rayon de soleil qui illumine, à présent, son jardin...


 

CHRISTINE BRUNET

http://recreaction.over-blog.org

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Publié dans Fiche de lecture

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A LA UNE...

Publié le par christine brunet /aloys

bobclinA voir dans ACTU: "Orages" de Céline Gierts (Chloe des Lys).http://photos-a.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs318.snc4/41218_452858517358_676387358_6363795_6495774_s.jpg

C'est son premier roman. Elle est montoise et enseigne la psycho. Orages de vie, renversement climatique, nous avons tous traversé des tempêtes, marché sous la pluie au rythme de nos rencontres... voir ici:http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

A voir aussi sur ACTU: Gaffe aux yeux ! La Belle Mère Dure #16 vient de sortir . Cette revue anarchiste, vulgaire et parfois carrément scatologique, sort quand elle est prête ! Son éditeur s'appelle Eric Dejaeger et est à part cette erreur intellectuelle qu'il revendique haut et fort, un auteur et poète respecté. Comme quoi... Ce dernier numéro fait fort, comme d'hab, avec des provocateurs du genre de John Ellyton, Jean-Philippe Querton, Eric Allard, Denise La Crémière etc... ACTU n'est pas responsble du contenu de ce chiffon de papier (que nous lisons tous en cachette) !http://photos-f.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash2/hs215.ash2/47869_452849442358_676387358_6363654_5639158_s.jpg

 

Voir ici:http://www.bandbsa.be/contes.htm

Publié dans ANNONCES

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MARTINE DILLIES-SNAERT A LU "LES OISEAUX BLEUS" de CHRISTIAN VAN MOER

Publié le par aloys.over-blog.com

MARTINEJ’ai lu « Les oiseaux bleus » de Christian Van Moer (*)

Médaille d’Or de Poésie de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras (F)

 

 

 

                         Barde ou berger de la troupe ? Christian Van Moer est notre maître incontesté. Quand je referme le livre, je ne puis que souffler un « Diantre ! Quel diable de bonhomme ! »

 

                         Qui peut encore, aujourd’hui, se permettre le luxe de raconter une histoire en vers ?! Et une histoire d’aujourd’hui s’il vous plaît ! Quelle autre ponctuation que le point d’exclamation pourrais-je donc employer dans ce commentaire ? Vous êtes un diable, Monsieur Van Moer. Devant un tel écrit, je retire mon chapeau. Arras, en vous octroyant la Médaille d’Or, a reconnu en vous un maître de la poésie.

 

                         L’auteur nous raconte une histoire d’amour au moment le  plus fort de la guerre de Bosnie. Il raconte, il murmure, il chante, loue, enrage, damne, hurle, pleure et avale la douleur. Il ne transcende rien, il offre, il offre tout : ses émotions et ses émois enrobés de musique rythmée par la magie des vers.Les-oiseaux-bleux-C.-van-de-Moer.jpg

 

                         La richesse de la diversité des récits dans le rythme époustoufle. A la manière des anciens, il chante la mer, Eros puis, tel un magicien, il y mêle soudain les peaux dorées d’huile solaire et des mots tels que « sexy » et,  enfin, tout en douceur et en délicatesse, y glisse furtivement la mélodie de la flûte… du dieu Pan !

Et je me surprends à lever les yeux et à chercher à le voir apparaître, le sourire doux au coin des lèvres. J’aime cet humour distillé qui rappelle que les récits latins et grecs n’étaient ni vierges ni insipides.

 

                         Je pense très sincèrement que, outre toutes les personnes aimant les lettres,   ce livre  devrait être lu et étudié par les sections littéraires.

Il est rare d’avoir des récits d’une telle qualité.

 

                         Christian Van Moer signe, avec « Les oiseaux bleus », un réel chef d’œuvre.


 

MARTINE DILLIES-SNAET

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CARINE-LAURE DESGUIN: pour vous, j'ai lu EVOLUTION de Laurent Dumortier ...

Publié le par aloys.over-blog.com

desguinPour vous, j'ai lu EVOLUTION de Laurent Dumortier ...


Du mystère : on parle de portes , de réincarnations interrompues ,de l'origine des origines , d'évolution, de régression ...


