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Françoise Castera : INFINI

Publié le par aloys.over-blog.com

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8 INFINI

 

Je veux sortir de ce pays de cet enfer

Ce n’est pas ma région et ce n’est pas ma terre

Si ce n’est par amour et par procuration

Mais aucun sentiment si aucune passion

Ne devrait enchaîner ni ce rythme effréné

Ni l’angoisse infinie qui finit par tuer

 

Je ne peux plus je suis au bout je suis à bout

C’est tout mon corps qui saigne se vidant de partout

Et la sérénité a quitté ma maison

Vivre la dépression comme une fleur poison

Connaître leurs chagrins qui ne sont pas les miens

Et craindre à tout instant ce que sera demain…

 

Et toi si c’est ici que tes cendres s’étalent

Dans ce pays – le mien – qui fut inamical

Si ton fils est parti pour retrouver ta paix

Et battre la mesure de ton plus grand souhait :

Que ton pays entier soit peuplé d’hommes fiers

C’est ma vie à présent et c’est ma mort aussi

J’ai perdu ceux que j’aime – ils sont dans l’infini

 

 

Françoise Castera

Publié dans Poésie

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Poème de Jules Cybèle... "Ballade d'un soir"

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes/cybelejules.jpg

 

 

 

 

Poème extrait du recueil Deuil le Jour/Œil la Nuit :

Ballade d’un soir

Mon cœur hors de moi me laisse rêveur,
On me l’a ôté sous mes yeux bectés.
Il gît maintenant, noir de son humeur.
Bout de chair en sang, proie tant convoitée,
Te voici charogne en bas de mes pieds.
Nous deux c’est fini, un nœud nous divise,
Me brise eunuque, jouet de la bise.
Et je me détends, légume blafard,
Dans le potager de ta couardise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Maître en l’échafaud, je suis bon joueur,
Ai perdu la mise au jeu de t’aider,
Me pends désormais blanc de mes erreurs.
Au son de minuit la corde a cédé,
Je l’ai convaincue de mieux m’enlacer
Que tu ne le fis avec tes mains grises,
Doigts de triste fée du jardin des schizes.
Me voici défait, sans doute un peu tard,
Des liens malades qu’avait ton emprise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Mal dans notre peau, là était l’horreur
De vouloir unir nos corps dépecés.
C’était supporter la double douleur,
Sans que nous sachions comment l’apaiser.
Mon amour fêlé, tu l’as piétiné,
Je t’ai laissé choir dans ton âme en crise.
J’eus dû te quitter dès la prime incise,
Voir combien l’on souffre à rompre l’histoire,
À frapper d’estoc à coup de franchise.
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.

Envoi
à celle qui pensait sans dire

Le noir c’était toi, l’amour sans couleur,
Et moi j’étais là, miroir de tes peurs.
Nuit de mes pensées, jamais ton regard
N’a croisé le mien nourri de bonheur !
J’ai connu le vide à l’ombre d’un soir.


Jules Cybèle

http://jules-cybele.skynetblogs.be/

A lire également 

http://www.aloys.me/article-jules-cybele-60433903.html

Publié dans Poésie

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Solution du jeu... L'auteur mystère est Christian Van Moer... le gagnant ? Louis Delville !

Publié le par christine brunet /aloys

http://www.bandbsa.be/contes/chrismellone.jpg

 

SOLUTION DE L’ENIGME

 

1. Raisonnement de Julien :

 

Quel était le secret de ce poème étrange

Où le nom insolite au mot clair se mélange ?

Me fallait-il rejoindre une femme amoureuse

En plein Sarajevo, la cité douloureuse ?

 

Incongru Léonard ! Apocryphe Sibylle !

Moi, le Grand Bouc cornu ? Elle, un médium sénile ?

Camille ne pouvait nous dénigrer ainsi !

Non, ce cher Léonard, c’était le grand Vinci !

 

 

L’écriture inversée et le sens sibyllin

Pour soustraire au profane un texte cristallin !

Craignant de se trahir, plutôt que par malice,

Pour m’éclairer, Camille usait d’un artifice !

