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L'invité d'Aloys est Muriel Leclercq

Publié le par christine brunet /aloys

 

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LOULOU

 

 

 

Les rêves, ça pâlit à l’usage

Et Loulou n’a jamais trouvé

Le moindre petit bout de plage

Sous le moindre petit pavé

Nos temps sont trop déraisonnables

Dans ce monde en hypermarché

Pour refaire des châteaux de sable

Alors Loulou préfère chanter

 

 

Refrain : Loulou s’en fout, elle prend sa guitare

Loulou s’en fout, elle préfère chanter

Loulou s’en fout si les copains d’Mouffetard

La tiennent au chaud jusqu’au prochain été

 

 

On a vécu l’ère des floués

De Prague à Paris : flop mondial !

Et tant d’œillets se sont fanés

Depuis les fleurs du Portugal

Nos temps sont trop impitoyables

Dans c’monde américanisé

Pour rendre notre air respirable

Alors Loulou préfère chanter

 

 

Refrain

 

 

Nous vivons l’ère des oubliés

Qui comptent peu mais qui dérangent

Les bobos lisent toujours Libé

Et le petit prince est agent de change

Ce monde est trop impraticable

En ces temps informatisés

Pour ne pas fuir l’intolérable

Alors Loulou préfère chanter

 

 

Refrain

 

 

Muriel Leclerc

 

Qui est Muriel Leclercq ? Juste quelques mots...

 

 

Depuis que j'ai demandé ma retraite de professeur de français, j'ai plus de temps à consacrer au théâtre, passion depuis longtemps. Et j'ai eu envie d'écrire pour des spectacles plutôt que de me contenter de jouer.
J'ai donc écrit des textes pour un cabaret littéraire, et c'est ainsi qu'un autre projet a vu le jour l'an dernier et la troupe  a joué ma pièce "A54, la faille".

Je suis en train d'écrire une saynète imaginant Antigone en vieille pocharde... les autres textes dorment à présent, et les mots, je trouve que c'est fait pour être partagés, c'est ce qui m'a donné envie de contacter le blog...

"A54, la faille", ce sont des règlements de comptes entre trois générations sur une aire d'autoroute...

Publié dans l'invité d'Aloys

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"Une jupe de grand couturier", une nouvelle de Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

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UNE ROBE DE GRAND COUTURIER

 

Jeannot entendit un bruit de pas. Il était accroupi occupé à examiner un criquet. Il se redressa. Une jeune fille se trouvait à quelques pas de lui. Elle passait le petit pont de pierre. Elle était blonde, portait une robe de pétales et d'herbes, ainsi qu'un canotier de feuilles. Quand elle eut atteint l'autre côté du pont, elle disparut dans une sorte de brume. Il regretta de ne pas l'avoir mieux regardée tant il était absorbé par le criquet. Un peu plus tard, il regretta de ne pas l'avoir appelée, de ne pas avoir couru pour la rejoindre.

 

Longtemps, Jeannot garda d'elle cette image. Des pétales de toutes les couleurs, de longues herbes tressées, des feuilles assemblées pour faire un joli chapeau.

 

Jeannot rentra chez lui. Comme à leur habitude, ses parents étaient occupés à coudre. Ils cousaient pour tous les gens importants de la région, les châtelains, le notaire, le médecin, mais aussi pour des gens moins connus qui fêtaient simplement un événement particulier comme des fiançailles, un mariage, un baptême ou un anniversaire. Ils confectionnaient des jupes, des robes, des chemises, des pantalons, des boléros et aussi des capes, des manteaux, des vestes.

 

Jeannot grandit. Il termina l'école primaire et fit un premier cycle d'études secondaires. Il devint un adolescent sage. Il apprit tout d'abord sur le tas le métier de ses parents qui le moment venu le jugèrent prêt à effectuer le grand saut et l'envoyèrent à la capitale pour peaufiner son art dans une maison renommée. Jeannot entra chez Dodo Banel, le célèbre couturier qui avait ouvert une maison sur un grand boulevard. Tout en jouant les petites mains, Jeannot découvrit les secrets de la passementerie, de l'élégance, du style, du mélange des couleurs et des matières.

 

Un jour, Dodo Banel réunit tout le personnel et annonça : "Je commence à me faire vieux. Il me faut penser à la relève pour qu'aucune de mes techniques ne se perde. Je prendrai comme associé, celui d'entre vous, qui parviendra à m'étonner en présentant une robe exceptionnelle, digne de ma griffe. Vous avez deux ans pour vous préparer à ce défit."

 

Jeannot qui était le dernier arrivé, se réjouit qu'une telle opportunité lui soit offerte. Chaque soir, il s'endormait en pensant à la robe de pétales et d'herbes de ses onze ans ! Chaque week-end, il faisait sécher et dessinait des pétales et des herbes. Enfin, il se mit au travail. Il découpa dans des étoffes légères de couleurs variées une multitude de pétales. Pétales de roses, de dahlias, de bleuets, de coquelicots, de lys, de fuchsias… Puis dans des mousselines vertes, il coupa des herbes longues. Il tressa ces minces lanières de tissu. Cela lui occupa tant de samedis et tant de dimanches qu'il ne voyait plus guère Chloé, sa voisine, dont il était amoureux depuis la fin de son enfance. Il s'en excusa, il lui dit qu'il était sur un projet magnifique. Il prit ensuite un temps considérable à trouver la soie blanche qu'il allait tailler et sur laquelle il allait coudre ses pétales ainsi que les tresses vertes qu'il avait préparées.

