Marcel Baraffe... Son nouveau roman "Par toutes ces nuits sans lune"

Publié le par christine brunet /aloys

9782874597350 1 75

 

Marcel Baraffe... Déjà deux livres à son actif (Ultiméa et Histoires curieuses et édifiantes) le troisième référencé en juin... Petite présentation de son nouvel univers...

 

Un Résumé...

 

          Wang, le préfet, est le plus heureux des hommes. Sa troisième femme vient de lui donner, enfin, un fils. Cela n’est évidemment pas du goût de ses deux autres épouses qui n’ont pu faire mieux que d’engendrer six filles, créatures que les croyances stupides des adultes tiennent à l’écart du nouveau-né.

          Haine, jalousie, envie agitent la demeure du maître des lieux. Celui- ci, haut magistrat de l’empire, continue à travailler à la prospérité d’une famille dont la lignée est désormais assurée jusqu’au jour où des soupçons de malversation amènent son discrédit aux yeux de son souverain.

          Le ciel s’assombrit au-dessus de la maison des Wang. La déchéance a pour témoins Petite-Lune, la fille aînée, et An, un lettré, qu’une énigme autour de la mort d’un des envoyés de l’empereur inspire.   

 

Un extrait :

 

Il fallait bien passer le temps de la moins mauvaise façon qui soit. Les promenades étaient interdites et l’orée de la forêt proche semblait à Petite Lune être un monde à jamais inaccessible comme l’étaient les astres dont elle suivait la course à travers les branches de son mûrier. L’imagination des filles, surtout lorsqu’elles savent lire, est sans limites. Les quelques garçons de son âge qu’elle avait rencontrés lors de visites, lui étaient apparus comme des êtres étranges, agités et bruyants. Elle n’éprouvait aucun attrait pour leurs jeux guerriers et s’étonnait même que l’on puisse passer des heures à faire tournoyer un bâton brandi au-dessus de la tête afin d’écarter d’invisibles ennemis ou d’innocents dragons. Petite Lune était une fille et, plutôt que de regretter un sort qu’elle n’avait pas désiré, elle tirait de sa condition une force qui l’aidait à supporter les humeurs mauvaises des adultes. Elle aurait aimé s’occuper des plantes, soigner les fleurs et surtout ces malheureux rosiers, à l’entrée, que les chevaux prenaient un malin plaisir à piétiner. Ses premières tentatives de jardinage avaient soulevé la colère d’un père révolté de voir un membre de sa famille accomplir des tâches naturellement (avait-il dit, en insistant sur ce mot) réservées aux représentants les plus indignes de la société. Elle en avait donc conclu, tout en enviant le sort des manants autorisés à remuer la terre et à en tirer tant de beautés, qu’au-dessus de l’autorité paternelle, il y en avait une autre, invisible, muette mais bien plus étendue encore puisqu’elle avait décidé une fois pour toutes de ce qu’un individu pouvait ou ne pouvait pas faire. Impuissante, elle observa le dépérissement des rosiers.

 

                Par toutes ces nuits sans lune  (pages 60-61)

 

Ses sites : 

 

http://marcel.baraffe.over-blog.com

http://chine-ancienne.e-monsite.com

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Commenter cet article
P
<br /> Un livre qui me ramène en Asie. Ce n'est pas pour me déplaire. <br /> <br /> <br /> Bon weekend.<br />
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C
<br /> Marcel Baraffe, un auteur qui écrit beaucoup et nous surprend à chaque fois. Une puissance supérieure qui gère nos rosiers, ah bon? <br />
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E
<br /> Oui, se déguste vraiment comme un gâteau! Que c'est tentant, et dépaysant en plus... Bravo!<br />
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S
<br /> Très belle écriture, se déguste comme un gâteau <br />
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