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Concours "Les petits papiers de Chloé" : texte 2

Publié le par christine brunet /aloys

Concours "Les petits papiers de Chloé" : texte 2

PAUL ET LES LARMES

 

 

 

Paul avait treize ans quand il transforma un zéro en six dans le bulletin de sa sœur, Marie. Il avait agi ainsi parce que les larmes de Marie l'avaient bouleversé. La falsification avait été découverte par un professeur et Marie avait dénoncé son frère qui avait été sévèrement puni. "Tu n'as aucune jugeote. As-tu pensé aux enfants qui avaient eu de très mauvaises notes,  mais qui avaient dû les assumer et qui les méritaient peut-être moins que Marie ?", avait insisté sa mère. 

 

Il n'est pire tourment, s'était alors dit Paul, que le souci d'étouffer ses remords. 

 

Paul avait mûri. Pourtant, il avait vingt-cinq ans quand il s'était de nouveau laissé prendre au piège des larmes. Cette fois les conséquences avaient été combien plus importantes. Plus le temps avait passé et plus la culpabilité l'avait rongé. Pas un jour sans qu'il n'ait à endurer les propos réprobateurs de sa conscience. Pourtant, Paul n'avait-il pas agi pour tenter de satisfaire Christelle et n'avait-il pas aussi visé le bonheur de Marc, l'aîné de ses cousins ?

 

Cela faisait dix ans que Marc et Christelle s'étaient mariés et qu'ils espéraient avoir un enfant.

Lorsqu'ils avaient célébré, leurs dix ans de mariage, Marc et Christelle  avaient invité parents, amis, collègues dans un restaurant. Le destin ne leur avait pas encore accordé d'enfant, mais ils n'étaient prêts à renoncer. Ils étaient encore jeunes et en bonne santé. Les médecins consultés n'avaient pas trouvé d'explication à leur échec. L'un ou l'autre avait juste évoqué la possibilité qu'ils se mettaient  trop la pression. Il leur suffisait de lâcher prise ! Ils avaient tenté de le faire. Ils avaient décidé de ne plus en parler, de vivre sans prêter une attention particulière aux jours du cycle de Christelle, de faire l'amour pour répondre simplement à leur désir.

 

C'était compter sans leur entourage. Leur couple tellement harmonieux, vivant confortablement, n'arrivant pas à avoir un bébé était souvent un des sujets de conversation lors de rencontres familiales et amicales comme ce repas festif de leurs noces d'étain. La plupart des convives avaient des enfants, pourquoi se seraient-ils privés d'en parler ? Chacun y était allé de son conseil, de son astuce, du truc infaillible : adopter la position du missionnaire, rester longtemps allongée après avoir fait l'amour, manger beaucoup de fruits, de légumes, de pâtes et de pains complets. Marc et Christelle avaient écouté sans commenter comme s'ils étaient en faute et avaient continué d'attendre leur tour.

 

Un dimanche, peu après la fête, Marc et Christelle étaient venus dîner chez les parents de Paul où celui-ci vivait encore. Marc, son oncle et sa tante faisaient un tour au jardin lorsque Christelle avait confié à Paul qu'elle souhaitait lui demander quelque chose de vraiment très spécial et de très intime, quelque chose qui ne se passerait qu'une seule fois à un moment qu'elle choisirait avec soin, quelque chose qui devrait rester à tout jamais un secret entre eux. Christelle avait formulé sa demande rapidement comme si elle ne voulait pas être interrompue et semblait l'avoir apprise par cœur. Puis elle s'était mise à pleurer…

 

Après le départ de Marc et de Christelle, Paul avait beaucoup réfléchi. Le désespoir de Christelle l'avait touché et après des jours et des jours, il lui avait téléphoné pour annoncer qu'il était d'accord. Christelle fixa la date, l'heure et le lieu du rendez-vous.

 

Quelques semaines après leur discrète rencontre, rien ni personne n'aurait pu voler le bonheur de Christelle et de Marc : ils allaient être parents. Paul leur avait offert le plus beau des cadeaux. Aussitôt, Christelle avait ébruité la bonne nouvelle. À partir de là, Paul avait dû commencer à endurer les reproches de sa conscience. C'était une telle torture ! Bien pire que celle subie lorsqu'il s'était laissé convaincre de transformer un zéro en six.

 

Il n'est pas un autre tourment épouvantable comme le désir incessant d'étouffer ses remords, se répétait Paul. 

