Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Carine-Laure Desguin a lu "L'étoile magique" de Philippe Desterbecq

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

http://www.bandbsa.be/contes/desguin1.jpg

 

 

Si, comme la maman de Pierrot et de Lulu, vous pensez qu’il n’existe que trois façons de réaliser un vœux ( quand on rentre pour la première fois dans une église, lorsqu’on voit une étoile filante, un vendredi à 13heures 13), et bien vous vous trompez.

Si vous offrez des lunettes astronomiques à votre petit garçon de dix ans et bien, méfiez-vous, barricadez-vous, tout peut arriver.

Qui n’a rêvé un jour de rendre muet son père ? de ridiculiser son instituteur en faisant éclore sur son visage de gros boutons purulents ? de se moquer d’un pion en recouvrant son corps d’une couche épaisse de poils de singe ? Et son institutrice,  après tout, pourquoi ne pas la gonfler comme une montgolfière et la plaquer au plafond de la classe ?

Tous ces méfaits, Pierrot, Lulu et leur ami Jojo, les ont vécus de très très près !

Des lunettes astronomiques, une étoile inconnue et plein de mauvaises idées : il n’en faut pas plus.

Mais le dernier vœu rachètera à tout jamais l’âme polissonne du principal instigateur de toutes ces espiègleries…

L’étoile magique, le second livre de Philippe Desterbecq, c’est 75 pages àhttp://www.bandbsa.be/contes2/etoilemagiquerecto.jpg mettre entre toutes les mains. De bons dialogues, une ambiance d’école fort bien rendue avec des profs sévères qui ont bien mérité leur sort, des enfants qui font des conneries, qui chahutent les cours et qui escaladent des murs…

Un livre qui m’a offert quelques heures de rêves et qui, à ma grande joie, m’a redonné l’envie d’actionner mon capital conneries trop souvent encrouté par le sérieux du quotidien.

Une mention spéciale pour l’auteur de la couverture, Jimmy Desterbecq. Un soleil qui cligne de l’œil et un jeune homme qui regarde les étoiles, ça nous annonce une lecture pleine de mystères…

L’étoile magique de Philippe Desterbecq

Editions Chloé des Lys, 2011

ISBN : 978-2-87479-570-7

http://philippedester.canalblog.com/

 

Carine-Laure Desguin

( http://carinelauredesguin.over-blog.com)image-1

Publié dans Fiche de lecture

Partager cet article
Repost0

Jean-Michel Bernos a lu "Carnets de Jungle" de Pascal Floirac

Publié le par christine brunet /aloys

 

http://www.bandbsa.be/contes3/bernostete.jpg

 

J’ai lu Carnets de Jungle de Pascal Floirac

 

Joli carnet, 15x21 cm, seulement une centaine de pages, mais riches de découvertes et de voyages !

La couverture est déjà une œuvre d’art. C’est que le poète est aussi artiste et traine ses savates journellement dans l’univers du graphisme.

 

J’ai découvert Pascal il y a de nombreuses années sur les bancs d’un forum de poésie… qui a depuis rejoint les rangs d’un fatras d’écrits sans consistance. A l’époque, un peu comme des voyageurs, nous découvrions des terres à défricher et nous perdions dans des joutes poétiques pour le simple plaisir du partage et du jeu des mots. De cette aventure sont d’ailleurs sortis des auteurs de qualité qui ont publié de nombreux ouvrages.

 

Ce défrichement, nous le vivions dans une forme de rédaction proche de lahttp://www.bandbsa.be/contes/carnetjungle.jpg poésie progressive. Les cerveaux en ébullition produisaient des textes qui ont depuis gagné de nombreux prix. Pascal Floirac était Raoul des Bois, un pseudo sympathique d’entrée, bucolique à souhait. Une bonne figure généreuse et candide ! J’aimais déjà ses vers et tentait sans autant de succès de lui emboîter le pas. Découvrant comme les plus prolifiques Chloé des Lys, il y commettait ce carnet sorti en 2010 et depuis peu référencé.

 

J’y retrouve ces personnages dans leurs voyages imaginaires et magnifiques qui nous entrainent dans les tréfonds de la jonglerie. Celle des mots, des situations, des défrichements de jungle !

 

Il s’interroge :

 

Allongé

Sous les chrysanthèmes

Je me demande

Si je suis vivant

Je me demande

Comment être vivant dignement

 

Mais il est, dans sa propre poche !

 

Je suis dans ma propre poche

Ce petit bout de papier

Noirci de quelques mots,

Ne servant à rien,

Qu’à ruminer ses rêves…

 

Il est… les mots !

 

Mais dans ce monde imaginaire et pourtant si réel, il se fait proprement peur !

 

Parfois je me fais peur…

Si par hasard j’ouvre mon frigo

Et que je m’y découvre tapi

Là…

Juste à côté du beurre

Vêtu d’une unique chaussette.

Je n’ai pas l’air triste, juste un peu effarouché.

Ce doit être ici que je m’endors,

A portée de main de la douzaine d’yeux

Et du mystérieux interrupteur qui gouverne la lumière.

Le fromage est mordu et le lit n’est pas défait.

Ou…

Quand je suis à mon bureau

Je n’ose pas ouvrir le tiroir

Où j’entrepose la laine nécessaire à la construction du nid.

J’ai peur de m’y découvrir tapi

A portée de main des feutres et des cutters.

Parfois je me fais peur,

Et je me sais si pleutre

Que je ne parviens pas à concevoir

Qu’il m’est possible de dormir en cet endroit si exigu

Et où l’air doit être si rare

Qu’aucun acarien n’y survécut.

 

Magie des mots, des situations si modernes, si communes finalement !

Qui n’a jamais dormi dans son frigo ?

 

Son univers magnifique nous entraîne à chaque texte vers ces mondes parallèles où vivent et se reproduisent les vers, puis grouillent et nous laissent sans voix.

