Didier Fond nous présente son nouvel ouvrage à paraître au Editions Chloé des Lys... "Somnambules"
LES SOMNAMBULES
Didier Fond
Bon, je sais, il n’est pas encore référencé donc il vaut mieux ne pas commencer la pub. Mais je ne peux pas résister à l’envie de vous parler de mon nouveau roman Les Somnambules. Il va bientôt sortir (enfin j’espère) et ceci n’est qu’une petite mise en bouche au regard de ce qui va arriver ensuite, quand tout sera au point…
Vous avez déjà vu marcher des somnambules ? Ils donnent l’impression d’errer sans savoir ce qu’ils font, où ils vont, les yeux parfois ouverts, parfois clos. On s’imagine que la moindre chose va les faire tomber tellement leur démarche est pour certains hésitante, tellement leur équilibre semble précaire ; ne vous y fiez pas. Seul un choc ou un réveil violent peut rompre cet équilibre. Ils sont d’une incroyable agilité, comme si, pour eux, aucun danger ne les menaçait. Vivants endormis, ils accèdent à une autre vie, une existence dans leur existence, meilleure, pire ? Qui pourrait le dire ? Certainement pas eux puisqu’ils ne se souviennent de rien lorsque revient la conscience.
Les personnages des Somnambules leur ressemblent. Certes, ils vivent, ou le croient tout au moins, mais parfois, ils n’en sont pas si sûrs. Alors ils doutent, s’interrogent. Cet enfer de chaleur qu’est leur ville morte, abandonnée, désertée par ses habitants, est-ce la réalité ? Sont-ils en train de rêver ? Ils pourraient presque le croire puisque, leur parcours de héros de roman achevé, ils perdent la mémoire. D’où viennent-il, qu’ont-ils vécu, où vont-ils précisément ? « Au bord de la mer » dit le narrateur : réponse vague mais il ne pourra pas en dire plus...
Nous voilà donc en plein cœur d’une cité étrange, dont on ignore tout, qui ne semble pas être un endroit paradisiaque et ses derniers habitants « vivent » tant bien que mal ; la majorité s’est installée dans la vieille ville, dormant le jour, se réunissant la nuit au « cabaret » pour boire et se saouler de nostalgie, de souvenir et de regrets. Deux d’entre eux ont refusé cette cohabitation quasiment forcée, imposée par les trois personnages qui dominent les autres et nommés « la Divine Trilogie » en référence à leur inflexible volonté et à leur quasi omniscience et omnipotence. Qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Personne ne le sait. Et les jours s’écoulent, lents, si lents, l’attente n’en finit pas, mais attente de quoi ? Toujours des questions, et aucune réponse, jamais.
Leur histoire est racontée par l’un des deux « renégats », qui n’ont pas voulu se mêler à ce groupe de « survivants de Saint-Jean » (c’est ainsi qu’ils s’appellent eux-mêmes) et qui, sans ressembler à leurs compagnons, partagent malgré tout leurs angoisses, leurs espoirs et leur désespoir. Car la vie, là-bas, n’est pas aussi simple qu’elle le paraît : il faut compter avec la menace de la maladie qui peut frapper n’importe qui, avec celle que font peser sur le groupe les nombreux rescapés de cette terrible maladie, ceux qu’on nomme les Gardiens de la Nuit parce que l’obscurité est leur royaume.
Que faudrait-il donc pour briser l’inertie qui les emprisonne dans cette ville ? Que faudrait-il pour les arracher à cette létale contemplation de leur propre vie ? De terribles événements, peut-être, qui briseraient la monotonie des jours et permettraient d’accéder à une fin tant désirée et tant redoutée…
Rassurez-vous. Ils vont arriver, ces événements…