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Un article sur le roman de Jacques de Paoli, "Après tout"

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes/depaoli.jpgJacques De Paoli et son roman « APRES TOUT… » 

publié sur le site http://www.espace-seniors.be/Espace-Seniors

  

Voilà ! Vous n’avez pas loin de 75 ans. Et vous vous mettez à écrire. Comment l’idée vous est-elle venue ?

La retraite laisse du temps au temps. J’ai toujours été sensible aux phrases bien faites. Il m’a semblé aussi ne pas être dépourvu d’imagination. Quand ma petite-fille me demande de lui raconter une histoire, j’en invente une, sur le champ. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas les écrire. Comme un ébéniste se met à son établi, je me suis mis à mon bureau. L’informatique apprise dans mon entreprise juste avant ma pension m’a bien été utile. Mon inspiration pour les contes enfantins avait besoin de ma petite-fille. Sans elle la source était tarie. Je suis néanmoins resté devant mon ordinateur. D’autres créneaux m’ont tenté. Et voilà, le livre est là !

 

Quel raccourci ! C’est aussi simple que cela ?

Non, pas du tout. Au contraire.  J’ai peiné. J’ai sué. Un paragraphe terminé un jour est remplacé par un autre le lendemain. Le contentement de soi n’est pas ma religion. Il faut que mon écriture ait une certaine musique. Une phrase doit en appeler une autre. Nos yeux doivent glisser sur la page.  Je lisse mes écrits. L’ennui du lecteur est ma crainte. Le surprendre est mon credo.

 

Musique…Un style lissé… Et ça suffit pour faire un roman ?http://www.wmaker.net/encrenoire/photo/1282193-1681385.jpg

Il faut encore avoir des choses à dire ! La forme est d’importance. Le fonds ne l’est pas moins. Et il convient d’avoir du souffle aussi. Les personnages m’aident. Parfois, ils m’échappent. Je me laisse guider par eux. Le lendemain, je revois ce qu’ils m’ont fait écrire. C’est un jeu entre eux et moi. J’adore ça. Il n’empêche. Mon roman ne s’est pas écrit en trois coups de cuillère à pot. Le nombre de mois que j’y ai consacré n’est pas précis. On ne compte pas. On travaille pour soi.

 

Quand avez-vous estimé que votre roman était fini ?

Grande question ! Quand mes personnages n’ont plus rien eu à dire. Je m’en suis rendu compte : personne ne me parlait. Ni le héros ni l’héroïne ne m’adressaient la parole. Ils n’avaient plus soif d’aventure. Alors ce soir-là,  au souper, j’ai annoncé à mon épouse la fin du roman. Elle s’est empressée de le lire. Son aide a été appréciable. Une bonne relecture est essentielle pour « produire » un bon écrit.

 

Et ensuite ?

Il reste à trouver un éditeur. J’ai sollicité plusieurs maisons d’édition. Au bout d’un moment, Chloé des Lys de et à Barry (Tournai) a accepté de prendre le risque financier de faire de moi un auteur qui a « pignon sur rue ».

 

 

 

Le titre du roman est « APRES TOUT…». C’est un roman d’idées derrière un Kyoto des relations amoureuses. L’érotisme en est l’épine dorsale.

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A LA UNE...

Publié le par christine brunet /aloys

bobclin A voir sur ACTU: Carine-Laure Desguin, l'auteur de "Rue Barala" (Chloe des Lys) 
interviewée par "Le Petit Belge"... L'âme humaine et tous les oiseaux qui l'entourent, ça me passionne !desguin

"Rue Baraka" c'est l'histoire d'une rencontre. Je l'aime, le hasard Tarek, un jeune homme désoeuvré, rencontre un vieux peintre encore plein d'enthousiasme. De la vie, le vieux peintre connaît ses mystères et surtout ses secrets... voir: http://www.bandbsa.be/contes.htm  et sur le blog de Carine-Laure Desguin http://carinelauredesguin.over-blog.com

 

 

 

 

