Un va-et-vient entre passé, que certains cherchent à oublier, ont oublié ou... ont perverti, et présent.
Deux enfants qui se sont jurés le mariage à 8 ans... qui se retrouvent, aiment, souffrent sans comprendre.
Agnès Karinthi signe là un roman psychologique noir, superbement écrit où la violence s'allie au destin pour détruire les protagonistes d'hier et d'aujourd'hui.
Univers glauque où le bonheur n'a pas sa place, où les rares moments de tendresse ne parviennent pas à effacer le secret enfoui.
Le lecteur plonge avec délectation dans l'intimité des héros puis lentement, sans vraiment s'en apercevoir, s'englue dans une fatalité plus forte, plus noire page après page jusqu'au final, terrible, incontournable mais libérateur.
Impossible à mon sens de parler de l'intrigue, du fil conducteur de cette histoire, sans vous en déflorer les rouages. Je vous invite seulement à oser l'immersion aux côtés de Philippe, Claire, Anne, Stéphane et les autres.
Promis, vous n'en sortirez pas indemnes !
Nouveau coup de coeur !
Christine Brunet
www.christine-brunet.com
Qui est Agnès Karinthi... en quelques mots
Agnès Karinthi est née en France en 1969 mais son berceau familial est la Hongrie, Budapest précisément, où son grand-père et son arrière-grand-père sont de célèbres écrivains.
D’un caractère profondément rationnel, bien qu’attirée par la littérature dès son plus jeune âge, elle a développé une prédilection pour la chimie : elle s’est consacrée à des études scientifiques et une carrière industrielle.
Aujourd’hui, elle accompagne les entreprises à la prévention des risques professionnels.
Pourtant, durant toutes ces années, elle continuait à dévorer livre sur livre.
Et un beau jour, elle a pris la plume à son tour.
Pour suivre les actualités de l’auteure, retrouvez-la sur son site internet :
L'orthographe particulière de Gaston a été respectée !
De Gaston Chaissac à Vincent Spitalels :
cher monsieur spitaels,
Ce matin en épluchant une pomme, j'ai pensé au denier collage que je vous ai envoyé et que vous devez avoir reçu. Le capitaine du paquebeau jaune-orangé de la partie droite aurait dû se trouver a gauche.
cette erreur dont je suis seul responsable m'autorise à vous en dire plus : le navire en question du fait de sa carguéson illicite de pommes ne pouvait avoir qu'un capitaine gauchiste, donc à gauche.
j'ai donc décidé de refaire le collage qui sèche sur la table à langer oubliée par ma fille lors de son dernier passage avec jean-batiste, mon petit-fils.
vous trouverez aussi quelques changements puisque le paquebeau aura changé de nom. par erreur, je l'avais batisé titanis, ce qui ne lui convient guère, avouez-le !
veuillez pardonner ma trop grande velléité de vous plaire et accepter la quirielle d'excuses qui accompagnent cette missive. je rest à votre écoute, cher ami.
(signé)
Gaston
p.s. : j'espère que votre problèmes de souris dans votre cuisine n'est plus qu'un mauvais souvenir.
***
Réponse de Monsieur Spitaels :
Bien Cher Gaston,
J'ose espérer que les choses alambiquées vous plaisent autant qu'à moi. Rassurez-vous, Cher Gaston, je ne manque pas d'idée poétique et mon problème de souris a été réglé en moins de deux par le chat de ma voisine qui a fait bonne chère de ces monstres.
Le rythme poétique qui m'habite depuis peu a pour origine un voyage au Brésil que ma fille a effectué le mois dernier. De ce pays béni, elle m'a ramené quelques disques de samba qui font mon bonheur de poète musicien.
Comme vous, je me suis lancé dans l'épluchage des concombres qui est un art en devenir. Merci encore de me l'avoir fait découvrir. J'ose espérer que cette maladie que vous évoquez à peine dans votre fin de lettre ne vous perturbe pas trop dans vos élans artistiques.
Voilà le quotidien de Milica depuis que sa maison a été réduite en cendres et son époux assassiné...
ELLE DOITS’ÉCHAPPER !
"Ne fais confiance à personne !" ce sont les derniers mots de son mari handicapé, lourdement blessé, qui sait que ses jours sont comptés. Surveillé, traqué mais par qui et pourquoi ?
Sébastien Fritsch nous entraîne dans une course poursuite à travers l'Europe. Qui est le chasseur ?
L'auteur nous aspire dans une spirale infernale. La fin approche, on subodore, on s'étonne, on espère puis on sursaute !
