Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

presentation

Iona Reilles nous présente "Déboires et confidences"

Publié le par christine brunet /aloys

Extrait

 

 

Les orages d’été

Eclairent la nuit

Des souffrances éveillées

Du lit vide à minuit,

 

Et froid comme l’hiver

Le cœur des amants

Qui, d’une joie encore hier

S’est envolée avec le vent,

 

De la perdition à la désolation,

Leurs fantasmes se sont enneigés

Dans la tristesse en explosion,

De s’être peut-être trop aimés.

 

 

 

Biographie

Iona Reilles, née en 1974, est une Artiste Peintre exerçant dans le nord de la France et ancienne graphiste.

Résumé

Dans « Déboires et Confidences », Iona Reilles signe un recueil de textes et poèmes chargés en émotions, où les mots, lourds de sens, sont utilisés avec agilité et précision. Les peines et les tourments sont ici cristallisés dans l’émoi qu’ils suscitent et n’en reste plus que leur essence, laissant ainsi chacun libre d’interpréter ses lignes selon ses propres règles et expériences.

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Sélène Wolfgang nous présente son recueil de poésies "La chevaucheuse de Lune"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait du livre :

 

Connais-tu

Cette ville engloutie

Où dorment les fugitives ?

 

Connais-tu ces mondes

Où je me cache ?

 

Biographie :

 

Je suis née en 1978 en Belgique. Depuis l'enfance, je nourris un véritable amour pour les mots.

Dans mes poèmes, la fureur et la grâce se côtoient sans répit, l'ombre s'entremêle à la lumière. La philosophie de ma poétique dépasse les simples dualités de l'espoir et du désespoir, du beau et du laid, du bien et du mal. 

Les poètes qui m'ont le plus influencée sont Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Renée Vivien.

 

Résumé :

 

La poésie de Sélène plonge ses racines dans les plus lointaines mythologies. Les figures féminines se ressemblent et s’assemblent en un sabbat crépusculaire aux teintes vives et colorées. On pourrait dire de ce bréviaire qu’il est le pendant poétique de la Sorcière de Jules Michelet. Chaque miroir est une rivière, chaque ombre filtrée ouvre les portes d’un sanctuaire et guide le lecteur émerveillé en un pays immatériel de douces transes…

Des dessins de Sandra Aitmehdi, d'Aude Gorce et de Prisca Poiraudeau illustrent ce florilège de poèmes.

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Alain Charles nous présente son nouvel ouvrage "lettres d'Amour"

Publié le par christine brunet /aloys

BIOGRAPHIE

 

Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. Il a déjà publié plusieurs recueils de nouvelles, de contes fantastiques et cinq romans dont «Dans sa maison un grand cerf» paru en 2022 et «Ciel bleu avec nuages » en 2023. « Lettres d’Amour » est sa neuvième publication.

 

 

RESUME

 

Il vit par procuration en l’observant de chez lui quand elle se balade sur le trottoir d’en face. Jeune demoiselle qu’il devine amoureuse, son mariage, son premier enfant, les occasions n’ont pas manqué, mais jamais il ne la rencontrera, à peine saura-t-elle qu’il existe.

Une rupture sans en être une et pourtant, elle y est obligée, ce mec plus jeune qu’elle n’est qu’un goujat, un pleutre, il ne pense qu’à baiser. Il l’a quitté, mais c’est elle qui rompt, c’est la seule solution pour se permettre d’autres aventures. 

Louis ne répond plus au téléphone, alors elle lui écrit et lui raconte leur vie, à sa façon. Pourquoi ne rentre-t-il pas et où est-il ? Même sa sœur n’a plus de nouvelle, et de son père, n’en parlons pas. Sa chambre est de nouveau en ordre, elle l’attend, elle est sa mère, pardi !

Écrire à ses enfants n’est pas la voie de communication habituelle, mais il a un problème avec les mots, leur parler lui paraît impossible, même avec sa femme, il connaît des difficultés. En plus, il y a urgence, sa mémoire s’effiloche, il est plus que temps de leur laisser un dernier message.

 

 

 

EXTRAIT

 

Ma belle inconnue.