 

Lorsque Benjamin, un bébé plutôt braillard, était né, Paul se tortura de plus belle. Pourquoi n'avait-il pas insisté pour obtenir l'accord de Marc ou pour passer par la consultation d'un médecin afin de discuter d'un don de sperme ? Que l'enfant pleure ainsi lui rappelait douloureusement sa faute ! Pourtant, il accepta d'être le parrain de Benjamin.

 

Le temps n'effaça pas les remords. Sa conscience lui soufflait : "Tu n'aurais pas dû…", "Tu as mal agi…", "Il y avait d'autres possibilités…." Paul eut beau se confesser comme sa mère le faisait encore, cela n'atténua pas sa souffrance. Il décida d'aller travailler à l'étranger. Certes cela l'éloigna de son filleul, mais sa faute restait inscrite en lui. Paul se maria et eut des jumelles. Voir ses filles au fil des jours, lui rappelait qu'ailleurs vivait Benjamin. Paul se désolait de plus belle en se rappelant cette horrible faute qu'il avait commise. Cela s'était passé si vite et avec tant de maladresse. Il lui était pourtant impossible d'en gommer le souvenir.

 

Des ruminations plus tard, Paul ne put s'empêcher de téléphoner à Marc. Marc ne décrocha pas et Paul ne laissa pas de message sur la messagerie vocale. Il ne renouvela pas cette tentative, car il crut y percevoir un signe du Ciel lui intimant de se taire plutôt que de risquer de semer la discorde.

 

Aujourd'hui encore, Paul n'a pas réitéré sa démarche pour atteindre Marc. Paul a quarante ans, il est formateur en communication et sa femme lui dit régulièrement : "Paul, tu es trop naïf ! Tu ne peux rien refuser à tes clients. Les gens profitent de toi et tu ne t'en rends même pas compte, mon chéri !".

 

Au cœur de ses nuits blanches, Paul se répète qu'il n'est pire tourment que le désir incessant  d'étouffer ses remords. 

 

Publié dans concours

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Concours "Les petits papiers de Chloé" : texte 1

Publié le par christine brunet /aloys

Concours "Les petits papiers de Chloé" : texte 1

 

La bonne affaire

 

« J’ai donné toutes mes perles contre un joli chapeau
À gentil Monsieur blanc qu’est parti aussitôt…

Oh non, Missié, je ne regrette pas ! »

(La chanson « Joli Chapeau », par André Claveau)

Ces visages décharnés aux bouches édentées, ces têtes aux orbites vides reflétant l’épouvante, ces corps malingres, ces oripeaux… Le doute était à peine permis, cette horreur était un Goya ! Et un vrai de vrai, un tableau vraisemblablement authentique à en juger par la patine du cadre et les craquelures de la toile…

Le type, un SDF connu dans le quartier, prétendait l’avoir trouvé dans le grenier de la vieille bicoque qu’il squattait depuis peu, une baraque abandonnée vouée à la démolition.  Au début, je me suis quand même étonné de la somme dérisoire qu’il en demandait, à peine plus qu’une nuit d’hôtel, petit déjeuner inclus... Mais en le sondant un peu, j’ai vite compris que ce con  n’y connaissait rien du tout et que c’était vraiment mon jour de chance !

J’ai joué au mec qui s’en foutait pas mal mais qui, bonne pomme, voulait bien lui faire une fleur. Alors, grand seigneur, je lui ai royalement refilé de quoi passer une nuit au chaud et aller casser la croûte à la brasserie du coin. Puis, le tableau sous le bras, me suis rapidement éclipsé de peur que ce pauvre idiot ne change d’avis…

Un mois et deux expertises plus tard, avec l’argent de la vente aux enchères, je quittai mon modeste appartement pour une luxueuse villa sur la Côte d’Azur et me payai enfin la bagnole de mes rêves ! Une Lamborghini jaune canari flambant neuve au volant de laquelle je commençai à draguer les nanas les plus top de la Croisette !  Jusqu’au jour où…

Complètement sur sa gauche, une voiture anglaise impossible à éviter. Un choc frontal d’une violence inouïe, une douleur fulgurante, le trou noir. Et, brusquement, changement de décor…

Qui diable était cet individu au teint livide, avec des tuyaux partout, et autour duquel s’activait toute une équipe de blanc vêtue ? Et d’abord, qu’est-ce que je pouvais bien foutre là, vraisemblablement en train d’assister à une opération chirurgicale ? Puis je réalisai avec stupeur que ce patient apparemment fort mal en point… c’était bel et bien moi !

