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Texte n°1 pour le concours SF/fantastique

Publié le par christine brunet /aloys

UN  HOMME  SANS  HISTOIRE…


Achille Lépine est accoudé sur la rambarde de son balcon. Il guette. Achille habite au septième étage d’un immeuble qui en compte autant. Il n’y a personne au-dessus de lui… il n’y a jamais eu personne au-dessus de lui. Monsieur Achille Lépine a toujours été seul commandant à bord d’une existence sans histoire qui, forcément, n’intéresse personne. Sauf lui, bien entendu, puisque c’est la sienne.

Dans son petit appartement où il navigue en solitaire, rien de notoire n’accroche le regard, pas même la reproduction d’une toile de Maître, puisque, je le répète, Achille n’a jamais eu de maître. Il n’a d’ailleurs jamais éprouvé le besoin d’en avoir, il roule tout seul, sans faire de vagues. Sa vie est lisse comme la peau d’un bébé, claire comme de l’eau de roche, banale comme un récit truffé de lieux communs. Aujourd’hui ressemble à hier et demain, c’est déjà aujourd’hui. Il n’y aura, dès lors, ni déception, ni surprise et, ce qui se passera au-delà du bout de son temps, il n’en a cure. Achille entretient-il des regrets ? Aucun… pas même celui de voir le temps passer beaucoup trop vite. Soit dit en passant, peut-on nourrir des regrets face à un concept qui nous échappe ? A l’inverse d’Achille, le temps est sans limite. C’est la règle du jeu, les dés ne sont pas pipés, on est fixé dès le départ. Que peut bien faire alors Lépine pour remplir au mieux cette période délimitée qui lui a été allouée sur Terre ? Guetter ? Guetter qui ? Guetter quoi ? Le facteur ? Certainement pas, puisqu’il n’attend de nouvelles de personne. Le flic du quartier ? Pas davantage, il est en règle et n’a donc rien à se reprocher. La concierge ? Il l’évite autant qu’il le peut, l’arthrose du mari de la bignole et ses problèmes de varice ne l’émeuvent guère. La mort ? Il est encore trop tôt pour y penser.

N’est-ce pas déprimant de n’attendre personne, de ne plus rien espérer ? Non mais, quel culot d’affirmer qu’Achille n’espère plus rien et n’attend personne. Au contraire, si Achille Lépine est accroché au garde-fou de son balcon, c’est pour une raison très précise, une motivation lumineuse qui se présente sous le nom de Mademoiselle Lucie et sous la forme affriolante d’une cinquantaine de kilos de chair rose, fraîche, quelques grammes de tissus, cela dépend de la saison, une paire de talons aiguilles et une chevelure soyeuse, toujours impeccablement peignée.

Notre homme ferait-il partie de la confrérie des chevaliers de la brosse ? Serait-il un impénitent coureur du tour de taille, un incurable pourfendeur de la morale la plus austère, ou, tout bêtement, un simple voyeur titillé par une appétence refoulée? Rien de tout cela, n’en déplaise aux amateurs de ragots et aux lecteurs assidus de canards à la déontologie inversée. Achille, faut-il le rappeler, est un homme sans histoire, qui refuse de s’en créer par crainte de la voir jetée en pâture au public.

Quand elle surgit de son habitation, Mademoiselle Lucie, se précipite vers l’arrêt de l’autobus situé quelques mètres plus loin, en contrebas de la chaussée. Elle agite le bras pour que le chauffeur arrête le véhicule. Achille consulte sa montre-bracelet : le car enlève la belle puis démarre à huit heures trente précises comme chaque jour. Mademoiselle Lucie ne reviendra qu’en début de soirée. Où va-t-elle ainsi, semblant toujours pressée, courant après quelque invisible destin? Quelle importance, elle ne s’appelle même pas Lucie...


Lépine ne s’est jamais donné la peine de connaître son nom, il l’a appelée Mademoiselle Lucie parce que «ça lui va bien». Un surnom passe-partout pour un personnage clé dans une histoire qui n’en est pas une, puisque, Achille Lépine refuse d’en avoir, même la moindre. Que fait notre homme durant le reste de la journée ? Mystère. Ce locataire de la vie estime n’avoir aucun compte à rendre à son propriétaire le temps. Dès qu’il a quitté sa tour de guet, Achille ferme les tentures, de manière à protéger sa vie intime. Nul ne sait ce qui se trame derrière ces grands morceaux de tissu noir. Une oreille bien exercée peut capter le grincement d’une scie dans son mouvement de va-et-vient ou le bruit étouffé d’une masse s’abattant sur quelque chose de mou. Des sons atténués qui ne perturbent en rien la paix régnant dans l’habitation et qui sont à mille lieues d’intriguer les voisins du sieur Lépine. Ceux-ci savent qu’ils ont affaire à un homme sans histoire. Il est donc inutile de s’inquiéter ou de s’alarmer.


Pourtant, un jour le vieil Abraham, le locataire du sixième, en a touché un mot à la pipelette, mais sans intention de troubler la tranquillité de l’immeuble. L’homme éprouvait simplement le désir de parler à quelqu’un, sachant bien que la gardienne à cause de ses soucis, l’arthrose de son mari et des varices qui l’empêchent de rester longtemps debout, n’avait guère le temps de grimper jusqu’au septième. Si Abraham avait engagé la conversation avec la pipelette, c’était davantage pour se dégourdir la mâchoire que pour s’adonner à une vile délation. Il vit seul et redoute qu’une pratique trop peu usuelle de la langue ne l’empêche un jour du plaisir de s’exprimer.


Alors, angoissé par cette peur infantile, il recherche la compagnie pour deviser de tout et de rien. Bien sûr, quelques esprits chagrins rétorqueront qu’il lui suffit de se parler à lui-même. Abraham n’est pas sot, il y a déjà songé. Mais que pourrait-il se dire ? Anonner des banalités à autrui, passe encore, mais à soi-même ! Ce serait avoir piètre opinion de sa personne. Et puis, dans le but louable de s’épargner, ne serait-il pas tentant de s’enfermer dans le silence ?


«Rester coi» pour Achille Lépine ne pose pas un problème. D’ailleurs, puisqu’il n’a pas d’histoire, il se confine dans un mutisme aussi épais que les murs de la cathédrale d’Albi, une retraite que personne n’aurait l’idée d’investir. Lorsqu’il sort et qu’il croise une de ses connaissances, un hochement de tête décourage toute tentative de dialogue. Il ne daigne même pas parler de la pluie ou du beau temps, au fond, quel en serait l’intérêt ? Qu’est-ce que cela apporterait dans son existence ? Achille s’adapte à toutes les saisons, dès lors, point besoin de discourir là-dessus. Un homme sans histoire en accord avec lui-même.

Cependant, il existe un domaine qui pourrait délier sa langue, un domaine qui constitue sa grande force mais aussi sa cruelle et douce faiblesse… son talon d’Achille… l’art culinaire et ces bons petits plats qu’il mijote, ses recettes maison à l’arôme si particulier, ces odeurs spécifiques exhalées de ses fourneaux, cette chair si tendre et si fraîche qu’il prépare suivant un cérémonial immuable : pointilleux comme un photographe qui, dans sa chambre noire, développe ses clichés, en choisit les meilleurs, puis élimine les déchets. Précautionneux ainsi qu’un chef coq, il découpe les morceaux pour les assaisonner au goût délicat de son palais. Méticuleux à l’image d’un enquêteur, il classe les différents éléments dans son congélateur comme autant de pièces précieuses.


