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fiche de lecture

Christine Brunet a lu "Le transfert" de Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

Je termine la pièce de théâtre signée Carine-Laure Desguin et je reste sans voix. 

Je ne vais pas commencer par vous parler du texte. Pourquoi ? Tout simplment parce que le livre commence par une préface... 

En fait, je ne lis jamais les préfaces mais, pour une fois, je m'y suis plongée... magnifique et très juste, une analyse signée Eric Allard. En fait, j'aurais dû la lire APRES parce qu'avant même d'avoir lu le premier mot de la première scène, je savais tout ce qu'il y avait à savoir... tout ce à quoi m'attendre et quoi en penser... Dommage. 

Pas le choix... J'ai reposé le livre et l'ai rangé bien en vue pour qu'il titille à nouveau mon envie de découverte avec le besoin d'oublier cette satanée préface. 

Pas simple mais le titre n'a pas cessé de me faire de l'oeil et j'ai succombé... Premiers mots, premières réparties... Je plonge dans un cauchemar mais je vais me réveiller, c'est sûr... Enfin peut-être : et si je n'étais pas ? 

Je ferme les yeux et les rouvre en m'attendant à découvrir un environnement aseptisé et, penchés sur un moi en pyjama rayé, une tête de clown blanc (je déteste les clowns !), le regard vide d'une infirmière lobotomisée par la propagande et la physionomie d'un médecin qui refuse de l'être, lui (lobotomisé). 

Réflexion sur la société, sur la psychologie humaine et ses travers, Le transfert est une pièce qui joue avec le lecteur, avec ses réactions, sa propre sensibilité et son sens critique. (Pas question de vous en dire plus, en fait, je ne vais pas réécrire l'analyse d'Eric Allard).

La plume de l'auteur est précise, naturelle, acide, ironique, affolante. Les dialogues suscitent le sourire ou tapent sur les nerfs... Les situations pourraient prêter à rire si elles n'étaient pathétiques. C'est là tout le brio de Carine-Laure, tout le talent.

Je lui souhaite de parvenir à faire jouer sa pièce sur scène afin de donner à ses mots toute la portée qu'ils méritent.

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

 

 

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Christine Brunet a lu le recueil de nouvelles de Jérôme Devillard "Des lendemains verts"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

J'étais loin d'imaginer ce qui m'attendait en ouvrant ce recueil de nouvelles... huit au total de différentes longueurs mais toutes d'une intensité dérangeante.

Avertissement avant de plonger dans "Des lendemains verts", assurez-vous de ne pas être dépressifs et d'avoir, encore, un minimum foi en l'HUMAIN.

Ces textes sont destablisants, vous l'avez compris. 

Tout commence et tout finit entre rêve et cauchemar, entre frisson et espoir...  dans un futur qui frappe à notre porte. Mais entre chaque ligne, chaque mot, le désespoir et l'impuissance, un cri qui sort des tripes, qui prend à la gorge comme ces odeurs d'égoûts, ces tas d'immondices issus de nos mégalopoles et de notre société de consommation. 

Les mots oscillent entre poésie et mots "trash", une poésie attachée à la beauté de la nature, au rêve, à des futurs qui pourraient être enchanteurs, une douceur et une beauté vite effacée par une réalité bassement financière. 

Le lecteur s'envole au fil de merveilleuses images, de promesses de rédemption, mais retrouve violemment la terre ferme et une vie quotidienne que les héros... ou plutôt le héros traverse tel un fantôme de notre conscience malmenée. 

L'auteur joue avec le lecteur et un avenir finalement plus proche qu'on ne le croit.  Agir ? mais n'est-ce pas trop tard ? Rêvons... et faisons que nos rêves deviennent réalité !

Merci à l'auteur pour ces huit contes remplis d'urgence, de beauté et de laideur, d'humanité comme d'inhumanité ! J'ai adoré !

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

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Christine Brunet a lu "La septième porte" de Serge Guérit

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Fan de romans fantastiques, je ne pouvais manquer "La septième porte" de Serge Guérit. Couverture noire, chevalier sans visage : belle promesse de frissons. J'ai ouvert ce court roman (173 pages) avec, dans l'esprit, "La neuvième porte"... Vous vous souvenez probablement du film de Roman Polanski avec, en tête d'affiche, le très ambigu Dean Corso incarné par Johny Depp ? 