 

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Programmation sur ALOYS durant les vacances, dans l'ordre de publication :


Juillet

  • "Qui êtes-vous, Noann Lyne?"
  • Edmée de Xhavée et "Rue Baraka"
  • Georges Roland : "Le coup du clerc François"
  • Gauthier Hiernaux : je me présente...
  • Une nouvelle de Romano : "L'âge des croisières"
  • Un poème de Georges Roland :" Toi et moi"
  • Claude Colson : "Une respiration"
  • Martine Dillies-Snaet: la "gloire amoureuse" de Daniel Plasschaert
  • Carine-laure Desguin commente 'Une belle Epoque" de Kate Milie
  • "Correspondances": une nouvelle d'Alain Magerotte
  • Nadine Groenecke : j'ai lu "Rue Baraka" de Carine-Laure Desguin
  • Une nouvelle de Marcel Baraffe: "le dernier étage"
  • Christine Brunet a lu Black out de Florian Houdart
  • Martine Dillies-Snaet : 'vaut meie in rir" de Josette Lambreth
  • Une nouvelle d'Edmée de Xhavée :  "Au carrefour"

 

Août

  • "Les oiseaux des villes" : une nouvelle de Carine-Laure Desguin
  • Noann Lyne : j'ai lu "Un, deux, trois soleil" de Josy Malet-Praud
  • Martine Dillies-Snaet : "R.A.S." de Laurent Dumortier
  • "L'avis de Lily", une nouvelle d'Edmée de Xhavée
  • "Un petit tour en montagne?" de Claude Colson
  • "Paradise" par Carine-Laure Desguin... Fiche de lecture
  • Martine Dillies-Snaet commente "Double face" de Laurent Dumortier
  • Christine Brunet :  "Les Romanichels" d'Edmée de Xhavée
  • "Premiers mots sur le papier"... Edmée de Xhavée
  • "Taches d'encre" par Carine-Laure Desguin : fiche de lecture
  • Martine Dillies-Snaet a lu "(Amours) haine" de Jean-Jacques Manicourt
  • Edmée de Xhavée : "Vent 5 sur l'échelle de Beaufort"
  • Bizarre... Les "Contes bizarres" de Bob Boutique vus par Christine Brunet
  • Carine-Laure Desguin : pour vous, j'ai lu "Evolution" de Laurent Dumortier
  • Martine Dillies-Snaet a lu "Les oiseaux bleux" de Christian van Moer
  • Christine Brunet : "Rue Baraka" de Carine-Laure Desguin

 

Septembre

  • Gauthier Hiernaux : extrait de son roman "Le triangle sous le sable"
  • Claude Colson : "Réflexions tout à trac" Chapitre 1
  • "Papiers magiques"... Un slam de Romano
  • "Une bonne cuvée"... Un texte d'Edmée de Xhavée

 

 

 

 

 

UN GRAND MERCI A TOUS CEUX QUI ONT PARTICIPE !

 

BONNES VACANCES !

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CHRISTINE BRUNET A LU "DISCUSSION PRIVEE" de Céline MARSEAUT-HERNOULD

Publié le par aloys.over-blog.com

http://fdata.over-blog.net/3/65/07/04/avatar-user-2959990-tmpphpR4zzMc.jpegImpressions de lecture

 

Une couverture noire, le clavier d'un ordinateur portable en premier plan... Sobre... comme l'écriture de Céline... Tous les mots comptent... Pas de fioritures... On entre de plain-pied dans un univers percutant, surprenant, choquant, peuplé de pulsions primaires.


Le commentaire de Christian van Moer laissait présager quelque chose d'intense... De sanglant... J'hésitais, pas franchement attirée par les vampires et autres monstres sanguinaires. Mais la couverture me rappelait étrangement un livre que j'ai lu des dizaines de fois à l'adolescence... Donjon de Paul Wilson...


Des regrets ? Aucun !


D'abord, la petite phrase en exergue qui fait frémir: "un monstre sommeille en chacun de nous, un rien suffit à le réveiller"... Le ton est donné, nous met en appétit.