Achille regarde l’horloge suspendue au-dessus du frigo. Mademoiselle Lucie ne va plus tarder à rentrer. Il s’installe sur son balcon et attend. Le soir chemine sur la ville. Un peu partout des lumières s’allument dans les foyers. Des voitures, tous feux éteints, sont garées au bas des immeubles.


Bientôt, la cité n’est plus qu’un murmure. L’autobus, illuminé comme un jour de fête, arrive à l’heure. Mademoiselle Lucie s’en libère et regagne sa demeure d’un pas alerte.


Achille Lépine s’attarde encore un peu sur son perchoir. Des idées de mets délicieux accompagnés de vins choisis lui viennent en tête et le font saliver. Des appellations contrôlées défilent dans un esprit qui ne l’est plus guère, lui, contrôlé, depuis qu’il a cédé à la panique devant l’inconscience criminelle de ses semblables. Il y a bien longtemps que viandes de vaches folles ou bourrées à la dioxine ont été proscrites de sa table, pour céder la place à des chairs plus douces, plus délicates et plus digestes… comme celles de Mademoiselle Lucie dont il se promet d’apprécier, bientôt, la tendreté…


N’en doutons point, celle-là comblera la splendide marmite à pression qu’Achille s’est offerte pour la nouvelle année. Par respect pour cette ravissante créature, il se montrera digne dans le choix de la préparation.


Pour commencer, en guise d’amuse-gueule, comme s’il absorbait une huître, il gobera les yeux, délicieusement citronnés, en les faisant sauter d’un coup sec de leur orbite.


Des aromates de première qualité agrémenteront ensuite l’incomparable saveur de la chair fraîche, si insipide autrement.


Une sauce piquante, à base de pili-pili, relèvera en un délectable bouquet la fadeur naturelle des bras trop maigres de la jeune femme.


Les cuisses seront farcies d’épices embaumées, à l’exotisme nostalgique.


Les doigts des pieds et des mains, arrosés d’un nuage de Porto Cruz, seront suçotés, l’auriculaire pointé vers le haut en signe de remerciement à quelque gracieuse mansuétude divine. 


Le tronc, lui, bénéficiera d’un traitement particulier. Passé à la broche, doré et à point, il sera servi sur un plat de riz baignant dans des coulis de légumes divers.


De l’épine dorsale, il extirpera la substantielle moelle qu’il couchera sur un morceau de pain encore chaud, parfumé à l’ail.


Les seins, aspergés de chocolat et de crème fraîche, auront la prestance d’un appétissant Saint-Honoré.


Quant aux fesses, bien cuites, elles s’offriront en délicieux melons d’amour confis dans le miel.


Fin gourmet, Achille Lépine fera durer le festin pour la plus grande jouissance de ses papilles gustatives comblées au-delà de l’ordinaire. Il prolongera le plaisir de la mastication d’un tel mets en l’accompagnant du plus gouleyant des grands crus.


Et c’est le cœur serré qu’il se préparera à ingurgiter l’ultime, délicat, odoriférant, onctueux, succulent morceau de Mademoiselle Lucie.    


Achille se régale à ces pantagruéliques pensées. Demain, il s’en ira quérir les différents condiments. Il ne lui restera plus, alors, qu’à cueillir la jeune femme comme un beau fruit mûr qu’il lui tarde de croquer.


Mais, chut ! Il ne faut en parler à personne et surtout pas à la police… Achille Lépine, je le répète une dernière fois, ne veut pas d’histoire…

 

 

Vous tentez de deviner l'auteur ??? 

 

 

 

 

 

 

 

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Extraits du roman « Histoire en paroles » de Danièle Deydé

Publié le par aloys.over-blog.com

 

 

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Extraits du roman «  Histoire en paroles » de Danièle Deydé

 


Mickaël, quinze ans, sa grand-mère, puis sa mère prennent, tour à tour, la parole pour dire leur histoire. Chacun, avec des mots qui lui sont propres, va tenter de briser le silence qui a pesé sur leur vie. Mais des non-dits, des mots impossibles à prononcer continuent à hanter le présent.

 

Mickaël

Je vis seul avec ma mère depuis trois ou quatre ans, je sais plus très bien parce que j’ai des problèmes avec le temps et avec la mémoire aussi. Avant, c’était ma grand-mère qui s’occupait de moi. Ma vie, c’est toute une histoire pas très drôle et c’est peut être pour ça que je suis dérangé dans ma tête. Avec ma mère, je suis plutôt content parce qu’elle est plus cool que ma grand-mère ; elle est plus jeune et elle m’a manqué ; alors, j’en profite même si c’est pas tous les jours dimanche. Elle voudrait que je sois un petit garçon bien sage qui fait son travail avec application, qui aide à la maison, un petit bien poli, bien propre et pour ça, j’ai du mal. D’abord, je suis plus un petit garçon et j’aime pas qu’on me donne des ordres, j’ai assez obéi dans le temps.

…..

L’école, j’aime pas ça et, je l’ai dit, j’ai pas de mémoire. Quoique je fasse, je me trompe, je fais des fautes et c’est jamais bien…… Et puis, j’ai du mal à être avec les autres, ça dérape toujours pour un mot ou pour un geste. Je préfère être seul. Avec les garçons, tout de suite, ça tourne mal. Y en a toujours un qui veut montrer qu’il est le plus fort, que, toi, l’autre, tu es un minable. Avec les filles, c’est différent, j’ai peur. Je les trouve jolies, mais elles sont là, elles paradent, elles veulent t’en mettre plein la vue et elles se moquent de toi. Je les comprends pas, c’est comme si on parlait des langues différentes. Alors, je garde mes distances. Les profs aussi me font peur. Ils disent que je travaille pas, mais ils se rendent pas compte que j’y arrive pas. Je sais pas comment faire pour travailler. Moi aussi, j’aimerais réussir, avoir des bonnes notes si je pouvais ! Et, au moins, ça ferait plaisir à ma mère.

 

Jacqueline, la grand-mère

Nous sommes le quinze octobre. Il est dix-huit heures trente. Les jours déclinent déjà très vite. On s’achemine vers l’hiver comme je m’achemine vers la vieillesse. J’ai cinquante-six ans depuis trois mois et je me sens très vieille.

Je suis restée tout l’après-midi dans l’ombre de mon vieil appartement. Je viens d’allumer une lampe pour écrire. Il faut que je me vide la tête, que je mette mes pensées sur le papier car je n’en peux plus.  La vie est si injuste. Elle ne m’a rien donné et, pourtant, j’ai essayé de faire pour le mieux, il me semble.

J’ai cinquante-six ans, je pourrais en avoir quatre-vingts que cela ne ferait pas grande différence.

…..

J’ai perdu tous ceux qui faisaient partie de ce que l’on a coutume d’appeler une famille. Je ne regrette rien : la famille peut être la pire des choses. Finalement, oui, je suis bien seule, mais qui ne l’est pas ?  On est toujours seul au bout du chemin. Et, moi, je commence à le voir, ce bout.