 

Quelque part sous le bleu du ciel

Faire tourner le monde

Y poser le doigt.

 

Carnets de Jungle, Pascal Floirac, Éditions Chloé des Lys

 

Jean-Michel Bernos

http://www.bandbsa.be/contes3/leacockrecto.jpg

Publié dans Fiche de lecture

Partager cet article
Repost0

Une chanson d'Hugues Draye : "les moutons"

Publié le par christine brunet /aloys

H.draye

www.myspace.com/huguesdraye

http://www.bandbsa.be/contes2/marietherese.jpg

Publié dans vidéo

Partager cet article
Repost0

Christine Brunet a lu le Tome 2 "Que le diable vous emporte" de Christian Eychloma

Publié le par christine brunet /aloys

 

ma photo

 

 

Pour le premier tome, je me suis laissée ballotter par l'histoire et les évènements.

 

Pour le second, je me suis plus impliquée dans le récit et sa dimension sociologique...et/ou philosophique. 


Un roman de SF sociologique ?! Ben oui... et ça fonctionne ! Christian Eychloma se donnehttp://www.bandbsa.be/contes2/diableemporte2recto.jpg l'occasion de décortiquer les travers de nos sociétés et, au delà la nature humaine. Belliqueuse, destructrice, égoïste, calculatrice... tous ces défauts sont passés au crible au travers des diverses structures organisées décrites. De l'esclave au tyran, du militaire au pacifiste, de l'esprit éclairé à l'obscurantiste, tous s'observent, se jaugent, se manipulent et s'affrontent.

 
Une histoire originale dont on se demande jusqu'à la fin comment elle va se terminer.

Je ferme le livre en poussant, non pas un soupir de soulagement, mais d'agacement... Quand les hommes changeront-ils ? Quand deviendront-ils raisonnables ? Une société détruit sa planète, essaime dans la galaxie pour survivre, mais son espèce, confrontée à ses vieux démons et à des situations similaires, réplique les mêmes erreurs du passé.

Décidément l'auteur joue sur le possible en permanence, nous proposant un univers qui est du domaine de la science fiction tout en nous invitant à une vraie introspection. Pour tous les amateurs du genre !" 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans Fiche de lecture

Partager cet article
Repost0

Mini-promenade automnale, un texte de Claude Colson

Publié le par christine brunet /aloys

 

claude colson-copie-2

 

 

MINI-PROMENADE AUTOMNALE

 

Je me dirige vers le parc et admire au passage, dans le lointain, les maisons sagement alignées sur les collines, serrant à leur cou leur écharpe de brume.

L'air est vif ; la route descend doucement. Bien vite, je suis à destination . D’abord m'assaille l'odeur de sous-bois émanant du tapis dense et mordoré des feuilles qui jonchent une terre devenue presque invisible.

Tout de suite l’œil est accroché par le mince ruban de mercure du ruisseau à contre-jour. Il n'est que miroitement mouvant. Plus loin, la mare, toujours revêtue de son uniforme vert de lentilles d'eau. Énigmatique, sournoise, même si vers le bord trône, immobile, un ballon d'enfant d'un bleu presque sombre et fluo, ocellé de noir.

Je suis seul ; il n'est pas encore dix-heures.

Délaissé, le toboggan est là,inutile, avec ses rampes multicolores : un Beaubourg rural. On entend le bruit d'un ruisseau canalisé qui, du haut de quelque rocaille artificielle que je sais là-bas, se déverse dans le plan. Un oiseau isolé survole l'ensemble en criaillant. Les trilles d'un congénère lui répondent dans le sapin, déclenchant une sorte de concert varié.

Soudain l'heure sonne à l'église du bourg. Toujours personne alentour ; l'humidité de la nuit recouvre les bancs ornés aussi de feuilles mortes clairsemées. Debout au bord de l'eau, j'écris, les sens aux aguets. Un observateur – heureusement absent – me prendrait pour un original ; qu'importe : quand l'écriture vous prend, elle prévaut !

Encore m'attarder un peu sur le mouvement d'une mère cane qui , caquetant, poursuit dans un grand battement d'ailes ses rejetons indociles et c'est déjà l'heure de rentrer, heureux d'avoir posé ces mots, d'avoir ajouté quelque chose au monde.

Au retour, me forçant à reprendre la plume, le soleil, perçant enfin les nuages moutonnants, frappe soudain l'or des feuilles, faisant naître un somptueux embrasement qui, hélas, bientôt s'éteint.

La nature joue les coquettes et moi, je peux poser le stylo.

 

Claude Colson

claude-colson.monsite-orange.fr

Claude Colson Toi-nous

Publié dans Textes

Partager cet article
Repost0

Alain Bustin nous dévoile son univers

Publié le par christine brunet /aloys

http://www.bandbsa.be/contes2/albertmarathon.jpgPour moi, Alain Bustin, c'est avant tout une couverture, celle de son premier roman, et une présentation avec un autre auteur Chloé des lys, Marie-Claire Georges. Cela faisait un bon moment que je voulais en apprendre franchement plus... Voilà qui est fait... Mes premières questions puis une déferlante, un tac au tac qui en dit long sur la personnalité d'Alain Bustin...

 Alors, Alain, depuis quand écris-tu ? Pourquoi ? un déclencheur ou juste une envie en passant ?


A l'école, j'étais brillant mais absent, j'avais donc de très très mauvaises notes  sauf en rédaction.

Pour être sérieux, le départ de mon premier roman, c'est septembre 2005, un incident grave dans ma vie de père ! J'ose dire une question de survie. Mon fils, je voulais lui raconter une histoire...

 

Vraiment ! Tu attises ma curiosité ! Tu me donnes des précisions ?