Je vous ai attendue ce soir, comme tous les soirs, et vous êtes passée sous ma fenêtre. Ma belle inconnue, j’ai admiré votre jeunesse, votre fraîcheur. Vous portiez un ruban rouge dans vos cheveux de jais, une robe jaune orangé couleur soleil couchant, si courte qu’elle montrait vos genoux et le bas de vos cuisses. La ceinture qui vous serrait la taille révélait votre minceur, votre sveltesse, votre jeune élégance, les baskets blanches allégeaient vos pieds, votre démarche. Vous gambadiez, pressée, sur les pavés usés du trottoir d’en face. Le sourire sur votre visage, la juvénilité de vos traits mettaient en exergue votre grâce et j’enviais votre prétendant, car quelles autres raisons pouvaient vous rendre aussi charmante et joyeuse qu’un rendez-vous galant.

Alex,

Je te l’avoue, débutant cette lettre, je pensais écrire mon amour, mais je me suis ravisée, je ne peux plus, je ne veux plus te désigner de la sorte. Alors, comment te nommer? Comme tu me las toujours demandé, Alex, pour Alexandre, Alexis, Alexander ou plus ordinairement, Philippe, Robert ou Jean, oui, après tout, pourquoi ne t’appelles-tu pas Jean?

Je me souviens de notre première rencontre, je n’avais rien à faire en ce lieu, la preuve, je ne me remémore plus la raison de ma présence, je t’ai croisé, je rentrais et tu sortais précipitamment, tu ne m’as pas vue et tu m’as écrasé les pieds. J’ai crié, fort je crois, parce que j’avais mal, parce que mes souliers rouges étaient abîmés, et tu m’as dit en courant vers ton taxi qui soi-disant t’attendait, excusez-moi, mais je n’en étais pas convaincue, car tu avais l’air de t’en foutre royalement

Louis,

Je t’écris parce que tu ne me réponds pas au téléphone. C’est pas bien, Louis, as-tu oublié que je suis ta mère? Je t’appelle, Louis, pour avoir de tes nouvelles, pas pour me plaindre, ce n’est pas mon genre, tu le sais, enfin, tout le monde le sait, mais personne ne me téléphone ni ne vient me faire une petite visite. À croire que j’ai la peste ou une autre maladie contagieuse encore inconnue, mais dont on a la frousse. Comment avoir peur de quelque chose qui n’existe pas ?

Mes enfants,

Je vous écris en partance pour un pays dont on ne revient pas. Il est plus que temps, je le sais, tous les indices jouent contre moi, je les ai reconnus, je dois maintenant les admettre, c’est la pire catastrophe de ma vie et un peu de la vôtre, quand vous comprendrez que je pars en voyage sans bagages qu’il vous reviendra de garder, et sans retour possible. Un aller simple, comme dans mes rêves d’enfant, quand je partais en vacances avec l’espoir qu’elles ne finissent jamais. Ces fantasmes étaient heureux, puérils, mais j’y croyais quand, arrivé sur la plage, je regardais la mer et l’horizon, une infinitude d’eau bleue grise, les frontières n’existaient pas, les falaises anglaises restaient dans le brouillard, inaccessibles, car impossibles à voir.

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Tribulation d'auteur... Présentation rapide du collectif pour les distraits

Publié le par christine brunet /aloys

 

Résumé :

Être un auteur par les temps qui courent n’a rien de simple. Il ne s’agit pas seulement d’écrire, croyez-nous sur parole. La preuve !

14 auteurs vous proposent de découvrir leur quotidien et les travers d’un monde qui reste mystérieux, celui de l’édition… Anecdotes amusantes, réactions surprenantes, ou séquences émotions, tout y est !

Bonne lecture !

 

Auteurs : Séverine Baaziz, Micheline Boland, Bob Boutique, Christine Brunet, Luce Caron, Alain Charles, Claude Colson, Carine-Laure Desguin, Bettina Forment, Jean-François Foulon, Jennifer Platarets, Martine Platarets, Christine Prévi, Edmée de Xhavée

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Séverine BAAZIZ nous présente son nouveau roman "Une vie à soi"

Publié le par christine brunet /aloys

BIOGRAPHIE :

 

Séverine Baaziz est née en 1978 à Amnéville, en Lorraine.