 

D’une si tendre estime essayant d’être digne,

Je m’efforçai alors de lire entre les lignes.

Sans conteste la clé se trouvait dans l’en-tête,

Sinon pourquoi couper le nom de l’épithète ?

 

Je ne fus pas très long à résoudre l’énigme

Car le tétrasyllabe était le paradigme ;

Il révélait le mètre et marquait deux endroits :

L’acrostiche et la rime où trônent les mots rois.

 

2. Le message caché :

 

Mon cœur soupire 

En ton absence.

Que puis-je dire

Pour ma défense ?

 

Dans les jardins

Du centre ville,

Un baladin

Tend sa sébile.

 

C’est un français,

Un jouvenceau ;

Son air doucet

Cache un gerfaut.

 

Le jeune Achille 

Ira mener 

Jusqu’ à Sibylle

Son bien-aimé.

 

Les mots de passe :

Tout à gagner.

Un peu d’audace

Et c’est le pied.

 

L’amour mérite

Qu’on ose tout.

Accours bien vite

Au rendez-vous.

 

* * *

 

http://blogsimages.skynet.be/images_v2/002/525/693/20061214/dyn003_original_300_420_pjpeg_2525693_e9760ae3b87151080614cde407f3c4e0.jpg

 

Extrait des « Oiseaux bleus  » de Christian VAN MOER,

œuvre publiée aux Editions Chloé des Lys en 2005.

 

http://christianvanmoer.skynetblogs.be

 

 

 

Publié dans Réflexions

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Nouveau jeu... Message codé à décrypter...

Publié le par christine brunet /aloys

De Sarajevo, au plus fort de la guerre de Bosnie et après un long silence, Camille la guerillera écrit à Julien, son amant vivant à Paris. Par prudence, son message est codé…

 

Cher                                              Léonard,       

 

Mon cœur coupé du tien dans son enfer soupire ;

En vain j’ai cru pouvoir assumer ton absence.

Que puis-je raconter, lorsque j’ai tant à dire,

Pour que, sans larmoyer, je plaide ma défense ?

 

Dans les squares détruits et les mornes jardins

Du centre de Sarajevo, ma pauvre ville,

Un reflet cherche son corps, comme un baladin

Tend l’oreille aux bravos emplissant sa sébile.

 

C’est un sylphe attiré par mon parfum français,

Un elfe voltigeur, frais comme un jouvenceau ;

Son souffle annonce Eros qui, sous un air doucet,

Cache un dard empenné de plumes de gerfaut.

 

Le jeune guerrier craint de tomber comme Achille :

Ira-t-il jusqu’au bout des combats à mener ?

Jusqu’ici le dieu Mars a souri à Sibylle,

Son glaive a épargné ton soldat bien-aimé.

 

Les mots de la raison me chantent que tout passe,

Tout ! Qu’en ce monde instable, on n’a rien à gagner.

Un peu d’ivresse paie pourtant les coups d’audace

Et c’est le vent de peur qui nous fait lâcher pied.

 

L’amour, s’il est sans fard et sans ombre mérite

Qu’on ose quelque chose et qu’on accepte tout.

Accours, quand il t’appelle, à son signal bien vite.

Au fond, quoi de plus doux qu’un galant rendez-vous ?

 

                                 Sibylle

 


 

Quel est donc le secret de ce poème étrange ?

Comme Julien, retrouverez-vous le véritable message de Camille ?

Publié dans Nouvelle

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LISA DI SANTE SE PRESENTE...

Publié le par aloys.over-blog.com

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Comment dire en quelques mots qui je suis ? Pas facile. Née le 16 octobre 1979 à La Louvière, en Belgique ; enfant de la révolte ouvrière, des mouvements contestataires et littéraires surréalistes, je m’installe à Bruxelles pour suivre des études de philologie romane à l’ULB. Tant que j’y suis, je continue sur ma lancée et poursuis avec un diplôme dans la gestion d’événements socioculturels, puis décroche un boulot d’animatrice socioculturelle dans une ASBL d’éducation permanente. Et pendantcouverture-lisa-de-sante.jpg tout ce temps, je me marie, achète une maison, adopte trois chats, un chien, enterre mon poisson rouge, travaille, deviens maman, fais du théâtre, redeviens maman, … et puis, surtout, j’écris. Depuis toute petite. Un peu de tout, comme on dit : poésie, nouvelles, romans… L’année de ma trentième année est aussi celle de la publication de mon premier roman, « Quand j’étais moi », chez Chloé des Lys.  