Pour te mettre sur la piste : un père, c'est aussi et avant tout un homme, donc une histoire, un roman de vie... Le mien de père disait toujours (et je suis du même avis) nehttp://img.over-blog.com/300x225/2/68/57/21/P1010204.JPG jamais juger...

 

Excellente approche de la vie. Hum... Voyons... Définis le mot "écriture"...


Poser les mots, exprimer une forme de sérénité, de sincérité, la quête de soi, le chemin de vie, exprimer un message librement. Tu sais,donner, c'est recevoir...

 

Puisque nous parlons écriture, dis-moi quel type d'écrivain tu es : tu élabores une trame au préalable, tu écris au fil de la plume ? pourquoi cette démarche? par ailleurs, j'aimerais savoir (tu vois, je suis indiscrète) si tu retravailles beaucoup tes textes ou très peu. 


J'écris toujours l'histoire à l'avance et le chemin que je veux suivre  tout en acceptant (comme dans la vie) de prendre parfois un autre chemin pour arriver à la fin du message. Cette démarche, c'est l'acceptation, l'accueil des mots auquel a priori je n'avais pas pensé. C'est ainsi que j'ai modifié un chapitre important dans le second roman grâce au médecin urgentiste du peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix. Je retravaille pas mal mes textes, je recherche la clarté qui permettra au lecteur de se retrouver dans mes personnages.  Les témoignages des lecteurs qui lisent et relisent Albert confirment, j'en suis heureux.

 

L'écriture est-elle une passion ? En as-tu une autre ? Si oui, sont-elles liées et en quoi ?


Oui, bien sûr. Sinon autres passions : la montagne sous toutes ses formes y compris les compétitions extrêmes auxquelles je participe (Ultra Trails). J'aime beaucoup l'opéra, la lecture  bien sûr, les musées, les voyages, le cinéma, les bonnes tables, découvrir des lieux qui ont une âme.

 

Comment écris-tu ?  le soir, la nuit, tout le temps ? Sur le papier, direct sur l'ordi ?


Sur l'ordi, presque toujours très tôt le matin. Je note aussi mes pensées, mes observations dans un carnet quand cela se présente.

 

Parle-moi de ton univers littéraire (ce que tu lis, ce que tu détestes lire)

 
Mon, maître Fernando Pessoa, Mon livre de chevet : Le petit prince, J'aime Albert Cohen,bustin1.JPG Frank Conroy,Frison Roche, Nothomb, Levy (à ses débuts), Maupassant, Paul Auster, Albert Camus, etc, etc, etc. Je ne déteste rien mais parfois j'interromps ma lecture après disons 40 pages et cela, je déteste!


Tu n'aimes pas aller au bout des choses, c'est ça ?


OH, non pas du tout mais ce qui pourrait me déplaire à moi pourrait de la même manière te plaire énormément à toi. Il en est ainsi de tous y compris les auteurs, les peintres, les cinéastes, l'art et toutes choses. Tu vois le lien avec la subjectivité... A propos, pardon aux auteurs des livres que j'ai refermé. Tout cela pour te dire que je déteste les préjugés (dans le monde adulte).


Tu me parles du Petit Prince... Qu'est-ce qui te fascine dans le bouquin ? L'univers de l'enfance, l'innocence, l'écriture qui est magnifique, l'univers imaginaire du livre ? Penses-tu que ce livre t'a inspiré et en quoi ?


bustin3.jpgL'univers de l'enfance bien sûr qui est un univers qui t'accompagne toute ta vie. Mais relire le Petit Prince comme je le fais si souvent et depuis si longtemps, c'est un texte fabuleux, une écriture pleine de vie, d'espoir et de vérité. Toujours les mêmes mots mais à chaque période de te vie, un regard différent. Je pense que ce texte aide à comprendre que la vie il faut la vivre dans le moment présent tout au long de ton chemin de vie. 

Tu as raison... Ce livre est à découvrir et redécouvrir au fil du temps. Pour moi, il est source de voyage et de fraîcheur.

Présente-toi succinctement. Présente tes livres, ton univers.


Actuellement je suis au départ d'une autre vie, je change de chemin (après avoir été directeur commercial dans une multi-nationale du soleil levant. Maintenant, je vis la montagne, j'habite à 50% à Chamonix. J'ai aussi beaucoup plus de temps pour l'écriture (un 3ème roman...)

Mon premier roman, dans le titre , il y a le mot quête... Nous avons tous une histoire, un chemin à parcourir...

 

Là, franchement, tu vas trop vite ! Parle-moi de ton premier bouquin... Tu m'as dit pourquoi tu l'as écrit mais... Allez, un résumé un peu plus étayé...

 

http://img.over-blog.com/300x200/2/68/57/21/Albert.jpgUn homme court le monde, les marathons, les montagnes. De plus en plus difficile, de plus en plus haut jusqu'au jour ou... L'important, ce n'est pas le but mais le chemin. Le personnage va le découvrir ! 


Et puis, tu me zappes le second ! Une histoire de quête et de montagnes aussi, ou un autre sujet ?


Souvent dans notre vie, nous reproduisons consciemment ou inconsciemment. Là, n'est pas le chemin et puis les regrets, le "non-dit"...nos quêtes. Dans ce roman, toujours la montagne, toujours Albert, l'Ultra Trail du Mont Blanc. L'histoire, une incroyable rencontre, suite dans le roman... 

Un scoop, la préface et la 4ème de couverture seront signées Marie-Claire George ! mais voilà ce qui aurait pu être écrit sur la 4ème :

 

Albert nous fait vivre cette fois l’UTMB, la course de tous les superlatifs !

bustin2-copie-1.jpgUne description détaillée des lieux, des sensations, de l’effort tout le long de ces 166 kil … une rencontre qui permettra enfin à Albert de « sortir de l’ombre pour entrer dans la lumière » !