"Chardon malmené dans un champ de runes ", que nous dis-tu ?
Tu cherches à fixer l'espace -temps , à confondre le passé, le présent , l'avenir ?
Sommes-nous nos propres sauveurs ? Le temps glisse-t-il hors de notre égo ?
Vulvanologue, où les origines se nichent-elles ?
Dans la cité d'Equaam, tout est -il encore possible ?



"Je suis une poussière de temps
Qui s'envole avec le souffle
D'une tempête planétaire" ( évolution 8 )Evolution L.Dumortier
 



Un troisième oeil ne percevrait pas mieux que ce que tous mes neurones attentifs ont pu discerner en zoomant dans l'un et l'autre texte décalé de ce petit recueil de poésies ! Petit...mais ne vous y trompez pas ! Les mots sont grands ! Très grands même car nous prenons connaissance de notre non- connaissance et pire encore de notre a-connaissance ! Car j'aime pour commenter l'incommentable subtiliser à Laurent Dumortier son non-conformisme de la matière première !



On prend conscience en lisant et relisant les quelques textes de cette vingtaine de pages que nous ne sommes qu'une poussière d'étoile et qu'au-delà de l'infiniment grand, la matière existe encore et reste imperméable à nos interrogations ...


" L'ultime dégénérescence consiste à ne pas mourir idiot" ( Régression 6 )



Et bien moi je vous dis, dispersez- vous dans ces quelques pages et croyez-moi, vous ne mourrez pas idiot ! Et si de toute façon, nous ne mourrions jamais ? Je vous le demande ?



Ces mots -là , jetés dans la galaxie de notre concept, je les aime. Parce qu'ils me renvoyent durant quelques instants aux grandes interrogations qui m'ont habitées ; parce qu'ils se calquent à la poésie dite surréaliste; parce qu'ils déchirent les cloisons de mon imaginaire ; et parce qu'en les parcourant, je ressens les mêmes émotions que celles qui me soufflent des mots, quand je lis André Breton, Aimé césaire, Anthonin Artaud ...



Une vingtaine de pages ..Hauteur : 9 cm; largeur : 13 cm ; ( ? )
La couverture ? Une photo en noir et blanc ...Et quelle photo !



Et pourquoi mon commentaire vous paraît-il bizarre, décalé, incompréhensible, photontectonique, vertigineux, phéronomo-hormonal , dubito-mutatif ?
Je vous le demande ...



Laurent Dumortier, lauréat 2008 du prix de poésie ( en sms ) de la ville de Namur assure une poésie surprenante au milieu de laquelle surnage des interrogations intemporelles- stop- Bravo- stop- on attend la suite - stop - Merci à toi - Stop !

 



Carine-Laure Desguin

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Bizarres... Les contes Bizarres de Bob Boutique vus par Christine Brunet

Publié le par christine brunet

Photo Christine Brunet Impressions de lecture 

 

 

Contes Bizarres... Vous avez dit bizarres ? Tiens, comme c'est bizarre !... 


Cette réplique de Louis Jouvet, magnifique docteur Knock, m'est venue spontanément en repensant au titre du livre de Bob Boutique. ( Ce ne doit pas être la première fois qu'on te fait le coup, hein, Bob !)

 

Pourtant, je subodorais rapidement quelque chose de plus... caustique...

cover.gif

 

En fait, caustique n'est pas le mot... Bob nous offre une image bien à lui de cette société qui nous entoure. Il prend ça et là des figures de notre quotidien et les poussent toujours plus loin dans un "jusqu'au boutisme" parfois grinçant.

 

Des caricatures, ses personnages ?  Moi, je dirais des prototypes... Si on parvenait à classer les hommes en catégories, chacun d'eux serait l'image de référence. Ils ne sont pas méchants, pas grotesques, pas farfelus ni tordus, non...


Parfois naïfs, parfois meurtris, ils évoluent dans un environnement très actuel et affrontent des situations ( qu'ils ont parfois crées, il faut bien le dire) qui étirent nos lèvres en un rictus parfois ironique, souvent amusé. 


Combien de fois me suis-je exclamée dans mon coin: "mais quel andouille, ce mec!" ou bien "mais quelle naïve, cette nana!" en découvrant leurs mésaventures.

 

Et c'est bien là tout le talent de Bob... nous entraîner bien malgré nous aux côtés de ses personnages que l'on fait réels l'espace d'une trop courte tranche de vie.