 

Quelques mots sur le livre ?


Étudiante en lettres à l’université, la narratrice partage sa vie entre ses cours et un bar mal famé ou elle est serveuse le soir pour payer ses études. Entre une mère tyrannique, un père absent, un physique qu'elle n'assume pas, et l'absence de vie amoureuse, elle se terre dans ses lectures et une vie imaginaire remplie d’aventures. Sa seule alliée est sa meilleure amie, Arinna. Mais celle-ci disparaît soudainement. Bravant sa trouille, la narratrice décide de se lancer à sa recherche. Surveillée, poursuivie, emprisonnée, elle va se retrouver entraînée malgré elle dans une suite d'événements dont elle perdra peu à peu le contrôle.


«  Un roman de fiction qui mêle le récit intime, l'intrigue et le fantastique. Un roman sur ce qui fait de nous des individus et ce qui nous relie au monde, sur Dieu, la nature humaine, l’immortalité. Et les mères tyranniques. »

 

Un extrait ???

 

C'était un jour où le soleil brillait par son absence. Un jour où la pluie marmonnait au trottoir sa rancœur. Un jour où le four micro-ondes, le ventre chaud, bipait sa solitude au robinet malade, qui ne cessait de crachoter. C'était un jour où le poulet réchauffé avait le goût de poulet, ni plus ni moins. Un jour où le parapluie dégoulinait de bon sens et le bus éclaboussait sa monotonie.

La jeune fille baissait la tête en marchant vite sur le trottoir. Peut-être qu'elle observait les crottes de chien, peut-être qu’elle ne voyait rien. Peut-être qu’elle ne voulait pas croiser le regard des passants qui marchaient tête baissée pour ne pas voir les autres passants. La jeune fille était banale, pas très jolie, pas très gaie. Elle était un peu grosse.

Elle arrivait devant la classe. Les autres étaient indifférents. Elle avait l'habitude de passer inaperçue. Elle n'avait pas de dessins sur le corps ni d’anneau sur le visage. Elle ne portait pas de vêtements trop courts, ni trop colorés. La jeune fille était trop ordinaire pour être remarquée.

 

 

Lisa Di Sante


Publié dans présentations

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Marie-Claire George a lu "Albert ou la quête d'un marathonien" d'Alain Bustin

Publié le par aloys.over-blog.com

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J’ai lu  « Albert ou la quête d’un marathonien » d’Alain Bustin

 


 

            Un vrai coup de cœur pour ce court roman d’un amoureux de la montagne. Son héros, comme lui, avale les marathons de Paris ou de New York, défie les sommets des Alpes dans des courses exigeantes qui le confrontent à lui-même et s’interroge sur ce qui le pousse à constamment se dépasser.

 

            Cette histoire dépasse le côté anecdotique de l’autobiographie pour interpeller le lecteur sur son propre cheminement : comment faire le deuil de ses manques, sans esprit de vengeance, sans s’empêtrer dans un rôle stérile de victime ? Quel sens donner à sa vie, et quel prix payer pour parcourir son9782874594625 1 75 propre chemin ? Pour autant, ce livre n’a pas l’austérité d’un traité de philosophie ; il nous entraîne dans des paysages grandioses, nous fait vivre l’atmosphère des départs de ces courses d’endurance, nous ramène à travers la souffrance et les doutes vers un quotidien chaleureux.

 

            L’écriture d’Alain Bustin n’est pas la moindre des qualités de ce livre. Des phrases fluides, un style vif, un ton dynamique emportent l’adhésion du lecteur. Bref, voilà un roman original, profond, bien construit et bien écrit, et dont le succès est amplement mérité.

 

 

 

 

Marie-Claire George


Publié dans Fiche de lecture

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journal de bord... Karl Chaboum et Hugues Draye

Publié le par aloys.over-blog.com

chaboum

 

 

Fanfantastique

L’éléphante avait un gros ventre.