Complètement ébahi, comme dans un rêve qui n’en était pourtant pas un, je m’élevai sans peine au-dessus de toute cette agitation, vers le plafond pas très haut d’où je pus suivre les faits et gestes de celles et ceux qui s’affairaient sur ma personne. Jusqu’à ce que tout d’un coup, hop ! je sois irrésistiblement aspiré dans une espèce de gros tunnel dont je vis avec effroi les parois défiler de plus en plus vite. Et puis, tout au bout, une vive lumière dans laquelle je finis par me fondre sans en être ébloui…

Et là, ce fut ma fête… Oh ! absolument rien de violent au sens où on l’entend habituellement, bien au contraire d’ailleurs, une ambiance plutôt sympathique et bienveillante. Ce qui ne m’empêcha pas d’en prendre plein la gueule !

Rendez-vous compte… Toutes mes saloperies étalées au grand jour, ou plutôt en pleine luminosité ! Impossible de dissimuler quoi que ce soit. Nada… Tous les détails de ce que j’avais fait subir à tant d’autres, avec leurs propres ressentis à ce moment-là, comme si j’en avais moi-même été victime. Toutes celles et tous ceux que j’avais trompés, abusés, dupés, que j’avais roulés dans la farine en profitant de leur faiblesse ou de leur crédulité.  

Ce pauvre type, enfin… J’étais lui, désormais. J’habitais son corps et vivais sa détresse. Éprouvai son soulagement et sa reconnaissance - oui, sa reconnaissance ! - à la perspective d’un repas chaud alors que je lui tendais dédaigneusement ma ridicule aumône !   Putain, la honte…

D’une façon que je ne pourrai jamais expliquer, « on » me fit comprendre que je me trouvais devant un choix très simple : abandonner définitivement ma dépouille charnelle et le souvenir de toutes les conneries qui avaient fait la vacuité de ma vie - mourir pour de bon en somme - ou réintégrer mon corps de façon à poursuivre pour un temps mon existence terrestre.  Mais avec de tout autres valeurs. En m’efforçant en outre de réparer ce qui pourrait l’être. Je réalisai très clairement qu’il m’était donné une chance de me racheter…

Les toubibs, médusés par ma description de leurs interventions durant l’opération qui, selon eux, me sauva la vie, m’expliquèrent avec une certaine réticence que j’avais fait une NDE. Bon, en français, une EMI, une Expérience de Mort Imminente… Peu importait le nom de ce truc hors du commun, je savais ce que j’avais vécu et ce qu’il me restait à faire.

À la surprise du personnel soignant, je me rétablis très rapidement et quittai l’hôpital pour, le carnet de chèques en poche, me mettre aussitôt à la recherche de mon bonhomme. Mais en arrivant devant son squat, une surprise de taille ! Disparue, la vieille bicoque. Envolée… À sa place, un vaste chantier entouré d’une palissade et une gigantesque grue !

En questionnant patiemment les gens du voisinage, je finis par apprendre, complètement atterré, que les ouvriers de la société responsable du chantier avaient trouvé le pauvre bougre pendu dans son grenier.

Anéanti, j’allai m’asseoir sur le banc d’un abribus où je demeurai longtemps prostré, les coudes sur les genoux et la tête entre les mains.  Jusqu’à ce que je réalise quelle serait désormais la meilleure conduite à tenir. La villa, la bagnole, je n’en avais vraiment plus rien à foutre. Mais l’argent, oui, l’argent, je pouvais à coup sûr en faire un bien meilleur usage…

 

Je me levai et descendis la rue en direction d’un foyer d’accueil que j’avais remarqué en arrivant. Une pluie fine commençant à tomber, je pressai le pas.

 

En quête de ma rédemption.
 

Publié dans concours

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Joël Godart publié dans la revue Lichen

Publié le par christine brunet /aloys

Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen

Publié dans Poésie, articles

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Un poème signé Laurent Dumortier dans la revue Lichen

Publié le par christine brunet /aloys

Laurent Dumortier
 
 
Organique

Une pluie d'automne
Le vent qui claque
Et mes pas qui frappent
Les pavés mouillés

Les lumières des vitrines
Halos blafards
Éclairant les passants
Trop rares

Des moments trépassés
Du passé faire table rase
Oublier la douceur du printemps
Et la douleur des absents

Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?