 

 

 

CHRISTINE BRUNET

 

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EDMEE DE XHAVEE : VENT 5 SUR L'ECHELLE DE BEAUFORT

Publié le par aloys.over-blog.com

Edmee-chapeauVent 5 sur l’échelle de Beaufort
A Paolo Conte

 

 

Léger comme un halo de vapeur langoureux, il s’éveille, s’élève dans les rayons translucides du soleil des premières heures du jour. Hésite, monte un peu, s’arrête, tourne, descend en piqué pour animer de son souffle une vieille casquette près de la niche du chien qui s’ébroue et ouvre un œil à peine curieux. La casquette finit un petit mètre plus loin, le chien remue le bout de la queue, gémit et se tourne de l’autre côté pour prolonger sa nuit.

 

Le coq apparaît, et le vent lui lisse les plumes de la queue, elles brillent comme la soie et se courbent sur son flanc alors que l’animal pousse son salut au jour nouveau, cocorico ! Un petit tourbillon, une envolée de paille, un volet mal fermé qui grince et cogne rythmiquement le mur… Prenant de la vigueur il s’élance dans le feuillage d’un chêne, dans lequel cependant il doit se calmer, s’infiltrant au mieux dans les branches où un nid abandonné contient un vieil œuf de Pâques fondu et enveloppé dans du papier doré.

 

Une fois sorti du labyrinthe végétal, il se tiédit voluptueusement au soleil qui a maintenant chassé la brume pailletée et séché la rosée. Doux et joueur, il s’engouffre dans le linge mis à sécher sur la corde, transformant les jeans en manches à air. Les essuies de cuisine claquent comme des coups de fouets. Une longue jupe fleurie se détache de sa pince, et s’affale dans une bande du potager, au pied des plants de tomates.

 

Rasant l’herbe qui se plie à son vouloir, il se dirige vers les champs de blé. Il les transforme en mer d’or, agitée de vagues merveilleuses et imprévisibles, tantôt vers le nord tantôt vers le sud. Une trouée soudaine révèle la course d’un lapin de garenne, vibrant de toute sa petite vie. Le pelage de son dos est chatouillé par la brise qui alors remonte pour s’unir au vol d’un corbeau. Ses yeux sont comme des galets noirs et mouillés, ses ailes s’appuient sur le vent dans une danse ludique et intime. Ils tournoient, s’élèvent et s’abaissent sans hâte, et bientôt un autre corbeau se joint à eux. Sur le toit d’une ferme, la girouette tourne lentement en se plaignant.

 

Mais le voilà qui reprend sa promenade, curieux de la route au loin, droite, bordée de peupliers d’un côté et d’un champ rempli de marguerites et coquelicots de l’autre. Une petite Renault jaune fonce gaiement, au son de Paolo Conte. La capote est baissée et sur la banquette arrière se trouve un volumineux bouquet de roses rouges. Un jeune homme décoiffé et à lunettes noires se rend chez sa fiancée dont c’est l’anniversaire. Ils iront à la mer pour le week-end. Il y aura du vent, a-t-on annoncé, mais la petite villa de Saint Idesbald est bien abritée, et le barbe-que aura bel et bien lieu. Il se retourne pour comprendre d’où vient ce claquement de tissu semblant sortir de la capote, ne voit pas le trou dans l’asphalte devant lui. La voiture fait un saut, le jeune homme perd le contrôle. Et la vie. Le vent se rue sur la tôle repliée, et expulse les roses libérées par la portière béante, qui s’enfuient sur la route, meurtrissant et perdant leurs fragiles pétales. Ce qui reste du jeune fiancé se laisse enlacer par le vent. Oui c’est bien moi là en bas, que s’est-il passé ? J’ai tourné la tête et puis quoi ??? Paolo Conte répète dis donc, Madeleine, Dis-donc Madeleine avec une tendre insistance… Sur le pare-brise, le sang sèche déjà en mille petites taches brunes, tandis qu’une longue coulée épaisse rampe encore sur la carrosserie jaune et tombe sur la route. Un morceau de la capote déchirée s’agite de plus en plus fort. Sur les fils électriques, des moineaux pépient, frémissants de joie de vivre.