En  2016, elle publie son premier roman, Le premier choix, aux Editions Chloé des Lys en Belgique. Portée par l'enthousiasme des lecteurs, elle écrit quatre autres romans, flirtant avec la comédie et le réalisme magique. Elle trouve son inspiration dans le plaisir à déjouer les apparences et questionner l'altérité.

 

Résumé :

 

Quand le destin fait se rencontrer deux êtres que tout oppose...

Sacha a dix-neuf ans et vit de petits méfaits, au jour le jour, sans toit ni véritable famille, dans le mépris des gens des beaux quartiers. Jusqu’au jour où il fait irruption chez Alice, une comptable de quarante-deux ans qui garde ses économies bien au chaud sous son matelas et dans des boîtes en métal. Une femme étrange, incapable de la moindre émotion, comme empêchée par des nœuds invisibles.

La rencontre est chaotique, l’affinité impossible. Et pourtant, pour des raisons inavouées, ils auront irrésistiblement envie de se revoir.

 Une comédie vive et fantaisiste sur les blessures que l’on croit enfouies, sur les mains tendues qui sauvent, et celles, crispées, qui condamnent.      

 

EXTRAIT :

Chaque matin, Alice, quarante-deux ans, se regarde dans le miroir et essaie plusieurs mines comme on passe une tenue puis une autre. Souriante, rieuse, mélancolique, enfantine, sévère, vaniteuse, rêveuse, contrariée, lasse ou sereine. Un défilé de visages empruntés.

Qui est-elle ? Que ressent-elle ? Il y a bien longtemps qu’elle ne le sait plus.

Ce qu’elle ne sait pas non plus, c’est qu’aujourd’hui, à exactement vingt-deux heures passées de trente-trois minutes et quarante-six secondes, un événement va bouleverser son existence. 

Il est bien sûr trop tôt pour vous en parler.

Par contre, il est temps pour Alice d’aller travailler. 

 

Sous un ciel gris perle, la douceur de l’automne souffle dans ses cheveux, si bien que ses mèches brunes chatouillent ses yeux et se glissent entre ses lèvres. Elle n’a pas le choix, avant de tourner la clef de contact, elle retire son casque et discipline ses cheveux. D’un geste mécanique, elle les rassemble, les tortille et les dissimule dans le col arrière de sa veste. Le casque est repositionné et le scooter s’en va à vive allure, de tout son rouge écarlate. 

Dans la ville aux lueurs matinales, elle croise les bus scolaires, les gamins qui montent et les parents qui saluent, les volets qui s’ouvrent et les premières boutiques qui s’éclairent. Le monde qui s’éveille. Comme la veille et, si tout va bien, le lendemain. 

Pour ce premier jour de semaine, Alice a choisi une mine contrariée. Ça fait longtemps qu’elle ne l’a pas portée et elle se marie parfaitement, trouve-t-elle, avec sa chemise blanche. Et puis, le lundi n’est-il pas un jour maussade pour la plupart des salariés ? 

En tout cas, dans l’open space, tout le monde la regarde en coin. Alice a allumé son ordinateur sans adresser la moindre salutation, n’a répondu à aucun sourire et ne s’est évidemment glissée dans aucune conversation caféinée. A vrai dire, ses collègues de travail sont habitués à ses étranges humeurs artificielles et, même si les rumeurs à son sujet vont bon train, du genre Alice doit être schizophrène, bipolaire ou tueuse en série, l’indulgence est de mise. Enfin, la plupart du temps.

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Charlotte Dubost nous présente son ouvrage "Un des astres"

Publié le par christine brunet /aloys

27 années de vie derrière moi à l’heure de cette publication. Ça fait trois ans que j’ai bouclé mes études, entre Paris et Montréal. Maintenant je fais ce que je veux. Principalement, je me balade et je griffonne des trucs dans des carnets. Sinon j’aime faire de la roue Cyr dans la rue (c’est une discipline de cirque). J’aime danser. J’aime les belles parties d’échecs. J’aime que les jours ne soient jamais pareils. J’aime choisir. J’aime les paysages qui défilent. Et je voue un culte aux félidés.

 

Résumé :

 

Viens voir.

C’est un désastre je t’assure.

C’est pour ça qu’on ne peut pas aller se coucher.