Carapace de plomb
Souvent j’ai connu
Ces chemins pentus
Qui m’entraînaient vers le fond

De ruelles
En impasses
Du temps qui lasse
Ou qui nous laisse

Adieu l’automne
Bientôt l’hiver
Quelques pas en arrière
Deux trois lignes
Un simple fait divers

Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?
 
 
 
 
Né en Belgique, Laurent Dumortier écrit de la poésie, des nouvelles, des romans. Ses textes sont souvent sombres. Pas mal de publications en revues. Quelques prix remportés. Présent dans les n° 5, 16 et 21 de Lichen. Ce texte est extrait de son recueil inédit Temps Zéro.

Publié dans articles, Poésie

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Nouvelles parutions aux Editions Chloé des Lys !

Publié le par christine brunet /aloys

Nouvelles parutions aux Editions Chloé des Lys !
Nouvelles parutions aux Editions Chloé des Lys !
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Nouvelles parutions aux Editions Chloé des Lys !
Nouvelles parutions aux Editions Chloé des Lys !

Publié dans fiche auteur

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Pietro Salis nous présente "Le souffle du vent dans le ciste"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Biographie

 

Pietro SALIS est arrivé de Sardaigne à Bruxelles à l’âge de huit ans. Le déracinement fut difficile. Entouré des siens, il n’eut aucun mal à s’intégrer et trouver ses marques. Après son bac et quelques emplois variés, il arriva à l’U.L.B. où, à ce jour, il poursuit sa carrière dans un laboratoire de recherche.

La littérature a été et demeure une passion, avec un coup de cœur pour la poésie.

 

Résumé

Le retour au pays natal, après bien des années d'émigration, devait être son cadeau de retraité. Enfin le calme et la quiétude après une vie mouvementée de la grande ville tentaculaire. Tout devait se passer dans le meilleur des mondes, entouré d'oliviers, sous un ciel bleu méditerranéen, mais la découverte du corps sans vie d'une jeune fille en décide autrement.

 

Extrait

 

Je me mis en route et commençai à descendre le flan escarpé du mont, pour arriver dans la plaine au pied du ruisseau, Loola toujours devant moi.

Arrivé en bas, le chien se mit à l’arrêt et commença à grogner nerveusement. Juste devant nous, non loin du ruisseau, sur une grande pierre plate, calée, assise le buste bien droit, gisait immobile une jeune fille d’une vingtaine d’années complètement nue. Sa culotte jetée à ses pieds, jambes toujours écartées, elle avait une main posée sur la poitrine et un filet de sang coulait entre ses seins. Ma première impression fut qu’elle avait essayé de contenir le saignement en pressant la plaie de sa paume.

Publié dans Présentation

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Hélène HOM nous présente "Princesse"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Extrait du livre : PRINCESSE

C’est à l’âge de 6 ans et demi que je décidai de ma destinée : être une princesse.

 Le déclic advint lors d’une séance de théâtre un vendredi matin. La maîtresse nous avait demandé de nous imaginer en pleine nuit ; une étoile filante passe.

« Faites un vœu les enfants, ensuite, vous allez l’exprimer et le mimer ! »

Je ne fus pas la seule à demander aux cieux d’être une PRINCESSE mais je considérai alors que je fus la plus crédible.

Biographie :

Je m’appelle Hélène Hom, j’ai 60 ans. J’ai été professeure des écoles jusqu’en septembre 2019. Depuis, j’ai repris des études en didactique du français et prépare un Master 2.

Je suis mariée j’ai deux enfants et vit au Mans en France.

Mes deux passions : la lecture, l’écriture, besoin irrépressible même si je n’ose pas envoyer tout ce que j’écris.

Résumé du libre : Depuis qu’elle est petite, Mirabelle aime rêver : son ambition, être une princesse aux yeux de tous, mais surtout, ne pas décevoir quelqu’un qu’elle ne connait pas : son père.

Mirabelle est Congolaise ; sa mère, qui travaille aux Galeries Lafayette, l’élève seule et s’obstine à éluder la question du père de l’enfant.

 Entre colère et résilience, entre rêves et réalités, Mirabelle nous appelle dans son quotidien, ses routines et ses passions, ses doutes et ses certitudes, ses joies et ses peines. Elle va finalement retrouver ce père fantasmé, idéalisé. A l’âge adulte, devenue mère, elle comprendra que la réalité dépasse parfois le rêve.