 

Quand il eut terminé son ouvrage, Jeannot alla jusqu'au petit pont de pierre. Il ferma les yeux et toute la scène de son enfance lui revint en mémoire avec une précision extrême. Il rentra chez lui et fit quelques corrections à son œuvre. Là il permuta deux pétales, là il ajouta des tresses d'herbes. Alors que cela n'était pas demandé, il réalisa le chapeau de feuilles. Mousseline et tissu cloqué furent les matières de base.

 

Puis, il attendit, attendit, attendit. Il lui en fallait de la patience. Enfin, Dodo Banel, retint une date pour la présentation. Ce jour-là, Jeannot avait le cœur battant et les mains moites. Ce jour-là, il crut défaillir quand Dodo Banel annonça le résultat. Il était le gagnant et en avait le souffle coupé.

 

Plus tard, Dodo Banel, lui confia, que quinze ans plus tôt, il avait conçu le même type de robe, une robe de pétales et d'herbes tressées pour un jeune mannequin dont il était follement amoureux. Hélas, la belle ne la porta qu'une fois ! Elle quitta la maison Dodo Banel pour épouser un homme riche qui l'emmenait de cocktail en cocktail, de vernissage et vernissage, de fête en fête. Elle dit à Dodo que ce n'était pas la peine de la courtiser ni de lui offrir des robes. Il était trop âgé, trop occupé par ses affaires et surtout il accordait moins d'importance à elle qu'à sa carrière. Quelques mois après son mariage, le bolide, piloté par son époux, alla se fracasser contre un platane. Ni elle ni son mari ne survécurent à cet accident. Des sanglots dans la voix, Dodo Banel ajouta que depuis sa mort, la jeune femme lui apparaissait régulièrement en songe mais que cela ne calmait pas sa souffrance. Il ne cessait de se culpabiliser et de penser que s'il était parvenu à la conquérir, elle ne serait pas décédée. Dodo Banel dit encore qu'elle restait, pour lui, une muse secrète et fort précieuse.

 

Jeannot vit dans cette histoire une sorte de leçon. Il fit une déclaration enflammée à Chloé, sa jolie voisine et l'intéressa peu à peu à son art de la couture. Il fut heureux en amour comme il l'était professionnellement.

 

Micheline Boland

Site : http://homeusers.brutele.be/bolandecrits

Blog : http://micheline-ecrit.blogspot.com

 

M. Boland Contes à travers les saisons

 

Publié dans Nouvelle

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Train d'automne, un poème de Claude Colson

Publié le par christine brunet /aloys

 

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TRAIN D'AUTOMNE

En train d'automne
Sous ciel chargé
J'avance monotone
J'avance dans le foncé

Disparue la clarté d'antan
Loin est déjà l'été
Je fredonne en maugréant
Où est-il donc allé

Aux antipodes il se complaît
Y donne ses bienfaits
On l'y a bien mérité
Lui au moins se sait partager

Dans la grisaille je m'étonne
De voir pourtant beauté
Contours comme estompés
Halo aux arbres point de maldonne
Automne est là en majesté

Et moi en âge je m'avance
Sans résistance perdue d'avance

Je trouve grâce dans le foncé

 

 

Claude Colson

claude-colson.monsite-orange.fr

 

Lena C. Colson

Publié dans Poésie

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"Coûter la peau des fesses", un texte de Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

 

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"COÛTER LA PEAU DES FESSES"

Origine historique de l'expression…

 

Éphèse une ville turque célèbre pour son site archéologique extraordinaire. Dans l'antiquité, Éphèse était un port actif sur la Mer Égée.

 

Mais l'ensablement provoqué par les sédiments charriés par le fleuve Caystre a fait reculer la côte vers l'ouest si bien qu'aujourd'hui, la ville se situe à près de sept kilomètres à l'intérieur des terres.

 

Éphèse était une ville riche, de nombreux marchands y faisaient le commerce des épices, du bois précieux et surtout des fourrures. De nos jours, on voit encore quelques montreurs d'ours descendre des montagnes toutes proches avec leur animal pour ravir les touristes.

 

La qualité des peaux vendues faisait la richesse des négociants d'Éphèse et de ses environs. Les navires affrétés par les Tatars venant du nord de la Mer Noire repartaient d'Éphèse chargés de mille et un produits qui ont fait la richesse de toute la région.

 

Peu à peu, l'ensablement du port empêcha le commerce avec les grands voiliers. Au fur et à mesure de cet ensablement, Éphèse perdit petit à petit sa prépondérance et se contenta de rester une ville moyenne. Le commerce périclitait, les riches marchands sont partis vers des lieux plus prospères.

 

Les négociants en fourrure tentèrent bien de résister mais ils ont été obligés d'augmenter le prix de leurs marchandises pour tenir le coup.