Tu sens comme ça irradie ?

Il faut rester debout.

C’est un désastre et la nuit est bien trop belle pour fermer les yeux.

Peut-être que le sommeil finira par nous prendre.

J’ai fait couler l’encre pour baliser le chemin.

 

Extrait :

 

Viens on s’en va

Avec nos doutes

Pour s’oublier dans les bandes blanches qui défilent le long d’une route

 

Viens on s’en va, on s’évapore

Comme la brume qu’emporte l’aurore

Cueillies au réveil

Par le soleil

 

Viens on s’en va

Là où y’a plus de comptes à rendre

Ni de besoin de prétendre

Là où on brisera les verrous

Des rôles qu’on joue

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Félicitations aux auteurs des Éditions Chloé des Lys qui ont cartonné lors du concours POE’VIES 2022- Un article signé Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

  

Félicitations aux auteurs des Éditions Chloé des Lys qui ont cartonné lors du concours POE’VIES 2022 dont le thème était LE TEMPS.  Le jury était composé de Françoise Lison-Leroy, Laurent Harduin, Jef Deblonde et Carine-Laure Desguin.

   Le jury orchestré par l’organisatrice Marie den Baës (alias La petite Marie) a sélectionné cent textes parmi les six cent quarante-neuf textes arrivés des quatre coins de la planète ! Oui, vous avez bien lu, six cent quarante-neuf textes ! De Roumanie, du Chili, des States, du Gabon, du Canada, de l’Ile de la Réunion, etc.

   Merci à Marie den Baës pour toute cette organisation !

   Et encore félicitations aux auteurs des cent textes retenus et tout particulièrement aux auteurs des Éditions Chloé des Lys :

  • Laurent Dumortier, RESPIRER LA VAGUE
  • Micheline Boland, PASSE LE TEMPS
  • Gaëtan Debiève, AUTOMNE
  • Bernadette Gérard-Vroman, EN SUSPENSION
  • Antonia Iliescu, SAISONS

 

   Pour rappel, lors de l’édition précédente du concours POE’VIES, le texte de Jef Deblonde, REFLET, a reçu le prix de l’Inédit et celui de Carine-Laure Desguin, ŒIL NU DEVANT, le prix de la Musicalité.

On attend avec impatience les résultats de la prochaine édition et encore merci à Marie den Baës pour toute cette organisation !

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com    

 

Publié dans Présentation, Poésie, articles

Partager cet article
Repost0

Alain Charles nous présente sont nouvel ouvrage " Ciel bleu, avec nuages"

Publié le par christine brunet /aloys

Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. Il a déjà publié plusieurs recueils de nouvelles et de contes fantastiques, et quatre romans dont « une si jolie poseuse de bombes » et « Dans sa maison un grand cerf » parus en 2022, « Ciel bleu, avec nuages » est son cinquième roman.

Résumé

La vieille me l’avait dit et j’aurais dû l’écouter, derrière chaque banal nuage, il y a un récit, une fiction, une autre réalité.

Julie et Jules, Pierre Henry Ignace Philibert de Malaussène, Phiphi pour les intimes, Philibert pour là-haut, Anne et Jade, Alexander de chez Alexander & Alexander SA, Alex en devenir, Bugsy l’embrouille, éplucheur de patates de son état, Naïm, dit Roméo, et sa Juliette, et Laura, ma très chère Laura, ces personnages n’étaient pas destinés à se rencontrer, mais un évènement les a fait basculer dans une autre vie et un être singulier, ange sans le vouloir, les convie à prendre le chemin.

Extraits

Les voilà dans la rue, ils marchent côte à côte, un génie arabe de vingt-deux ans et une étudiante de seize ans, amoureuse des arts.

Durant la visite de «Van Gogh dans tous ses états», Naïm explique, détaille, commente chaque œuvre avec précision et enthousiasme. Juliette regarde et écoute, bouche bée dadmiration, les tableaux et les commentaires.

—  Que faites-vous dans la vie, Naïm?

—  Je suis docteur en astronomie.

—  Vous soignez les étoiles?

Cette jolie et naïve expression émut Naïm. Il n’y avait jamais pensé, prendre soin de la terre était déjà une tâche ardue.