 

Plus loin des vaches cherchent déjà l’ombre des saules. Un léger frémissement agite la surface de la mare et le vent taquine les mouches qui tourmentent les flancs des bovidés placides. Un veau aux pattes frêles se glisse sous sa mère, qui le pousse sous elle d’un coup de museau rose et humide. Dans le lointain les tremoli d’une ambulance et le son paisible d’un clocher se mélangent. Au pied d’une belle meule de foin quelques hommes se restaurent. Des tartines de pain gris avec une tranche de bon jambon coupé gros déposé sur du beurre généreux qui fond, leur graissant les doigts qu’ils lèchent. La crinière blonde d’un percheron se marie aux boucles sombres d’une jeune femme qui lui embrasse le dessus de la lèvre avec extase, cet endroit indiciblement doux et qui sent la truffe.

 

Plus impétueux soudain, le voilà qui transforme la terre du chemin en nuage grisâtre et agressif. Il griffe le visage et les yeux de deux petites filles portant chacune un sac à dos et chantant « You’re beautiful ! » à tue-tête. Elles s’arrêtent en protestant, se mettent dos au vent, qui alors tourne et les force à se remettre dans l’autre sens, crachant et se frottant les paupières rougies. Déjà désintéressé il continue sa course rapide et fait s’envoler un vieux sac de supermarché en plastique. Lentement, vite, plus haut, presque au sol, pour en perdre le contrôle dans une haie d’aubépine où une musaraigne se tient immobile, ses longues moustaches aplaties par la rafale. Alors il suit le ruisseau, en ride la surface, plie ses roseaux, bouscule le chapeau de paille d’un gamin qui essaye de construire un barrage et tombe à l’eau en essayant de le retenir.

 

Des amoureux marchent devant lui, se dirigeant vers l’orée d’un petit bois. Elle a une  robe blanche très lâche, de longs cheveux roux lisses, et le visage d’un Botticelli. Elle rit et hâte le pas avec impatience vers le bois. Le vent pose son haleine sur elle, agite ses cheveux qui entrent dans la bouche du jeune homme, écrase le devant de sa robe sur sa poitrine, qu’on devine nue, et fait remonter sa jupe comme une immense corolle au-dessus de sa taille, révélant une autre nudité. Un double éclat de rire s’envole avec lui, gai et surpris.

 

Un homme en salopette lave sa voiture au tuyau d’arrosage. Il fredonne pour lui d’une belle voix feutrée. Une bourrasque courbe le jet de l’eau contre un rayon de soleil, le décomposant en minuscules gouttelettes irisées, comme une vapeur scintillante de couleurs mouvantes.

 

Les ombres s’agrandissent au sol, comme de longs spectres. La lumière est rose et or. Un tracteur plein de cruches à lait se débat dans une ornière, le vieil Hubert peste et jure contre l’engin rebelle. Il tente de s’allumer une cigarette pour se calmer, mais la flamme se plie, s’allonge, se déchire, et puis s’éteint. Et Hubert de pester encore plus fort. Les aboiements de son chien lui parviennent, lui faisant peser son retard. Et la Paulette qui a de la famille pour goûter aujourd’hui, elle a fait sa tarte au sucre, nom de nom, il ne m’en restera plus ! La Paulette, elle, se lève de sa chaise en soupirant : « Trois fois que le vent ouvre la porte aujourd’hui ! » et se décide à fermer la fenêtre qui fait courant d’air.

 

Maintenant les mouvements du vent sont berçants, enveloppant êtres et choses avec affection. Ils remuent le poil emmêlé d’un vieux chat juché sur le siège d’une moissonneuse rouillée. Dirigent les canards dans l’abri, comme des mains anxieuses. Apportent la voix d’un joyeux ivrogne qui rentre chez lui. Mêlent à l’air le parfum d’une grillade et de bois qui calcine. Caressent les géraniums dans leurs pots. Apaisent le front d’une femme enceinte, assise sur le pas de sa porte, qui s’évente avec un magazine en soupirant « encore un mois ! » Gonflent les rideaux de voile de la chambre d’une vieille dame qui raconte en souriant sa journée à la photo de son mari mort à la fin de la guerre. Répandent les pleurs d’un enfant qui ne veut pas se coucher… Murmurent le chant de la vie en s’engouffrant par une porte entrebaîllée.


 

EDMEE DE XHAVEE

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MARTINE DILLIES-SNAET A LU "(AMOURS)HAINE" de JEAN-JACQUES MANICOURT

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MARTINEJ’ai lu « (Amours) Haine » de Jean-Jacques Manicourt 


  

 

« J’aime ma mère…

surtout quand elle se tait,

c’est-à-dire pas souvent.