 

Dans toute la région, on commença à raconter que les peaux d'ours et d'autres animaux étaient bien plus onéreuses à Éphèse qu'en d'autres endroits. Partout, on parlait des peaux d'Éphèse comme d'un produit coûteux.

 

De nos jours encore, quand on vous dit que quelque chose coûte la peau des fesses cela fait référence à ces fameuses peaux qui ont fait la réputation de cette ville d'Éphèse, joyau de l'antiquité.

 

 

Louis Delville

louis-quenpensez-vous.blogspot.com

Couverture Louis dernière version copie

 

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Faut-il croire aux hallucinations ? un texte d'Hugues Draye

Publié le par christine brunet /aloys

 

H.draye

 

Faut-il croire aux hallucinations ?
 
hier, je réintègre le boulot, après quelques jours de relâche
 
évidemment, nous étions le 26 décembre, nous étions lundi, et y avait ... pas mal de pain sur la planche (on s'en s'rait doutés)
 
en tant que facteur, tout le monde le sait, on circule, pour distribuer notre courrier, avec un caddy ... qui, lui-même, se compose de trois étages qu'on appelle des "refeelbacks" ... chaque facteur dispose, pour travailler, de quatre à cinq "refeelbacks" qui lui servent aussi de surcharges et grâce auxquels il dépose, à l'intérieur, une partie du courrier qu'un chauffeur déposera, en cours de route, sur les lieux de la tournée où le facteur officie ...
 
or, il se fait ...
 
que, chaque fois que je réintègre le boulot, toutes les six semaines (j'ai un 4/5ème temps, donc toutes les cinq semaines, je m'accorde une relâche), le lundi, je ne retrouve plus mes quatre ou cinq "refeelbacks" de réserve ... soit, le facteur qui m'a remplacé les a laissés quelque part sur ma tournée, en comptant sur le chauffeur (de la même tournée) qui les reprendra en temps voulu ... soit, le facteur qui m'a remplacé les a repris à son compte, lorsqu'il remplace un autre facteur ... allez-vous en savoir ...
 
ce qui implique que ...
 
chaque fois que je reviens, je dois passer dix minutes à tenter de récupérer des "refeelbacks" ... quand je tombe sur un chef et que le signale, il me dit "je vais m'en occuper", mais du fait que ce chef est souvent occupé lui aussi (et qu'il a plsu d'un chat à fouetter), il met un certain temps à répondre à ma demande (parfois, il n'a même pas le temps de m'y répondre) ...
 
bref, bref ...
 
j'avais pris la résolution, avant de partir en congé, de descendre à l'entresol, où, dans le vestiaire, j'ai une armoire (comme la plupart de mes collègues) ... j'y avais planqué quatre ou cinq "refeelbacks" ... dans le but de les retrouver, à mon retour
 
et il se fait que, hier ...
 
je redescends à l'entresol ... j'ouvre à mon armoire ... et les cinq "refeelbacks" ont disparu
 
je le signale à trois chefs, qui me disent, chacun leur tour : "c'est pas normal, tu es le seul à avoir une clé de l'armoire"
 
tout me passe par la tête ... je me suis peut-être trompé d'armoire ... je retourne à l'entresol ... j'essaie trois ou quatre armoires voisines, avec la clé ... rien n'y fait, bien sûr ... je réouvre mon armoire ... je ne tombe toujours sur aucun "refeelback"
 
que faut-il penser ?
 
un chef avait-il une seconde clé et est-il allé ouvrir l'armoire en mon absence, se doutant (vu que le remplaçant manquait de "refeelbacks" et qu'il l'avait signalé) que moi, le facteur, je l'avais planqué dans l'armoire ?
 
un autre facteur est-il allé forcer la porte ?
 
un magicien est-il passé par là ?

 

 

Hugues Draye

huguesdraye.over-blog.com

 

 

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La mort de Thérèse, Maurice Stencel

Publié le par christine brunet /aloys

 

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La mort de Thérèse.

 

 

Mon père est mort sans savoir que ma femme était morte depuis plus de six mois, que les nouvelles que je lui donnais à son sujet était fausses. Lorsqu'il croisait l'infirmière dans le salon, il me disait:

- Durant quelques minutes, je ne l'ai pas reconnue.

- Elle a changé, comme nous tous. C'est l'âge.

- C'est l'âge, oui.

Il retournait se mettre au lit. L'infirmière pouvait faire sa toilette et lui donner ses médicaments. La plupart ne servaient à rien mais durant des années il avait eu chez lui, sur une console, devant le poste de télévision, une grande variété de flacons dont il avalait le contenu, liquides ou pilules, dans un ordre déterminé, et selon un horaire précis. Il n’avait plus pour longtemps à vivre, le médecin me l'avait laissé entendre. Si l'infirmière avait cessé de lui en donner, il en aurait été profondément perturbé.

Il avait commencé à déraisonner d'une manière étrange, mais est-ce qu'il en est qui ne le sont pas? Une nuit, il avait ouvert la fenêtre de sa chambre, et il avait crié qu'il ne se rendrait pas.

- Vous ne m'aurez pas, jamais!

C'est un de ses voisins qui m'avait téléphoné le lendemain matin. J'ai persuadé mon père de venir vivre

chez moi. Après quelques jours, il avait retrouvé sa sérénité, et j'ai eu le sentiment qu'il était heureux.

