L'invité de notre blog aloys ? Michel Del-Guidice

Publié le par christine brunet /aloys

L'invité de notre blog aloys ? Michel Del-Guidice

J’ai rencontré Michel Del-Guidice en salon du livre à Lanobre. Un auteur atypique bien implanté dans la région et reconnu par les habitants. J’ai découvert son recueil, Virus, intriguée : depuis je suis son parcours, ses compétitions, ses écrits aussi.

Le voilà aujourd’hui sur notre blog aloys, en invité ! Il a accepté avec gentillesse de répondre à quelques questions entre deux courses.

Tu te présentes, s'il te plaît ? Je sais que tu as plusieurs casquettes...

Pour les présentations, je ne suis pas très fort. J'ai 53 ans, j'aime écrire donc j'aime lire et l'inverse est vrai aussi ! Je suis né à Marseille où j'ai vécu pendant 45 ans. Depuis 8 ans j'habite dans le Cantal, à Lanobre, une commune de 1500 habitants. Je lis de tout : des magazines aussi ; en livres, j'aime tous les genres policiers, histoire, thrillers, SF, bio tout quoi sauf les romans d'amour. Je suis aussi un sportif puisque je pratique la course à pied : je pense détenir le record de France de courses parce que j'en suis à 1041 courses. Je cours toutes distances du 5 km au 24h en passant par le marathon et des courses par étapes notamment à l'étranger ce qui m'a valu de courir dans 18 pays. Je pratique aussi le karaté depuis l’âge de 15 ans : je suis instructeur fédéral. Je pratique les échecs également.

Un hiver à Marseille n'est pas ton premier bouquin... Tu nous le résumes ?

C'est 4e bouquin. Le résumé ? Bernard, professeur de karaté, a mis un pied dans une fourmilière, c'est un humaniste, un gars qui déteste les faux-semblants, un gars sincère qui va se mesurer à des voyous pour sauver la belle Leïla ce qui va l'entraïné dans une série de péripéties violentes : qui en sortira vainqueur ? Lui, les voyous, les flics ? Peut-être personne, qui sait ?

Pourquoi situer l'action à Marseille ?

Cette question ressemble à la suivante, elles s'emboitent : Marseille, c'est ma ville, je l'aime, j'y ai arpenté les rues comme personne, je connais la mentalité des gens, ces calanques, ces quartiers, cette "guerre quartiers nord quartier sud". Alors, pourquoi Marseille ? C’est simple : lorsqu’on connaît parfaitement un endroit, l’écriture va de soi.

Tu mets un court avertissement au début de ton roman signalant que, je cite "Cela se passe à Marseille mais pourrait se passer dans n'importe quelle ville de France" pourtant tu dédies ce livre à Marseille... Tu m'expliques ?

Comme précédemment j'aime Marseille et c'est une belle ville mais elle gangrénait : elle est malade, à l'abandon (je parle du centre-ville hein et du nord). J'ai eu la chance de voyager un peu partout en France : Marseille est montrée du doigt. Les gens croient qu'on tire à chaque coin de rue, qu'on y arrache les sacs pas plus tôt un pied posé sur le trottoir ! Je le vois bien ici aussi : "alors t'as vu a encore eu un mort dans les quartiers Nord" me dit-on les lendemains d’exécutions mais je vois qu'à Paris, Clermont, Lille, c'est pareil malheureusement. Mon livre ne glorifie pas Marseille mais je parle aussi des calanques, de la beauté de cette ville qui reste la mienne. J’ai voulu dire aux gens que ça peut arriver partout, même devant chez eux. Marseille est une ville tout en contraste, une ville passionnante mais complexe.

Tu me parles de ton héros ?

Mon héros, c'est moi et ce n'est pas moi : c'est un humaniste comme je l'ai dit plus haut un mec qui déteste la violence gratuite qui se fout des blancs, des noirs, des jaunes, un mec qui aime la vie et qui n'hésite pas à prendre des risques pour les beaux yeux d'une femme.

Donc, tu t'identifies à ton héros ?

Christine, m'identifier ? Je ne sais pas trop. Oui, je pense parce que je réagirais comme lui, je pense : je fais du karaté comme lui, je n'aime pas la violence gratuite comme lui, j'aime Marseille comme lui ; oui, oui, j'observe Marseille… Oui, c'est un peu moi, disons à 75 % !