Youpi, dit le papa. On va avoir un éléphanteau.

To to… dit-elle, ne sachant pas qu’il disait vrai.

Mon ventre est que… j’ai trop mangé de fines herbes.

Ouvrir un resto sera un franc succès. Je ne me trompe jamais.

 

 

Karl CHABOUM

http://karlchaboum.blogspot.com/

 

 

******************************************************

H.drayeJournal de bord, vendredi 19 novembre 2010 

 
Un état KO qui ne s'arrange pas, tout au long des jours qui viennent. En soi, ce n'est peut-être pas grave. Faut p'têt juste accepter. Faut dire : j'ai du mal à voir la différence, parfois entre "lâcher prise" et "se laisser aller" (l'éducation, quand même !). Faut dire que ... pendant longtemps, j'avais du mal à admettre que j'étais fatigué. Enfin ... je n'avais peut-être pas (trop) de mal à l'admettre pour moi, mais ... l'image extérieure, c'était une autre paire de manches. Etre fatigué, en méforme, c'était tomber en disgrâce aux yeux de ceux (ou celles) dont j'attendais tendresse, protection, soutien.
 
Je ne dis pas que je n'en ai pas eu, du soutien, de la tendresse.
Je garde quand même des marques ...
des nombreuses fois où, à la maison, je suis resté ... sans rien faire
"Mon Dieu, tu n'en as pas marre de rester oisif ?"
J'ai entendu ma mère soupirer quand je ne faisais ... rien
 
Et aujourd'hui ... eh bien, j'ai parfois encore du mal, à avancer, certains matins.
 
Et pourtant, mon corps me dit "stop"
 
Même le PC, il m'en fallait pas, ce matin. J'ai tenté de l'allumer ... mais sans grand enthousiasme. Allons, HUgues, sois pas accro !
 
HIer, je suis allé, avec ma chérie, voir une superbe expo de chapeaux, et de sacs, dans le Centre Ville, rue de Laeken. Je ne peux résister au plaisir de partager quelques photos de cette situation.
  

Publié dans Textes

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Carine-Laure Desguin : Dans les rues de Charleroi...

Publié le par aloys.over-blog.com

desguin
Dans les rues de Charleroi ...

 
Dans les rues de Charleroi sous le ciel
Gris et bas
Tu avais déchiré tes bottines
Avais-tu faim avais-tu froid
Les chemins des usines
Paysages industriels
Au cabaret vert
Tu demandas des tartines
Et une ou deux bières
 
Je marche souvent
Depuis longtemps déjà
Dans les rues où tes pas
M'ont donné rendez-vous
Je cherche parfois
Ce cabaret vert
Une tartine de jambon
Et une ou deux bières
Vers cinq heures du soir
L'heure où les gueules noires
Déminaient les secrets
Souterrains et sans sous
 
Etait-il ici était-il là
Abri des chiens abri des loups
ce cabaret vert
Les pieds en sang
Tu t'arrêtas
Te rassasias
Bu quelques bières
As-tu écrit sur la table ?
 
Ensuite qu'as-tu fait de ta nuit ?
Sur les quais de la Sambre
Où t'es-tu endormi ?
Dans quel hôtel quelle chambre
As-tu écrit sur la table ?
Souffle-le moi dans le vent
Dans les fumées des usines
Souffle-le moi souffle les mots
Huit consonnes et cinq voyelles
Tes écrits pleuvent dans les ciels
Sur les quais de la Sambre
Les pavés te disent merci
Toi le poète le créateur de mots
Toi l'africain le surhomme
Les chemins se rappellent
Et te nomment,
 
 Arthur Rimbaud .

Carine-Laure Desguin
http://carinelauredesguin.over-blog.com

Publié dans Poésie

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EDMEE DE XHAVEE: l'écriture, c'est ce que la création m'a donné d'un peu spécial pour m'amuser ... Un interview de Christine Brunet

Publié le par christine brunet /aloys

Edmee-chapeauEn feuilletant le blog d'Edmée de Xhavée, auteur des Romanichelspublié aux Editions Chloé des Lys, quatre petites lignes ont capté mon attention... 