Tout comme Thomas Horbein dans Everest l’arête ouest : « … je me demandais si je n’avais pas fait ce long chemin pour découvrir que ce que je cherchais se trouvait en réalité derrière moi. »

Le texte provient d'une amie coureuse de montagne ! Merci Maian... 

 

Tu me définis ton style d'écriture ? 


Joker ! mais si j'en crois les lecteurs : message, émotion, sincérité, sont les mots exprimés. Souvent les lecteurs disent qu'ils s'y retrouvent...

 

Est-ce facile ou compliqué d'être lu ? Comment appréhende-ton ton travail d'écriture autour de toi ?


A mon avis facile, même si je suis très souvent relu et j'aime cela, surtout les témoignages et le mot merci pour le message ! 

http://img.over-blog.com/630x470-000000/2/68/57/21//Divers/P1000692bis.jpgPour ce qui est de mon entourage, j'écris beaucoup seul en retraite à l'abbaye d'Orval... Donc, là, pas de problèmes. J'y vais depuis presque 10 ans très régulièrement.

Sinon j'écris uniquement à Chamonix (face à la montagne) et là, c'est moi qui m'adapte pour ne pas pénaliser "l'entourage". Surtout si "l'entourage, ce sont les enfants de ma compagne (14 & 10 ans). Comment je fais ? Je concilie le mot respect et disponibilité.


Mets-tu un peu de ton entourage dans tes livres ?


Je pense que c'est le cas de beaucoup d'auteurs même si le second, c'est un vrai roman !


Comment construis-tu ton, pardon, tes romans ? Une trame, au fils de la plume, à l'inspiration?


Non, j'écris d'abord l'histoire, le cheminement. Après, je vais suivre mon chemin...

 

Sais-tu toujours où va t'emporter ton récit... tes personnages ?


En principe oui, mais je questionne beaucoup par rapport à l'histoire. Dans la vie, il fauthttp://img.over-blog.com/630x470-000000/2/68/57/21//Divers/P1000481-copie-1.jpg savoir écouter. Par exemple, une discussion avec Marc, un médecin responsable des secours en montagne à Chamonix a beaucoup influencé le cours de l'histoire du second roman... Je ne peux pas t'en dire plus... Ce sera une très bonne question après lecture.


Facile ou compliqué de poser le point final d'une histoire ?

 
Facile parce que je sais ou je veux aller et difficile car j'aime être bien compris tout en permettent au lecteur de rêver !

 

Par ailleurs, Alain, j'aimerais que tu me choisisses un extrait de l'un de tes romans.


Un Népalais écrivit alors de cette écriture magique et calligraphiée un petit mot qu’il attacha autour de mon cou avec quelques médicaments : Frère, Sœur,

Prends bien soin de cet homme. Le mal des montagnes l’a frappé. Son corps est au début du chemin de la guérison mais son âme est dans l’ombre. Donne-lui l’hospitalité, permets-lui le repos dont il a tant besoin et lorsque enfin l’expression de son visage sera pleine de légèreté, le temps sera venu pour lui de repartir sur la route de la sagesse et de sa vérité. Dieu te regarde, te remercie et te bénit.

 

 

 

Faire rêver le lecteur, l'emmener ailleurs le temps trop bref d'une histoire. C'est le voeux de chaque auteur qui a, au bout de sa plume, le pouvoir d'emporter l'esprit qui se plonge dans son univers. Le pouvoir des mots est terrible... mais bienveillant lorsqu'il apporte l'évasion.


Je te remercie, Alain, pour ce petit détour par ton univers et ce partage, peut-être pas d'une quête, mais d'un morceau de chemin sur lequel tu nous as accompagnés durant ces quelques lignes. Pour te retrouver, un blog...link

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

www.aloys.me

www.passion-creatrice.com


Publié dans interview

Partager cet article
Repost0

Christine Brunet a lu le tome 1 "Que le diable vous emporte" de Christian Eychloma

Publié le par christine brunet /aloys

ma photo

      "Que le diable vous emporte" de Christian Eychloma

Editions Chloé des lys

 

 

 

Genre SF... Quoique... Bon, ça se passe au 24e siècle donc... Sur un vaisseau spatial en route pour une nouvelle planète à coloniser... du moins au début... puis sur la planète en question...

 
Un récit qui ressemblerait à un journal de bord tenu par l'un de ces aventuriers colons et qui serait de l'ordre du probable tant la dimension technique est omniprésente.http://www.bandbsa.be/contes2/diableemporte1recto.jpg Procédures, innovations technologiques, découvertes d'un nouveau monde avec une nature différente mais à l'évolution cohérente avec le possible.

 
Etrange... On en vient à se demander pourquoi, avec de telles préconisations, on ne fabrique pas un vaisseau spatial !

 
Bon, il n'y a pas que ça, dans le livre... Cette planète recèle un mystère... Mais là, je ne vous en dirai pas plus.

 
Un style simple pour un voyage hors du commun dans un avenir qui sera probablement celui de la race humaine ! A suivre avec le second tome !

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

www.aloys.me

www.passion-creatrice.com

Publié dans Fiche de lecture

Partager cet article
Repost0

Axelle Henry se présente !

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

times-square.jpg

 

 

Times Square

Axelle Henry


Résumé :

New York pendant la période électorale. Trois jeunes s’y découvrent le temps d’une semaine. Maya, expatriée belge fraîchement diplômée, est journaliste. Clara, sa bonne amie, est artiste et fille du vice-président américain dont le gouvernement républicain se présente à nouveau aux élections. Marc est un jeune new-yorkais, consultant en gestion et stratégie. Sur fond de drogues et d’alcool, leurs a priori se confrontent, les amenant à des réalisations inattendues. Mais parviendront-ils à se libérer de leur passé?

