Patrick Beaucamps nous propose un poème extrait de son nouveau recueil "Quand les vagues se retirent"
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Mercredi après-midi
Dans la salle d’attente du dentiste
des revues traînent sur la table basse.
J’en survole au hasard et remarque
qu'elles datent toutes des années passées.
C’est rassurant en quelque sorte.
Tous ces faits qui ne surviendront plus.
Ces attentats et catastrophes qui
ne toucheront plus personne.
Un bref instant, je repense aux magazines
que je feuilletais d’une main et
que l’on se refilait entre internes
le mercredi après-midi.
Toutes ces filles sur papier glacé
qui me tenaient compagnie !
Que sont-elles devenues ?
Elles ont vieilli, sans aucun doute.
Sont devenues mamans
ou grands-mères même.
Leurs corps se sont fanés, flétris.
De vieilles personnes aujourd’hui !
Pire encore pour certaines.
N’ayons pas peur des mots :
des mortes.
Patrick Beaucamps