 

" Je suis née à Verviers (Belgique, Province de Liège) d'une famille vagabonde par nécessité. Oncles, tantes, grands-parents avaient soit vu le jour sous d'autres cieux, soit vécu sous ces autres climats, vu ces rivages encore purs de tourisme, chevauché dans les pampas ou bravé les flots sur des voiliers qui tanguaient vers l'Est ou l'Ouest."link

 

Ouahou! L'aventure, les destinées uniques, le poids du passé...  Un cocktail irrésistible qui me renvoie à mes lectures d'enfance, à ma folie des voyages... qui m'a poussée à lui demander de me parler d'elle, de son rapport à l'écriture...

 

L'écriture, m'écrit-elle, "c'est ce que la création m'a donné d'un peu spécial pour m'amuser et apporter quelque chose aux autres.

 

Si j’ai fini par être publiée, c’est un mélange de hasard, de chance, et de ce petit "pourquoi pas au fond ?" qui s’est mis à me taquiner les pensées."

Je lis et relis sa réponse et lui pose alors la question qui me turlupine...

 

Comment as-tu abordé l'écriture de ton roman?

 

Romanichels-front.jpgJ’ai écrit Les romanichels pour moi, sans aucune intention de le faire lire sinon à mes proches. J’avais envie d’à la fois me débarrasser de souvenirs en les banalisant sur le papier, et d’en protéger d’autres en les sculptant sur la page. Il ne s’agit pas d’une biographie, mais d’une mosaïque de fragments de vies et personnages. Vrais, imaginés, ce que les choses ou gens auraient pu être en réalité si seulement …

 

Et puis une fois terminé, parce que mon frère avait, en même temps que moi, terminé la rédaction de son premier roman dans le but de le publier, j’ai entendu ce timide pourquoi pas, au fond ?

 

Et voilà !

 

Pourquoi continuer à écrire ?

 

Parce que j’ai encore des choses à dire !

 

Je suis particulièrement attirée par l’incidence que les vies qui nous ont précédés ont sur la nôtre, parce que chaque génération pose ses échecs et terreurs dans le berceau de la suivante. On met toute une vie à se sentir maître de la sienne, à se dépoussiérer des acquis inconscients de celles de nos parents. Seul l’amour allège la charge, l’amour sous toutes ses formes pour autant qu’il soit vrai.

 

Quel rapport as-tu avec ton texte et tes personnages ?

 

Comme beaucoup d’auteurs je crois, j’ai une idée générale de mon sujet,  mais pas les détails. Parfois pas la fin non plus. Je suis les personnages, qui ont une fureur de vivre leur vie sans fardeau, eux, assez déroutante. Pour les nouvelles, ce sont des faits divers qui souvent ne veulent pas quitter mes pensées, et veulent rester avec moi sous le déguisement d’une nouvelle.

 

Tu dis que tu avais envie de te débarrasser de certains souvenirs... Tes textes, ta façon d'écrire ne sont-ils pas le reflet de ton passé, de cette hérédité qui te colle à la peau ?

 

Je suis née entre deux chaises, appartenant à un groupe social « de par ma naissance » mais n’ayant droit qu’aux coulisses suite au divorce de mes parents. L’école catholique a eu la même attitude. J’ai donc vécu comme une romanichelle sociale, ayant le choix entre vouloir regagner à tout prix les échelons perdus, ou errer au gré de mes découvertes, sans jamais appartenir à aucun groupe stable. C’est ce que j’ai fait, et c’est aussi ce qui m’a, en fin de compte, réconciliée avec mon « milieu » d’origine, contre lequel je n’ai pas de rancœur, parce que je ne lui dois rien. Liberté absolue, un bien être sans prix. Et il n’est donc pas étonnant qu’après des années de déplacements, j’aie enfin le projet de revenir planter ma roulotte là où je suis née.