"L'expérience Cendrillon" n'est pas un polar. Peut-être un thriller, à coup sûr un roman noir dans lequel les personnages jouent un double jeu... sauf un !
Les personnages bien campés, sans être attachants tant ils sont ambivalents, sont servis par un style agréable. Le rythme de lecture est rapide et l'environnement géographique, très original, intrigue.
Une urgence s'installe au fil des pages : démêler les fils de cet imbroglio pour comprendre.
Quant au titre, une explication ? Forcément... mais pas à moi de vous en donner la clé : faudra lire !
Christine Brunet
www.christine-brunet.com
Qui est Sébastien Fritsch en quelques phrases...
Biographie
Né en région parisienne en 1969, Sébastien Fritsch s’est installé à Lyon en 2000. De formation scientifique, il a travaillé une quinzaine d’années dans le domaine de la logistique pharmaceutique avant de se reconvertir dans l’enseignement.
Comme les plafonds sont partiellement tombés les rats s’en donnent à cœur joie. Ils sont vraiment sans gêne et je me demande comment ils vont se comporter cette nuit. Hier je vais chercher une paire de souliers (faut dire que la plupart du temps je cours avec des bottes en caoutchouc) et qu’est-ce que je vois ? Les rats avaient mangé les semelles, de belles semelles en cuir ! Je prends une autre paire et là ils avaient mangé le cuir du bouton ! Ils ont mangé le nœud de la troisième paire et, dégoûtée, j’ai refermé le tiroir car je crois que toutes les chaussures sont plus ou moins entamées. Le gros dilemme est le suivant : je vide ce tiroir ou je les laisse manger le reste ? Qu’en pensez-vous ?
Et tant qu’on parle de bébêtes j’ai vu ma première araignée géante ! On aurait dit un crabe, des pattes –et je ne mens pas- de dix centimètres. Beurk !
…
Courte biographie
Je m’appelle Salomé ROUSSEL et je suis née au Congo en 1957. J’ai peu de souvenirs de là-bas, mais je garde une passion pour le soleil, les chaleurs humides, les gros orages et les couleurs éclatantes! Il y a une dizaine d’années j’ai hérité des lettres que ma mère avait écrites à ma grand-mère entre 1956 et 1960. Cela a été une révélation pour moi.
A côté d’une formation de secrétaire de direction j’ai suivi des cours d’Italien, de maçonnerie, de soudure, de mécanique, de dessin, de peinture, de cuisine … et d’écriture.
J’ai fait toutes sortes de choses dans la vie ; j’ai élevé quatre enfants, j’ai fait des enquêtes, j’ai travaillé comme secrétaire, j’ai fait de la traduction, j’ai été aidante à la ferme, j’ai travaillé dans un magasin, dans une banque, dans des sociétés familiales et des multinationales. J’ai été assistante médicale. J’ai travaillé quelques mois au Rwanda et au Kenya. Actuellement je suis prof de néerlandais en société.
Je suis enthousiaste et sociable, j’ai une imagination débordante, j’aime la nature et les animaux, j’adore les histoires et les voyages. J’ai pas mal bourlingué, mais j’espère encore faire le tour du monde un jour. Je m’adapte facilement. Côté négatif je suis assez susceptible et désordonnée.
J’ai publié un recueil de poèmes sous le pseudonyme de Jeanne Galand et un livre sur les folles aventures de la femme au volant sous mon vrai nom.
Résumé du livre.
Livre écrit sous forme de lettres qui racontent l’histoire d’une époque révolue, mais pourtant bien réelle. L’histoire d’un tabou familial et peut-être même historique. Des faits écrits par ma mère à sa façon exubérante avec ses dérives, ses exagérations, ses sensibilités, ses erreurs et son éducation.
Mes parents se sont connus en Belgique, se sont mariés au Congo et ont vécu une formidable aventure sur fond de café et de caoutchouc. Vivre en brousse à la fin des années cinquante était synonyme de débrouillardise, de liberté et d’inconscience.
Cette histoire commence en décembre 1956 quand elle débarque au Congo au bras de mon grand-père pour y retrouver mon père de qui elle était follement amoureuse.
Cette histoire se termine abruptement en décembre 1959 quand … je vous laisse lire le livre pour le découvrir.
Première de couverture
Comme je n’ai pas fait la première de couverture moi-même je n’arrive pas à séparer la première de la dernière de couverture. Je suis vraiment désolée.
