Alexandra Coenraets nous propose un extrait de "Naissance"

Publié le par christine brunet /aloys

 

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Laurence gambergeait en vain, elle le savait. Les réponses viendraient d’elles-mêmes en temps voulu. Chaque étape avait son importance, le moindre geste, le moindre mot avait un sens. Comme la scène qui venait de se dérouler.

 

La lenteur de leur rapprochement augmentait la sensualité de leurs échanges.

 

Le soir, étendue dans son lit, les yeux mi-clos, elle se repassa le film de la journée. « Un jour parfait, ni bon, ni mauvais, juste un jour parfait. », chantait Calogero. Oui c’était cela.

 

Pourquoi voulait-elle alors toujours plus ?

 

Cette insatisfaction perpétuelle l’épuisait. Fataliste à force de constater la fréquence de ce sentiment autour d’elle, Laurence trouva une forme de réconfort à penser que c’était la loi du genre humain.

 

Au moins n’était-elle pas seule. Au moins, était-elle humaine.

 

HUMAINE.

 

J’aime que le bouddhisme nous apprenne autre chose. La saveur de l’instant présent, la satisfaction de se sentir présente, de se sentir, de se vivre, de se sentir vivre et vivante.

 

Elle eut hâte de trouver le sommeil.

 

Laurence éteignit, se glissa lentement sous la couette, laissant le tissu effleurer légèrement sa peau. Elle frissonna de ressentir pleinement le contact de l’édredon sur elle et s’en éloigna brusquement. La sensation était trop douloureuse.

 

Elle trembla et se recroquevilla sur le bord du lit. Elle écouta son souffle durant de longues secondes, dans la retenue de ses émotions, puis fut happée par le réel dans toute son acuité et envahie d’une tristesse infinie.

 

Alexandra Coenraets

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Publié dans Textes

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