Publié dans Présentation

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Lisa Geppert nous présente son recueil "La couleur de l'oubli"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Note biobibliographique

 

Lisa Geppert est née en 1989 en Lorraine. Elle découvre le lyrisme moderne durant ses études et réalise un mémoire sur la thématique du fragment et de la ruine en poésie à travers les textes de Paul Celan, Pierre Reverdy et T.S Eliot. Les formes brèves, lacunaires et épurées l’inspirent : c’est dans ce « peu de mots » que naissent les images qui traversent sa poésie. Elle exerce aujourd’hui comme professeur de lettres dans le second degré, tout en continuant à écrire.

Ses textes ont été publiés dans la revue Phaéton (Editions L’Ire des marges) de Septembre 2015, ainsi que dans la revue Voix d’encre n° 53 (2015).

Son recueil La Couleur de l’oubli est à paraître aux éditions Chloé des lys.

 

 

Résumé

 

Le recueil La Couleur de l’oubli est une invitation à explorer le monde des ombres. Ombres des pensées, de sentiments, fantômes extraordinaires surgissant des profondeurs… Ombres qui traversent nos vies, fugaces, et qui nous hantent parfois.

Il est question de vie et de mort, de passage. Les voix se mêlent, transcrites par le gras et l’italique, invitant à une seconde lecture, plus sombre ou ironique. Au lecteur d’y trouver son chemin… Le guide attend.

 

Extrait

 

Il faut savoir parler des ombres

Leur lueur éclaire

le silence inquiétant des nuits

 

La pluie traverse la peau

elle s’infiltre dans

chaque fissure

 

et glisse lentement vers l'intérieur

 

C’est un froid dont personne n’ose parler

Ce froid de la nature et des premières lueurs

Cette peur simple de ne plus être là demain

pour goûter au soleil

 

Se lèvera-t-il seulement ?

 

et l’eau poursuit son avancée rythmée par le cœur

qui soupire déjà :  la nuit sera longue !

 

Ainsi s’éteignent les jours avant d’avoir brillés

(Je me couche contre les os de mes frères muets)

La terre se nourrit de ces stries glaciales

 

qui pourfendent le ciel

Les ombres nous ont donné un nom

Il faut le saisir s’accrocher à son éclat

L’oubli est le seuil par delà lequel la mémoire

 

trouve son chemin

 

Il y a des mots qui se perdent d’avoir été posés sur le

mauvais rivage

comme ces racines plantées dans un sol trop friable

qui après quelques années se retrouvent

dénudées

— dès lors leurs tristes rameaux s’agitent au dessus des

eaux sombres

 

Ainsi nous avançons

 

à contre courant

La chair à vif d’avoir été trop éraflée par le temps

Des débris de nous-mêmes flottent au bord de ces rives où

seules les ombres peuvent encore passer 

Ils s’éloignent lentement vers les chutes qui engloutissent

tout —

On raconte que parfois par temps clair

ceux qui errent trouvent sur la plage

quelques morceaux échoués :

lorsqu’on les ramène on entend un murmure —

(personne ne comprend ce que chantent les

ombres)

Publié dans Présentation

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"Dérapages", le roman de Nathalie DE TREVI

Publié le par christine brunet /aloys

Biographie

 

Nathalie DE TREVI est née en 1966 à Ottignies en Belgique. Elle est policière dans une zone locale de la police belge où elle exerce la fonction d’enquêtrice. Dans une carrière de 27 années, les 15 dernières ont été consacrées aux enquêtes judiciaires dans lesquelles elle a trouvé son inspiration pour l’écriture de son premier roman policier intitulé Dérapages.

 

Résumé

 

De nos jours, au cœur des Ardennes belges. Noah Jorgens, un père de famille sans histoire, rencontre une jolie femme sur le quai d’une gare. Quand il se rend chez elle pour lui remettre le sac à main qu’elle a oublié dans le train, il retrouve son corps égorgé dans sa cuisine. Sa curiosité maladive va l’amener à mentir et à commettre des erreurs dans le but d’éloigner les soupçons qui pourraient peser sur lui mais aussi dans le but de retrouver l’assassin. Il va ainsi mettre en péril son mariage ainsi que l’amitié qui le lie au policier chargé de l’enquête.