—  Comment se fait-il que vous sachiez expliquer cette exposition avec tant de détails et d’exactitudes?

—  J’ai une excellente mémoire, je répète simplement ce que le guide a précisé hier.

—  Vous êtes un génie, Naïm.

—  Certains le disent, mais non, Juliette, j’ai juste certaines facultés amplifiées de façon exponentielle.

—  Exponentielle?

—  Cela veut dire que la variable est un exposant. Et vous, Juliette, quelles sont vos aptitudes particulières?

—  Je n’en ai aucune.

—  Impossible, tous en ont, mais vous, vous ne les éprouvez pas.

— Hormis la bêtise, l’ignorance et celle d’oublier, je ne m’en connais pas d’autres.

—  Erreur Juliette, aimer est le plus grand des talents. Je vous ai vu admirer les tableaux, les yeux ne trompent jamais, vous aimez l’art et ceux qui l’aiment, aiment les gens.

—  Naïm, vous me plaisez, personne ne m’a jamais parlé de cette manière. Vous me demanderiez de partir n’importe où avec vous, je partirais.

—  Alors, venez avec moi.

—  Où?

                                                           ***

—  Vous ne regardez pas la gazette locale?

Bugsy l’embrouille sursauta, il n’avait pas vu le jeune homme arriver.

—  Puis-je le prendre?

—  Tu m’as fait peur, gamin, et oui, tu peux l’avoir. Les nouvelles sont tristes à pleurer, alors je ne les lis pas, cela m’évite des idées noires et des peines inutiles.

—  Vous êtes philosophe si vous pensez qu’un mal qu’on ignore est un mal qui n’existe pas.

—  Je ne sais plus qui je suis, gamin, mais je suis convaincu que toute personne peut revendiquer le droit à l’ignorance.

—  Moi, je le dirais autrement. Celui qui ne veut pas savoir s’enfonce la tête dans le sable.

—  Ne me compare pas à une autruche, gamin, dis-moi plutôt d’où tu viens si soudainement.

Philibert jugea la réponse prématurée, il enchaîna.

—  Et vous, vous faites quoi dans la vie?

—  Je cherche du travail.

—  Vous avez regardé les offres d’emploi?

—  Non, il n’y a sûrement rien pour moi.

— Pourquoi dites-vous ça, vous êtes astrophysicien, docteur en sciences nucléaires, conservateur des hypothèques?

Bugsy éclata de rire, qui par contagion, emporta Philibert. Essuyant une larme, il reprit plus sérieusement.

—  Je n’ai pas de conseil à vous donner, mais sachez qu’à attendre que l’herbe pousse, le bœuf meurt de faim.

                                                           ***

—  Et pour vous, mes tendres amis, je vous octroie la plus belle des chambres.

—  Je n’en ai pas besoin, Geneviève, je ne suis pas du voyage.

—  Que nenni, ma belle, vous vous trompez ou vous ne le savez pas encore.

—  C’est la dernière chambre, celle de Bugsy.

—  Non, Laura, n’insistez pas, vous me connaissez depuis très longtemps, je ne m’appelle pas Geneviève pour rien. Je disais donc, c’est la vôtre, et même si ce n’est pas pour cette nuit, elle vous est réservée.

—  J’habite avec mes parents, il n’y a aucune raison pour que cela change.

—  Une fois de plus, vous vous trompez, vous ne pouvez quand même pas y dormir avec votre petit ami, je devrais même dire, votre futur mari.

—  Je n’ai pas de petit ami et encore moins de futur époux.

— Et lui, alors, celui qui vous suit comme un petit chien à sa mémère, c’est qui?

—  Il s’appelle Philibert et…

—  Il vous relooke avec des yeux de merlan frit. À tous les coups, Laura, il est amoureux de vous, cela se voit comme le nez au milieu du visage. Je trouve que vous avez beaucoup de chance, ma belle, il est mignon comme tout.

—  Vous ne le savez pas, Geneviève, mais entre nous, c’est tout simplement impossible.

—  Et pourquoi?

—  C’est un ange.

—  Un ange! Avec des ailes et tout ça!

—  Oui, Geneviève, un ange et un vrai.