Pourtant, c’est sûr, je suis en bonne santé, mais je n’ai plus envie de continuer, je me vois mal vivre encore vingt ans ou plus. Quand je pense à ma jeunesse, que d’illusions m’habitaient ! J’avais des rêves qui, peu à peu, se sont évanouis.

 

Cendrine, la mère

J’ai été une adolescente à la dérive, tellement perdue et seule que j’étais prête à faire n’importe quoi, à suivre n’importe qui. Mickaël, lui, est différent, il est renfermé, il ne s’exprime pas et il m’est difficile de savoir ce qu’il ressent, de deviner s’il est heureux, malheureux ou carrément indifférent. Moi, à son âge, je criais ma douleur, mais personne ne semblait m’entendre et se préoccuper de moi. J’essaie, en tant que mère, de parler à mon fils, je voudrais l’écouter comme j’aurais aimé, à l’époque, être écoutée, mais, lui, ne peut pas parler, il a du mal à dire quelque chose de lui. Les mots ne sont pas ses amis. Sans doute, son enfance et tous ses malheurs l’ont fait se fermer, se replier sur soi, mon pauvre petit ! Et, maintenant, il garde tout en lui et ça doit lui faire mal.

……
Aujourd’hui, Mica a quinze ans, il n’est plus un enfant et je sais que je vais devoir lui parler, lui dire le passé ; ce que je n’ai encore jamais pu faire.  C’est tellement difficile de trouver les mots adaptés quand ils s’adressent à son propre enfant, de ne pas travestir la vérité et de ne pas lui faire encore mal.

Je vais lui parler, je sais qu’il est plus que temps de le faire, mais il va me falloir beaucoup de courage. Je ne peux plus me cacher davantage. Il faudra que je remonte bien loin dans le temps, à ma propre enfance pour qu’il comprenne… peut être.

 

 

Danièle Deydé


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Philippe Desterbecq a lu "Contes bizarres" de Bob Boutique et "C'est quoi ton stage de Sophie" de Vuillemin

Publié le par aloys.over-blog.com

 

Phil D

 

 

Il était une fois un lecteur, un lecteur comme il en existe des millions, toujours à l'affût d'un bon livre à se mettre sous la main ou plutôt sous les yeux.

Un jour, notre lecteur tombe sur un titre qui l'interpelle : "Contes Bizarres" de Bob Boutique. Bob n'est pas un inconnu. Il est libraire à Bruxelles, fait partie de la grande famille des Chloédeslysiens et présente, une fois par mois, une émission sur actuTV.

Intrigué par le titre, notre lecteur se procure donc le recueil de contes. Il commence à lire, bien installé danscover un fauteuil et ... arriva ce qui devait arriver ... notre lecteur est emporté par la première histoire, puis par la deuxième, la troisième et ainsi de suite jusqu'à la fin. Il ne décroche plus, tous ces contes (qui n'ont en fait rien de bizarre) l'entrainent dans des aventures dont il ne sortira pas indemne.

A la page 277, s'inscrit le mot "FIN" et notre lecteur crie "encore, encore, j'en veux encore!".

Parmi ces 11 contes, il me serait bien impossible de choisir celui que j'ai préféré; je ne pourrais pas plus retirer celui qui m'a plu le moins. Tous se valent, tous sont très bien écrits, avec des mots choisis, un style fluide, quelques belgicismes qui prêtent à sourire...

Bravo Bob ! Quelle belle plume et quelle imagination ! A quand le deuxième?

Bonne nouvelle : Bob m'a signalé que le deuxième vient juste de sortir de presse. Il figurera donc dans ma prochaine commande chez Choé des Lys.


L'histoire n'est pas finie. Notre lecteur, toujours à la recherche de bons bouquins à se mettre sous les yeux, lit un billet qui l'interpelle. On y parle d'un bouquin d'une auteure, également publiée chez CDL, mais qu'il ne connait pas. Le titre : "C'est quoi ton stage?". L'auteure : Sophie Vuillemin.

sophie vuilleminNotre lecteur passe commande et reçoit un petit livre à la couverture bleue qu'il se met à lire immédiatement. Il sourit, l'histoire commence bien : un ado, Pierre, un peu rebelle comme tous les ados, un peu méprisant comme tous les ados (?) surtout pour tout ce qui n'est pas jeune (c'est-à-dire moins de 20 ans!) se retrouve, bien malgré lui, en stage dans une maison de retraite. Deux semaines avec des vieux! Tu parles d'un stage! Que va-t-il bien pouvoir faire là? Porter des plateaux et torcher les vieux?

Et si les vieux avaient une âme? une âme et un coeur? Ca ne lui est jamais venu à l'idée, à cet ado comme les autres, loin de tous les soucis qu'on attrape avec l'âge.

Son stage ne se déroulera pas tout à fait comme il l'avait pensé...

Mais je ne peux pas vous en dire trop. Si vous voulez rencontrer Pierre et ses adorables vieux, rendez-vous dans le très bon "C'est quoi ton stage?".

Un livre à mettre entre toutes les mains ... surtout celles des ados.

 

 

Philippe Desterbecq

philippedester.canalblog.com

philibertphotos.over-blog.com

 

Publié dans Fiche de lecture

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Martine Dillies-Snaet a lu "Les éphébiades" de Bertrand Van Autryre

Publié le par aloys.over-blog.com

MARTINEJ’ai lu «Les éphébiades » de Bertrand Van Autryve

………Editions Chloé des Lys (*)

ISBN : 978-2-87459-395-6-.

Commentaires de Martine Dillies-Snaet

http://users.skynet.be/TheDillies/

 

 

 

Mon dieu ! mais  que ce diable d’homme écrit  bien ! Et que le diable me pardonne, mais quel talent divin! Du haut de son Olympe, Zeus doit se retourner d’aise. Ca faisait longtemps qu’une muse ne lui avait joué de telles notes !

 

BERTRAND VAN AUTRYVE nous gâte par ses textes : poèmes d’amour, d’amitiés ambigües, de filialité, de religions,les-ephebiades.png …Et comme si cela ne suffisait pas,  la préface signée Paul Van Melle (*) nous gâte encore  davantage  en jetant « une lumière » sur  les écrits déjà si beaux.

 

Pourtant je ne me leurre pas : tout le monde n’accrochera probablement pas autant que moi. Il faut adorer les beaux mots, les beaux textes, la musique des mots que l’on nomme poésie pour aimer le livre de VAN AUTRYVE. Le lecteur qui ne jure que par l’un ou l’autre des autres types de littérature  aura  probablement plus de difficulté à apprécier les vers que l’auteur nous offre.

Mais quiconque aime la poésie trouvera dans chaque texte des vers qui l’agripperont. Quant aux classiques, ils seront ravis !

 

J’ai dévoré « Les éphébiades » de la première à la dernière page avant de vouloir rattraper de ci de là l’une ou l’autre expression, avant de m’en retourner le feuilleter dans le but de retrouver le vers qui me murmurait encore à l’oreille  et que je n’avais pas retenu. Que de moments agréables j’ai passés !

 

Un sacré beau livre de poésie pour un diable d’homme qui écrit sacrément bien !

 

Martine Dillies-Snaet

users.skynet.be/TheDillies           

 

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Une nouvelle de Bob Boutique : le corisier...