Dan Berthod est professeur agrégé de lettres et doctorant. Il est surtout passionné par l’histoire de la musique pop/rock et par l’écriture.
Résumé de Chroniques de l’absence :
Les nouvelles de ce recueil sont envahies par les figures de la vacuité et de la vanité. On ouvre une soupière : elle est vide. On ouvre une porte : il n’y a personne (sinon des fâcheux qu’on n’attendait pas). Quand on cherche un objet qu’on croit égaré, il s’avère qu’il n’a probablement jamais existé ; et quand on cherche la vérité sur un récit historique fondateur, on s’expose au doute et à la déception. Certains personnages en arrivent à remettre en question l’acte même d’écrire ou de s’exprimer en français.
Extrait de Chroniques de l’absence (nouvelle « La Disparition ») :
« Bordel ! Mais qu’est ce que t’as foutu de mon ptyx ?
(Je l’avais laissé, je crois, sur une des putains de crédences du salon.)
– Ton ptyx ? Je l’ai pas touché, moi, ton ptyx. »
Elle était tellement habituée à m’entendre l’appeler ainsi, haha ! – de ce nom qui n’existe pas dans le dictionnaire, ce qui fait tout son prix – qu’elle ne s’était jamais posé la question de savoir si le mot « ptyx » était adapté à toute conversation. Un jour, elle allait l’employer devant un prof de français voire un académicien – pour peu que les oiseaux de ce genre se risquent à poser leurs ailes dans notre province !
« Les enfants ! Vous avez vu mon ptyx ?
– Nan ! »
Eux aussi, ils le désignaient par ce mot – ce monosyllabe disant tout en seulement quatre lettres (dont trois consonnes). C’était beaucoup moins compliqué…
Plus on avance dans les siècles, et plus les inventions révolutionnaires se chargent, dans leur signifiant, de lettres inutiles et laides, de connotations technoïdes jugées sans raison avantageuses, comme dans les romans de Dantec.
Grave erreur – plus grave qu’il n’y paraît –, car les fautes esthétiques ont sur la volonté générale de vivre un impact impossible à quantifier !
La porte était fermée et pourtant tous savaient que c’était bien là, chez Voltaire, que l’on retrouvait les objets égarés, à des kilomètres à la ronde. Il suffisait d’entrer, de chercher et vous retrouviez vos clés, sacs, doudous, chapeaux, foulards, MP3, téléphones portables et que sais-je encore.
D’ailleurs, Voltaire avait été rebaptisé depuis fort longtemps déjà. Pour tout le village, il était « l’escamoteur ». Il aurait été malvenu de l’appeler voleur ; bien entendu, il dérobait ou plutôt il chapardait, il s’appropriait… mais il restituait toujours l’objet de son délit !
La première fois que ça lui prit, il n’avait que vingt-quatre ans, la tentation fut irrépressible, incontournable ; il empoigna un vieux parapluie, laissé là, à la porte de l’épicerie. Il y avait un soleil de plomb, ce jour-là, pas un souffle de vent et une lourdeur capable d’avachir un vice premier ministre raide et austère.
L’épicière pensa qu’il voulait s’en servir comme parasol, qu’il ne supportait pas ce soleil ardent et qu’il le lui rapporterait… Hé bien, ce parapluie-là, à l’heure qu’il est, l’épicière l’a oublié depuis fort longtemps et je crois bien qu’il se trouve toujours chez Voltaire…
Sa manie devint vite incontrôlable. Voltaire ne pouvait apercevoir un objet isolé, sans s’en emparer. Il faut préciser qu’il ne glissait jamais la main dans un sac. Il n’était pas malhonnête Voltaire, non, il était juste pris d’une irrésistible pulsion qui l’obligeait à tendre la main vers les choses perdues, posées par inadvertance, oubliées même l’espace d’un instant, et qui faisaient l’objet de sa tentation.
L’on avait très vite remarqué sa manie, son entourage l’avait réprimandé. On lui conseilla une thérapie ; rien n’y fit, Voltaire continuait de dérober et d’entreposer chez lui le fruit de ses rapines.
On l’enguirlanda, le sermonna, ce fut peine perdue… Voltaire continua sur sa lancée. Paradoxalement, il devint très vite un atout précieux pour ses voisins. Il faut dire qu’il ne camouflait rien, tout était à vue chez lui, même les objets de valeur…
Il advint un jour, qu’un homme, se lamentant d’avoir perdu ses clés de voiture, fut invité par Voltaire, lui-même, à venir chez lui. L’homme fut surpris de voir traîner trois porte-clés, avec chacun son lot de sésame !
