Mon amour à Pompéi relooké lors de son passage en Collection... Nouvelle présentation...

Publié le par christine brunet /aloys

 

« Mon amour à Pompéi » : ce que l’on peut lire sur la quatrième de couverture…

Passe encore pour le juge Roland Lévêque qu’un doux rêveur ait sollicité un rendez-vous pour tenter de faire innocenter un homme condamné sur la base d’un dossier où pratiquement rien ne plaidait en faveur de l’accusé. Mais on a beau s’imposer de garder en toutes circonstances l’esprit ouvert, il est des choses que l’on n’est pas prêt à entendre…

Le juge, après avoir patiemment écouté les explications du professeur Liévin et malgré la réputation de ce dernier, demeure tout aussi sceptique tant ce qui lui est révélé lui paraît incongru. Mais devant les preuves qui lui sont ensuite administrées, il est bien forcé d’admettre la possibilité de voyages dans le passé.

Conséquence inattendue, ce qui n’avait été jusqu’alors qu’un aimable fantasme prend tout à coup beaucoup plus de vraisemblance. Car faire véritablement la connaissance de l’admirable créature qu’il n’a jamais pu voir qu’à travers un portrait datant de vingt siècles n’est plus du tout une chimère. Plus du tout.

Et après une nuit très agitée, le juge décide d’être le premier voyageur temporel de l’histoire…

 

Quelques explications supplémentaires…

On ne « déflorera » pas vraiment le sujet (voir le titre et la couverture !) en précisant que "Mon amour à Pompéi" est le récit d’un voyage temporel au premier siècle de l’empire romain, et plus précisément en l’an 79, deux mois avant l’éruption du Vésuve.

On m'a déjà assez souvent demandé pourquoi j'avais choisi de situer l'essentiel des péripéties de mon roman dans cette ville plutôt que dans une autre. Après tout, un candidat au voyage temporel n'avait que l'embarras du choix ! Alors, pourquoi Pompéi ?  

Pour des raisons qui tiennent à la rigueur que l'écrivain doit selon moi à ses lecteurs. Et par conséquent à la "crédibilité" de la fiction qu'il a choisi de développer. Car il me paraît plus facile d'adhérer à une histoire lorsqu'elle se déroule sur un fond historique riche de détails authentiques. Et avec Pompéi, il me semblait beaucoup plus facile d'atteindre cet objectif.  

Parce que l'on en sait plus en effet sur cette ville de l'antiquité que sur n'importe quel autre endroit "perdu dans la nuit des temps". Parce que l'exhumation des ruines de Pompéi a révélé au monde stupéfait un véritable "instantané" de la vie sous l'empire romain. Et il est à peine exagéré de prétendre que, à condition de n'être pas perdu dans le flot des touristes, la visite des ruines de la cité donne la curieuse impression de réellement se promener dans ce petit coin du passé...  

Il s'agissait donc pour moi d'asseoir mon récit sur une base historique aussi rigoureuse que possible.  On l'aura compris, les références ne manquaient pas sur la toile, et des ouvrages comme "La vie quotidienne à Pompéi" de Robert Etienne, "Vies des douze Césars" de Suétone,   et "La Rome des Flaviens" de Catherine Salles m'ont fourni un abondant matériau...

Pour le côté scientifique, maintenant. Parce que, oui, pour aussi bizarre qu’il y paraisse, cette fiction s’appuie également sur une théorie très sérieuse : l’hypothèse des mondes multiples d’Hugh Everett.

Les surprenantes interprétations des phénomènes étranges observés en physique quantique sont présentées de façon très informelle au chapitre 2 de mon roman (lorsque le juge Roland Lévêque reçoit le professeur Jacques Liévin dans son cabinet).

Je m’abstiendrai de revenir ici sur la célèbre expérience dite « des fentes de Young », décrite en détails dans tous les ouvrages de vulgarisation ainsi que sur un grand nombre de sites web, et qui permet de se convaincre de la réalité de ces « états quantiques » qui se « superposent » jusqu’à ce que l’observation du résultat de l’expérience force en quelque sorte la nature à choisir entre plusieurs éventualités (la fameuse « réduction du vecteur d’état »).

Enfin, ce qui précède correspondant au paradigme classique adopté par un grand nombre de théoriciens ! Mais pas par tous…

L’interprétation dite des « mondes multiples », qui suscita au début pas mal de haussements d’épaules dans la communauté scientifique, est en train de faire un spectaculaire retour en force. Et les récents progrès des chercheurs qui travaillent à l’élaboration d’un ordinateur quantique pourraient y être pour quelque chose…

 

Pour les curieux :

Le mieux est sans doute de renvoyer le lecteur sceptique au chapitre 9 de l’ouvrage de vulgarisation « L'étoffe de la réalité », du physicien David Deutsch. L’auteur y développe l’hypothèse de l’exécution de l’algorithme de Shor (quelques milliers d’instructions…) sur un ordinateur quantique pour la factorisation d’un nombre de 250 chiffres.

On découvrira d’abord avec effarement que factoriser aujourd’hui un tel nombre en utilisant la meilleure méthode connue lancerait un processus qui prendrait plus d’un million d’années avec un réseau d’un million d’ordinateurs classiques !!! D’ordinateurs classiques

Mais l’avènement de l’ordinateur quantique risque bientôt de changer la donne. Et pas qu’un peu. Car pour résoudre le même problème (la factorisation d’un nombre de 250 chiffres), l’algorithme de Shor lancerait 10500 calculs identiques (vous avez bien lu) en parallèle ! Ce qui signifierait en réalité quelques milliers d’opérations arithmétiques seulement, mais dans chacun des 10500 univers qui participeraient au calcul en interférant ensemble…

Ce calcul n’a certes pas encore été fait. Mais le principe en a déjà été validé sur des plateformes matérielles encore rudimentaires et il apparaît que la disponibilité d’un calculateur quantique apte à factoriser un nombre de 250 chiffres n’est qu’une question de temps.

