Christine Brunet a lu "Léon 20H30" de Jean-Louis Gillesen
Jean-Louis Gillessen... C'est d'abord une présence sur le blog aloys, et c'est du théâtre.
J'avais envie de découvrir son univers, voilà qui est fait.
Devant moi, le livre et la première de couverture avec un curieux symbole qui s'apparente à la fois au caducée si ce n'est que les serpents ne se font pas face et s'enroulent autour du corps de la balance de Thémis, vous savez, celle qui figure la justice...
Et puis, au-dessous du titre, une petite phrase qui va en s'amenuisant "Supposez... Mais ce serait trop long à vous expliquer".
C'est bon, Jean-Louis, j'ai envie de comprendre ! J'ouvre le livre ? Ben non, tiens, style pied de nez à l'auteur, je passe à la 4e de couverture (ce que je fais rarement, en fait). Et là, après la biographie, je lis... Ah !!! Voilà qui explique l'emblème sur la 1ere de couverture et qui ouvre quelques perspectives étranges...
Allez, j'ouvre le livre...
Je tombe sur un petit prélude "Création" qui donne le ton entre vérité et réalité, entre ressenti et vie. Etrange. Léon rêve-t-il ? Est-il dans le coma, dans une de conscience altérée. Je m'interroge.
Scène 1 qui me laisse avec mes questions : j'hésite.
Intervention 1 : le chirurgien nous apprend que Léon est sorti du coma, qu'il a été opéré et qu'après une courte amélioration, tout se dégrade. On apprend aussi que l'état de confusion de Léon au début vient du fait qu'il a été opéré sans anesthésie générale... Le discours du médecin devient presqu'inhumain. Léon souffre, mais tout ce qu'il lui fait est sans danger... Je frissonne. Pauvre Léon.
Pourtant le héros semble prendre tout cela avec philisophie, décrit son quotidien et parvient à faire sourire le lecteur/spectateur (je vous rappelle qu'il s'agit aussi d'une pièce de théâtre !)
Et voilà que tout bascule avec l'intervention 2 d'une autre chirurgienne... Le côté juridique de l'affaire "Léon" commence à transpirer : les assurances de l'ambulance remettent en cause le processus d'indemnisation. En fait cet accident remet en cause tout, l'avenir de Léon mais aussi sa vie dans la société.
Je ne vais pas vous raconter toute la pièce, il faudra la lire pour connaître la suite.
Je referme le bouquin et fais une pause : j'en ai besoin.
J'essaie de remettre mes pendules à l'heure... Faut dire que les aiguilles tournent à vitesse grand V dans cette pièce de théâtre, dans un temps parallèle. Les intervenants se mêlent, s'entrechoquent dans des réparties parfois drôles ou comique, mais souvent grinçantes.
Les jeux de mots, les jeux de situations, le décor minimaliste que nous décrit l'auteur, tout nous impose un monde débridé, phantasmagorique, parfois irritant, parfois amusant mais quelque part, toujours en noir et blanc comme l'ambiance du bouquin !
Franchement, j'aimerais drôlement assister à une représentation de "Léon 20h30" !!!
Christine Brunet
www.christine-brunet.com