Julien s’en va en vacances avec sa famille. Il est laissé par ses enfants sur une aire de repos où il rencontre un chien …
Bio
L’auteur est né en 1976 à Uccle. Il a suivi l’école primaire en néerlandais et ses humanités en français. Son premier livre « Quatre histoires courtes » a été publié à la Société des Ecrivains en 2011. « Le voyage » est son quatrième livre.
Extrait
Chacun de mes enfants avait son chien ! Moi, je n’en avais pas. Je me sentais déjà mis à l’écart d’être le seul à n’avoir pas de compagnon. Comme toujours ! Je leur avais acheté ces amis à quatre pattes pour remplir le vide laissé par une mère trop tôt partie sans aucun espoir de retour : personne n’est jamais revenu de là où elle était allée. J’aurais bien voulu l’accompagner mais, j’aurais dû abandonner un navire dont elle était amirale et moi capitaine. Si l’un et l’autre venaient à faire défaut, qui prendrait la barre ? Nos moussaillons n’étaient pas encore prêts à braver les dangers d’une mer parfois bien agitée. Il faut de l’expérience pour s’attaquer aux vagues parfois tumultueuses de la vie.
Le fort de Spadias étant tombé, la forêt de Feyle est désormais le dernier rempart face à Garamon.
Mais pour combien de temps ?
Trouver l’Empereur du Nord, celui qui avait jadis vaincu le père de Garamon, semble être la seule solution.
Mais pour cela, ils devront se rendre à Equaam, la cité des âmes…
La biographie d’auteur
L’auteur, membre de l’Association Royale des Ecrivains Wallons, a déjà publié plusieurs romans, recueils de nouvelles, ainsi que recueils de poésie. Il collabore en outre à diverses revues et forums littéraires. Plusieurs revues littéraires internationales ont en outre publié plusieurs de ses nouvelles...
Extrait
Des statues de félins délimitaient une allée qu’emprunta le groupe de visiteurs, toujours sous bonne escorte. Aux escaliers succédaient d’autres escaliers, ceux-ci ne souhaitant visiblement pas s’arrêter.
Finalement, le souffle court, ils parvinrent à la pièce surplombant la cité : le dôme où résidait Samara.
Un trône, situé au fond de la pièce, leur faisait face.
La reine des Acanthes y était confortablement installée. Ses cheveux bruns clairs et lisses encadraient son visage rond. Deux yeux verts, brillant tels des émeraudes, les toisèrent.
- Approchez étrangers ! leur lança-t-elle. Venez m’expliquer pourquoi vous avez parcouru un si long voyage !
Meredin s’approcha de Samara, posa un genou sur le sol et expliqua à la reine tout ce qui s’était passé, depuis l’arrivée de Garamon jusqu’à leur présence à Zahora.
- Si je comprends bien, vous souhaitez que je vous aide à retrouver la trace de l’Empereur, dans l’espoir qu’il vienne vous aider, ainsi que vos peuples. Malheureusement, je ne peux rien faire pour vous : l’Empereur n’est plus de ce monde …
- L’Empereur est mort ?!? Mais c’est impossible !!!! rétorqua Myocène.
- Vieil homme, je n’ai pas dit que l’Empereur était mort. J’ai simplement dit qu’il n’était plus de ce monde.
- S’il n’est pas mort mais qu’il n’est plus de ce monde, où peut-il bien se trouver alors ?
- Il se trouve dans l’entre-deux mondes, juste à l’entrée d’Equaam…
Je m’appelle e. Née d’un latin lointain, très vite, j’ai été considérée comme vulgaire dans les langues d’oc et oïl. Arrivée à Paris, ville pas encore très lumineuse, j’ai fréquenté Versailles où les h se faisaient aspirer quand ils n’étaient pas muets.
Si Versailles m’était conté, je serais assise sous un charme que seul un hêtre pourrait me faire rougir. J’y ai posé mes fesses et mes yeux pour glaner cette luxuriance entre fruit vert et fruit sec. Les jardins ruissellent d’anecdotes et de rencontres fortuites. Fort vite je me suis effacée pour entendre la pluie me secouer.
Cloîtrée dans un cocon, je suis devenue papillon. Mes ailes colorées rivalisaient avec les fleurs posées en parterre, rangées comme des i. Fluette et coquette, je volais de mes pétales jusqu’au jour où un filet m’attrapa dans ses entrailles.
Aveuglée par les mailles en dentelle, j’ai dû porter la culotte pour ne pas me faire piquer par un dard qui butinait tout ce qui voltigeait de part et d’autres.
C’est ainsi que je me suis recroquevillée en chenille autour d’un h muet.
Si les noces furent mielleuses, je décidai de ne pas garder ma langue en poche.