Erreur... Serge Guérit nous entraîne dans une sorte de chasse au trésor, une aventure vécue par quatre copains interpellés par deux trouvailles étranges : un grimoire et un coffret précieux. Recherches historiques, confrontation d'indices, coïncidences étranges, morts violentes les mettent sur la trace de... Faudra lire ! Ne comptez pas sur moi pour vous déflorer l'intrigue !

A mon sens, ce roman se situe à la croisée de deux univers.

Tout d'abord, celui des adultes pour trois raisons : quelques passages un peu "rudes" (mais les ados sont habitués à pire désormais), les héros ont plus de 20 ans et le contexte technologique dans lequel se déroule l'histoire, les années 1960/1970, est une période qui nous relègue (pour nos ados) à celle des hommes des cavernes, dixit mon fils... 

J'ai parlé de deux univers... Le second est celui des jeunes adolescents adeptes précoces des "Club des cinq" revenus depuis quelques décennies à la mode. Selon moi, "La septième porte" leur est destiné. Tous les ingrédients sont là : amitié, mystère, frisson, enquête, recherches presque journalistiques, indices historiques.

(Seul bémol une fois de plus, cette ambiance très 20e siècle qui pourraient désarçonner des gamins prompts à classer les adultes (au sens large) dans la catégorie des "dinosaures" mais qui fait, à mon sens, l'originalité du récit et lui donne un ton décalé plaisant.)

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com 

 

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La pièce de Carine-Laure Desguin "Le Transfert", lecture et commentaire de Denis Billamboz

Publié le par christine brunet /aloys

 

Le Transfert, lecture et commentaire de Denis Billamboz


 

Auteure polyvalente, Carine-Laure Desguin aborde, avec cette dernière publication, un genre littéraire nouveau pour elle : le théâtre, dans une pièce intitulée « Le transfert », qu’Éric Allard, le préfacier, définit comme suit dans son propos introductif particulièrement fouillé : « Le transfert met en scène un moment de bascule qui, dans un système totalitaire donné, fait verser des êtres humains du réel vers le virtuel, de l’existant vers l’inexistant. »

Dans un établissement hospitalier qu’on pourrait penser être un établissement psychiatrique, un médecin et une infirmière, assistés d’un robot, évoquent le sort d’un des deux patients présents dans la même chambre, après le passage du clown maison chargé de faire rire les malades. Le clown n’a pas pu faire rire ce patient, le médecin et l’infirmière doivent en tirer les conclusions et ils ne sont pas d’accord sur le sort qui doit lui être réservé. Comme il ne sait plus rire, il devrait être, selon le règlement, transféré dans la non-existence car un être qui ne sait pas rire est un non-existant qui n’a plus sa place parmi les vivants.

Cette pièce dans le genre absurde évoque un milieu carcéral ou concentrationnaire où les faibles sont éliminés ou mis à part. « …  ici, tu es dans un bâtiment très spécial. Regarde, ton pyjama est rayé. » (allusion à un uniforme de funeste mémoire). « Il y a un règlement, voilà tout ! ». Le patient doit être soumis aux dispositions du règlements mais le médecin pense qu’il peut encore être considéré comme un vivant. Le patient se défend en expliquant que son milieu ressemble à une prison ou à un camp : « Tout le monde est en uniforme, des uniformes de couleurs différentes. Une sorte de hiérarchie des couleurs. », et que ça ressemble à un établissement concentrationnaire.

Cette pièce pourrait aussi évoquer une maladie qui fait glisser tout doucement le patient vers la perte totale de la mémoire jusqu’à la perte du rire et de la raison de rire. Une façon d’évoquer la maladie d’Alzheimer qui est devenue une cause prioritaire dans le domaine de la santé publique. « Lorsque les souvenirs deviennent douloureux, on glisse vers la voie de la non-existence ».

Bien évidemment, cette pièce est avant tout un texte absurde qui rappelle les grands auteurs qui ont excellé dans le domaine : Kafka, Beckett, Ionesco et d’autres encore, mais elle pourrait aussi dénoncer les carences du milieu hospitalier face à certaines maladies ou dégénérescences qu’on juge incurables. L’auteure semble bien connaitre ce milieu et les problèmes qu’il subit tout autant que les conditions dans lesquelles les patients sont traités.