A midi, nous nous attablions dans la cuisine pour manger. Souvent, lorsqu'il était en face moi, il me regardait attentivement, et il secouait la tête.

- Quel âge as-tu? Laisse-moi deviner. Tu as déjà quarante ans. Est-ce que Thérèse va venir nous rejoindre?

- J'ai cinquante cinq ans, papa. Thérèse n'est pas là.

La scène se répétait régulièrement mais je m'efforçais de ne pas m'énerver. Ensuite, c'était pareil à chaque fois, il me racontait en détail des évènements survenus durant sa jeunesse en accordant autant d'importance à des vétilles qu'à des incidents qui avaient marqué sa vie. Tous les vieillards atteints de la même affection agissent ainsi, m'a-t-on dit. C'est le début de la sénilité. Est-ce que moi aussi, je finirai comme lui?

Parfois, par contre, il me faisait des reproches avec animosité. Il me reprochait d'avoir été un mauvais fils, de ne l'avoir jamais aimé. Je lui répondais avec véhémence jusqu'à ce que je me souvienne qu'il était malade.

- Oui papa, tu as raison.

Thérèse était morte depuis six mois. Je le lui avais annoncé par téléphone le jour de son décès, et il avait pleuré. A l'époque, il était encore chez lui, et je lui téléphonais tous les jours.

Mon père était veuf depuis vingt ans. Il vivait seul. J'étais sa principale distraction. J'ai compris que sa

santé mentale se dégradait lorsqu'il m'avait demandé des nouvelles de Thérèse quelques jours après que je lui avais annoncé qu'elle était morte. A chaque fois que je l'appelais, il me disait:

- Oui, je me souviens bien d'elle. Comment va-t-elle?

Si bien que je répondais qu'elle allait bien.

- Comme d'habitude.

Et il arrivait que je lui donne des détails quant à ce qu'elle avait fait ou ce qu'elle avait dit. Il m'arrivait de penser que ce n'était pas seulement à lui que je m'adressais. Je n'inventais pas ce que je lui disais. Les faits que je lui relatais, et à moi aussi par conséquent, étaient réels. Ils s'étaient produits lorsqu'elle vivait encore.

Thérèse aussi avait perdu la raison avant de mourir. Cela s'était fait lentement. Au début, elle s'obstinait sur des détails sans intérêt, je le lui disais, et nous finissions par nous disputer. Un jour cependant, à un carrefour, alors que nous nous apprêtions à traverser parce que les feux étaient passés au vert, elle m'a retenu par le bras.

- Il y a quelque chose?

- Non. Mais où va-t-on?

- Voyons, Thérèse, ne me dis pas que tu as oublié. Nous allons chez le chausseur. En face.

Elle s'est accrochée plus fort à mon bras.

- Je veux rentrer.

Elle a répété: je veux rentrer, et j'ai vu son regard vaciller.

Désormais une zone d'ombre s'était installée entre nous. C'est ainsi que je définissais nos silences, et nos regards qui se fuyaient. Je me disais: il faut que nous nous parlions sinon notre couple va se défaire, rongé par notre peur de parler, et d'autant plus vite que, par amour, nous avons peur de nous blesser.

Mais le comportement de Thérèse s'est modifié Ce n'était pas de la distraction, c'était plus que cela. Quelque chose d'indéfinissable. Par exemple, elle qui était d'une minutie quasi rituelle, elle mettait les couverts dans un ordre parfait mais elle oubliait de cuire le repas. Elle devenait imprévisible dans les actes les plus simples.

Je le lui faisais remarquer en riant comme s'il s'agissait d'une plaisanterie, et elle riait avec moi.

Un jour, je suis rentré du bureau au début de l'après-midi, Thérèse était en pyjama, et elle s'est serrée contre moi.

- Fais-moi l'amour.

Jamais, elle ne s'était conduite de cette manière. Elle dont il m'arrivait de regretter qu'elle soit si pudique, elle avait eu des gestes qui m'avaient surpris et exaltés tout à la fois. C'est elle qui nous avait conduits jusqu'à la jouissance.

Je rentrais du bureau de plus en plus tôt pour des retrouvailles dont il faut bien reconnaitre qu'elles étaient d'abord sexuelles. Et d'autant plus excitantes qu'elles n'attendaient plus la nuit des époux routiniers pour s'exprimer.

C'était une période étrange. Un jour, j'ai acheté en même temps que mon quotidien, une revue pornographique. Nous l'avons feuilletée côte à côte. Jamais, je n'ai ressenti avec autant de vigueur à quel point, Thérèse était à la fois ma femme et ma propriété. A la pensée qu'elle pourrait accueillir un autre homme dans son lit, la rage me soulevait la poitrine. J'avais envie de la tuer.

La plupart du temps, c'est elle qui décidait du jour et de l'heure où nous faisions l'amour. On eut dit, tant elle y mettait d'invention, qu'à chaque fois elle se livrait à une expérience. J'avais le sentiment de devenir un objet sexuel qu'elle découvrait avec surprise.

- Thérèse, tu ne penses pas.…

Je ne savais pas comment le dire, et elle, elle me regardait comme si j'étais un étranger qui s'efforçait de lui faire des propositions inconvenantes.