Première histoire, 4 pages... Je les lis trop vite, happée et tombe sur le point final, abasourdie, sonnée... Je pose le livre, je le ferme pour regarder encore la couverture et ne peux que reprendre la lecture.http://www.mondedulivre.com/uploads/img47a5e002ca9c8.jpg


La tête encore dans l'image du dénouement (que je ne vous dirai pas), je passe à la seconde histoire remplie de cruauté. Je contemple avec impuissance la folie d'un couple à bout de forces, j'entends leur fille hurler, mais je ne peux les  juger...


Douze nouvelles... Et une atmosphère qui se dégage de l'ensemble, pas glauque mais grinçante, ironique et, bizarrement, très actuelle.


Les personnages qui traversent Discussion privée vont au bout... au bout de leur haine, au bout de leur nature... Plus de conscience, plus de justice, quoique... Il y a toujours un élément déclencheur... Une dispute, une attitude asociale... Les monstres ne sont pas si méchants, en fin de compte... Ils sont le produit de leur environnement.


Vous l'avez compris, j'ai adoré... Du coup, j'ai commandé A croc... parce que je suis accroc... 

 

CHRISTINE BRUNET

http://recreaction.over-blog.org

http://aloys.over-blog.com


Publié dans Fiche de lecture

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A LA UNE...

Publié le par aloys.over-blog.com

bobclin A lire sur ACTU: "Le temps d'y penser" de Jean-Louis Garitte ( Chloe des Lys ). Belge, il a collaboré au journal "Le Soir" et écrit dans de nombreuses revues poétiques comme 'Les citadelles', 'la page blanche' etc... Il avaithttp://photos-e.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs316.snc3/28440_428640002358_676387358_5719243_2999787_s.jpg déjà publié chez CDL un livre sur Georges Brassens. Il nous revient avec des poèmes et des "friandises littéraires".

 

Voir:http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

 

 

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Un poème d'Emilie Decamp : ECLAT D'AME 2.0

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.waibe.fr/sites/emilie/medias/images/Tournai_la_Page_2009/site.jpgEclat d'âme 2.0


Les brisures de rêves occultent mon âme.
Leurs images se sont évaporées
Vers un ciel plus noir aux reflets de lame.

Les mots n'ont pas la force escomptée
Quand dans ma tête les phrases se tordent
Et que les lettres jaillissent en fragments de pensée.

Aux rivages sombres de l'éphémère
Nul ne peut éviter les vagues pourpres
Qui frappent mes côtes et déchirent ma chair.

Les éclats de peur transpercent mon coeur,
Transpirent de ma peau comme suinte la mort.
Et défilent dans ma tête brouillard : mes erreurs.
En une lente agonie, je perds le Nord.

 

EMILIE DECAMP

http://www.emiliedecamp.com/

Publié dans Poésie

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A LA UNE...

Publié le par aloys.over-blog.com

bobclinA lire sur ACTU: Lecture vivante des oeuvres de Thierry Ries (CDL), à La Livre de Café de Mons ce samedi 26 juin. Anne Lalieu, Sébastien Slowak, Abigael Desart et Ghislain Sauria liront des textes tirés dehttp://photos-d.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs013.snc4/34024_428090327358_676387358_5704888_1987145_s.jpg "Chambres et climats" de Thierry Ries.