 

Biographie :

Axelle Henry, de nationalité belge, est née à Athènes le 30 mars 1979. La profession de son père l’amène très tôt à déménager, d’abord en Europe et ensuite aux Etats-Unis, où elle réside à deux reprises, pendant les années formatrices de la petite adolescence et en tant que post-graduée.

Bien qu’elle ne prenne goût à la littérature que tardivement, celle-ci occupe dès lors une place principale, devenant l’objet de ses études universitaires. Suite à un Master en Langues et Littératures Germaniques à Bruxelles, elle se spécialise aux Etats-Unis en American Studies. Elle analyse la valeur historique de la littérature en tant qu’outil pour comprendre le mouvement féministe des années 60-70.

C’est pendant cette période, imprégnée par sa vie à New York, qu’elle écrit son premier roman, Times Square.

Elle vit aujourd’hui à Bruxelles où elle poursuit une carrière en Marketing et Communication.  

 

Extrait :

« Un nuage épais de fumée encerclait les trois seuls meubles de la pièce comme la brume d’un marécage. Sa couleur indescriptible qui se situait quelque part entre le brun et le gris se reflétait dans un tapis plain visqueux recouvert d’indéfinissables incrustations. Et pourtant, Clara ne prêtait aucune attention aux coulées blanchâtres sur la commode de la télé. Ni était-elle dégoûtée par les trainées jaunâtres en dessous des poignées de l’armoire. Toute son énergie était focalisée sur cette chose longue et peut-être encore vivante qu’elle avait touchée. Elle se dirigea pas à pas, comme une panthère menacée, prête à bondir, vers l’ouverture de la salle de bain. Elle entendit quelque chose bouger. Elle s’immobilisa net. Son cœur battait à toute allure et ses poumons s’étaient figés. Elle n’arrivait plus à réfléchir. Progressivement, son pouls reprit un rythme normal, ses alvéoles se calmèrent et ses bronches acceptèrent à nouveau de l’air. Le félin pouvait poursuivre sa trajectoire.» 

 

Publié dans présentations

Partager cet article
Repost0

Les amants retrouvés, une nouvelle de Maurice Stencel

Publié le par christine brunet /aloys

 

http://www.bandbsa.be/contes3/stenceltete.jpg

 

Les amants retrouvés

 

 

 

 

Mon oncle avait quatre-vingt deux ans. Il était pensionnaire d'une maison de retraite, une maison de vieux.

Il disposait d'une chambre individuelle meublée d'une table, de deux chaises, d'un lit, et d'un poste de télévision. Une chambre individuelle parce qu'il empêchait son voisin de chambre de dormir en lui racontant des histoires rocambolesques. Ou en faisant fonctionner la radio durant la nuit, le son au maximum. En recommençant dès que la gardienne de nuit quittait la chambre après avoir éteint le poste.

- C'est interdit, monsieur Richard.

Le directeur avait concédé la chambre individuelle et lui avait donné le poste de télévision d’un pensionnaire décédé.

Monsieur Richard était le mari de ma tante. Lorsqu'elle est morte, une attaque cérébrale, il avait refusé de rencontrer qui que ce soit de la famille de sa femme, et nous avions cessé de nous voir. Sa femme n'appartenait qu'à lui, avait-il dit. Sa douleur, il ne voulait la partager avec personne.

Il avait renoncé à ses affaires. Elle n'était plus là pour les gérer avec lui, il ne serait plus là, lui non plus. C'était un couple profondément amoureux.

Leur maison était grande et confortable. Ils l'avaient achetée quelques années auparavant en pensant à leur vieil âge, et à l'hypothèse d'un handicap qui aurait nécessité une garde malade à demeure.

Pratiquement, il n'en sortit plus jamais. Sinon pour faire ses courses au supermarché parce qu'il fallait bien se nourrir. Revenu chez lui, il s'asseyait dans la cuisine, et contemplait le jardin qui se trouvait à l'arrière. Ou il s'étendait sur le lit de la chambre à coucher et regardait le plafond en pensant à sa femme.

A force d'être immobile, il s'efforçait de ne plus vivre. Il pensait que c'était une façon de mourir puisqu'il n'avait pas eu le courage de se tuer.

Puis il avait rencontré Cécile qui était veuve. Au bout de trois semaines, ils couchaient ensemble et découvraient que parfois, ou souvent, la sexualité remplace les élans du cœur.

J'avais reçu d'un notaire un courrier qui m'informait que j'étais l'héritier d'un monsieur, pensionnaire d'une maison de retraite, qui n'était pas décédé mais qui avait tenu à ce que je sache que le jour où il mourrait, j'étais celui qu'il avait choisi pour hériter de ses biens.

Des biens? Le notaire m'informa qu'à sa connaissance, il n'en avait pas, qu'il s'agissait de biens symboliques, que la symbolique autant que la sémantique accroissait la qualité des choses, c'est mon oncle qui avait tenu à ce qu'il me le dise. Il avait prétendu que j'étais un garçon intelligent qui saurait apprécier ses propos.

Ma tante était morte vingt ans auparavant, et j'étais curieux de revoir ce mari qui par amour avait exigé l'exclusivité de la vie et de la mort de sa compagne mais dont le veuvage n'avait pas éteint les pulsions. Il avait constaté qu'on pouvait tout à la fois aimer sa femme défunte, et trouver chez une autre de quoi les satisfaire.

C'est ce qu'il me raconta par morceaux durant les visites que désormais je lui rendais. Il avait l'air d'en jouir en me fixant dans les yeux pour juger de mes réactions. Le plus beau, je le devinais à ses hésitations et à des propos qu'il distillait comme un auteur qui ménage ses effets, le plus beau, je le pressentais, était à venir. Mais c'était quoi : le plus beau?