Un jour, alors qu'à moitié nue elle m'avait poussé sur le lit mais qu'elle s'était refusée à moi au moment où je m'étendais sur elle, je me suis écartée en l'insultant.

- Tu agis comme une pute. Ou comme une folle, et moi, j'en ai assez.

Elle s'est mise à pleurer.

Je crois que je l'ai violée ce jour-là, et c'est elle qui ne voulait plus que je m'écarte.

Durant la nuit, j'ai à peine pu dormir, je me répétais: elle est malade, elle est malade, il faut l'obliger à consulter un médecin. En même temps, je me demandais pourquoi ?

Je me persuadais que son comportement était identique à celui que j'avais connu durant de nombreuses années. Un peu de distraction, des mots qu'on oublie, des propos curieux qui sont comme la marque d'un esprit original. Sinon que les moments d'absence, s'ils n'étaient pas très longs, étaient plus nombreux.

Je me disais qu'un peu d'organisation, un peu de vigilance de ma part, l'amour que je luis portais, aboutiraient à rendre notre vie aussi naturelle que possible. Je me disais que chez de nombreux couples, ce qui me paraissait hors de la normalité convenue était le lot quotidien depuis toujours, et n'étonnait personne. Ou faisait leur charme.

La nuit, ou dès que j'avais envie d'elle, ce n'était pas nécessairement la nuit, nous nous livrions à ce que j'aurais appelé, il y a peu de temps encore et avec envie probablement, des débordements sexuels. Si elle s'y refusa d'abord, c'est elle ensuite qui avait les gestes et les exigences qu'on espère parfois de sa maîtresse. Je n'avais qu'à commander, et elle obéissait.

 

 

 

Il m'arrivait de le ressentir lorsque j'étais au bureau, et c'est comme un jeune époux surpris de sa propre exaltation que je rentrais chez moi.

Une nouvelle vie s'offrait à nous. Je ne pouvais plus me passer de Thérèse. Il n'y a pas si longtemps, je me demandais si la routine n'était pas en train de ronger

notre union, et s'il ne valait pas mieux dès lors songer à refaire ma vie avec une autre.

Aujourd'hui, je comprends le sens de ces mots qui me faisaient sourire: je l'ai dans la peau.

Thérèse est morte sans s'en rendre compte. Elle a eu un léger soubresaut, puis elle s'est raidie. Durant des jours entiers, je ne suis pas sorti de chez moi. J'étais prostré et je pleurais. J'espérais que si je m'efforçais de pleurer et de rester sans bouger, moi aussi je deviendrais fou

Le soir, je téléphonais à mon père qui était veuf et seul depuis vingt ans. Je ne pense pas qu'il ait eu une maitresse de tout son veuvage. Est-ce qu'il aimait sa femme à ce point.

Lorsque le voisin de mon père m'a appelé pour me dire que mon père perdait la raison, j'en ai été heureux. Chez moi, désormais, chacun d'entre nous poursuivait le monologue qui lui tenait à cœur sans que l'autre n'en soit surpris. Nous nous parlions, et comme dans la vie réelle sans doute, mais sans hypocrisie ou faux semblant, il n'était pas nécessaire de nous écouter. Il parlait de lui, de sa femme, je ne suis pas sûr qu'il avait conscience qu’elle avait été ma mère.

Il la dépeignait avec amour, souvent il répétait qu'elle était belle. Ou bien il m'interrogeait sur Thérèse, et Thérèse avait la vie que je lui inventais au travers de mes réponses. Etait-ce de l'invention?

Quant aux nuits, elles étaient consacrées aux tortures que je m'infligeais jusqu'à l'apaisement de mon corps.

Et qui reprenaient jusqu'à ce que je sombre dans le sommeil.

Thérèse était née le 14 septembre. Le jour de son anniversaire, j’ai débouché une bouteille de champagne et j'ai demandé à mon père s'il voulait que je l'aide à se lever. Son regard était plus vif qu'à l'habitude.

- Est-ce que Thérèse est là?

- Thérèse est morte, papa.

- J'ai quelque chose à lui dire.

Mon père dépérissait. Je savais qu'il n'avait plus longtemps à vivre. Je ne sais pas si j'appréhendais sa mort ou si je la souhaitais. Je ne comprenais pas qu'un vieillard puisse vivre plus longtemps qu'un être jeune qui est censé avoir une longue vie devant lui pour accomplir, plus tard sans doute, ce qu'il n'avait pas eu le temps d'accomplir durant sa jeunesse. En réalité, je lui reprochais la mort de Thérèse qu'il aurait pu échanger contre la sienne.

- Thérèse est morte, papa. Tu entends, elle est morte.

J'ai répété:

- Elle est morte, morte.

J'ai dû le faire entrer à l'hôpital où, m'a-t-on dit, il attendrait sans souffrir la fin qui était proche. Il disposait d'une chambre pour lui seul, et une infirmière le veillait constamment. C'était une jeune femme attentive, et d'une santé triomphante.

Ce soir-là, le médecin m'avait fait savoir que mon père ne passerait probablement pas la nuit, et j'ai décidé de veiller à ses côtés. Je lui serrais le poignet pour lui

transmettre les flux de ma propre vie, et J'avais la sensation qu'il en avait conscience.