Dans ce même chapitre, David Deutsch invite le lecteur à réfléchir sur les conséquences, au niveau paradigmatique, de ce qui vient d’être présenté, en le mettant au défit d’expliquer comment peut bien fonctionner l’algorithme de Shor sans impliquer l’existence de ce que l’on appelle le « multivers ».

Car lorsque cet algorithme se sera exécuté en utilisant 10500 fois la puissance de calcul de la plateforme matérielle posée sur votre bureau, « où » diable aura été factorisé notre fameux nombre ? Sachant qu’il n’existe « que » 1080 atomes dans tout l’univers visible, un nombre minuscule si on le compare à 10500

Si donc, comme le fait valoir David Deutsch, toute la réalité physique se bornait à notre univers visible, elle serait très loin de pouvoir offrir les ressources nécessaires à la factorisation d’un tel nombre !

Conclusion :  

Un bon roman de science-fiction doit certes d'abord divertir, c’est sa première vocation ! Mais aussi selon moi - surtout s'il s'agit de ce qu'il est convenu d'appeler de la "hard fiction" - amener le lecteur à réfléchir avec l’auteur sur les possibles conséquences de l'utilisation d'une technologie qui pourrait après tout se trouver un jour à notre portée. Technologie souvent associée à la validation par l'expérience de théories d'avant garde très sérieuses mais parfois considérées comme "fumeuses" ou comme relevant de simples conjectures...

On ne s'étonnera donc pas si, dans mes romans, je m'arrange pour présenter au lecteur  les résultats auxquels pourrait conduire la mise en pratique de certaines théories scientifiques si elles se trouvaient confirmées par la réalité des faits. Ainsi, dans "Mon amour à Pompéi", la validité de la théorie des "mondes multiples" (hypothèse très sérieuse...) se trouve-t-elle confirmée par l'interférence accidentelle entre deux univers parallèles (ici commence bien entendu la fiction !), permettant du même coup d'envisager les transferts temporels...  

A ne pas trop prendre au sérieux, donc, pas plus que le réductionnisme matérialiste du professeur Jacques Liévin ! Mais bon...  Qui pourrait jurer sans la moindre crainte de se tromper que tout ceci restera éternellement du domaine de la science-fiction ? 

 

Publié dans présentations

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P
J'oublie : la couverture est superbe !
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C
Merci Philippe ! Bonne soirée ! :)
P
Il est dans ma PAL : pas encore lu !
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P
Un livre qui interpelle par cette ouverture vers d'autres possibles...<br /> J'aime bien le nouveau look !!!<br /> Christina Cordula ? ( je rigole) :-)
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C
Mon épouse, tout simplement ! :)
C
Merci Marcelle ! Je ne connaissais pas ! :) :)
M
L'univers de Christian est unique. On s'accroche d'un livre à l'autre en attendant le suivant ! Un imaginaire hallucinant et tangiblement façonné, de sorte que vous entrez aisément dans ce monde, presque naïvement. Mais là s'arrête ce manège parce qu'à la fin de chaque livre, une foule de questions ou remises en question vous submerge.
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C
Merci Noëlle ! Absolument ravi d'avoir su te distraire de ton quotidien ! :) :)
C
Hé bien, que de recherches, que d’hypothèses surprenantes et toutefois peut-être un jour possible...<br /> Pour ma part j'ai peur d'avoir peur de ces équations de mondes parallèles mais la peur ne chasse pas le danger n'est-ce pas ? Bravo Christian !
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C
Merci Christina ! Comme je le disais en substance à Edmée, il est forcément un peu angoissant de penser que l'on pourrait n'avoir au fond qu'une très vague idée de ce qu'est vraiment notre réalité ! :) :)
J
Plus que passionnant, Christian. Sidérant. J'avais flashé sur le relooking lors d'un article paru il y a peu ici sur Aloys concernant les nouvelles parutions. Bravo pour cet enthousiasme que tu transmets dans ces narrations, explications et argumentations, qui ne peuvent qu'attiser l'éveil et la curiosité. Reconnaissance à toi.
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C
Merci beaucoup Jean-Louis, j'apprécie !
C
Suggestion, Christian: un roman qui raconterait uniquement les coulisses de tes romans, ce serait captivant.
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C
Merci Carine ! Aucun doute que nous serions tout aussi captivés si tu décidais de faire la même chose de ton côté ! Que dis-je ? On pourrait en apprendre, des choses... :) :)
S
Merci pour cette genèse ! Personnellement, j'adore ça, les genèses !<br /> J'admire la construction narrative et la documentation demandées par un tel sujet. Vraiment !<br /> <br /> Bravo Christian !
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C
Merci Séverine ! Je me suis parfois rendu compte que certains lecteurs sont loin d'imaginer qu'écrire un roman ne se résume pas à enfoncer les touches d'un clavier d'ordinateur... :) :)
E
Je dois avouer que si lire l'aventure en elle-même me plairait, j'ai toujours eu assez peur de me frotter à ce type de mystère, le temps qui se parcourt, les civilisations venant d'ailleurs etc. Si j'en ai peur, j'imagine que c'est parce que j'y crois... :) <br /> <br /> Bravo pour le relooking!
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C
Merci Edmée ! Il peut effectivement être un peu anxiogène de réaliser que nous en savons si peu sur la réalité, sur ses lois cachées, sur ce que nous pourrions un jour découvrir et qui remettrait une fois de plus en question tout ce dont nous pensions être sûrs ! :) :)