Comment écris-tu et quand ? As-tu un scénario préalable ? Te laisses-tu porter par tes héros ?

J'écris à l'ordi. On me dit que je suis doué, moi je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est qu'en sport, les mecs doués ne travaillent pas beaucoup pour être au top. Or en sport, je bosse comme un damné mais pour écrire, ça vient comme ça. Dans ma tête, j'ai un sujet, une histoire : j'ai le début et la fin. Quand j'écris, tout vient "naturellement". J'écris essentiellement vers 17h après avoir lu ! Le fil de l'histoire me vient au fil des mots. Parfois "je pars" dans une autre direction, les idées se rejoignent parfois mais j’ai toujours peur d'être "long" dans mes descriptifs. Je suis mes héros, les « méchants » comme les « gentils ».

Ta doc, c'est ton vécu ? Donc, es-tu issu des quartiers nord ?

Ma doc, c'est ma vie : j’ai vécu 45 ans dans les quartiers nord mais paradoxalement, je n'ai jamais vu une arme !

Ma doc, c’est aussi les thrillers que je dévore. J’en ai tellement vu à la télé qu’un jour, je me suis dit que je pourrais peut-être en écrire un ".

Les quartiers Nord, je ne sais pas trop ce que ça veut dire : on va plutôt parler de quartiers au nord de la ville ! Pourquoi ? Parce que les quartiers nord, c'est aussi les collines, de belles villas… Remarque qu’en centre-ville aussi, les gens habitent dans des quartiers ! Maintenant, je dis aux gens d'ici que les quartiers sont défendables : ils ont juste été oubliés par leur mairie !

Ne trouves-tu pas que Marseille a évolué depuis quelques années ? Si oui, as-tu transposé ton scénario dans un univers passé qui te collait plus à la peau ?

Non, Marseille n'a pas évolué au nord. Oui, Marseille a évolué au sud : à parti du Vieux-Port, tout a été modernisé pour Marseille Capitale alors qu’au nord, c’est toujours la même misère.

Tu as écrit un livre de Karaté, un premier (tu nous en dis un mot ?) puis celui-ci. Tu as des projets ?

J'ai aussi écrit "le virus" un livre de nouvelles et un autre sur les quartiers nord ", des nouvelles également. Sur le karaté, c'est l'histoire de ma vie, mon rapport au karaté : à 10 ans je choppe un virus qui me cloue sur un fauteuil roulant ; je remarche grâce à une volonté de fer et le karaté viendra me "sauver la vie" (vie d'handicapé) (c'est l'histoire de ma vie avec un prof de karaté formidable, Jean-Luc Bricard et un club formidable le Massilia karaté club 14, quai de Rive Neuve, un endroit qui me fera sentir normal).

Des projets ?

En écriture, j'écris un livre sur mes courses à pied à l'étranger : j'ai presque fini d'ailleurs. Il s’agit d’un carnet de route, une description des paysages au fil de mes courses et des étapes.

Sinon, pas question d’arrêter de courir, à l’étranger comme en France… Un 24h à Marseille, peut-être…

Quant au karaté, continuer tout simplement…

Bravo pour ta ténacité et à suivre tes aventures littéraires et sportives !

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans l'invité d'Aloys

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C
Pourtant tu es abonné !!! Tu as trop d'occupations ! :-)
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D
Excusez-moi, je n'avais pas vu les commentaires merci à tous<br /> cordialement<br /> Michel
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C
Une personnalité atypique, un fonceur et une belle personne.
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D
merci christine
E
J'aime assez l'envie de vouloir mettre sa ville en valeur, de la déshabiller des légendes (mauvaises). Et puis oui.... je comprends aussi cette notion qu'il écrit facilement; sans y penser. Pareil pour moi. Ce qui ne fait pas forcément de la belle et bonne écriture mais il est incontestable que ça ne coûte pas d'effort... Intéressant, cet itinéraire de vie :)
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D
merci
M
Voilà un auteur qui a une vie bien remplie ! Je suppose qu'en courant des idées d'histoires doivent aussi lui venir.
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D
oui en courant des idées viennent
C
Atypique et polyvalent, un très beau parcours de vie.
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D
merci