Publié le par aloys.over-blog.com

 

 

bobclin

 

 

L’histoire du corisier

 

C’est l’histoire d’un mec tout à fait quelconque, qui entre dans un magasin pour acheter un corisier à ailettes. Pas un cher, avec recouvrement cuir et liseré doré, non… un corisier tout ce qu’il y a de plus simple, avec le truc autour et les machins pour le faire fonctionner. Point.

 

Il va jusqu’au comptoir et voit un autre mec tout de noir vêtu avec une gueule jusque par terre et une cravate en soie de la même couleur…  Pas de la même couleur que la gueule bien sur… de la même couleur que le costume. Donc noir. Et quand je dis qu’il a une gueule jusque par terre… c’est une image. Le gars n’est pas en poirier derrière le comptoir avec la gueule en bas. Non. Il se tient debout … normal, quoi ! Sauf qu’il est en noir et se fait chier.

 

J’en connais qui racontent la même histoire avec un mec habillé en bleu marine. Et c’est vrai que c’est plus simple. Car ça évite la confusion de ceux qui s’imaginent  que le mec en noir a une gueule jusque par terre parce qu’il est en deuil, alors que non… pas du tout… il avait pris une cravate comme ça, le matin, sans faire attention.

 

De toute façon, ça n’a aucune espèce d’importance, dans la mesure où il aurait pu être déguisé en clown ou en Louis XIV, que cela ne changerait strictement rien à l’histoire.

 

Bon, je résume pour ceux qui n’ont pas suivi. Le mec ( celui qui vient d’entrer ) va  jusqu’au comptoir et demande à l’autre ( celui qui se fait chier  ) :

 

- Bonjour… j’aimerais acheter un corisier à ailettes.

 

Jusque là, je crois que tout le monde a compris.

 

**

 

- C’ est vague… lui rétorque le gars ( du verbe  « rétorquer » ) … répondre… pour les non littéraires. Bon, je continue.

 

- C’est vague… lui répond le gars, ( Il ne l’a pas répété une deuxième fois, c’est moi qui répète sa réponse, pour reprendre le fil de l’histoire ). Quel genre de corisier voulez-vous ? Sur-pied, sur caisson, sur roulettes ? Il y a en a beaucoup !

 

- Le moins cher…  reprend  le premier ( celui qui vient d’entrer ).  C’est pour la fête des mères.

 

- Dans ce cas, je vous conseille le modèle familial. Vous le posez n’importe où, vous tourner sur le petit bazar et hop il se met en marche. En plus, il consomme trois fois rien.

 

- Ca c’est ennuyeux, ajoute le premier ( celui qui vient d’entrer ). Celui qu’elle a actuellement ne consomme rien du tout. Ca fait quand même trois fois moins !

 

- Sans doute,  répond le mec en noir. Mais le nouveau modèle, dont je vous parle, fait le double du travail.

 

- Mais Monsieur… pourquoi ma mère devrait-elle coriser deux fois ! Une fois suffit. C’est déjà bien fatiguant comme ça ! Surtout à son âge !

 

 - Dans ce cas, je vous conseille le modèle standard. Il consomme moitié moins.

 

- Moitié moins que trois fois rien, ça fait encore une fois et demie ! Vous n’auriez pas un modèle qui consomme deux fois rien et fasse deux fois plus, ça ferait le compte ?

 

- Si. Le modèle intermédiaire. En plus il est garanti deux ans.

 

- Ah bon ? Ca a l’air pas mal… et que couvre cette garantie ?

 

- La possibilité, si vous rencontrez un pépin, de  pouvoir racheter  un modèle

identique, au prix tarifaire. 

 

- Vous ne remplacez pas le corisier défectueux par un autre ?

 

- Ce n’est pas le genre de la maison, Monsieur. Nous ne remplaçons que des articles neufs !

 

- Je vois… Ha ! Mais je vois aussi qu’il n’est indiqué aucun prix sur votre tarif ?

 

- C’est normal, chez nous le service est personnalisé, nous travaillons à la tête du client.

 

- C'est-à-dire…

 

- Si vous avez une bonne tête, c’est plus cher… car vous devenez du même coup un cher client !

 

- Logique ! Et si je vous la joue en mode merdeux ?

 

- Gratuit… mais permettez-moi de vous poser une petite question. Pourquoi ne pas acheter un burluton plutôt qu’un corbisier ?  C’est quand même  plus pratique non ?

 

- Un burluton ? Tiens ! je n’y avais pas pensé… vous croyez que ma mère aimera ?

 

- Sûrement. D’autant plus qu’il n’y a pas de mode d’emploi, vu qu’il ne sert à rien.

 

- D’accord,  va pour le Burluton !

 

- Je vous en mets une douzaine ?

 

- Ca fait beaucoup non ?

 

- Sans doute, mais par douze y’a une promo…

 

- Chouette ! Et c’est ?

 

- Un corisier gratuit. 

 

 

Bob Boutique

www.bandbsa.be/contes.htm

 

 

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Alain Magerotte a lu "Le triangle sous le sable" de Gauthier Hiernaux

Publié le par aloys.over-blog.com

LE TRIANGLE SOUS LE SABLE

Par Gauthier Hiernaux

 

Un des plus célèbres slogans de Mai 68 dit : «Sous les pavés, la plage», ce à quoi Gauthier Hiernaux (pas né en 68) réplique : «Sous le sable, le triangle». Rien à voir… pas sûr…

Dans le premier cas, il s’agissait de chercher quelque chose à rechercher sous les pavés pour inciter le chaland à les retirer et retrouver quelque chose qui évoque un avenir paradisiaque.

Dans le second cas, il s’agit de mettre à jour ce triangle, ce «mystère» dans cet univers à la fois futuriste et contemporain où tout est ordonné par les Dieux. Et qui dit «Dieux» (on pourrait aussi l’écrire au singulier), dit contrôle, obéissance, bref, un carcan dont il est très difficile de s’extraire.   

Cette manière de cadenasser une société est aussi une façon habile9782874594939_1_75.jpg ( ?) de masquer les faiblesses d’un royaume, d’un empire… d’une civilisation.

Dans ce monde formaté (quand je vous dis que ce n’est pas seulement futuriste… on y vient… on y est…), il y a toujours quelques courageux, quelques intrépides (souvent considérés comme des inconscients) qui tentent par leur(s) action(s) de faire vaciller ledit royaume ou ledit empire dont la puissance repose sur de peu solides bases. Ce qui rend, bien entendu, les «gardiens du temple» encore plus hargneux donc plus redoutables.  

J’éprouve une certaine sympathie pour Archiabald Von Espen (ou le Najar Von Espen). Sympathique ou pas, qu’importe, mais il me rattache à des valeurs, une civilisation qui, avec ses qualités et ses défauts, m’est familière…

Tout bien réfléchi, il y a un lien certain entre le Mouvement de Mai 68 et l’intrigue du «triangle sous le sable» que je me garderai bien de dévoiler, même si question «voile»… stop, ne nous égarons pas ! (Vraiment ?)   

Gauthier Hiernaux a réussi à me faire aller jusqu’au bout d’une littérature qui, à la base, n’est pas du tout ma tasse de thé. Et là, croyez-moi, il n’y a pas de mystère du tout, du tout. Cela porte un nom, le talent !