 

Mon univers littéraire est inégal, comme mon parcours. Un de mes livres préférés est Madame Bovary, que je trouve toujours très moderne comme thème. Et un des livres qui m’a marquée en premier lieu est Le vagabond des étoilesde Jack London. J’en parle d’ailleurs dans Les romanichels, car mon père, extrêmement rationnel, nous lisait ce roman le soir avant de nous endormir, et était bien loin de se douter que tout ce qui nous intéressait, mon frère et moi, c’était ces voyages dans les vies antérieures. Mais j’ai lu aussi pas mal de « bêtes livres », comme je regarde parfois de « bêtes feuilletons » quand mon esprit est trop las pour avoir des exigences décentes. Bien dommage, puisque ça fait passer un temps qui ne reviendra jamais, qui est dans la partie inférieure du sablier … mais aimer le beau ne protège pas de la fatigue intellectuelle, hélas !

 

Tu me parles de ton roman, "Les romanichels"?

 

Les romanichels, c’est donc une histoire qui vagabonde pas mal, entre sociétés et pays différents. Quatre générations. Une jeune femme, Olivia, va passer une semaine avec sa mère, alors qu’elle avait prévu de partir en vacances avec son mari et des amis. C’est qu’elle a un peu insisté, la mère, et que ce n’est pas son genre. Et cependant, ce n’est pas elle qui s’est occupée de sa fille, elle en a confié la garde et les premières années à sa propre mère, l’impeccable Adrienne.

 

Et au cours de cette semaine de parlottes, Olivia apprendra à regarder son univers autrement. Drames, larmes, repas de fêtes, rires, tragédies, secrets dévoilés défileront dans le salon de l’appartement maternel, tournant définitivement une page.

 

Créer... C'est proposer aux lecteurs un univers dans lequel ils peuvent se projeter, qu'ils peuvent s'approprier, capable de les faire rêver d'un ailleurs auquel ils n'auront jamais accès...

Mais créer, c'est aussi livrer aux autres son acquis et son inné. C'est rêver un peu avec le monde que l'on crée...


Envie d'en savoir plus sur Les romanichels ? link

 

 

Christine Brunet

Un interview publié sur le blog "recreaction" le 28/03/2010

 

http://recreaction.over-blog.org

http://aloys.over-blog.com

 

Publié dans interview

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Alain Magerotte a lu "Entre chien et loup" de Micheline Boland

Publié le par aloys.over-blog.com

Alain

 


Boland, mal an, Micheline sort son recueil de nouvelles.

 

Waow, une ancienne psy, me dis-je, et dire que je n'ai pas du tout lu Freud ! Comment vais-je m'en sortir ? Je m'imaginais déjà me farcir des phrases du style (même si ce n'est pas vraiment un langage de psy, mais vous allez comprendre pourquoi j'ai choisi ce texte…) : "La réintroduction contradictoire d'une discontinuité non-historique prospective affirme la libération du magma de la procréation dans l'illumination parfaite de la béatitude cosmique exaltée…"

 

Si d'aventure quelqu'un ou quelqu'une tente de me faire parvenir un soupçon d'explication à ce galimatias, il me copiera cent fois : "Je dois cesser de faire le malin devant mes petits camarades." Cette phrase, en effet, ne veut strictement rien dire ! C'est juste le fruit d'un esprit surchauffé, le mien en l'occurrence.

 

Pub ! (Hé !... Y a pas de mal à se faire du bien, d'autant que sur L'ACTU, elle est gratos, merci Bobichounet…) Cette phrase, je l'ai placée dans une des nouvelles que l'on retrouvera dans mon prochain recueil, LA PART D'OMBRE, qui doit sortir à la fin de cette année 2010. Heureusement, le reste n'est pas à l'avenant et coule de source telle l'eau claire… Tout le monde s'en f… ? O.K., mais je préférais le signaler… au cas où cela intéresserait malgré tout l'une ou l'un. Fin de la Pub.

 

NOUVELLES ENTRE CHIEN ET LOUP comporte 19 nouvelles pour le prix de 20,70 €. 1,089 € la nouvelle, c'est donné. Voilà en tout cas un beau cadeau à faire car ce recueil est passionnant de bout en bout. Je ne vous ferai pas languir davantage, passons dès lors en revue ces 19 récits.