- C'est la fin.

L'infirmière était penchée au dessus de lui. A travers sa blouse de nylon, je distinguais son corps. Je ne sais pas si c'était l'atmosphère de cette chambre, la lumière mate qui venait du mur et marquait d'ombres nos visages, l'odeur de désinfectant, et la présence de ce cadavre qui avait été mon père, mais je voyais sa lourde poitrine à peine dissimulée par un mince soutien, ses cuisses pleines et serrées, et j'avais envie de la toucher. Elle m'a regardé un moment, peut-être qu'elle attendait quelque chose, j'ai pensé à Thérèse, puis elle s'est écartée en disant:

-Il est mort.

 

 

Maurice Stencel

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Alain Magerotte a lu Eveil de Silvana Minchella

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Alain

 

 

EVEIL

Par Silvana Minchella

 

Sur la couverture (recto/verso) de ce petit recueil de Nouvelles bien singulier,  la reproduction d’un bronze de Jeanloup ‘T Kint que l’on peut apprécier sous des éclairages différents.

Le contenu : 13 Nouvelles qui s’étalent sur 67 pages. Des Nouvelles très courtes (une tendance ?) dont quelques-unes auraient pu bénéficier d’un développement plus important. La quantité n’excluant pas automatiquement la qualité.

Alors, ce titre «Eveil» ?… Eveil à la vie… mais surtout éveil de notre conscience face à un comportement que l’on pourrait relier à une époque révolue mais qui est, malheureusement, bien d’actualité. En effet, l’exploitation humaine a malheureusement encore de beaux jours devant elle. J’emploierais même un terme plus dur ou tout simplement plus adéquat : l’esclavagisme !

Exemples : dans la Nouvelle C’EST PAS CHER, une femme prend connaissance, par le biais de l’étiquette blanche d’un vêtement qu’elle essaye dans un grand magasin, des conditions pénibles endurées par celles qui ont confectionné ledit vêtement.

Dans CHAÎNE DE DISTRIBUTION, Louise feuillète une pub et elle est attirée par le mot «chaîne»… ici, l’auteure dénonce les conditions de travail imposées à des enfants pour que nos «chères têtes blondes» bénéficient de beaux jouets. Dans le même ordre d’idée, une jeune fille écrit une lettre tout à fait inattendue au Père Noël dans LETTRE AU PÈRE NOËL. 

Hé oui, c’est un fameux cas de conscience que celui consistant à cautionner (in)directement l’inadmissible.

Mais comment agir autrement ? Car c’est le contexte économique (coût de lahttp://www.bandbsa.be/contes3/eveil1recto.jpg vie, précarité de l’emploi,…) qui pousse à acheter des produits fabriqués aux prix de cadences infernales, de journées de 14H… des produits fabriqués au mépris de toute considération humaine par des exploitants obsédés par le guide suprême appelé «profit»…

Terrible constatation teintée d’un cynisme écoeurant : notre société d’hyper consommation favorise ce genre de pratique !   

Passons en revue, si vous le désirez, les autres Nouvelles.

COURRIER DES LECTEURS : Les produits light fustigés dans un courrier envoyé à la rédaction d’un magazine féminin, car l’auteur du courrier se demande alors que deviennent les matières grasses ôtées de notre alimentation…

JEAN DORMY : Jean Dormy est kiné. Il a passé une nuit agitée à cause d’un rêve dont il ne se souvient pas. Fidèle cliente, Madame Doucet vient pour sa séance…

LE CADEAU DE MARIAGE : Le lendemain de leur mariage, un jeune couple découvre, devant leur porte, un téléviseur flambant neuf…

LA TENDRESSE DU VEAU : De quoi devenir végétarien…

FAIRE LA MONNAIE : Charles-Edouard est un gosse de riche au grand cœur…

TOUCHÉ-COULÉ : Dans un vaisseau spatial, des enfants s’amusent à changer la donne sur la terre au moyen de la téléportation…

NUIT : Le soleil ne s’est pas levé… les hommes ont peur, ils prient…

L’ANGE DE L’OUBLI : Aube et l’ange de l’oubli dans un très court dialogue…

ICI LA TERRE : Un accouchement «anormal» et un journaliste en quête de sensations…

L’ARBRE ÉCOLE : Et si l’éducation des enfants se faisaient par le biais d’oiseaux-enseignants ?…

 

Une sensibilité à fleur de peau mise au profit de la défense de la dignité humaine fait de ce livre quelque chose d’un peu à part, quelque chose que je n’avais pas encore rencontré dans mes lectures cédéliennes.

Une présentation soignée confère à ce recueil un indéniable côté classieux.

Bref, vous l’aurez compris, tout «Eveil» respire la classe, tant dans la présentation que dans les sentiments. 

Un livre à déguster… forcément un livre à conseiller.