Car, en vérité je vous le dis; on peut tout enlever à Gauthier Hiernaux, même ses cheveux (ah bon, c’est déjà fait ?...), mais certainement pas son Talent que j’écris volontairement avec un t majuscule.

Son style est aux antipodes du style verbeux. Une écriture claire, limpide… la plus difficile à acquérir. Donc, face à une telle aisance, on se laisse transporter dans un univers qui ne vous lâche plus…

Grand séducteur, va !

    

Alain Magerotte

   

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Premier chapitre du roman de Marcel Baraffe, Ultiméa

Publié le par aloys

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« Entre toutes les expéditions que nous eûmes à mener dans l’Univers au cours de ces quinze derniers millions d’années·, la plus étonnante, la plus enrichissante, la plus excitante même fut certainement celle qui nous fit découvrir Gaïatéa… »

         Lorsque les premiers signes de ce message s’affichèrent en même temps dans les espaces HC de chacun des Ultiméens, fussent-ils à cet instant aux confins de l’univers, tous comprirent qu’un pas important venait d’être franchi et que désormais plus rien ne serait comme avant. L’époque d’une communication intergalactique se traînant à la vitesse de la lumière était bel et bien révolue. En mettant (selon l’expression gaïatéenne) « à portée de voix » les communautés les plus lointaines, l’intelligence ultiméenne qui semblait jusqu’à présent avoir atteint ses limites, était parvenue à sauter un obstacle que l’on avait toujours cru infranchissable. Cette avancée aurait pu, s’ils avaient eu la possibilité d’éprouver des sentiments, faire naître en chaque Ultiméen la fierté d’appartenir à une espèce aussi évoluée. Si aucun, cependant, ne ressentait  le moindre frémissement de satisfaction, ils ne pouvaient nier  cet assaut de curiosité, léger certes et purement intellectuel, qui les avait saisis. Les explications techniques viendraient ensuite. Pour le moment, ils se contentaient de prendre connaissance du contenu d’un message envoyé du vaisseau-mère à l’occasion, était-il précisé, d’une Assemblée Extraordinaire du Grand Conseil Ultiméen ; la première jamais organisée. Ils ne se doutaient certes pas encore que cet événement allait marquer le début d’une ère bien plus étonnante encore que ce qui n’était finalement qu’un simple progrès en matière de communication.

         «… Gaïatéa. Nous en ignorions à l’époque le nom et même l’existence. Nous recherchions, en ce temps là, dans les galaxies que nous traversions des traces de vie que nous avions pour mission d’observer afin d’en décrire mais aussi d’en surveiller l’évolution. Nous avions sur toutes les autres espèces un avantage certain puisque nous n’étions pas soumis aux contraintes du temps et de l’espace. En tant que créatures à masse quasiment nulle, nous nous déplacions à des vitesses sensiblement égales à celle de la lumière alors que notre immatérialité nous assurait une chance d’éternité à laquelle nul avant nous n’avait pu sérieusement prétendre.

         Après un voyage qui dura lui-même deux millions d’années, nous repérâmes à la périphérie du disque d’une galaxie un peu moins éloignée que les autres, une planète sans grand intérêt tournant autour de son soleil. Sa croûte, recouverte de sable et de poussière, était uniformément grise alors que son atmosphère était constituée de gaz mortels. Nous donnâmes à ce monde de désolation le nom de Planète Triste. Nous aurions pu l’éviter, continuer notre route vers d’autres systèmes apparemment plus intéressants et l’oublier si nous n’avions observé à sa surface un phénomène qui se révéla être, lors de notre second passage, 900 000 ans plus tard, une trace incontestable d’activité biologique.

         Notre ténacité fut récompensée, puisque nous assistâmes dès lors à la résurrection de Planète Triste qui vit son sinistre désert se transformer rapidement (un autre petit million d’années) en une accueillante et généreuse nature nourrissant en son sein, dans une harmonie parfaite, toutes les espèces, qu’elles soient minérales, végétales ou animales.

         Nous apprîmes par la suite que Planète Triste avait un passé autre que cosmique. Elle aurait pu avoir le destin monotone ni plus ni moins laborieux des autres planètes vivant et mourant au rythme des étoiles suivant des lois physiques très simples si certaines combinaisons favorables de gaz, dues certainement au hasard (quelles pourraient bien être d‘ailleurs les autres causes ?), n’y avaient déposé les premières semences de vie qui évoluèrent très vite vers des formes de plus en plus complexes avec, au bout de la chaîne, une espèce communément appelée humaine. Ces créatures intelligentes créèrent leur propre langage et donnèrent à leur planète le nom de Gaïatéa. La Première Ere, dite ère protogaïatéenne, commençait. Les Protogaïatéens étaient des êtres aux grandes qualités et aux défauts encore plus nombreux. Ils développèrent sur Gaïatéa, au cours des âges, des civilisations brillantes mais leur goût démesuré pour les conflits sanglants ainsi que les mauvais coups portés à leur environnement – on prendra connaissance, sur ces sujets, avec profit, des nombreux écrits laissés par des auteurs de la fin de la période dite décadente­­­· – les amenèrent à s’autodétruire, ne laissant de leur merveilleuse planète qu’un monde de poussières et de cendres baignant dans les gaz et les rayonnements mortels.

         Le destin des Gaïatéens aurait pu s’achever avec la naissance de Planète Triste emportée dans une seconde et dernière ère jusqu’à l’explosion finale de son soleil si des groupes d’humains n’étaient parvenus à survivre à la Grande Destruction. Il n’existerait à notre connaissance (mais l’univers est si grand et il nous reste encore tant de galaxies à explorer) que deux exemples montrant que la race humaine n’avait pas été totalement anéantie ; deux exemples aussi différents, aussi opposés que sont le bien et le mal, ce qui laisserait penser que ces deux forces antithétiques sont des composantes indissociables de l’espèce.

         Nous fîmes connaissance avec les premiers (les méchants ?) à l’époque où Gaïatéa sortant de la tristesse et de la désolation se couvrait d’océans et de forêts et s’ouvrait à la vie. C’est ce moment favorable qu’avaient attendu les descendants, par clonages successifs, d’un humain appelé G chargés d’appliquer le programme de survie de l’espèce élaboré par ce dernier en réanimant des embryons cryopréservés déposés à l’intérieur d’un cube de jade. Leur agressivité à notre égard, les dangers qu’ils représentaient pour l’environnement gaïatéen nous obligèrent à les neutraliser sans avoir recours, cependant, à des moyens de destruction, ce qui eût été contraire à nos conceptions morales et  philosophiques.

         Cet épisode de notre histoire eut pour conséquence imprévue de révéler à la communauté ultiméenne ses origines gaïatéennes. Nous étions le second groupe rescapé du chaos (les bons ?). Nos ancêtres, en fuyant dans l’espace, y avaient trouvé la sécurité au prix d’une adaptation qui, au fil des générations, avait fait de nous des êtres dématérialisés, des intelligences pures capables de se déplacer à des vitesses paraluminiques et, le pensions-nous, ayant atteint le stade ultime de l’évolution.

