"Prends un gâteau", un texte qui fait suite à "Bouddha"... signé ALBERT NIKO

Publié le par christine brunet /aloys

 

prends un gâteau !

 

J’ai longtemps pratiqué l’ennui pour ce que je ne faisais pas m’était plus supportable que ce qu’ils faisaient : avec une voiture, avec un aspirateur ou une tondeuse à gazon. Ce qu’ils faisaient d’un dimanche après-midi, d’une caravane ou d’une nappe de table ; avec la photo d’un nouveau-né ou d’un oncle mort une semaine auparavant.

Pour ce qu’ils faisaient de leurs vacances était ce qu’ils faisaient d’un melon.

Et ce qu’ils faisaient du soleil était ce qu’ils faisaient avec un parasol.

Et alors qu’ils mordaient dans leur été, j’allais m’asseoir sur une grosse pierre jouxtant la maison d’où je voyais ce chien se gratter continuellement l’arrière-train contre un bosquet. Et je marchais autour de ce roc comme une poule dans son enclos.

Parfois, je prenais ma bicyclette pour aller un kilomètre plus loin, voir une tante qui gardait des biscuits dans une boîte en fer, et j’avais à peine terminé d’en manger un qu’ils m’invitaient, jusqu’à se répéter, à en prendre un nouveau.

 

ALBERT NIKO

 

 

Publié dans Textes

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A
Singulier, oui, j'en ai conscience. J'ai longtemps écrit avant de trouver ma propre musique. J'espère ne pas néanmoins être vulgarisé. J'écris pour frapper, et à travers ce texte je me suis replongé dans mon adolescence. Je n'y étais jamais arrivé jusque là. Je crois avoir été juste, à travers les images dont je suis coutumier. Si, Carine Laure, vous passez un bon moment avec moi, c'est le meilleur compliment que vous puissiez me faire. Merci.
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M
Comme le dit Carine-Laure un étrange, bien univers.
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C
Quel étrange univers que celui d'Albert Niko. Mais il y a une unité dans tous ces textes, ça interpelle, j'aime beaucoup.
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