 

Une mouche : originale et intéressante complicité entre une femme et une mouche. Rien à voir avec Madame Mouche à beurre (Butterfly, pour les anglophiles). En fait, c'est une veuve éplorée qui trouve du réconfort grâce à la présence d'une mouche. Des liens se tissent (heureusement pour la bêbête que ce n'est pas une toile, sinon…) et la Dame lui donne même un nom : Miche… à la mémoire de son mari qui s'appelait Michel.

 

Et tant pis pour les enculeurs de mouche qui trouveront sûrement à redire quant à la durée (trop longue) de la vie de la mouche Miche. On s'en balance, le but est atteint, et c'est l'essentiel, car, dès le départ, on est à la fois accro et intrigué par cette singulière connivence.

 

Voyage… : Micheline nous décrit avec une précision diabolique (Normal quand on vit avec Devil(le) !… Lucifer, sors de ce corps !) les sentiments par lesquels passe un type qui n'a pas le courage de dire à sa maîtresse, beaucoup plus jeune, que c'est fini entre eux.

 

Les laides : Certains disent, et vont même jusqu'à le chanter, que l'amour ça rend beaux les laids… et bien, noss Micheline nous dresse le portrait d'une laide qui reste laide malgré l'amour qu'elle porte à un homme… marié ! Pire (comme disait Luc…), cet amour ne la rend pas plus belle "à l'intérieur"… car cette laide, telle l'araignée tissant sa toile, tente, petit à petit, de mettre le grappin sur Gaetano (nom du bonhomme)…


Mais, pourquoi LES laides ?… Caramba, y en aurait-il donc plus d'une dans ce récit ?... Affirmatif, la mère de Gaetano n'a pas un physique facile ("plus correct"… on en reparlera…), elle non plus. Il semblerait, heureusement pour lui, qu'elle n'a pas trop déteint sur son "gamin"…

 

Rendez-vous : Un quiproquo… Une arrivée tardive… et tout cela dans un parc, cadre champêtre s'il en est… une balle perdue… qui nous rappelle, malgré les arbres et les petits oiseaux, qu'on vit dans un monde de brutes…

 

Un peu de printemps en hiver… : Une belle histoire d'amour entre des personnes du 3ème âge… touchante l'attitude de ce Gino… vraiment, c'est le genre de type qu'on aimerait avoir comme copain quand on est… célibataire… car il plaît, le bougre ! Il n'y peut rien, c'est comme ça… pauvre petite victime, va !... Un poco Gigi l'Amoroso, no ?...

 

Folie: Bizarre cette Paulette… la sens pas très bien, c'te femme-là… l'aurait dû s'appeler Pas nette…
Consultons la carte, voulez-vous ? Au menu : la vengeance; à déguster tantôt comme un plat qui se mange froid sur un lit d'hôpital (Une vengeance), tantôt comme un plat qui se mange chaud dans un resto (Pour l'amour de Boubou).

 

Alarme ou pas ? : Monique et Arnaud… Harold et Maud à la sauce hennuyère ? ...

 

Une amie véritable : Paraît que l'amitié a un prix… il est assez élevé si l'on se réfère à ce9782874593581_1_75.jpg récit. Le coût du risque en plus et vous obtenez une somme exorbitante…

 

Dernier devoir : Françoise est atteinte d'un cancer. Dès qu'elle a entendu la sentence, elle a su qu'elle allait abréger sa vie, avant que la maladie y mette un terme. Cependant, avant de disparaître, elle échafaude un plan diabolique contre son ex, je ne vous raconte pas l'horreur… non, je ne vous la raconte pas !