         Nous, Ultiméens, nous étions donc aussi, des descendants d’humains. G était notre cousin et l’Histoire Ultiméenne que nous sommes en train d’écrire n’est, en quelque sorte, qu’un prolongement de l’Histoire Gaïatéenne. La masse d’informations contenues dans la mémoire de notre vaisseau-mère et que nous nous mîmes à consulter avidement, nous livrèrent dans les moindres détails tout ce que nous désirions savoir sur les humains de la Première Ere, ces Protogaïatéens si brillants, si créatifs, si surprenants, si agressifs et dont le crime fut de faire de leur planète un monde de désolation.

 

La Seconde Ere, celle de Planète Triste, est définitivement révolue. Par un effort conjugué de tous ses éléments, elle est parvenue à sortir de son long sommeil.  Une nature nouvelle est sortie de son sol désormais fécond. Des sources ont jailli. Les ruisseaux dévalent les pentes des montagnes. Des forêts couvrent les bords de ses fleuves. Le vent agite les feuilles aux reflets métalliques des arbres-pierres. Et chaque soir, son soleil se couche dans les eaux émeraude de son océan. L’ère de la vie est venue. Des espèces non humaines (nous y avons veillé) et sans agressivité (enfin !) s’y multiplient raisonnablement sous les grands lierres, les lichens et les algues. La nature, sans les humains, respire enfin.

         Nous avons continué à explorer l’univers. La Gaïatéa de la Troisième Ere semble désormais capable d’assumer seule son destin. Nos chemins nous mènent vers des mondes de plus en plus lointains, mais nous n’oublions pas cette petite planète qui continue à tourner autour de son soleil. Elle est, poussière dans le cosmos, notre mémoire imprégnée de la trace de nos origines. Et nous n’oublions surtout  pas que, perdu au milieu d’une forêt  d’arbres-pierres, se dresse comme un défi lancé au temps un cube de jade refermé sur son secret. » 

 

 

 

Marcel Baraffe

"Ultimea", Ed. Chloé des lys

· L’unité choisie est l’année Gaïatéenne.

· Et notamment l’œuvre de Zeek F3 le Pèlerin.

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Premier chapitre "Le tueur de l'île" de Gérard LOISEAU

Publié le par aloys.over-blog.com

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Émile Vacher, âgé de trente-trois ans seulement, est l’un des pires tueurs en série de l’histoire. C’est à la sortie des grandes villes et des villages qu’Émile a abordé la plupart de ses proies. Ce vaste carrefour est ouvert à tous les vents, encadré de barres de béton, ou d’arbres touffus, comme il en existe tant à la périphérie des cités et des bourgs. Sa première victime est un petit garçon de dix ans retrouvé sous des branches d’arbres. Les victimes étaient majoritairement de sexe féminin, soit de jeunes adolescents et adolescentes, soit des femmes ayant environ soixante-dix ans. Les meurtres de femmes âgées furent sans doute des accidents dus au mauvais caractère d’Émile Vacher, et pourtant, il les viola.

Toutefois, les préférences sexuelles de Vacher allaient aux garçons de treize à seize ans, qui ont tous subi des sévices sexuels. Il agissait presque toujours de la même manière. Il saisissait ses victimes par le cou, il commençait à les étrangler, puis il les égorgeait et, souvent, les éventrait. Ensuite, il mutilait leurs parties sexuelles. Souvent, il les violait après son crime. La majorité des assassinats a été commis entre le mois de mai et la première quinzaine d’octobre. On peut penser à des périodes de « crise » meurtrières.

 Lorsqu’il rencontre Joseph Lamiau, l’enfant joue près du parc, c’est un jeudi, le 15 mai. Il s’approche et lui propose de jouer avec lui. Le petit acquiesce. Vacher sort de sa poche un couteau et le menace. Les yeux paniqués, Joseph se remet debout et suit l’homme sous la contrainte. Arrivé dans la forêt, le sinistre individu attrape le gamin par le cou et commence à l’étrangler. Le petit Lamiau s’évanouit et tombe au sol. Vacher, d’un geste rapide, lui coupe la gorge. Du sang gicle sur lui. Il sourit, observe sa victime qui tremble, et s’étouffe dans son sang. Il la déshabille, plonge ses mains vers son sexe et le coupe brutalement.

 

Ses mains ensanglantées se débarrassent du petit pénis qui les encombre et atterrit dans les fourrés. Il retourne l’enfant sur le ventre et le viole sauvagement.

Vacher, à genoux, contemple le corps. Il respire fort, par à-coups, il se sent soulagé tout d’un coup. Pendant un instant, il se sent bien, il n’en veut plus à la terre entière.

Il se remet debout, coupe des branches, et les jette sur le corps de sa jeune victime. Puis il reprend sa route sans se retourner. 

***

Tyler est en vacances. Après avoir résolu l’affaire de l’abattoir de Surgères, il a pris quelques jours de repos, dans l’ile de Ré. Il loge dans un gîte, rue Marie Galante dans la maison que lui prête le Dr Pereira, le légiste du commissariat.

Au commissariat, Gino le coéquipier de Tyler, un sandwich débordant de mayonnaise à la main, lit une fiche interne, qui l’informe qu’un enfant de dix ans vient d’être trouvé étranglé dans le bois Henry IV dans l’ile de Ré, sur la commune de la Couarde. Il a été retrouvé nu, il a subi des violences sexuelles. Il a été émasculé, et il a des coupures sur le ventre. Le corps se trouve à la morgue de La Rochelle.

- Il faut que je prévienne Tyler, se dit-il.

Il prend son téléphone et appelle son supérieur.

- Allo ! chef, c’est Gino. Les vacances se passent-elles bien ?

- Quand tu m’appelles pendant mes vacances, il y a un problème, lui répond Tyler.

- Oui, écoute-moi Tyler ! J’ai deux choses à te dire, la première c’est que le directeur veut te voir, la seconde chose, c’est qu’on a un meurtre sur les bras.

- Tu m’expliques pour ce meurtre ?

- Laisse tomber, je t’expliquerai quand tu seras là. Le directeur veut te voir, et je pense que c’est urgent ! 

Tyler se met à réfléchir rapidement.

- Bon, dis-lui que j’arrive ! Mais, tu me parles de ce meurtre ?

- Gino ? Tu m’expliques pour le meurtre ? Enfin !

Gino se tait un instant. Il faut que je lui dise, sinon il me fera la tête pendant dix jours, pense-t-il. 

- Ben ! Un promeneur a trouvé un corps sous des branches, le corps d’un enfant de dix ans environ, il a subi des violences sexuelles, et il a été étranglé, il est mort depuis au moins trois jours. 

- Tu appelles les gendarmes ? Tu leur demandes des renseignements complémentaires sur l’affaire, tu me donnes tout cela quand j’arrive, mais ce ne sera que demain. Avant, j’ai une visite à faire. Pour le directeur, tu ne lui dis rien. 

- Ah ! J’allais oublier, tu vas voir le Dr Pereira. Si le corps est à la morgue, il aura peut-être d’autres renseignements complémentaires.

- Arrête de manger ! Tu vas encore mettre de la mayonnaise partout.

- Gino, surpris, pose son sandwich sur le bureau.

- Mais comment tu sais que je mange ? demande-t-il ?

- J’entends tes mâchoires, je ne suis pas sourd. 