J’ai aussi trouvé dans ce texte comme un cri d’alerte devant la virtualisation d’une société qui ne fonctionnerait plus que comme un jeu vidéo où l’on élimine ceux qu’on ne désire plus voir selon des programmes immuables qui contrôlerait tout et décideraient du sort de chacun.

Il nous manque le jeu des acteurs de cette pièce absurde pour apprécier toute l’ampleur de cette scène qui démontre l’incapacité de cet hôpital psychiatrique à apporter des soins appropriés à ses patients. Parfois l’absurdité dévoile mieux la vérité que les raisonnements les plus cartésiens.

 « Lorsqu’un bureau est vide, cela signifie qu’il est rempli de dossier inexistants ». C’est pourtant simple à comprendre !

 

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Carine-Laure Desguin a lu le recueil de nouvelles d'Alain Magerotte "Bizarreries en stock"

Publié le par christine brunet /aloys

Chers lecteurs,

Si vous apercevez ce livre dans les rayons d’une bibliothèque, méfiez-vous. J’ai emprunté Bizarreries en stock et n’arrive plus à m’en débarrasser. Je lâche ce livre et il me revient, comme un boomerang. Le graphique de la couverture, c’est celui de mon dernier électrocardiogramme. Et le prochain graphique sera le vôtre si et seulement si. Je vous écris donc d’un espace irréel mais qui …existe vraiment. Je vous explique les étapes vécues, elles sont dignes des douze travaux d’Hercule.

1) Les mémoires du diable 

Page 19 : …Quand ma mission sera accomplie, ou digérée, le piège, en merveilleuse mécanique dotée d’une précision extrême, m’absorbera avant de se rouvrir pour s’offrir une autre victime…

Ecrivain ou écrivaillon qui vous sucez le pouce devant une page blanche, ne tombez pas dans le panneau. Méfiez-vous de qui et de quoi ? Les précautions à prendre sont à lire dans cette première nouvelle.

2) Le vieil homme et la pluie 

Page 27 : …J’atteins l’entrée du village, toujours habité par cette complicité inexplicable, pour l’instant, me liant à l’averse…

Ce vieil homme ne sortait que lorsqu’il pleuvait. Vous trouvez ça normal, vous ? Ben moi non plus ! Quant à la tante Victorienne, je sais pas si elle a tout capté. À vous de voir.


 


 

3) Chronique d’une fin annoncée 

Page 35 : …Un peu plus de la moitié est écrit, le reste comporte des pages vierges. Cependant, toutes sont numérotées et le mot finapparaît en lettres grasses sur la dernière …

Là, c’est le sommum, un livre qui se déplace, c’est déjà pas si banal mais alors là, un livre qui résiste aux flammes c’est carrément suspect, non ?

4) Un homme sans histoire 

Page 55 :…Méticuleux à l’image d’un enquêteur, il classe les différents éléments dans son congélateur comme autant de pièces précieuses…

Achille Lépine, n’oubliez jamais ce nom. Un homme qui se dit ne pas vouloir d’histoire. Mensonge !

5) Le bureau au fond du couloir 

Page 60 : …La présence de ce salaire reste, pour les deux femmes d’ouvrage, la seule manifestation de la présence du vieil homme…

Mystère dans le local 402. Il se passe de drôles de choses dans les bâtiments ministériels. Tout le monde ne dort pas dans ces ministères, faut pas croire.

6) Le collectionneur 

Page 86 : …« Belle collection, n’est-ce pas ? »

Le professeur Dursidore, un drôle de type. Mais pointez-moi du doigt un seul type normal qui se baladerait dans ces bizarreries en stock. J’attends.


 

7) File d’attente :

Page 99 : …Peut-être est-ce dû au fait que nous partageons un identique et étrange destin…

Une file d’attente qui permet aux existants le droit de revendiquer le fait d’être existants. Vous me suivez ? Non ? Suivez alors la file et revenez m’expliquer tout ça, ça vous passera le temps.

