Méandres, le recueil de Salvatore Gucciardo chroniqué par Eric Allard
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Les Belles Phrases
Textes courts, Poésie et chanson, Plaisir de la lecture… Un blog d’Éric Allard
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24/07/2015
MÉANDRES de Salvatore GUCCIARDO
L’art, l’âme et la lumière
Alchimie spirituelle, métaphysique de l’être, théorie de l'évolution de Teilhard de Chardin... sont quelques-unes des philosophies ou disciplines auxquelles Méandres emprunte des éléments pour déployer son univers poétique. Le recueil alterne une narration poétique en prose (en caractères romains) avec des parties versifiées (en italique), telles des chants portées par diverses voix Il est formé de sept sections : L’alpha, Apocalypse, Abysses, Les feux de la torpeur, Collage, Omega et Révélation.
Dans L’alpha, on assiste au chaos originel où matière et esprit sont confondus, où l’indistinction domine, où les choses de l’âme ne sont pas clairement identifiées par défaut de lumière spirituelle. Tout n’est que vision entremêlée et sons désaccordés. Une baleine blanche va figurer le lien entre le monde abyssal et le monde visible.
Dans Apocalypse, le monde festoie, jouissant de tous ses sens à profusion mais dans l’ignorance de l’Etre. Nous sommes les otages de quelques chimères, lit-on.
Le retable d'Issenheim Grünewald est avancé pour introduire la figure d’un Christ martyr et salvateur au Jardin des Oliviers. Il s’agit d’une image emblématique de la vision apocalyptique marquée par la lourdeur des âmes.
Le monde reste dévasté. Mais l’être cherche une issue… L’espérance demeure !
Dans Abysses, l’âme est nue et va conduire aux profondeurs insondables de l’être pour approcher le mystère invisible tapi au fond de l’inconscient.
Dans Les feux de la torpeur, on recherche un grain de lumière de même qu’on est à l’affût d’un messie qui emporterait l’homme et la femme vers les hauteurs.
L’entreprise est hasardeuse et ardue, elle prend la forme d’un labyrinthe en forme de poulpe aux nombreux tentacules.
Pour aboutir, elle devra engranger l’expérience humaine sur plusieurs générations en visant la concorde au-delà des divergences et en tirant toute son énergie d'une force cosmique. Je vis à l’intérieur d’un arbre qui a 2OO 000 ans d’existence, ses racines alimentent mon âme.
Dans Collage, on fixe les contours des formes de leurs volumes avant de les coller dans un esprit de cohérence en harmonisant les couleurs. C’est l’idée de l’Artiste organisateur du chaos en cosmos sur la grande toile de
l’univers. L’homme n’est pas absent du tableau. Il est peint debout, face à la mer.
Dans Oméga, la nuit a fait place au jour, à la pleine lumière. Le palais dédaléen est à présent une demeure accueillante. C’est le règne de l’aurore source de vie et de joie.
Dans Révélation, on est dans l’Olympe, la demeure des êtres célestes où un être plus lumineux que les autres est révélé. Le narrateur assistant à ce spectacle pense à tous les humains encore dans l’obscurité, à la dérive ou consacrant leur vie à des plaisirs éphémères, servant aveuglément un dieu de la consommation… Il connaît une sorte de grâce, de félicité, qui lui fait dire :
Notre moi profond existait pour s’élever vers les hauteurs, pour communier avec les sphères…
Habile dispositif ouvert à plusieurs interprétations, Méandres ne s’apprivoise pas en une seule lecture et se complète des peintures de l’artiste (au nombre de quatre) qui accompagnent ce parcours pour donner une vision de la condition humaine et cosmique qui a à voir avec l’art, l’âme et la lumière et à laquelle chacun donnera l’interprétation qu’il veut selon son vécu, ses références artistiques et culturelles. Un second recueil (après Lyrisme cosmique en 2011) qui nous fait entrer plus avant dans l’univers si singulier de l’artiste avant tout poète, des mots et des images.
Éric Allard
Le recueil bilingue est préfacé par Joseph Bodson. La seconde partie contient la traduction en italien par Maria Teresa Epifani Furno.