 

Il capriccio della fontana : Isabelle vient d'avoir 40 ans. C'est l'année de son divorce et de la perte de son emploi de secrétaire. Mais, c'est aussi l'année d'un héritage suite au décès de son parrain.
Isabelle fréquente assidûment un petit resto italien "Il capriccio di Paolo" et là, elle se laisse aller à rêver d'Italie, de Rome (Ben oui, elle ne va tout de même pas rêver de Francfort et de saucisses…), jusqu'au jour où elle entre en contact avec un homme assis à la table d'à côté. Est-il réel ?... Sort-il de… ? Ici, on touche au fantastique…

 

Rencontre romaine : Rome sous la pluie, Rome sous le soleil. Le charme d'une ville, le charme de ses habitants, plus sympas que fous ! Si cela vous botte, allez-y faire un tour, sinon, tant pis, tenez-vous en à vos gauloiseries…

 

Bienheureux les cœurs purs : Rien ne va plus entre Juliette et Bernard qui n'a rien d'un Roméo. Pas Capulet mais Crapuleux, il assène à une cadence régulière des reproches et des insultes à l'adresse de sa compagne. Le ton monte, aigu, et ce n'est certes pas par la magie d'un voyage en montgolfière (à ne pas confondre avec une personne à défi spécifique hautaine, patience on y vient…) que leur amour reprendra de la hauteur. Bien au contraire, malgré les apparences, ça vole bas… On y arrive enfin… Dans ce récit, on apprend que Juliette a trouvé un emploi de technicienne de surface. Ce politiquement correct m'amuse toujours. Je pense sincèrement qu'il n'y aucun déshonneur à exercer le métier (ingrat) d'ouvrière d'entretien ou de femme de ménage. Perso, je trouve la dénomination "technicienne de surface" assez cynique. En effet, le mot "technicien" suggère une spécialisation, un diplôme… que ne requiert pas l'occupation de femme d'ouvrage. C'est un mal pour un mieux.
D'autres expressions dans le genre foutage de gueule (heu, pardon, dans le genre politiquement correct) ne sont pas piquées des vers non plus :

Un échec : succès différé, Un facteur : préposé aux communications, Un coupe-gorge : quartier sensible, Être expulsé : faire l'objet d'une mesure d'éloignement, Une déportation : transfert de population, Une caissière : hôtesse de caisse, Un terroriste : activiste, Un balayeur de rue : Agent d'entretien, Un handicapé mental : personne à défi spécifique… Et moi, je me demande qui est cette bouche d'évacuation pour aliments digérés (trou de balle) qui nous prend pour des personnes en quête de neurones (cons) ?

 

Attendre : Une rencontre sur Internet, un rendez-vous et puis, l'attente… souvent le meilleur moment… parfois le pire quand l'autre a du retard, beaucoup de retard… tout en finesse, tout en douceur… magnifiquement décrit !…

 

Curieux homme : Toujours vert, le pépère, non ?… Et sûrement pas parce qu'il est écolo… voyez ce que je veux dire… Un homme presque parfait : Virginie tombe amoureuse de Claude, sacristain intérimaire dans la Paroisse. Un sacré sacristain qui a tout pour plaire, tant physiquement que moralement… mais comme rien n'est parfait en ce bas monde, il y a un hic pour Virginie… son minou !... Hé, ho, c'est le nom du chat (un rouquin) de Claude ! Faut savoir que Virginie a la phobie des chats…

 

Un environnement plus sain : Bien que n'ayant point subi de traumatismes durant ma jeunesse… je ne supporte pas le bruit ! Surtout les engins pétaradants ! Cependant jamais au grand jamais (même si l'envie me prenait), je ne lancerais mes deux fifilles, Sally et Betty, à l'assaut de tels olibrius… je ne voudrais pas qu'elles subissent le sort de Marquis et de Jerk !... Brrrr !...

 

Un entêtement comme un autre : Claudine Moureau s'obstine à trouver un lien de parenté entre Antoine Brunchemain et le frère de son époux qui est décédé. Dans le genre tenace, c'est une épée la Claudine…

 

Les personnages de Micheline Boland sont des gens simples, comme vous et moi. Leur vie n'est pas extraordinaire dans le sens premier du terme (qui sort de l'ordinaire). Et pourtant, par la magie de son écriture, Micheline Boland réussit à donner de belles couleurs à ces vies confrontées à des situations courantes.

 

Mme Boland est une des locomotives des Éditions CdL, pas parce qu'elle se prénomme Micheline, mais parce qu'elle possède un incontestable talent de conteuse…

 

 

Alain MAGEROTTE

 


Publié dans Fiche de lecture

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