8) Un pied dans la tombe

Page 116 : …Sans demander son reste, il quitte le cimetière à cloche-pied, ne se rendant même pas compte que le membre supplicié ne porte aucune trace de la torture infligée…

Là, le suspense est à son paroxysme. Lecteur, prenez du recul, l’heure est grave.

9) L’odeur 

Page 119 :…Mais cette puanteur revêt un caractère particulier …une senteur de putréfaction en plus, si je pousse un peu l’analyse…

Vous me direz, après une histoire de cimetière, une histoire d’odeur et de putréfaction, c’est bien normal. Eh bien non, ce n’est pas normal du tout. Là, je me suis sentie (si j’ose dire) comme aspirée dans une spirale de textes infernaux.

10) Je suis mort le …

Page 144 : …Les mots assassins ont pollué l’eau bleue et refoulé sur ma plage des centaines de poissons morts, transformant mon éden en un vaste mouroir…

Il a tout vu et tout entendu ! Pauvre homme !


 

11) Heures de pointe 

Page 153 : …Il la tient son idée qui devrait faire de lui l’animateur le plus suivi et le mieux payé de la profession…

Ce texte écrit en 2004 est aujourd’hui une réalité. Vous ne me croyez pas ? Eh bien tant pis pour vous.

12) Adelin Leroi a disparu

Page 166 : …Tapi dans la pénombre, le visage glacial, l’œil mauvais, méprisant, un affreux rictus tordant sa bouche…les signes avant-coureurs d’une nouvelle attaque se dessinent…

 

Ah il a disparu ce Leroi. Bien fait pour lui, saloperie de politicard. Je crois que c’est cette phrase qui m’a valu le coup de pied final qui m’envoya en plein milieu de ces bizarreries. On ne se moque pas impunément de la mort d’un ministre. Mais ce n’était pas une mort banale. Et si cette mort n’en était pas une, si c’était le recommencement de quelque chose ? Parce que ces éclaboussures, franchement …

 

Si quelqu’un a la solution pour me faire revenir du côté des vivants, merci d’avance. Ces nouvelles m’accablent encore et mes neurones sont toujours en surchauffe. Ce Magerotte est criminel, on ne prend pas le lecteur en otage de cette façon. Je pourrais dire que ce recueil nourri de textes fantastiques (mais pas trop, juste ce qu’il faut pour vous hérisser les poils de l’échine) captive le lecteur parce que les personnages sont ceci ou cela et patati et patata. Mais en voyant le graphique de mon électro, vous ne me croiriez pas. Je ne suis plus là. Mais là. Je veux dire ici.

Bien cordialement,

 

 

Feu Carine-Laure Desguin

Collaboratrice du Salon du Livre de Charleroi, membre de l’ADAN, de l’Areaw, de l’AEB, de Clair de Luth, des Artistes de Thudinie, chroniqueuse pour www.actu-tv.net, etc.

 

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Une chronique du roman "Silencieux tumultes" d'Edmée de Xhavée sur le blog "Le salon rouge"

Publié le par christine brunet /aloys

https://lesalonrouge-litterature.blog4ever.com/edmee-de-xhavee-silencieux-tumultes-par-pdp?fbclid=IwAR1JiPC56S-AbaJmamVdy8HuaC9n-zpxwDW-bkZrPFbft0-gN1x4Z8AKRHQ#.XMMIu-KG4pE.facebook

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L'auteur, Edmée de Xhavée qui a déjà publié dans la même édition Chloé des lys neuf ouvrages avant ce roman-ci, a été remarquée et primée pour ses nouvelles dans des concours belges.
 
Verviers, une maison dans un beau jardin, de 1928 à 2009, voit s'étaler en ses murs cinq générations. De Léonie à Pavlina , petits et grands bonheurs, petits et grands secrets vont habiter et hanter ses murs.
 
Loin d'être une saga familiale interminable, les deux cent pages de ce roman souple et généreux nous entraînent  dans l'univers de cette ancienne demeure.
Edmée De Xhavée nous ouvre une par une, et ce à différentes époques, les portes de chaque  pièces qui la compose. Mais aussi ses armoires et ses placards.  On se familiarise avec l'argenterie, le cristal du Val Saint Lambert, les belles toilettes etc...  On savoure des recettes du pays de Herve !
Comme jadis, le personnel fait partie intégrante de la maisonnée.  Jusqu'au point de paraître dans un testament ...
 