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Michaël Zoïna nous présente son nouvel ouvrage "Je veux une vie"

Publié le par christine brunet /aloys

Notes biographiques

 

Michaël Zoïna est né en 1972 d'une mère flamande et d'un père italien. Enfant, ses deux grandes passions sont le football et la lecture.  À l'adolescence, son goût pour la musique remplace celui pour le ballon rond. À la même époque, il devient animateur de groupes de jeunes.

Actuellement il vit à Tournai et enseigne les mathématiques.
Ses autres ouvrages (« À la lisière des nébuleuses », « Derrière le silence », « Sans détour », « Du feu et de la nuit », « Plus que des mots », « Gaspard et Léa », « Les statuettes » et «Dans mon kiosque ») sont publiés par Chloé des Lys.

 

Résumé

 

Des nouvelles très variées qui possèdent cependant un point commun : chaque personnage est confronté à une réalité qu’il n’a pas choisie.

 

Extrait

La prière à la lune

 

              Dès les premières heures du jour, le soleil a cogné comme une brute sur Sienne. La chaleur s’est faufilée partout. Dans les rues, derrière les murs des maisons. Elle a dépouillé la place du Campo de toute présence et privé les habitants de leur sacro-sainte sieste. Seul l’intérieur des églises était épargné. Jusque tard dans la soirée, la ville a suffoqué. Puis, les premiers nuages noirs sont arrivés, semblables à des cachalots volants, et l’orage a éclaté.

 

              Ce soir, comme tant d’autres, Ricardo est installé dans son fauteuil préféré, celui de la véranda, face à la pelouse.

              Avant de s’asseoir, il a posé l’aiguille de son électrophone au bord de son disque préféré : les Intermezzi de Brahms par Glenn Gould. C’est Antonia, sa femme, qui le lui avait offert pour son soixante-deuxième anniversaire. Antonia qui, à l’instant, malgré les médicaments, peine à trouver le sommeil dans le lit qu’elle ne quitte plus.

    Ricardo a atteint cet âge où on regrette ce qu’on est devenu, où on préfère ne pas penser à l’avenir. D’ailleurs, il occupe la plus grande partie de son temps à penser au passé. Aux bons comme aux mauvais moments. Car dans un cas comme dans l’autre, l’émotion était vive, son corps et son esprit réagissaient avec vigueur. Se souvenir de ces moments, c’est presque retrouver cette vigueur. Presque.

              Le tonnerre gronde. Et le vieil homme pense à Romina.

              Romina : deux rencontres, moins d’une demi-heure en tout et pour tout en sa compagnie et pourtant…

   Il en faut si peu parfois pour qu’une personne se rappelle à nous longtemps.

 

              La première rencontre se déroula à San Gimignano.

              Ricardo et Antonia s’étaient déplacés pour le concert d’une jeune chanteuse, Romina Rossi, dans l’église du petit village toscan. Au programme, des airs d’opéra accompagnés au piano.

              Elle avait incarné ses différents personnages avec une telle maestria ! Amoureuse, accablée, coquine, féroce : elle avait été tout cela en un peu moins d’une heure. Et elle avait si bien chanté La prière à la lune de Dvořák, que l’émotion avait propulsé Ricardo là où personne n’aurait pu le rejoindre.

              Après le concert, Antonia et lui avaient pu discuter un peu avec Romina. Enfin, surtout lui. Il voulait savoir ce qui avait motivé le choix des morceaux : elle lui répondait avec moult précisions, en le regardant dans les yeux. Quand d’autres spectateurs s’immisçaient entre eux pour la féliciter, elle se contentait d’un timide « Merci». Ces spectateurs n’en demandaient pas plus. Sauf une dame qui voulut se faire remarquer.  

              — Vous avez une diction extraordinaire, Mademoiselle !

              La chanteuse prit un air espiègle :

              — C’est parce que je fais des exercices d’articulation à chaque fois que je vais aux toilettes, Madame.

              Antonia et Ricardo pouffèrent et la dame s’éloigna.                   

              — Encore une qui pense que l’emphase rend son propos brillant, dit la chanteuse.

              La jeune femme dégageait une fraîcheur peu commune, qui rehaussait sa beauté. Mais ce fut son regard qui marqua le plus Ricardo. Ses yeux noirs pétillants.