 

Extrait du livre

 

Le chat m’a accompagné. Il a l’air de se sentir chez lui. Mais peut-être l’est-il ? Après tout, je n’en sais rien. Il revient se frotter contre ma jambe et je ressens la vibration de son ronronnement dans mon mollet. Je l’observe se diriger d’une démarche chaloupée vers le fond de la pièce et je le suis du regard. Le sol au carrelage clair est taché de sang. En gouttes par endroits et en traînées à d’autres. Il s’est passé quelque chose de grave dans cette pièce. Je n’ose plus appeler.

Vous conviendrez avec moi que le moment est arrivé de dégainer son portable et de composer le numéro de la police. C’est ce que font les gens honnêtes, ils avertissent la police. Sauf que je fais partie de la petite tranche de la population qui préfère pousser plus avant ses investigations avant de déranger les forces de l’ordre inutilement.

Biographie

 

Nathalie DE TREVI est née en 1966 à Ottignies en Belgique. Elle est policière dans une zone locale de la police belge où elle exerce la fonction d’enquêtrice. Dans une carrière de 27 années, les 15 dernières ont été consacrées aux enquêtes judiciaires dans lesquelles elle a trouvé son inspiration pour l’écriture de son premier roman policier intitulé Dérapages.

 

Résumé

 

De nos jours, au cœur des Ardennes belges. Noah Jorgens, un père de famille sans histoire, rencontre une jolie femme sur le quai d’une gare. Quand il se rend chez elle pour lui remettre le sac à main qu’elle a oublié dans le train, il retrouve son corps égorgé dans sa cuisine. Sa curiosité maladive va l’amener à mentir et à commettre des erreurs dans le but d’éloigner les soupçons qui pourraient peser sur lui mais aussi dans le but de retrouver l’assassin. Il va ainsi mettre en péril son mariage ainsi que l’amitié qui le lie au policier chargé de l’enquête.

 

Extrait du livre

 

Le chat m’a accompagné. Il a l’air de se sentir chez lui. Mais peut-être l’est-il ? Après tout, je n’en sais rien. Il revient se frotter contre ma jambe et je ressens la vibration de son ronronnement dans mon mollet. Je l’observe se diriger d’une démarche chaloupée vers le fond de la pièce et je le suis du regard. Le sol au carrelage clair est taché de sang. En gouttes par endroits et en traînées à d’autres. Il s’est passé quelque chose de grave dans cette pièce. Je n’ose plus appeler.

Vous conviendrez avec moi que le moment est arrivé de dégainer son portable et de composer le numéro de la police. C’est ce que font les gens honnêtes, ils avertissent la police. Sauf que je fais partie de la petite tranche de la population qui préfère pousser plus avant ses investigations avant de déranger les forces de l’ordre inutilement.

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Pietro Salis nous présente son ouvrage

Publié le par christine brunet /aloys

Biographie

 

Pietro SALIS est arrivé de Sardaigne à Bruxelles à l'âge de huit ans. Le déracinement fut difficile. Entouré des siens, il n'eut aucun mal à s'intégrer et trouver ses marques. Après son bac et quelques emplois variés, il arriva à l'U.L.B. où, à ce jour, il poursuit sa carrière dans un laboratoire de recherche.

La littérature a été et demeure une passion, avec un coup de cœur pour la poésie.

 

Résumé

Le retour au pays natal, après bien des années d'émigration, devait être son cadeau de retraité. Enfin le calme et la quiétude après une vie mouvementée de la grande ville tentaculaire. Tout devait se passer dans le meilleur des mondes, entouré d'oliviers, sous un ciel bleu méditerranéen, mais la découverte du corps sans vie d'une jeune fille en décide autrement.

 

Extrait

 

Je me mis en route et commençai à descendre le flan escarpé du mont, pour arriver dans la plaine au pied du ruisseau, Loola toujours devant moi.

Arrivé en bas, le chien se mit à l'arrêt et commença à grogner nerveusement. Juste devant nous, non loin du ruisseau, sur une grande pierre plate, calée, assise le buste bien droit, gisait immobile une jeune fille d'une vingtaine d'années complètement nue. Sa culotte jetée à ses pieds, jambes toujours écartées, elle avait une main posée sur la poitrine et un filet de sang coulait entre ses seins. Ma première impression fut qu'elle avait essayé de contenir le saignement en pressant la plaie de sa paume.

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