Ce que j'ai le plus savouré dans ce roman écrit avec une prose maîtrisée, un peu à l'ancienne, percutante et rebondissante dans un univers de mots choisis et nobles, c'est la justesse et le détaillé des descriptions des lieux, du  mobilier ainsi que le caractère des personnages.
 
Pour les différents endroits, elle nous les décrit de façon bien imagée et sans s'y attarder trop longuement.  Tout comme pour les protagonistes et leur vécu, également, elle nous livre chaque fois une analyse psychologique courte mais originale d'où ressort une partie de leur âme et vérité !
 
Je vous fais lire ici un court extrait (P 76) qui illustre ce que j'ai décris plus haut : "Une odeur de vieux chagrin rôde, qu'elle est bien déterminée à vaincre, et dans cette résolution elle soulève dans un claquement paresseux, d'un ample mais lent geste de toréador d'opéra, le drap blanc qui révèle le Chesterfield dont le cuir, presque noirci et griffé par endroits, s' illumine et respire, heureux."
 
Edmée De Xhavée n'est pas qu'une magicienne des mots choisis, elle est l'oiseaux de proie qui sait prendre la hauteur suffisante pour observer les humains qu'elle a rencontrés tout au long de ses nombreux voyages et métiers à l'étranger.
 
Elle nous livre le résultat de  cette quête de vérité des traits de  caractère des humains observés avec une précision de scalpel pour les réincarner dans ses personnages de roman !
Et pour étoffer notre lecture et nous faire réfléchir à la vie, elle étaye son texte de réflexions profondes et justes comme par exemple : " Certaines familles arrivent à extinction à la suite de discordes, ou faute de mariages, de descendance.  Le sang s'est éteint et des mains étrangères chériront, peut-être, ce que les derniers membres ont sauvé."
 
Ce beau roman finement écrit n'est pas que plaisant à lire , il est intéressant à "réfléchir " aussi .... 
 
Par Philippe de Postesta
 
"Silencieux tumultes",roman, de Edmée De Xhavée,  éd. Chloé des Lys 
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Carine-Laure Desguin a lu "La nuit et les spoutniks reviennent toujours" de Christophe Guyon

Publié le par christine brunet /aloys

La nuit et les spoutniks reviennent toujours, Christophe Guyon, L’Harmattan, 2010


 

La nuit et les spoutniks reviennent toujours. Le titre, déjà ! Et puis l’illustration de couverture, une peinture acrylique sur toile signée Paula Bock, une peinture abstraite. Le nouveau bing bang ?

On peut le penser en lisant ces quatre-vingt cinq pages d’une prose poétique qui interpelle. Qui gueule, aussi. Qui crie, qui hurle, qui révolutionne les sangs. Et nous y voilà. Quelle prouesse de prendre les mots en otage, de les mettre au service de ses idées sans jamais lasser le lecteur, tout en gravant ces mots enflammés sur l’étendard de la liberté.

Ce livre, resté trop confidentiel, est sans aucun doute le livre qui contient toutes les revendications de ces Gilets Jaunes qui secouent la France depuis plusieurs mois déjà. C’est le livre de la Révolution et de l’Anticapitalisme. L’auteur, un authentique puriste de la Vie et très conscient des absurdités du monde dans lequel nous survivons, se vide les tripes et nous jette en quelques dizaines de pages pleines d’amour cependant pour Gaïa et ses habitants, des vérités que nous connaissons tous mais que nous occultons, par lâcheté.

Des textes odes à l’Amour et à l’Eau, et des haïkus qui jaillissent comme une surprise, s’intercalent entre ces turbulences prophétiques, pareils à des inspirations après une plongée en apnée dans des mers agitées.

Page 26, La femme du café, un texte qui m’a bouleversée :

Elle a portant fixé mon destin par un sourire

Et, de sa voix nue, réclamé l’addition…

 

Lecteurs tièdes et mous, abstenez-vous et surtout restez bien calés au fond de votre lit. Mais tous les autres, les sanguins et les romantiques, levez ce livre comme un étendard et ouvrez-le à la page 10 :

 

Tourner ensemble, vernir le ciel d’un rire,

marier tous les exprès hors la loi,

terroriser l’autorité des églises,

précipiter les drapeaux à terre,

courir le vent actuel et décoller !