              Durant leur retour en voiture, il demanda à son épouse :

     — Ça ne t’a pas dérangée que je parle comme ça avec la chanteuse ?

              — Non. Ça avait l’air de te faire plaisir. Et j’ai bien vu qu’elle ne te faisait pas du gringue. Donc, ça ne m’a pas dérangée.

              Il avait souri.

           

              L’aiguille de l’électrophone arrive à la fin de la première face et revient à sa position initiale. Même si le piano de Gould a souvent été étouffé par le bruit de la pluie sur le toit de la véranda, Ricardo se lève et retourne le disque.

 

              La deuxième rencontre entre Ricardo et Romina eut lieu dans le train entre Sienne et Florence. C’était cinq mois, jour pour jour, après le concert.

              Pendant ces cinq mois, il avait plusieurs fois pensé à elle. Il avait espéré retrouver son nom dans la rubrique « Spectacles à venir » de son journal. Il s’était repassé la  conversation de San Gimignano en boucle dans la tête pour en oublier le moins possible. Une nuit, après une dispute conjugale, il avait même écrit un poème dans lequel il s’adressait à la jolie chanteuse.

              Ricardo monta dans le train à la gare d’Empoli. Quand il reconnut Romina assise face à une banquette vide, son cœur s’emballa.

              — Bonjour ! lui dit-il.

              — Bonjour…

              Elle avait répondu avec un étonnement qui n’avait pas échappé à Ricardo.

              — On a parlé un peu ensemble après votre concert de San Gimignano. Il y a quelques mois.

              — Ah oui, c’est vrai… Vous allez bien ?

              Son ton était las. Il contenait même une pointe d’irritation.

              — Oui oui, ça va. Je peux…

              Il laissa sa phrase en suspens quand il vit Romina plonger la main dans son sac pour en tirer un gros livre.

              — Bien… Au revoir.

              — Au revoir, Monsieur.

              Il changea de wagon et s’assit près de la vitre, dans le sens de la marche.

              Les paysages toscans lui semblèrent recouverts d’une suie épaisse.

 

              Le disque de Gould est terminé. Au dehors, la pluie a cessé.

              Ricardo enlève ses pantoufles, se lève, fait glisser la porte-fenêtre et sort.

              Ses pieds foulent le gazon mouillé.

              Les derniers nuages se retirent. Ricardo lève les yeux vers le croissant de lune.

              — Qu’elle est belle ! murmure-t-il.

              Puis, toujours à lui-même, sur le souffle :

              — Qu’elle était belle !

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

Edmée de Xhavée nous présente son nouveau roman "Lovely Brunette, tout simplement"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Biographie

 

Edmée De Xhavée est Belge, pour ce que cela veut dire. Belge depuis plusieurs générations qui ont exporté et apporté des gènes d’ici et d’ailleurs. Une famille souvent nomade « pour les affaires » et donc bien du désordre non pas dans la lignée mais dans les habitudes et souvenirs. Née lors de cette époque bénie de l’après-guerre où tout renaissait dans l’espérance, la jeunesse des « golden sixties », des enfants des fleurs, les débuts des voyages et des découvertes. Écrire est son album de photos un peu menteur un peu audacieux. Ce livre est son douzième.

 

Extrait

 

Elle était alors une petite fille privilégiée, ni pauvre ni malheureuse mais aussi informée de la frontière entre elle et les autres enfants que ces autres enfants l’étaient pour leur part. Car vêtue de son affreux maillot rouge, elle se tenait pensivement à la grille du château pour regarder au loin ces joyeux galopins dévaler le chemin dans des boites à savon, se cassant gaiement la figure et se défiant sans crainte. Et eux devaient l’imaginer gavée d’un dessert gigantesque et peut-être même lui envier cet affreux maillot rouge…

 

Synopsis

 

“Un roman d’amour” à une maman fantasque et trop vivante pour vraiment mourir. Pas une biographie, mais des anecdotes tendres, amusantes, touchantes, qui en font un portrait précis et peut-être surprenant pour qui ne connaissait d’elle que ce qu’elle consentait à montrer aux non-intimes. Et faire l’inventaire joyeux de tout son héritage génétique et comportemental est un bonheur à partager…

Publié dans Présentation

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>