- Tu fais ce que je demande, moi, j’ai un rendez-vous !

 

Tyler raccroche son téléphone, sort de sa maison de vacances, monte dans sa vieille DS et se dirige vers son rendez-vous, à Saint Martin de Ré. Pendant le trajet, il repense au meurtre du petit garçon. Qui a bien pu faire ça s’interroge-t-il ? En plus, pendant mes vacances, et dans l’ile de Ré. Arrivant à Saint Martin, il gare sa voiture sans fermer ses portes, comme de coutume, et se dirige vers le café du centre.

Il jette un œil à l’intérieur du bar pour voir si Anaïs est déjà là. Il l’aperçoit sur la terrasse en train de déguster un café, comme à son habitude. Sans se faire voir, il la regarde avec des yeux admiratifs, pleins d’amour.

- Elle est toujours aussi belle juge-t-il en s’approchant,

- Bonjour, lui dit-il en l’embrassant sur la bouche.

- Tu vas bien ce matin ?

Souriante, elle lui rend son baiser. Le sien a un gout de café ; il aime cela. Il s’assoit en face d’elle et commande un café : ce baiser lui a donné envie. Il a renoué avec Anaïs après son enquête sur les meurtres de l’abattoir de Surgères. Elle n’attendait que cela, elle désirait qu’il revienne. Maintenant, elle ne le lâche plus, elle compte bien finir ses jours avec lui, même si son métier ne lui facilite pas la vie.

Il lui prend la main, un peu gêné.

– Tu sais, Gino m’a appelé pour m’informer qu’un meurtre a été commis dans l’ile. Il faut que j’aille à La Rochelle ce matin pour voir mon patron. Il va surement me confier l’enquête, mais, en attendant, on va aller faire un tour sur la plage.

 Anaïs est médecin à l’hôpital de Bordeaux, elle s’occupe de la réanimation des grands blessés de la route. Elle a toujours eu des sentiments pour Tyler, elle l’aime, c’est l’amour de sa vie. Elle est heureuse de passer quelques jours avec lui, même si elle ne le voit pas tous les jours. Les enquêtes de police sont un des éléments qui ont fait qu’elle se soit éloignée pendant quelque temps, mais Tyler lui manquait trop, alors elle est revenue.

Sur la plage, main dans la main, les pieds dans l’eau, ils se promènent en discutant de leur avenir, mais Tyler est préoccupé par cette nouvelle mission. Il est distrait, il n’écoute pas vraiment les propos d’Anaïs.

- Tu n’écoutes pas, souffle-t-elle.

Tyler ne répond pas, plongé dans ses pensées.

- Tyler, Tyler, tu es où ?

- 

Pardon, j’étais ailleurs ! Il faut que je parte, mon patron m’attend !

Elle sourit, prend sa tête dans ses mains et pose un baiser sur sa bouche.

–Allez, va résoudre cette affaire. Je vais aller voir mes parents, tu m’appelles dès que tu as un moment.

Il la regarde s’éloigner de la plage, entrer dans sa vieille voiture, et se diriger vers La Rochelle. Il s’assoit dans le sable un instant, cette affaire de meurtre lui occupe l’esprit. Le pauvre gamin, quand même, je l’aurai ce type, je l’aurai, se jure-t-il.

 Il monte dans sa DS et prend la direction de La Rochelle lui aussi.

Gérard Loiseau 

 

Gérard Loiseau 

 

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Un interview d'Adam Gray...

Publié le par christine brunet /aloys

Un pseudo qui en dit long sur celui qu'il cache, une citation en figure de proue qui nous propose un peu de son univers et une vidéo...

 
Il ne m'en a pas fallu plus pour demander à Adam Gray un petit interview très indiscret... Toujours mes sempiternelles premières questions... 

Depuis quand écris-tu ?
 
Depuis l'âge de treize ans.

 
Pourquoi ?
 
Mais pour exister, pour reprendre le titre d'un très joli film de Richard La Gravenese avec Hilary Swank (Ecrire pour exister, "Freedom Writers" en VO).

 
Un déclencheur ?
 
Pour être foncièrement honnête, si je n'avais pas découvert l'écriture, je ne répondrais peut-être pas à ces questions, aujourd'hui. Au risque de répéter ce que j'ai écrit dans mon recueil, ... Euphoriques & Désespérées, après une enfance réellement heureuse, dans un vrai cocon, j'ai connu une adolescence2B.jpg
catastrophique, l'isolement, le dégoût de soi, quelque peu inculqué par les autres, et, appelons un chat un chat, le viol. Même terrassé, j'ai eu le courage, ou la bêtise, de tout garder pour moi, parce que je voulais protéger les miens. Je n'ai rien dit. Je n'ai rien dénoncé. Mais j'ai souffert le martyre, à l'intérieur. Après un énième affront, me réfugiant chez moi pour écouter, de nouveau, le premier album de Mylène Farmer, Cendres de Lune, et plus spécialement sa chanson Plus Grandir, dans laquelle je me retrouvais, je découvris l'effet salvateur des mots. Je me suis dit cela, que je pouvais, moi aussi, traduire mes maux par les mots.

 
Même si la citation de Blaise Pascal porte en elle une partie de la réponse, je pose ma réponse malgré tout... Que t'apporte l'écriture ?
 
C'est ma meilleure amie. C'est aussi simple que ça...

 
Une réponse trop laconique à mon goût... Je la laisse de côté un instant pour me rapprocher de l'univers littéraire d'Adam.
Dis-moi... Pourquoi la poésie et pas le roman, par exemple ?
 
En réalité, j'ai deux romans, de style fantastique, en préparation. Mais... pourquoi la poésie? J'avais un rêve, vous savez. Un rêve engendré par mon adolescence et ma jeunesse volées. J'avais le sentiment que je ne méritais pas d'être aimé, que je n'étais rien, que je n'existais pas. Quand j'ai découvert l'écriture, Adam-Gray-N-B.jpgl'écriture de chansons, de poésie, j'ai voulu devenir, plus grand... chanteur, malgré une voix à mille lieues de celle d'un Patrick Fiori. Un chanteur, on l'aime. Tout le monde l'aime. J'étais bien inconscient... Cela me fait sourire, aujourd'hui. Mes chansons, je les ai mises de côté pendant des années (j'en écrivais toujours un peu, de temps en temps quand même). Et, un jour, la nostalgie m'a fait relire mes textes, et ça m'a fait mal au coeur de me dire que tout cela me suivrait "dans la tombe", dans l'indifférence la plus totale. Alors, j'ai pensé les réunir dans un recueil, et peut-être trouver une maison d'éditions... Vous connaissez la suite. 

 
Qu'est-ce que tu ressens en écrivant ?
 
Tellement de bonheur... Je parle, là, de mes romans. Le passé est le passé, et je ne le laisserai plus jamais me faire souffrir. J'ai mis des années à suturer mes blessures mais, aujourd'hui, croyez-moi, je suis gonflé à bloc! J'ai la foi... C'est une renaissance. J'écrirai toujours des chansons, de la poésie, mais c'est écrire des romans qui me pousse, aujourd'hui. J'écris et je pense au bonheur à partager, plus tard, avec mes lecteurs... J'ai tellement de projets, des débuts d'histoires au brouillon...