 

Tout est dit !

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

 

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Le blog "Les lectures de Maryline" a chroniqué "Poker menteur", le 5e thriller de Christine Brunet

Publié le par christine brunet /aloys

http://leslecturesdemaryline.eklablog.com/poker-menteur-a161700376

http://leslecturesdemaryline.eklablog.com/poker-menteur-a161700376

Résumé de l'éditeur :

Un réseau mafieux tentaculaire, des opérations de police éventées, des exécutions sommaires de policiers infiltrés... Trahisons ? Corruption ? Collusion? Une enquête sous couverture qui propulse Axelle de Montfermy, ancienne commissaire divisionnaire, au cœur d une lutte impitoyable pour le contrôle de la cité phocéenne. Et si cette guerre ouverte allait bien au-delà d une simple rivalité territoriale ? Les chefs mafieux sont-ils vraiment maîtres de leurs décisions ? Qui tire les ficelles dans l ombre ? Un thriller qui mêle jeux de pouvoir, conflits familiaux, complot politique et appât du gain. Un polar haletant qui vous entraînera dans les recoins de Marseille et de ses environs, au plus près des paysages fabuleux du sud de la France. Comme si vous étiez au cinéma !

 

 

Mon avis :

Je retrouve avec grand plaisir Axelle de Montfermy que j'ai découvert dans Nid de vipères puis Dégâts collatéraux et Non nobis domine. Elle ne change pas, elle est toujours aussi froide et calculatrice mais au fond, elle est une femme forte et déterminée qui mérite d'être appréciée à sa juste valeur. J'ai eu plusieurs sentiments à son propos au cours de mes lectures de cette saga. Elle n'a pas eu une vie facile donc on peut comprendre cette carapace qu'elle s'est créée. Mais en même temps, je la trouve tellement froide par moment que j'ai envie de la détester! Bref, elle est difficile à cerner et elle a le don de m'énerver parfois.

Son binôme, Sheridan, est un peu dans le même cas me concernant. Je l'aime puis le déteste, pour parfois avoir du mal à le comprendre. J'ai l'impression qu'il veut être un homme fort mais il se fait mener par le bout du nez, à mon humble avis. Et pourtant, il est tellement bon professionnellement!
 

Ici, l'auteur nous emmène dans une enquête hyper complexe qui a bien failli me perdre... Mais je crois que c'est voulu par l'auteur... Axelle et Sean sont les meilleurs dans leurs domaines et du coup, on leur propose à chacun de jouer un rôle afin de démanteler un réseau (et bien d'autres choses mais je vous les laisse découvrir). Mais le lecteur se perd et ne sait plus le vrai du faux! Tout comme les deux personnages qui ne savent plus si certains actes font partie de l'enquête ou non. Ils se disputent, se haïssent, pour finalement revenir sur leurs sentiments... Bref, on s'y perd et je crois que j'adore ça, être menée par le bout du nez... On est pris au piège et forcé de continuer à lire pour comprendre et démêler le vrai du faux. C'est palpitant!
 

Vous l'avez compris, cette histoire est complexe mais tellement bien écrite! Je ne comprends toujours pas comment l'auteur arrive à avoir autant d'imagination! C'est magnifique! L'héroïne vit encore des aventures complètement folles mais bon, c'est à chaque fois pareil, elle s'en sort! Et heureusement, sinon, la série s'arrêterait là et ce serait vraiment dommage...

Cet opus est plutôt gros contrairement au précédent mais tout est utile et important! Il ne faut pas prendre peur du départ, sinon, ce serait passer à côté de quelque chose de magnifique! Je me répète mais cette auteur est vraiment bonne, l'écriture est parfaite! Et l'imagination, n'en parlons pas! Les dialogues très nombreux permettent de fluidifier l'histoire qui pourrait devenir parfois pesante si ils n'étaient pas présents. Bref, une réussite!

J'ai hâte de lire la suite, de retrouver Axelle et Sean que je n'aime pas tant que ça mais qui me manquent parfois...

