"LA MARE EN MAI CERTES, MAIS..." un poème de Claude Colson
LA MARE EN MAI CERTES, MAIS...
En ce printemps distant
La mare est verte, le ciel est blanc.
Boudeuse, Nature fait la moue ;
Attend-elle donc les chaleurs d'août ?
Voici, alignés, que passent puis repassent
Quatre jeunes colverts, laissant sur l'onde leur trace.
Patauds, ils vont quitter l'eau,
Grimpent, un à un, sur l'îlot
Où ils s'ébrouent, bien vifs.
Or , celui qui manquait, tardif,
Le grain, s'abat sur la place
où, un temps, je me délasse.
Le parapluie m'abrite un peu
Car voilà que soudain il pleut.
Paradoxe saisonnier,
Sous l'ondée le soleil a percé
Un instant, puis, vite, s'est rencogné.
Heureux, les canards cancanent,
Tandis que sur le bras d'eau, là-bas, le héron plane.
Claude Colson, copyright.