- Elle faisait bien l'amour, Cécile. A toi, je peux le dire. Après tout, je n'avais que soixante deux ans et elle, à peine cinquante-cinq. Elle avait du tempérament. C'est drôle, on ose davantage avec une étrangère qu'avec celle qu'on a épousé à l'adolescence, et à qui on a promis de ne jamais rien cacher. Il n'y a pas de morale en amour. Ni morale ni justice.

Il était l'heure de fermer. Il me retint par le bras.

- Je ne sais pas si je dois le dire.

Il s'était levé pour rejoindre sa chambre.

Je lui rendais visite tous les vendredis. Ce qui m'apparaissait au début comme les bavardages d'un vieillard à qui je rendais visite par compassion excitaient désormais ma curiosité. Cet homme, pensais-je, est en train de me dire des choses

importantes. Je n'imaginais pas en quoi elles étaient importantes mais je savais qu'elles l'étaient. Il suffisait d'attendre.

Cécile et lui n'avaient pas grand chose à se dire. Cela ne les gênait pas. Lorsque le silence s'installait, Cécile disait:

- Tu viens.

Et ils allaient se mettre au lit.

Leur liaison avait duré cinq ans. Je ne sais pas si elle avait été heureuse, il ne l'avait pas dit formellement ni le contraire d'ailleurs, mais elle avait été inventive. De sorte que lorsque Cécile s'enticha d'un amant à peine plus jeune que lui, ce qui l'avait blessé c'était qu'elle partageait avec ce bellâtre des audaces dont il avait pensé que c'était à lui seul qu'elle les avait destinées.

Il avait le sentiment d'avoir été frustré d'un droit de propriété, en tout cas de copropriété, qu'il avait sur les exercices amoureux auxquels ils s'étaient livrés. Du temps de son épouse, il aurait rougi en les évoquant.

- Vous pensez encore à ça, mon oncle?

- Je ne suis pas encore gâteux. Il y a longtemps que j'ai séjourné aux Etats-Unis, ça n'empêche pas que je me souviens très bien de New-York. Et ça n'est pas désagréable. Cécile prétendait qu'on pouvait faire l'amour bien après quatre-vingt ans.

- Quatre-vingt ans?

- Il me regardait avec ironie.

Il n'était pas resté seul très longtemps. Six mois plus tard il faisait la connaissance d'une dame plaisante

d'aspect qui prenait le thé à la terrasse d'un café. Lui, il buvait un café déjà tiède, en regardant les passants.

- Il fait beau aujourd'hui.

Elle avait eu l'air de réfléchir, elle l'avait regardé un instant.

- C'est vrai, il fait beau.

Ce fut sa troisième compagne, Hélène.

- Je te le jure. Si elle n'était pas morte, elle aurait été la dernière. Tant elle avait de qualités.

- Elle est morte?

Les larmes lui mouillaient les yeux. Il se leva et retourna dans sa chambre en trainant les pieds.

Le vendredi suivant, il avait hoché la tête.

- Quel est l'imbécile qui a dit : de l'audace, encore de l'audace. Moi, j'ai longtemps hésité. Et j'aurais du hésiter plus longtemps encore. Peut-être un jour de plus. C'est souvent le dernier jour qui est déterminant. En réalité, la dernière seconde. Tant que la chose n'a pas été faite, elle n'a jamais existé. Et tout serait différent.

Il avait ajouté :

- Il n’y a pas de morale.

Le bellâtre était mort après quinze ans de vie commune avec Cécile.

- Vous voyez qu'il y a une justice, mon oncle. Avouez que vous avez été content ce jour-là.

Je le disais sans conviction. J'imaginais qu'après plus de quinze ans de séparation, presque seize, et à leur âge, les blessures d'amour propre avaient disparu. Et

l'union ave Hélène qui l'aimât sans éclats, sans passion spectaculaire mais profondément, avait du lui être chère. Somme toute, il aurait du être reconnaissant à Cécile. C'est à Cécile qu'il devait sa rencontre avec Hélène, non ? Je l'avoue, je connais peu la psychologie masculine.

Cécile avait téléphoné le jour même de la mort de son compagnon, il avait reconnu sa voix immédiatement. Son cœur s'était mis à battre plus fort.

- Il est mort.

Il avait deviné de qui il s'agissait. Elle l'annonçait à mon oncle parce qu'il lui semblait que c'est à lui qu'elle devait l'annoncer en premier. A qui d'autre, pensa mon oncle qu'une joie soudaine avait envahi.

- Mort. Il m'a laissée seule.

- Courage, Cécile. La vie n'est pas finie. Je vais venir.

- Oh Richard ! Il m'a laissé seule.

Après tant d'années, il la revoyait de mémoire comme s'ils s'étaient quittés la veille. Chaque détail de ce qui fut leur dernière nuit d'amour lui revenait. Il en avait conscience une fois de plus, ils avaient vécu une passion torride. Et le destin leur offrait de la poursuivre.

- Tu le sais: quand le désir d'une femme te submerge plus rien ne compte. Ne mens pas. Le désir aveugle, et engourdit le cerveau.

Est-ce ma faute si Hélène est morte en même temps que lui. Les dernières années de la vie d'un homme sont comme des diamants, c'est un crime que d'en

ternir l'éclat. Quel que soit le prétexte qui sera oublié dès qu'il sera passé de l'autre côté.

Il avait parfois parlé la tête basse si bien que j'avais du me pencher vers lui pour l'entendre. Il avait entrecoupé ses propos de silences dont je ne savais pas s'ils étaient voulus ou s'ils étaient dus à son âge. Il arrivait, j'en étais convaincu à présent, à cet essentiel, ces choses importantes, que j'avais pressenti dès nos premières rencontres.

- Mon oncle, vous n'avez pas?