Alain Magerotte    

Publié dans Fiche de lecture

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Les vertiges de l'innocence, de Barbara Flamand... fiche de lecture

Publié le par christine brunet /aloys

 

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Les Vertiges de l'Innocence
de Barbara Flamand
 par Irène Deneuville

 

Fiche de lecture parue dans "La pensée wallonne" et "La cigogne"


 On ne peut résumer un recueil de nouvelles, surtout quand celles-ci sont très différentes les unes des  autres, et par les thèmes abordés et par le langage adapté à chaque récit. L'auteur excelle dans des domaines divers : satiriques, érotiques, réalistes ou imaginaires, donne libre cours à son inspiration par le truchement de personnages singuliers, inattendus qui nous échappent parfois mais ne laissent pas indifférents. Barbara Flamand est douée d'une double faculté : celle de conjuguer avec un même bonheur la fiction (l'incroyable, le surréaliste) et la vérité toute nue (surprenante,cruelle). Elle dissèque toutes sortes d'univers, troubles, glauques, décapants. Sa plume acerbe, son style imagé et incisif, sont des scalpels impitoyables qui coupent dans les chairs et les âmes. Toutes censure ou mode sont bannies.

Le lecteur est amené à réfléchir sur la condition humaine, le social, le culturel. Ces deuxhttp://www.bandbsa.be/contes2/vertigeinnocencerecto.jpg derniers (les délaissés de notre société capitaliste) sont omniprésents dans chaque nouvelle. Barbara interroge, ironise, pointe le doigt sur quantités d'aspects qu'en général nous préférons reléguer dans les coins ombres pour ne pas avoir affaire à eux. Que ce soit derrière une "longue-vue", dans un lit conjugal atroce "L'Hymen enchanté" ou penché au-dessus d'un puits qui sera le tombeau de Léopold "Un Merle pour témoin", l'auteur s'autorise toutes les fantaisies mais n'oublie pas d'en souligner la symbolique.

Je relève des phrases comme : "Pourquoi le mensonge est-il toujours cru ? Pourquoi la vérité est-elle toujours incroyable ?" Voilà sans doute la couleur de ce livre si on devait lui en donner une. Avec beaucoup de talent, Barbara Flamand sonde les consciences, les pensées, arrache les masques, dénude les coeurs. Tout le recueil est truffé d'anecdotes et d'énigmes dont il faut découvrir les clés. Au lecteur, de déchiffrer, de décrypter, d'ouvrir les portes, de déverrouiller les grilles ! La première partie donne son titre à l'ensemble : "Les Vertiges de l'Innocence".

Dans la deuxième partie : "Les Métamorphoses insolites", j'accorde ma préférence à "L'Homme au canotier" dans lequel je lis : "Pourquoi en vieillissant, nous empressons-nous de négliger l'essentiel ?" (A chacun d'entre nous d'y apporter sa réponse !). Dans la troisième partie : "Le Génie et la peintre des labyrinthes", l'acte créatif est remis en question : à savourer sans modération ! Le recueil se ferme sur l'agent de police "P I 12" après lequel il n'y a effectivement plus rien à dire ! "Les Vertiges de l'Innocence" : un livre qui mérite plus que le détour : une relecture pour en cueillir tout le suc, l'acidité et la pertinence.

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Alain Magerotte a lu "Changements" de Laurent Dumortier

Publié le par christine brunet /aloys

 

Alain

 

CHANGEMENTS

Par Laurent Dumortier

 

Hop là, t’as lu ? Ah, mais faut faire gaffe de ne pas en louper une ! 30 Nouvelles confinées sur 97 pages ! Ce doit être un record dans le genre ! La nouvelle réduite à la portion congrue !

Est-ce voulu pour donner le tournis ?... A peine entre-t-on dans une histoire que la suivante se pointe déjà, plus sordide, plus sanglante… on passe ainsi allègrement de la science-fiction au fantastique, du fantastique au gore…

Et puis, en deux coups de cuillère à pot, tout est dit. Si cette extrême concision apporte un indéniable rythme, et si certains thèmes abordés s’en accommodent plutôt bien, d’autres, par contre, me laissent sur ma faim.

C’est la même sensation que celle ressentie face à la Nouvelle… Cuisine Française. Les mets sont recherchés, originaux, mais je ne suis pas rassasié. J’en demande encore.

Certains récits, en effet, auraient mérité un développement plus long, histoire de baigner plus longtemps dans des ambiances aux antipodes de celles rencontrées au Club Med. Car, bonjour l’horreur, elle s’insinue partout !

Mais, passons un peu tout cela en revue.  

 

LA FRONTIÈRE : Dans un pays en guerre, une histoire d’amour naît entre un soldat et une autochtone. Une histoire d’amour qui finira mal.

FLORA : Une fleur qui rend stérile… attention, espèce humaine en danger !

ÉVOLUTION : Voici venu le temps des fourmis…

COQUILLAGES ET CRUSTACÉS : Tiens revoilà Carsena !... Des cadavres sur une plage et un redoutable prédateur !

COMMANDE DE TIMBRES : Faut vraiment être timbré pour faire ce boulot…

CLIPCLAP : Le bureau d’à côté est vide… et pourtant, quelqu’un pianote sur leL Dumortier Changements terminal qui s’y trouve… Brrr…

LA CAVE : Une odeur nauséabonde empeste la maison de Martine Xavier…

À VOUS DE JUGER !: L’écoeurant cynisme de la téléréalité !