Peut-on aimer sa mère pas souvent ?

Je devrais en parler à mon psy.

Je tiens là, peut-être, un nouveau concept. »

 

            Voici ce que je lis en 4ème de couverture.

 

            D’emblée les mots, la manière dont Jean-Jacques Manicourt les accroche les uns aux autres m’interpelle. Des mots d’une simplicité et d’une nudité telles que la musique de leur agencement éclabousse. Mais ne vous fiez pas à cette simplicité, toutes les dix phrases, un vocabulaire riche s’immisce. Je peste, il me faudra ouvrir le dictionnaire. Mais non ! Tant pis, j’en fais l’impasse, je n’ai nulle  envie de perdre le fil.

 

            Car c’est bien de ça qu’il s’agit : ne pas perdre le fil. Celui de l’histoire d’abord, celui de l’écriture ensuite. Le style est particulier, il est littéraire, il est beau. Lui et l’histoire font qu’une fois ouvert, on n’a pas envie de lâcher prise. Je ne suis même pas allée « plic-ploquer », comme je m’amuse à le dire, à gauche et à droite : comme une petite fille sage, j’ai lu page par page.amourpuissance.jpg

 

            Je rigole en écrivant « petite fille sage » car, sacrénom, ce bouquin est tout sauf un livre pour petite fille sage. C’est joliment un livre pour adultes et pour adultes avertis même.

 

            Tous les amours sont permis, décrits, découverts. Il y a du glauque, du sérieux, du tendre, du philosophe et même quelques éclats de rire. Le climat est particulier : la vie réelle y apparaît par endroit, par pans entiers ; à d’autres moments, on se surprend à aimer le soleil et les petites nuisances qui font notre quotidien « tout sain ».

 

            J’ai aimé. J’ai réellement aimé. J’ai aimé le style mais j’espère que le livre suivant que j’ouvrirai sera tout autre. Tiens je pense que je vais prendre une B.D., ça me changera un peu.


 

MARTINE DILLIES-SNAET

http://users.skynet.be/TheDillies/

 

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"TACHES D'ENCRE" LU PAR CARINE-LAURE DESGUIN

Publié le par aloys.over-blog.com

desguinTaches d'encre, un livre de Martine Dillies-Snaet

 

 

On a trop peu de temps à être
Pour se permettre de ne pas dire "je t'aime"
Aux gens que l'on aime "


" Taches d'encre", c'est nonante pages qui vous jettent au visage des flaques d'émotion ; nonante pages pleines de maturité qui nous crient :
" réveillez-vous, vous qui dormez sur le doux matelas de l'indifférence, ouvrez les yeux et regardez la vie ! Aimez-la sentez-la ! Aimez les autres"!

Avec ses mots tantôt dissipés en puzzle tantôt dans l'ordre et la juste rime, Martine Dillies-Snaet nous réchauffen et nous refroidit en même temps ...Ces textes-là, on ne peut les lire et rester arrimés aux berges de l'indifférence. Ces textes-là ne cheminent pas, ils sillonnent nos coeurs et labourent nos corps, avec à la fois de la force et de la sensualité.
De tous ces mots, deux transpercent chaque page : AMOUR et VERITE.

Ce professeur de mathématiques, lauréate de nombreux concours de poésie ne compte pas les gifles qu'elle nous claque au visage pour donner de la vue à nos yeux , de l'amour à nos coeurs et de la vérité à nos paroles !

L'amour se lit s'étend se lie à chaque phrase, l'amour avec un grand A, l'amour universel...L'amour de sa terre, une terre paysanne qui fume de la sincérité et la valeur des belles âmes humaines...L'amour de la famille ! Les mots - cadeaux gâteaux qu'elle envoie vers ses enfants sont des leçons de vie glissées tout en douceur sans jamais moraliser entre couleurs et poupées, entre force et vérité.

On lit ces textes et on fait un retour sur soi-même. On se pose les questions essentielles de la vie!

" taches d'encre", c'est un livre de poésie facile à lire, difficile à faire rebondir dans notre quotidien...Alors on lit, on relit et relit encore...

Une couverture frôlant "l'origine de la vie" de G Courbet, une originalité dans la mise en page, des lettres au caractère docile captent notre attention et ne nous essoufflent jamais !

L'auteur ose les dialogues et ça, c'est "Ploegsteert " rare en poésie !