« Les voici ! » s’écria le conducteur rayonnant : « Merci Voltaire, Je n’ai jamais retrouvé mes clés égarées aussi vite qu’aujourd’hui ! »
Puis, ce fut le tour d’une voisine, éplorée qui ne retrouvait pas son sac de courses.
« Va voir chez l’escamoteur ! » lui avait glissé malicieusement le conducteur chanceux. C’est ce qu’elle fit et elle retrouva son fourre-tout avec ses marchandises et son porte-monnaie intacts.
À partir de ce jour, au village, personne ne s’inquiéta plus de grand-chose… sur le plan matériel, tout au moins ! Un marmot était en larme, sans doudou le soir ? « Allez donc voir chez l’escamoteur ! » était la réponse toute trouvée et bien rare était l’enfant qui ne retrouvait pas le sourire !
Une dame avait égaré son collier ? « Faites donc un tour chez Voltaire ! »
Un étranger de passage oubliait sa carte routière ou son portable sur le parking ? « Venez avec moi, mon brave, je sais où il faut aller ! »
Peu à peu, il était devenu la célébrité des lieux.
Le notaire lui-même ayant, un jour, perdu un dossier rare, faillit aller le chercher chez Voltaire… Bon mais, il l’avait oublié, à la poste, tôt le matin, à l’heure ou Voltaire n’était pas encore levé ! Le postier avait bien failli lui téléphoner… Non, pas au notaire, à Voltaire… Puisque l’on retrouvait toujours absolument tout chez lui !
Mais un notaire, c’est un notaire et il n’est pas censé oublier ses affaires ! Donc, il retourna d’are d’are chez le postier, qui lui rendit son dossier rare. Le stylo du notaire, par contre, durant sa course ventre à terre, fut éjecté sur le banc du square et se retrouva vite chez Voltaire !
Bref, pour ceux qui suivent, ils savent que personne n’aurait jamais eu l’idée ou même intérêt à se plaindre de Voltaire. Il était « leur escamoteur » et bien que l’on puisse, normalement, désapprouver cette déviance, dans ce cas précis, chacun y trouvait son compte !
L’obsession de Voltaire a longtemps servi sa petite communauté, jusqu’au jour où, lui-même, s’est mis à oublier. Il perdit ses clés, son chien, son heure et jusqu’à son nom. La course du temps l’avait rejoint, Alzheimer l’avait atteint. Le lièvre, cette fois, avait rattrapé la tortue.
Ce fut au tour des voisins, de devoir ramener Voltaire. L’étape suivante fut la maison de repos. Mais chaque dimanche, un de ses anciens voisins se charge d’aller le chercher. La semaine dernière, sur la place, ils lui ont dévoilé une statue, fraîchement inaugurée. La sculpture a été érigée à son nom !
En la voyant Voltaire a souri… son regard s’est posé sur le banc et il a ramassé, subrepticement, une pochette de plastique rouge, sans doute oubliée là par un enfant… À la maison de repos, quelquefois, une pantoufle, un peigne ou un gobelet disparaissent et il se trouve toujours quelqu’un dans le couloir pour vous indiquer la chambre de Voltaire.
A abandonné ses études après le baccalauréat par manque d’idée précise sur son avenir.
Retraité de l’Education Nationale sans avoir été enseignant pour autant.
A toujours aimé la lecture qu’il a pratiquée en autodidacte
D’où une culture hétéroclite sans la moindre structure.
Aime également peinture, musique, sculpture et toutes formes de culture.
L’écriture est un moyen de mettre le monde – son monde intérieur - en ordre.
Depuis toujours plus spectateur qu’acteur.
Curieux de tout. Fanatique de rien.
Publie ici son 4ème roman dans un genre différent des précédents qui étaient policiers :
La serpette ( en cours de réédition chez CDL)
Le rire des gargouilles – CDL
Chroniques I – CDL
Résumé :
Ce récit nous conte l’histoire d’un échec professionnel et sentimental subi par une jeune femme. Elle va quitter Paris pour retourner en province dans un petit village au bord d’un lac. Sa solitude l’amène à tout remettre en question. Et, sans qu’elle y soit pour quoi que ce soit, la réalité va basculer et l’entraîner dans un univers angoissant. Ni démons ni sorciers, mais une chatte qui a élu domicile chez elle lui pose des questions insolubles. Un jeune garçon du voisinage se révèle être bien plus qu’un jeune garçon. Le lac tout proche l’attire et lui fait peur en même temps. Idem pour un homme dont l’épouse a disparu un an auparavant sans laisser de traces. Il y a aussi ces deux corbeaux qui l’observent, la guident, lui font des reproches. Et cette ombre qui l’attire un soir d’hiver au plus profond du lac .