 

 

voir:http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

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A voir sur ACTU: "(Amours), haine" de jean-Jacques Manicourt (Chloe des Lys). Né à Roubaix, c'estamourpuissance son deuxième ouvrage publié chez CDL, l'histoire de'une rupture bien curieuse... « J’aime ma mère… surtout quand elle se tait, c’est-à-dire pas souvent. Peut-on aimer sa mère pas souvent ? Je devrais en parler à mon psy. J...e tiens là, peut-être, un nouveau concept. » voir: http://www.bandbsa.be/contes.htm


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      A lire sur ACTU: "C'est quoi ton stage ?" de Sophie Vuillemin (CDL) repris dans: dans "Partage-lecture". Pierre, 14 ans, est contraint par sa mère d’effectuer un stage dans une maison de retraite :la gymnastique du troisième âge, une vieille dame fantasque et son paquet de cigarettes, un octogénaire trop bavard et son hamster… je griffonne des histoires sur des petits carnets, je bichonne les gens que j'aime et je ris avec mes copines.http://photos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs141.snc4/36419_428253252358_676387358_5710349_8129242_s.jpg voir: http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

 

 

 

 

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MARTINE DILLIES-SNAET : j’ai lu «Saisons d’une passion » de Claude Colson

Publié le par aloys.over-blog.com

http://users.skynet.be/TheDillies/auteur2.jpgJ’ai lu «Saisons d’une passion » de Claude Colson

 

Si j’avais respecté la chronologie, j’aurais lu « Saisons d’une passion » avant « Léna ». Oui, mais voilà, en feuilletant les deux livres, ce sont les mots de « Léna » qui m’ont attirée le plus. Alors j’ai commencé par le second. Cela n'a d'ailleurs aucune importance, l’un n'étant pas la suite de l’autre. Quoique...

 

Quoique dans ce livre,  j’ai  bien ressenti chez Claude COLSON, une première fois, un premier essai, une première délivrance. C'est dans ce premier livre que Claude Colson a trouvé un style ou plutôt une forme : une histoire qui se poursuit en poésie pour s’achever par un journal.

 

J'en ai commencé la lecture installée à l'ombre de magnifiques tilleuls. Une brise fraîche émanait des divers étages qui font la caractéristique du tilleul et qui en font d'ailleurs un arbre des plus agréables  par temps de canicule.http://idata.over-blog.com/3/65/07/04/saisons.jpg

J'ai ouvert le livre, tourné les pages, écouté le vent. Après une vingtaine de pages, j'ai fermé le manuscrit et me suis laissée bercer par le murmure du vent. Comment apprécier un tel ouvrage, comment le faire  aimer ? Si quelqu'un me dit «  Ca y est, je commence ce soir et l'aurai achevé demain », il n'en appréciera rien; il faudra le stopper de suite voire lui interdire cette manière de lire.

 

L’histoire ? L’amour, la rencontre, la passion, la douleur de séparations éphémères, les retrouvailles puis le gouffre du dernier « au revoir »:  thèmes universels depuis que le monde est monde mais, thèmes à chaque fois, revécus avec une différence de taille...c'est qu'à chaque fois, c'est un autre « moi » qui souffre ou « euphorise ». Que serions-nous sans l’amour, son bonheur et ses blessures ?

Claude COLSON se livre avec ses mots et ses réflexions. Là où d'aucuns se contententde vivre, lui écoute les musiques qui le submergent, s'analyse et étudie ce raz-de-marée. J'ai parfois envie de dire qu'il l'intellectualise, le « littéralise ». Qu'importe! L'auteur a trouvé là, son style et on s'y laisse  prendre à condition de ne pas vouloir le lire de bout en bout.

Lire « Saisons d'une passion »  comme un roman c'est prendre le  risque de se noyer et de ne pas apprécier les mots et les assemblages poétique; il faut, tout au contraire,  en distiller la lecture . Quelques pages ou quelques lignes chaque fois que vous vous assiérez au creux d'un divan, calé entre de gros coussins. Quelques lignes ou quelques pages puis, laissez tomber le livre

et passez à autre chose. C'est le meilleur moyen d'y prendre du plaisir. Même si cela prendra du temps mais chaque livre n'a-t-il pas besoin de sa propre lecture ?


 MARTINE DILLIES-SNAET

http://users.skynet.be/TheDillies/

Publié dans Fiche de lecture

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A la Une ...