IDENTITÉ : Un homme ne se reconnaît plus en se regardant dans un miroir (ma préférée)…

VISIONS : Emile Hilaire hérite du don de percevoir l’évolution de chaque individu…

VISITE : Durant la nuit, François reçoit la visite d’un étrange personnage…

LA CROISIÈRE : Après s’être annoncée sous les meilleurs auspices, la croisière vire au cauchemar…

SIRTAKI : Au menu du jour de cette maison de retraite; musique et danse grecques. Une pensionnaire qui se morfond, malgré les efforts de la Direction, décide de mettre ce jour à profit pour…

LE RADEAU : Il y a danger d’approcher ce radeau jonché de cadavres…

BRUGES… LA NUIT : Ce n’est pas pour autant que l’auteur fait dans la dentelle…

PIERRES DE LUNE : Après la multiplication des pains, voici la prolifération des pierres de lune…

LE PEINTRE : Le célèbre Maurice Dufaux est un spécialiste des «Natures Mortes»… Une enquête de Carsena.

LE TEMPLE DE NECTA : Ce temple recèle davantage que les richesses archéologiques que l’on peut y découvrir…

RETROUVAILLES : Un vieil homme ne se console pas de la perte de son épouse…

MARIA TENHENBAUFFE : Il faut éviter les séances de spiritisme…

LE MANDRILL : Un jeune homme en quête d’un emploi se rend chez le bourgmestre de sa commune avec, en filigrane, une malédiction africaine…

LA LOCATAIRE : Irène Fulbert, surnommée «la teigne» est morte, assassinée… L’inspecteur Carsena entre en action…

LE ZOO : Voilà un zoo qui contient de bien curieuses espèces…

LE TRAIN : Où va-t-il et, surtout, qui est aux commandes ?...

LE ROYAUME DES GLACES : Un célèbre explorateur (qui n’est pas Max) se retrouve prisonnier dans le Royaume des glaces…

LE PUITS : Quand le ver est dans le puits…

LE CIMETIÈRE : L’inspecteur Carsena affronte un professeur obsédé par la régénération cellulaire…

LA PISCINE : A l’instar des Gremlins, François Vincent doit éviter l’eau…

LABO SOMMEIL : La belle (infirmière) et la bête, made in hospital

CARNAVAL : Musiques, danses et vampires… quel programme !

 

Au bout du compte, voilà un petit recueil pas désagréable. Il se laisse lire facilement et n’importe où (bus, tram, train, métro, bateau, avion…). En cette période de cadeaux, il ne dénotera pas sous le sapin de Noël. A moins que vous ne le jugiez trop dangereux à cause de son contenu et que, dès lors, porté par une terrible malédiction, vous craigniez que ce recueil diabolisé dépouille votre conifère préféré de toutes ses épines.

Allons, allons, qu’est-ce que je raconte… Il est temps de m’extraire de toutes ces histoires sordides qui risquent de me faire perdre la boule… de Noël, comme il se doit.

 

Alain Magerotte

 

A. Magerotte Tous les crimes sont dans la nature

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Nouvel an 2012, une poésie de J'Anhou

Publié le par christine brunet /aloys

 

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NOUVEL AN 2012 :

 

 

Cette année eut de tout : et bonheur et blessure ;

Douleur avec le deuil et moment d’aventure.

Recevez quelques mots pour ce tout nouvel an

Puisque tout continue, et parfois, en chantant.

 

 

Sans omettre jamais la blessure profonde

Dont je pleure avec vous en prière féconde,

Permettez de garder aussi le bon côté

C’est sans prétention et c’est sans vanité.

 

 

Il fut un grand moment, celui du mariage ;

Moment de tolérance au plus bel alliage.

Merci, chers grands enfants pour autant de bonheur,

Même un jour aussi beau m’a mis l’esprit en pleur.

 

 

Moment fort : mon dernier recueil de poésie

Qui m’a récompensé pour cette fantaisie

Que je mets pour écrire, alterner et rimer,

Cela me fait plaisir, ce n’est pas pour frimer.

 

 

Nous avons découvert d’autre forme au partage

Dans un séjour « Vivre et Aimer » qui nous engage ;

Celle du dialogue avec simplicité,

Celle du dialogue et sa complicité.

 

 

Entretenir j’ai pu la forme autant que l’âme

Sans oublier pourtant tout le feu de ma flamme ;

J’ai retrouvé tout le bonheur du tatami ;

Comme un premier Amour qui demeure un ami.

 

 

 

 

 

 

Important pour moi seul ; l’esprit en paix, sans peine,

Après des mois très durs où ma coupe était pleine.

La « Gazelle » a compris mon chemin de tourment ;

Ce fut comme un éclair ; un nouveau firmament.

 

 

Voilà, j’ai fait le tour : cinquante deux semaines,

Comme le sang, en quelque instant, celui des veines.

Résumé très banal devant l’an à venir ;

Plein de mystère et plein d’espoir de souvenir.

 

 

Recevez tous mes vœux pour la nouvelle année ;

Que des meilleurs elle vous soit enrubannée !

Avec Amour, Bonheur, Réussite et succès !

Régalez vous de tout, mais toujours sans excès.

15/11 & 06/12/2011

J'ANHOU

 

 

 

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Publié dans Poésie

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