Jean-François Foulon se présente et présente son roman "Obscurité"

Publié le par christine brunet /aloys

Jean-François Foulon se présente et présente son roman "Obscurité"

COURTE BIOGRAPHIE :

Jean-François Foulon est né en 1960 au cœur de l’Ardenne, d’un père belge et d’une mère française. Licencié en philologie romane (université de Liège), il travaille à Bruxelles dans le secteur public mais vit en Wallonie (Hainaut). Passionné de lecture et d’écriture, il a collaboré à différentes revues littéraires comme Le Journal de la Culture, La Presse Littéraire et Le Magazine des Livres.

RÉSUMÉ DU LIVRE:

Une femme décide subitement de quitter son compagnon, avec qui la vie commune n’est plus possible. Accompagnée de son fils et de sa fille, elle part donc au hasard sur les routes de France, avec le vague espoir de se réfugier chez une ancienne amie, dans le Massif central. Malheureusement, elle ne trouve là-bas qu’une maison vide. Complètement dépassée par les événements, c’est son fils de douze ans qui va petit à petit prendre les choses en main. Ses nouvelles responsabilités le rendent plus mûr et il s’éveille à l’amour auprès d’une adolescente de la région. Mais il faut de nouveau partir et le trio erre au hasard, passant successivement par la Dordogne, la côte atlantique, les Pyrénées et le Languedoc, pour se retrouver finalement dans les Cévennes. A chaque endroit, les aventures se multiplient, mais ce qui ressemblait au début à des vacances s’est petit à petit transformé en une véritable fuite en avant. Cette errance géographique renvoie au cheminement intérieur de la mère et à son désarroi. On peut y voir aussi une métaphore de l’existence en général. L’histoire finira tragiquement car la vie, cruelle, ne fait pas de cadeau à ceux qui tentent malgré tout d’échapper à leur destin.