J'étais incapable de poursuivre. Une chose est de penser que les hommes sont capables de tout, une autre est de constater que c’est vrai. Et d'être le confident de ce qu'il faut bien appeler un meurtrier. Est-ce que les prêtres, dans leur confessionnal, éprouvent la même angoisse?

C'est du cyanure qu'il avait versé dans le vin dont ils buvaient une bouteille tous les soirs pour se détendre avant de dîner.

- Hélène n'a pas souffert, je t'assure. Elle est morte sur le champ.

Ce jour-là, étendu sur le lit, c'est à Cécile que mon oncle pensa longtemps avant de s'endormir. Ses rêves furent ceux d'un adolescent. Par pudeur, il attendit le lendemain des funérailles pour revoir Cécile.

Seule la voix n'avait pas changé. Son visage s'était épaissi mais ses lèvres étaient encore pulpeuses. Il l'embrassa sur la bouche.

- Je suis contente que tu sois venu. J'ai appris qu'Hélène était morte. Pauvre Richard. Nous n'avons pas de chance tous les deux.

Il la serra contre lui. Elle se laissa aller, davantage parce qu'il la serrait que poussée par le désir. Il lui embrassait le cou à cet endroit qui jadis mettait en marche son petit moteur comme ils disaient. Elle avait le cou ridé d'une vieille femme.

- Tu veux te coucher?

En se déshabillant, il voyait dans le miroir de la salle de bain son ventre proéminent qu'il tentait d'atténuer en se raidissant. Quant à Cécile, ses hanches s'étaient élargies et des plis lui cernaient le ventre. Elle avait toujours été encline à la cellulite. Il détourna la tête et se glissa sous les draps. Lorsqu'elle le rejoignit, il lui entoura le cou tandis qu'elle plaçait la main sur son sexe.

Ils restèrent au lit près d'une demi-heure sans rien se dire. Le haut de sa cuisse était mouillé mais chacun d'entre eux, finalement, avait fait l'amour tout seul. En fermant les yeux.

- Tu es déçu? Tu veux rester?

- Tu es gentille. Il faut que je rentre. Je reviendrai demain.

Elle sourit en soupirant.

- Ce n'est jamais comme avant.

En rentrant chez lui il lui sembla que l'appartement était froid. Il avait du fermer le chauffage avant de partir. Sur la table de la cuisine restait la tasse vide du

café qu'il avait pris la veille en se levant. Il s'assit, la tête entre les mains, les coudes sur la table, en pensant à Hélène qui l'avait quitté. Un frisson, parfois, le secouait. Il prit un gilet qu'il enfila sur son pull.

Est-ce que lui aussi avait changé physiquement autant que Cécile? Il n'avait pas de chance. Toutes les femmes qu'il avait aimées étaient mortes. Il restait seul comme un chien abandonné.

Il secoua la tête.

- Il n'y a pas de morale dans la vie.

Maurice Stencel

 

un-juif-nomme-braunberger-couv1.jpeg

Publié dans Nouvelle

Partager cet article
Repost0

GEORGES ROLAND : MES RECITS SONT DES DIVERTISSEMENTS

Publié le par christine brunet /aloys

http://georges-roland-auteur.wifeo.com/images/photogeorges.jpgMon premier contact avec Georges Roland fut lors de sa présentation sur le forum des auteurs de Chloé des lys... Un court texte plein d'allant truffé de mots que je ne comprenais pas... Piquée au vif, j'ai voulu en savoir plus sur ce personnage atypique qui, en guise de perruque, porte sur sa photo une perruche ... En dérogeant un tant soit peu de la trame habituelle de mes interviews, je lui ai demandé de se présenter...


 Né à Bruxelles au sortir de la deuxième guerre mondiale, je suis un parfait bâtard belge, tiraillé entre cultures flamande et francophone. Et je n'aime ni les caricoles, ni la gueuze.


Qu'est-ce que tu dis en bas de ça, fieu ? 


Tu peux dire que je suis un Brusseleir récalcitrant et mangeur de poulet, un kiekefretteranar, en quelque sorte.


Révérence parler, mon sabir belgicain vaut bien l'english pidgin qu'est devenue la langue française, ce qui ne m'empêche nullement de la défendre contre l'invasion mondialiste. Je dis nonante-neuf au lieu de quatre-vingt-dix-neuf, je mange des pistolets, du cramique, et bois de la kriek et de la faro. À mes yeux, cela vaut mieux que d'utiliser des raccourcis anglo-saxons et de se ruiner l'estomac avec des chiens chauds rebaptisés, en guise d'assujettissement à la tendance.


http://georges-roland-auteur.wifeo.com/images/nivelles.jpgJe suis chauve, mais pourquoi se couvrir la bille d'une perruque, alors qu'une perruche, en plus, est capable de chanter et de parler ? J'orne donc ma calvitie d'une calopsitte.

 

Qu'est-ce que je vous disais ? Je présume que pour un Belge, ce vocabulaire coule de source... Mais pour une pauvre provençale exilée en Auvergne, c'est "une autre paire de manche"... De toute façon, j'ai ouvert un dictionnaire bruxellois/français sur internet... je suis au point !

Tu as une bibliographie importante... Depuis quand écris-tu et quelles sont tes sources d'inspiration ?


À dix-sept ans, je m'imaginais mélange : un tiers de Hendrik Conscience, un tiers de Victor Hugo, un tiers de Paul Verlaine, et surtout, un grand tiers de Albert Camus.


On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.


L'appel de la scène fut un déclic, je m'investis dans des interprétations, des mises en scène, et enfin, l'écriture. Je montai des pièces pour enfants, pour adultes, initiai des adolescents à la magie du théâtre. J'écrivis des textes de chansons, des nouvelles, des romans. Tout le bataclan, quoi ? 


Quand on aime, pourquoi s'embarrasser plutôt que de s'embraser?

 

Tes histoires sont très ancrées dans le terroir...   Pourquoi ?