" Taches d'encre ", ça veut dire pour moi : " Détache l'ancre, lève -la !" L'ancre ?? Oui, l'ancre alourdie par le poids de nos incertitudes, de nos indifférences, de nos hésitations !

" détachons l'ancre " de tout ça et, à l'instar de Martine Dillies-Snaet, disons "je t'aime" tout de suite et maintenant ...On a trop peu de temps à être !

Chers amis, je ne vous demande pas SI vous lirez ces poèmes de vie et d'essence des sens, je vous demande QUAND ?

 

 

 

CARINE-LAURE DESGUIN

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PREMIERS MOTS SUR LE PAPIER... EDMEE DE XHAVEE

Publié le par aloys.over-blog.com

Edmee-chapeauPremiers mots sur le papier

 

 

Ma première oeuvre écrite fut, je dois l’admettre, un plagiat. Je recopiais le catéchisme dans un cahier à l’intention de ma mère qui ne voulait plus entendre parler de curés, de servante du curé, de bouteille de porto du curé ni de confession. Comme les chères sœurs, dans leur tact infini, m’avaient bien annoncé que cette orientation funeste la conduirait en enfer et que je comptais alors aller au ciel au ciel au ciel pour la voir un jour, cette Vierge Marie que l’on disait si gentille, j’ai décidé de sauver l’âme de ma mère et de lui faire changer de destination.

 

J’ai donc repris les leçons essentielles – sans doute assez transformées car le premier jour d’école j’ai cru qu’on nous racontait les aventures d’Adam-le-lièvre et non pas d’Adam et Eve. J’ai aussi illustré les leçons pour que le retour de ma mère vers le ciel soit plus agréable. Lors de la montée vers le Golgotha, j’ai mis une emphase remarquable. Jésus passe, la croix sur l’épaule, abondamment couronné d’épines, des gouttes de sang grosses comme des nez tombant autour de lui – je n’avais pas le sens des proportions, et il fallait que les détails y soient. Il est dans une rue bordée de maisons. Dans l’une d’elles, sans porte pour des raisons de facilité, Marie égrène un chapelet devant un crucifix planté au mur, éclairée par le lustre de notre salle à manger, une roue de bateau avec 4 lampes. Des larmes de la taille de feuilles de marronnier tombent de ses yeux. Elle est si absorbée qu’elle ne regarde pas passer son malheureux fils, qui ne se tourne d’ailleurs pas vers « sa maison »….

 

Les leçons étaient suivies d’une interrogation à laquelle ma mère n’accordait jamais le sérieux nécessaire, trop amusée par les illustrations.

 

Plus tard, j’avais sans doute 12 ans, j’ai donné naissance à mon premier roman. Deux amies – belles, blondes, avec de gros seins (j’illustrais aussi !) – acceptaient de tester la machine infernale d’un ami (comme il était inventeur et savant, il avait des lunettes et un tablier blanc, un type sans charme). Cette machine les emportait au temps de la préhistoire. Elles y rencontraient un « ancien belge » vraiment beau, inspiré d’un film péplum de l’époque (muscles, barbe bien taillée, parlant le belge moderne sans accent ni fautes de grammaire). L’amour naissait, et aucune jalousie ne sévissait entre les amies du fait qu’il n’y avait qu’un seul homme potable dans tout cet ancien monde. Il faut dire qu’à cet âge, l’amour et ses affres n’étaient pas clairs pour moi, et tout me semblait bien simple. Il y avait aussi un épisode où on trouvait un bébé abandonné que l’on nourrissait avec du lait de jument grâce à une petite bouteille de privine (gouttes nasales pour les rhumes !!!) qu’une des deux amies avait judicieusement gardé dans sa poche, et dont la tétine venait à point.

 

Je ne sais plus comment l’histoire finissait. L’ancien belge remontait-il le temps pour devenir vendeur itinérant d’aspirateurs à Verviers, ou restaient-elles dans le lointain passé, couvertes de peaux de mammouths, coiffant leurs cheveux blonds avec des arrêtes de poissons, jouissant d’un heureux farniente ? Le bébé… irait-il en classe pour apprendre ses tables de multiplications ou devenait-il le chef du clan tandis que les blondes enseignaient les secrets du maquillage aux autres femmes ?

 

Je ne sais plus !

 

 

 

EDMEE DE XHAVEE

http://edmee-de-xhavee.over-blog.com

Publié dans Textes

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