 
Tes autres passions...
 
L'écriture ne me laisse plus beaucoup de temps, à vrai dire, car il y a aussi les recherches à faire, qu'elles soient historiques ou de simples anecdotes. Cela dit, même si j'y vais de moins en moins, et je le regrette, j'adore le cinéma, en particulier le cinéma américain dit à grand spectacle, et le cinéma anglais. Je suis très séries TV, également. Ca va des Experts: Manhattan à The Vampire Diaries en passant par Dexter, Doctor House ou Supernatural, sans oublier les séries anglaises cultes Doctor Who et Torchwood. LaGustave-Dor--Lucifer-dans-le-Paradis-Perdu-.jpg musique, bien sûr, et là mes goûts sont des plus éclectiques. Et puis, l'avouerais-je ou non? Je suis resté un grand enfant... J'adore les dessins animés, aussi bien les Walt Disney que ceux de ma génération: Les Maîtres de l'Univers, Les Mystérieuses Cités d'Or, Goldorak, Cobra j'en passe et des meilleurs... Je suis heureux d'avoir été un enfant dans les années 1970 / 1980.


Comment définirais-tu ton univers littéraire, ton style ?
 
C'est un peu, je crois, la question redoutée par bon nombre d'écrivains, non? Car définir, quelque part, c'est limiter, et c'est quelque peu frustrant, pour ne pas dire... dérangeant. Je peux vous dire que j'écris du fantastique, essentiellement, avec une touche d'éléments historiques; j'appelle ça du "fantast'historique". Il peut y avoir de l'horreur, de la violence, du sexe... des sentiments, toujours, et uneSouvenirs-du-thtre.jpg notion de fraternité presque omniprésente. Je parle, là, de la "liaison" entre deux êtres. Mon style est à la croisée du très moderne et du très passéiste. Il y a cette dualité, en moi. J'apprécie mon époque, Internet, tout ça, mais demandez à mes proches... Certains vous diraient que j'aurais dû vivre au 18ème siècle, avec les costumes et tout le toutim! Cette image m'amuse car, oui, je suis quelqu'un de très nostalgique, de mon enfance, surtout, des réunions de famille, des Noëls, et mon écriture s'en ressent forcément.

 
Des sources d'inspiration ? 
 
Plein ! Mais je vais surtout citer la grande Anne Rice, auteur des Chroniques des Vampires, puisque l'un des deux romans sur lesquels je travaille a pour héros des vampires. C'est en découvrant d'abord le film, Entretien avec un Vampire, que j'ai découvert l'écrivain, et là, ce fut LA révélation. Les vampires me fascinaient dès mon plus jeune âge, déjà; les Christopher Lee passaient sans arrêt à la TV, et j'adorais ça. Anne-Rice--1-.jpgAvec Anne Rice, les vampires ont atteint leur apogée. Elle a réinventé le mythe. Aujourd'hui, elle est LA référence. Avec cet écrivain, tout devenait plus profond, plus compliqué, plus sensuel. Sexuel, même. Les méchants n'étaient pas nécessairement les méchants, ni les gentils de vrais gentils. C'était gothique, baroque et audacieux à la fois. J'ai échangé quelques e-mails avec Anne Rice, et je peux vous dire que c'est une femme merveilleuse, vraiment très, très proche de ses fans. Je pourrais vous citer les frères Grimm, également, Edgar Poe, Graham Masterton (pour ses romans d'horreur, en particulier Le Portrait du Mal, qui m'a terrifié) ou Oscar Wilde. Mais un fait divers, aussi, peut très bien être source d'inspiration. Comme l'Histoire, que j'aime assez... "remanier".


L'écriture, refuge, existence... N'as-tu pas peur de t'éloigner de la réalité en écrivant ?
 
Pas du tout, non. Ni fuite ni amalgame. J'ai les pieds bien sur terre. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas de rêves, bien au contraire... Mais, quand on est écrivain, pour aller un peu plus loin que le sens premier de votre question, la jouissance extrême n'est-elle pas de s'en éloigner, de ladite réalité? Citons J.M. Barrie et son Peter Pan, Lewis Carroll et son Alice au Pays des Merveilles, J.R.R. Tolkien et son Seigneur des Anneaux...

 
Une définition de l'écriture ? (une chance ?...)
 
Une chance oui, très certainement. Une porte ouverte. Un échange.


Ta façon d'écrire
 
De façon très cinématographique. J'ai besoin de cette dynamique. Imaginer des scènes avant de les traduire sur "papier", créer mes personnages d'après tel ou tel acteur, telle ou telle actrice... Et j'essaie de ne pas noyer mon écriture sous des tonnes de descriptions, surtout. Je trouve ça lassant, en tant que lecteur. Il faut un juste milieu. 

Je comprends sa démarche... Laisser le lecteur à la barre de son imagination en le guidant simplement vers cet ailleurs que l'auteur lui propose... Lui donner la possibilité de s'approprier le texte, les personnages pour mieux vivre l'histoire et sans doute mieux l'apprécier...
Un rêve ?
 
Tu sais, avec... Euphoriques & Désespérées, je rêve que, dans un futur plus ou moins proche, des artistes chantent mes textes... Je rêve, je te l'ai dit à l'instant ! 
 Tiens, je te dis tu, du coup... Tu ne m'en veux pas? 
 Mais il y a déjà, dans mon recueil, des textes, écritsDavid-Hallyday.jpg en pensant à certains artistes (Emmanuel Moire, Axelle Red, entre autres); et puis il y a des artistes pour lesquels j'adorerais écrire comme David Hallyday...

L'écriture, remède, l'écriture prolongement des rêves... Un moyen pour vivre pleinement, pour se jouer du destin et tenter de se réaliser...

L'écriture passion, obsession, refuge... mais aussi domaine de liberté et d'accomplissement...

"L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle" disait Claudel... Elle parle de nous avant de parler des autres... Elle nous parle et nous amène vers des cieux insoupçonnés... Laissons-nous porter...

Venez partager l'univers d'Adam Gray sur son blog adam-gray.over-blog.com link 
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Christine Brunet
www.christine-brunet.com

www.passion-creatrice.com
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Bertrand Saint-Songe : une envie de poster en mai...

Publié le par aloys.over-blog.com

photo bertrand Saint Songe
Perles sur le front des Oiseaux
 
Naître
Sur le jeté-de-lit des couvre-chefs épars
 
D'un chant de collégial
s' égrène
             sur la Beauté des fleurs
Peu de pluie
(Soleil jusqu'en novembre
au sang coagulé sur le front des oiseaux ?)
 
- Qui cherche le venin s'étouffe à la prière.
 
MAI,
Les corbeaux des dimanches ont péri
dans la plaie grand'ouverte de Marie -
 
Le mois s'élève à la sainteté qui la sublime
sur nos chemins :
"Mettez vos pieds dans les traces de mes pas
et vous serez sensiblement soulagé..."
 
Le jour où le village aux chaumières s'en fut,
c'était la nuit tombante...
Poussière ardente hors des flancs
de la montagne
sous le grand ciel tout-puissant....
 
                                 Bertrand Saint-Songe
  
(Le ciel vous tienne en joie, tous !)
bertrandelporte-yahoo.fr.over-blog.com
  
 

Publié dans Poésie

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