Je suis avant tout belgo-bruxellois.


Bruxelles et la province de Brabant apparaissent dans tous mes romans. Ils en sont les décors récurrents. Certains auteurs sont voyageurs impénitents, avides de découvrir la Terre. Moi, je reste sur place, chez moi, avide de connaître MA terre. C'est un peu comme si je voyageais autour de ma chambre.http://georges-roland-auteur.wifeo.com/images/BROL1.JPG

 

Est-ce que je n'ai pas intérêt à sortir de chez moi ? J'ai passé mon existence entre les USA, l'Eire et la Belgique. Ma fille habite Madrid, a épousé un Argentin de Buenos Aires. J'ai vu des villes merveilleuses, des villages inoubliables, Istanbul, Montevideo, El Djem, Colonia de Sacramento... et tout cela me ramène à Bruxelles, au Brabant. Pourquoi faire partir mes personnages de par le monde, alors qu'il se passe tant de choses dans la rue à côté ?


Tes récits jouent avec les mots, les attitudes comiques, loufoques... Pourquoi ce choix ?

 
 La farce et l'auto-dérision sont les mamelles de la bruxelloise attitude. C'est ce que nous appelons la zwanze. Notre langage est sans vergogne, criblé de rires, dégoulinant de bières incroyables, et sans doute imbuvables pour un étranger (Baudelaire a comparé la faro à de la bière deux fois bue) ; de plus, il ne faut jamais perdre de vue que notre emblème est un... Manneken Pis !


En tous temps, la fiction l'emporte dans mes récits. J'adore les fruits capiteux de l'imagination, et l'ivresse de commander le destin de mes personnages. J'aime cette phrase de Victor Hugo dans Océan : « La raison, c'est l'intelligence en exercice, l'imagination, c'est l'intelligence en érection.» Elle est le fil rouge de mon écriture. L'imagination, qui manque tant à notre époque de chroniques biographiques et de télé réalité au goût amer de déjà vécu. Créer des personnages-reflets d'êtres réels, mais sublimés par l'imagination, mis dans les circonstances les plus dramatiques, les plus loufoques, les plus tendues, par un auteur-marionnettiste, voilà où je trouve ma plénitude. Plus que de moi-même, j'ai besoin de ces gens ―non pas des héros, des anti-héros, des super-héros, simplement des ectoplasmes de l'imagination, qui me suivent partout, se trainent ou galopent dans les rues de mes délires. Ils sont conscients de vivre dans une pièce de théâtre, dans un roman, et ne se privent pas de le dire au lecteur, au spectateur. Car l'imagination doit friser le délire, elle doit être outrancière, décalée, nettement distincte de la réalité, puisqu'elle en est issue.

http://api.ning.com/files/8-p3w3RQ5y5KYJfc37d3*3kG*0B-Py-c3vt30Mf*cI6Z7tV6TUYLx*qe-8WRk2gbz6XlmWwHX8menjbewKMV*bLACNdwG0Ml/clercrecto.jpg?size=173&crop=1:1Mes récits sont des divertissements, non des compte-rendus, des dépliants de voyage ou des témoignages sur le vif. Ils sont, justement, la déraison, sans oublier que «Ex nihil, nihilo» rien n'est issu de rien, les personnages, les situations, les décors qui glissent le long de ma plume vers le clavier de l'ordinateur, sont il est vrai, bien réels, tout juste transformés.


C'est le lot du surréalisme.


J'ai laissé tomber depuis un moment mon dictionnaire bruxellois/français, happée par les mots de Georges Roland... Et je me surprends à imaginer ses ectoplasmes de l'imagination qui peuplent  des décors rocambolesques...


Le texte qui va paraître chez CDL est-il de la même veine?CDR-couv24.jpg

 

Justement... Je veux insister sur le fait que le récit (roman anarchronique) qui va paraître chez CDL est écrit en "bon français" et que je n'utilise le dialecte bruxellois que dans certains romans (entre autres la suite de polars humoristiques "Roza et le commissaire Carmel"). Un peu (en toute humilité) comme Pagnol avec sa trilogie. Je te signale que César- Fanny- Marius lui ont été inspirés par une pièce jouée en bruxellois, et qui a eu un succès considérable (on la joue toujours chaque année à Bruxelles) "Le Mariage de Mademoiselle Beulemans".


A une époque où il faut un dictionnaire anglo-saxon pour comprendre sa propre langue, il me paraît rassurant d'apprendre qu'il existe aussi sur Internet un dictionnaire de bruxellois (bien que, souvent, il soit composé par un non-zinneke(né à Bruxelles) et donc erroné).


Cart1eR.jpgJe dois ajouter que ma langue maternelle est le Flamand, que j'ai appris le Français à l'école, et que c'est sans doute pour cela que je la révère tant.

 

Un nouveau tournant dans ton processus de création?

Je te déçois tout de suite, il ne s'agit PAS DU TOUT d'une évolution dans l'écriture, plutôt une trajectoire parallèle.

 


Textes comiques, humoristiques, surréalistes mais aussi poèmes... Toute une panoplie qui permet à Georges Roland d'exprimer librement son ressenti, de jouer avec le style et les mots pour donner une autre dimension à ses textes et proposer au lecteur un univers aux sensations plurielles...

Auteurs, musiciens, sculpteurs (...) ne sont-ils pas amenés  à multiplier peu à peu les formes d'expression pour atteindre le plein épanouissement de leur passion créatrice ?

 

Il ne reste plus qu'à lire ses textes... avec ou sans dictionnaire... parfois avec un petit sourire aux lèvres en laissant notre imagination faire le reste.

 

C'est tout ce que je demande à un auteur: me faire rêver, me faire voyager... Pas vous ?

 

Allez à la rencontre de Georges Roland sur son site link

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

Publié dans interview

Partager cet article
Repost0