Qu'en dira-t-on, un second poème de Patrick Beaucamps publié dans "le journal des poètes"
Qu’en dira-t-on
J’attends le dernier train.
Sur le quai, une femme sanglote.
Je m’approche de l’aubette et vois
ses yeux rougis par les larmes.
Les sillons de rimmel escortent le passé.
Fréquemment, avant de partir quelque part,
la maison tremblait de la cave au grenier.
Des larmes coulaient sur les joues de l’enfant
mais il devait les sécher sur-le-champ.
Passer du chagrin à la gaieté.
Ne rien laisser paraître sous peine
d’en découdre par après.
Le train entre en gare.
Elle ne bouge pas d’un iota.
A travers la vitre je vois que
ses peines éclatent à nouveau.
Certaines arborent leurs faux sourires.
Certaines se vissent des lunettes de soleil.
Certaines vous disent qu’il ne s’est rien passé.
Patrick Beaucamps