Une autre réalité. A moins que tout ceci ne soit qu’un cauchemar.
Extrait :
Vendredi 3 janvier
La neige n’a pas cessé. Des jours et des jours durant. Plus de terre ni de ciel. Forêt et lac engloutis. Les chemins ne conduisent plus nulle part, d’ailleurs il n’y a plus de chemin. Les accalmies annoncées à la météo contournent la région : « Inexplicable, cas rarissime ». Paroles au goût d’ignorance. Les gens se terrent chez eux, télé en panne, plus de transmission. Le pays est entré en hibernation. Les maisons isolées sont visitées par les pompiers. On ne compte plus les lignes téléphoniques coupées. Les mairies sont assiégées de demandes de secours.
Catherine, terrée chez elle, terrifiée, se bouche les oreilles. La radio poussée à fond n’y peut rien. Dehors le chant s’est amplifié au long de ces jours de tempête, ce chant qui l’appelle si fort. Par-delà le chemin et le lac, du plus profond de la forêt, d’entre les troncs des arbres morts, du fond d’un gouffre sans fond…. La voix murmure son nom et le vent le porte jusque chez elle, au fond de son lit et dans ses rêves. Jour, nuit, inlassablement. Les corbeaux se taisent, perchés au sommet des grands arbres. La renarde risque le museau au sortir de son terrier. Le vent encore… glisser sur l’eau, la tête dans le ciel, parmi les nuages blancs…. aspirer les senteurs du printemps. Tout savoir de la vie et de la mort… La voix lui murmure toutes ses promesses. Comme une infinie caresse. Enfin trouver le repos.
Une silhouette noire naît du vide, entre trois rochers, près de la source figée par la glace. Elle grandit, s’avance…. les corbeaux immobiles et curieux. La renarde gémit, oreilles basses. Catherine s’élance vers l’appel… Lilith regarde, statue froide de déesse égyptienne réincarnée, spectatrice de la vie et de la mort. Qu’advienne ce qui doit advenir. Catherine flotte au-dessus du sol, ne sent pas la neige froide à ses pieds. Mais marche-t-elle vraiment ? L’ombre noire s’est avancée jusqu’à la rive du lac : « Viens, je t’attends…. Je te promets le calme et la joie. Tu sauras, tu ne trembleras plus de peur ni de froid. Viens dans le silence…Prends ma main. N’aie plus peur ».
Catherine s’élance par-dessus les eaux à la rencontre de ce murmure qui tient le ciel tout entier… S’enfoncer sous les eaux, oublier le ciel. Réintégrer le ventre de la terre….
Une maison comme personnage principal?? C’est ce que propose la romancière belge Edmée De Xhavée dans son roman « Silencieux Tumultes », très beau texte empreint de poésie et de sensibilité.
L’auteur:
Edmée de Xhavée, née en 1948 dans la province de Liège, a longtemps parcouru le monde, en Italie, en Amérique, en France aussi, mais, tel le pigeon voyageur, elle est revenue au nid pour se consacrer à l’écriture.
Le roman:
Silencieux tumultes,quatrième roman de l’auteure,a été publié par les éditions Chloé des Lys en avril 2018. Le style est aussi sensible et délicat qu’une goutte de rosée matinale sur un pétale de rose. Edmée de Xhavée manie la langue avec bonheur, parsemant de-ci de-là de petites touches de poésie cachées dans les aspects les plus simples ou les plus triviaux de la vie: « Derrière la haute haie de troènes, le jardinier des voisins pousse sa tondeuse, et l’odeur de l’herbe coupée lui parvient au gré du souffle de l’air chaud de cette journée de mai. De gros nuages galopent épars dans le ciel, troupeau vaporeux dans un ciel autrement pur. » (Page 83)… »Sur la table ronde empire marquetée et cerclée de cuivre ciselé et étincelant, de superbes dahlias jaillissent d’un vase chinois, tandis qu’un Val Saint Lambert, juché sur le petit guéridon japonais laqué rouge, offre sa transparence à un plumetis de grappes de verges d’or, dont les tiges feuillues s’élancent en se croisant, vigoureux traits verts dans le cristal de l’eau où la lumière tremble. » (Page 55).