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Le flou du miroir – Brigitte Hanappe lu par Edmée De Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

 

Tout juste paru chez Chloé des lys, j’ai décidé de me le procurer, après avoir rencontré son auteure. Parfois les rencontres donnent envie de lire ce qu’on n’aurait pas lu sans doute autrement. Je suis peu attirée par les témoignages, et encore plus rarement par les récits qui me font craindre une certaine pesanteur d’ambiance. Mais voilà, Brigitte Hanappe apparaît comme tout le contraire. Une gracieuse dame, élégante et tranquille, très féminine, coquette.

 

Et son récit est prenant, sans sensationnel ou suspense artificiel. Et c’est bien pour ça qu’on le lit volontiers, sans crainte d’être détournés vers des effets de style destinés à nous impliquer. On n’est pas impliqués mais surpris, touchés. On se reconnait parfois (je me suis retrouvée dans ses rêves persistants, et aussi dans le mauvais regard que l’on peut avoir sur les parents et qui se remet en place un jour, libérant enfin l’amour qu’on avait caché… Je pense que beaucoup d’entre nous pourraient se dire « moi aussi » en découvrant son cheminement).

 

Un suicide, un « autre » secret et secourable mais hélas pas aussi sage que ça, une sensibilité aiguë qui fait que les blessures ne guérissent pas mais s’incrustent, des remarques ou comportements bourrus de parents qui ne sont après tout que des parents et pas des psychologues, et on comprend cette souffrance grandissant en secret et qui un jour brise les écluses, et déferle.

 

Et surtout on assiste au lent travail de pansements, de nouveaux regards, d’écoute, qui ne se déroule pas sans dommages collatéraux car si on se sent seul dans l’aventure, le conjoint l’est aussi.

 

99 pages très denses, une écriture précise. On est invités à, peut-être aussi, mesurer la patience qu’il faut pour accompagner une personne déprimée : on vit dans deux codes de communication incompatibles. Il faudra donc avoir recours au pardon pour toutes les circonstances qui auront érigé un mur, un refus de plus.

 

Edmée de Xavée

 

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Une lecture de "Ici ou au-delà", de Philippe Desterbecq signée Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

 

Après lecture de deux pages de cet Ici et au-delà, j'ai envie de refermer ce bouquin. Basta. Fuck le pathos. L'impression de sombrer illico dans la déprime. Et puis, je sais pas, le soleil qui se pointe, le chat qui miaule ? même pas. Cette amitié entre Lisette et Adèle m'intrigue et les pages se tournent toutes seules. Une nouvelle en appelle une autre et je vis cette lecture comme une espèce de suspens, m'amusant à deviner quel personnage rebondirait dans le texte suivant et comment et pourquoi et surtout avec qui. Quels liens entre les retrouvailles de ces jumelles, Valérie et Line, et "Sauvée", la troisième nouvelle ?

 

Philippe Desterbecq manie ce genre si particulier, celui de la nouvelle avec brio maestro ou que sais-je, c'est comme on veut mais on me comprend (j'espère).

Ce livre c'est cent quarante-cinq pages fell good, six longs textes qui sont le reflet de la vie de tout un chacun, des relations humaines que nous tissons les uns avec les autres, de nos émotions profondes, de nos questionnements. Il y a du suspens (mais oui, qui donc me contrariera?), des rebondissements, des moments de grande tendresse, et de mystérieux points d’interrogation. Notons que ces textes sont inspirés d’un fait réel, un atout en plus !

 

On aimera (ou pas) les sympathiques clins d’œil à des œuvres d’autres artistes (Véronique Biefnot, Franck Andriat, Laurent Gounelle, Garou, Jean-Jacques Goldman), et l’on tombera en amour (ça c’est certain) pour ce kangourou, celui que vous voyez tout fier poser sur la photo de couverture. Cet héroïque et généreux (ah tiens pourquoi généreux ?) marsupial existe vraiment. Ici ! Et pour l’au-delà, eh bien, ouvrez ce livre édité aux éditions Chloé des Lys, une maison d’édition indépendante qui vient de fêter ses vingt ans d’existence, et vous lirez six très beaux textes feel good.

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

 

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