Alain Delestienne a lu "La valse des infidèles" de Beaudour Allala
"La valse des infidèles" de Beaudour Allala
une lecture d'Alain Delestienne
J'ai lu "LA VALSE DES INFIDELES" de Beaudour ALLALA.
Ce n'est pas sans appréhension que je me risque à vous confier mon ressenti après la lecture d'un livre aussi fort. J'ai l'impression que jamais je ne pourrai atteindre et appréhender la profondeur de la pensée, la subtilité des émotions de l'auteur.
Puis-je imaginer l'intensité des relations charnelles vécues ou fantasmées par ses personnages?
Beaudour ALLALA n'utilise pas un vocabulaire hermétique, mais un langage libéré. Elle parle une langue aussi forte que belle, sans l'inhibition de la pudeur, pour mieux approcher, de la tête aux entrailles en passant par les émotions, la vérité de la femme, de l'homme, de leurs relations fusionnelles ou conflictuelles, la souffrance, la haine, l'indifférence mortifère, l'amour qui nous maintient en vie.
Elle cherche et nous incite à comprendre la complexité de l'humain, de chacun de nous, avec des mots qui sont plus forts que des mots. Je me permets de citer le préfacier, Gilbert Bordes: "Je ne lisais pas des mots, je touchais des braises."
S'ils sont sincères avec eux-mêmes, se libèrent de leurs inhibitions, ont gardé la passion d'approcher la vérité, certains lecteurs se reconnaîtront, d'autres s'interrogeront, d'autres encore se diront qu'ils peuvent encore changer de vie, ...
Pour revenir un instant au style de l'auteur, j'ai entendu, de la 1re à la dernière page, cette mystérieuse musique qui fait de l'écrivain un véritable musicien. Il ne manque plus que le visuel qui excelle en 1re de couverture: "tandis que sa main se pose tendrement sur le haut de son crâne". Cette photo restera gravée sur votre rétine et les plus hardis imagineront avoir tenu Beaudour, un court instant, dans leurs bras.
Je me garderai bien de résumer le livre ou de dévoiler les personnages qui, soyez-en sûrs, ne vous laisseront pas indifférents.
Vous les aimerez, les détesterez, vous serez indulgents parce que vous comprendrez que, comme chacun de nous, ils ne sont pas des saints. Ils sont tellement humains, de la grandeur à la bassesse, qu'ils sortent du livre pour exister réellement.
L'auteur les a-t-elle imaginés ou rencontrés? Les deux probablement.
Ne ratez pas l'occasion de danser "LA VALSE DES INFIDELES" avec Beaudour ALLALA, car, en sortant de ses bras, vous ne serez plus tout à fait la même personne.
A toi, Beaudour, je ne pense pas me tromper en te disant que tu joues dans la cour des grands.
Alain Delestienne