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J
Jean-François Foulon, en conducteur attentif, nous balade avec des mots dans un parcours initiatique, lequel fait agir les héros du roman afin de se libérer du réel. Après le temps perdu, perdu à s'aimer mal, c'est le temps retrouvé que ce petit monde cherche durant des jours et des jours en pays de France pour réparer les bleus à l’âme.<br /> <br /> <br /> <br /> Dès les premières images du livre, dans le noir profond d'une cachette qui voit l’obscurité dessiner les ombres de la nuit, comment ne pas penser à "La caverne de Platon" ? Mais, chez J.F. Foulon, le noir est profond et les ombres sont des fantômes d'où émerge la réalité d'un no man's land tandis que nous, lecteurs/lectrices, restons sur le seuil de cette caverne en attendant que l'histoire se déroule...<br /> <br /> <br /> <br /> Il s'agit bien d'un huis-clos avec quatre personnages en partance pour un voyage au bout de soi-même : "la mère", ses deux enfants et une voiture, cette dernière a un rôle à part entière, assurément celui du refuge utérin.<br /> <br /> <br /> <br /> Par un jeu intéressant, J.F. Foulon choisit de ne pas s'encombrer de noms ou de prénoms - seule - la petite fille est prénommée (Pauline), vu que c’est elle la lueur d’espoir, semble-t-il, et elle n’aura de cesse d’être protégée par les siens proches. <br /> Dans cette grande aventure faite de petites aventures, tout le monde tente de se reconstruire, du plus petit au plus grand, et l'autorité se trouve transposée comme un passeur de témoin. L'unique garçon de l'histoire, appelé simplement "L'enfant", se présente ici sous un schéma œdipien, sauf que le regard de cet enfant en devenir n'est rien d'autre que notre regard, celui que nous posons sur un monde moderne cabossé qui va à vive allure comme la voiture, la voiture de l'histoire, la même qui se doit d'éviter d'autres écueils...<br /> <br /> <br /> <br /> Il sera donc dit que le féminin s’avère très important dans ce beau roman triste au titre bien porté : "Obscurité".<br /> <br /> <br /> <br /> Entre parenthèses, si l'un des lieux le plus récurrent du récit se trouve être "le camping", nous pourrions définir l’intériorité rêvée de chacun des protagonistes, grâce à l'épisode situé au frontière de l'Espagne, ainsi : Château de sable pour "l'enfant" / Château de contes de fées pour "Pauline" / Château de cartes pour "la mère".<br /> <br /> <br /> <br /> Ce drame de la solitude à trois met surtout en lumière la question des règles de vie, celles édictées par la Société. Mais si une loi est mal faite, peut-on la transgresser ? Auquel cas, ce n’est pas sans risque…<br /> <br /> <br /> <br /> Je salue bien bas Jean-François parce que dans ce "road movie", à la française, on sent très fort l'amour de la France que porte l'auteur en son cœur.<br /> <br /> <br /> <br /> Littérairement vôtre,<br /> <br /> <br /> <br /> Jeanne R.<br /> <br /> (Lyon, le 21/06/2015)
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J
Merci, Jeanne, pour cette belle analyse. Ce que vous dites du rôle de la voiture est très pertinent (le reste aussi, d'ailleurs) et ne m'était pas apparu clairement en écrivant le texte. Comme quoi un livre ne vous appartient plus vraiment quand il est entre les mains des lecteurs (ou d'une lectrice avertie). Il a sa vie propre et on découvre en lui des richesses que l'auteur avait perçu inconsciemment en écrivant, mais qu'il aurait été incapable de détailler.
E
Quel sujet intéressant! Il y a plein de développements possibles. Ca finit tragiquement, donc ce n'est pas une petite fable à la Coelho, ha ha ha... (pardon pour ceux qui aiment Coelho!!!) A retenir, et je retiens!
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J
"punis" avec "s" évidemment. Les dieux antiques jouent avec ma vigilance :))
J
Puisqu'on parlait du destin tout à l'heure, de la "Moira" antique, la fin tragique cadre bien avec cette notion de la destinée chez les Grecs. Encore que chez ces derniers, c'est plutôt l'ὕϐρις (Hubris) qui poussait les hommes à la démesure avant d'être puni par les Dieux. Dans mon livre, il n'y a point de démesure, juste la tentative, pour une fois, d'essayer de prendre sa vie en main.
J
@ JF : merci pour ta réponse qui est justement exprimée. Tu expliques vraiment bien l'essence de ton livre, le pourquoi, et sache que je comprends ce sentiment de lieux qui continuent d'habiter l'être. Toi, tu les fais revivre au travers d'un livre et d'une histoire, ce doit être passionnant au moment d l'écriture, pour toi, et pour le lecteur dans la découverte. Bien entendu qu'il y a l'aventure romanesque en toile de fond, comme support majeur, je n'en doutais pas. J'aime beaucoup la dernière phrase de ton commentaire " C'est un peu une métaphore de la vie, finalement. Ce qui compte, c'est le voyage et pas le lieu d'arrivée.". J'adhère. Encore bravo pour tout cela, je vais aussi commander ton "Obscurité ".<br /> <br /> @ Jeanne : merci pour ta note. Il est vrai que ce concept est très intéressant. Je vais, pas aujourd'hui, ouvrir un topic sur ce thème de la synchronicité. Agréable de pouvoir communiquer et partager à ce propos, car il s'agit bien d'une question universelle qui touche aussi à existentialisme, les croyances ou pas en un Dieu.
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J
PS : JFF vous avez choisi le thème de l'errance, thème cher aux poètes ; hâte de vous lire !<br /> <br /> PS : JL Gillessem : A propos de la théorie de la Synchronicité : Intéressant ce que vous dites là !
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J
Merci pour la commande, chère Jeanne. De mon côté, j'ai vu que votre livre venait d'être référencé :- Je m'empresse de l'acheter et pas du tout par obligation !
J
Cher JFF,<br /> De mon côté, j'attends la commande du livre que vous présentez ici, celle-ci ne saurait tarder maintenant...<br /> Bien à vous,<br /> Jeanne R.
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J
J'ai déjà pris connaissance par le passé sur le forum du thème de ton livre, Jean-François, que je trouve non seulement très actuel, mais aussi universel, parfois sous d'autres et différentes formes. La question existentielle est présente, tu effleures l'idée quand tu parles de métaphore. J'apprécie ta façon de traiter le sujet de la fuite en avant par le biais d'un schéma d'histoire qui mêle le fils et la fille avec la mère dans une sorte de périple, de traversée géographique permettant au lecteur de découvrir une sorte de road movie où la mère a entraîné les enfants bien malgré eux finalement : l'histoire ne peut qu'en être enrichie, et le rôle du gamin qui mûrit plus vite, prend les rênes en main, et de surcroît, découvre le sentiment amoureux de son côté, ajoute un plus, dé-focalisant l'unique tourment du personnage de la mère. " Le destin " ... on pourrait en débattre pendant des heures. J'aime à ce propos le livre de Labro " Le flûtiste invisible " , traitant des synchronicités, titre qu'il a pêché dans une citation de Einstein : <br /> ". Tout est prédéterminé par des forces que nous ne contrôlons pas, ceci est aussi vrai pour l'insecte que pour l'étoile, les hommes, les légumes, la poussière cosmique, nous dansons tous au son d'une musique mystérieuse, jouée "à distance" par un flûtiste invisible". Je voudrais en dire plus ici, mais ce n'est pas l'endroit. ... Nous pouvons nous retrouver sur le forum à ce sujet.
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J
Merci JL pour ton long commentaire. Oui, le fameux destin chers aux Grecs de l'Antiquité, la "Μοῖρα" ... Mais mon livre est d'abord un roman d'aventures, où il se passe plein d'événements. Ce fut pour moi l'occasion de me souvenir de nombreux lieux de villégiature en France, des lieux connus durant mon adolescence et qui étaient restés gravés en moi. Je reste fort sensible aux endroits que j'ai connus, je crois. Je pose sur eux un regard poétique et ensuite ils continuent à "m'habiter" pour toujours. Bref, j'avais besoin de refaire vivre ces lieux. A côté de cela, il y a l'histoire proprement dite, ce cheminement qui ne débouche sur rien. C'est un peu une métaphore de la vie, finalement. Ce qui compte, c'est le voyage et pas le lieu d'arrivée.