Publié le par aloys.over-blog.com

bobclinA voir sur ACTU: le programme de l'émission "Nos amis et les amis de nos amis" qui sera diffusée en direct sur ACTU-tv ce prochain dimanche 27 juin, à partir de 20h00. Un menu très copieux avec unehttp://external.ak.fbcdn.net/safe_image.php?d=c7f698e1e1e352f3eb58a99255552698&w=130&h=130&url=http%3A%2F%2Fwww.bandbsa.be%2Fcontes%2Fmire.jpg enquête sur le livre "depuis le manusrit à a sortie de l'imprimerie", un reportage de manu Paz et Muriel Vigneron sur le nouveau musée Verhaeren à Roisin, Miche Stennier, Yves Olivier, le Comandant Danofsky, Milie et les Briv-beux d'Toubac etc... etc... voir:
http://www.bandbsa.be//actutele/emission05-du-27.06.2010/emission27.06.htm

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LETTRE A L'AINE de Josy MALET-PRAUD

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes2/josybonne.jpgLettre à l’Aîné

 

Mon Ami,


En dépit de l’heure avancée, celle qui précède l’aube en Avril, la sonnerie du téléphone ne pouvait pas nous réveiller. Nous ne dormions plus depuis si longtemps.


Il eut été presque inutile de décrocher, nous savions ce qu’on voulait nous annoncer, ce qui avait fait fuir notre sommeil ces derniers mois,  le rendant pareil à un voyage interminable, angoissant, dont on revient nauséeux.

 

Ton frère, mon mari,  est sorti du petit bureau. Il était pâle et son regard, embrumé. Le temps s’est figé. Il était inutile  qu’il parle. J’ai lu dans ses yeux.


Tu avais déposé les armes, vaincu, jeune vétéran d’un combat  sans issue. Une mauvaise route qui débouche sur le ravin sans qu’on n’y puisse rien.


Je ne me souviens plus des heures qui ont suivi, j’ai dû les effacer, me préserver. Rester debout à l’heure où tout s’écroule.

 

Dans le respect de vos traditions, au pays de Bretagne, le lendemain, on t’avait –exposé-.  Curieux rite qui m’a rappelé qu’il existe encore des lieux où l’on préserve le passé. On avait convié les gens à venir te saluer une dernière fois. Ils étaient là. Du monde, partout sur la pelouse de ton jardin, des gens silencieux et tristes, des yeux rougis, des visages fripés, fatigués. Et le silence, inhabituel, chargé du poids de toutes ces peines réunies.


On aurait dit, vois-tu, un gigantesque théâtre de plein air débordant d’un public muet et recueilli.


J’ai suivi la file qui, malgré moi, m’a fait franchir le seuil.


Je n’ai pas aimé entrer dans ta maison endeuillée, je n’ai pas aimé pénétrer,  frissonnante, dans cette pièce aux rideaux tirés, où tu gisais au milieu des bougies hésitantes et des chaises déplacées pour ceux qui te veillaient. Je n’ai pas aimé les pleurs et les sanglots, les voix étouffées qui radotaient pour se réconforter. J’ai détesté qu’on parle de toi au passé, qu’on évoque tes souffrances, ton calvaire, qu’on suppose  tes ultimes pensées. Je n’ai pas aimé qu’on viole ton espace, qu’on t’impose nos présences.


Je me suis approchée, terrifiée à l’idée de croiser ton regard éteint sous des paupières scellées. Mais tu n’étais pas là. Ce corps impavide aux mains jointes sous un crucifix, ce n’était plus toi. Juste la chrysalide usée qu’un papillon avait abandonnée. Le temps d’un soupir, ma peine s’est allégée. J’ai souri.


Tu n’étais pas dans ce corps étique, abandonné, livré. Tu n’étais pas dans cette absence figée.

 

Sur la pointe des pieds, à reculons, je suis sortie. Je suis partie à ta recherche. J’ai dépassé les groupes formés devant la porte, laissé derrière moi les tissus gris et noirs, les étoles assombries de désespoir, les souvenirs mouillés des uns, les révoltes crève-cœur des autres.

 

Derrière la maison, tu attendais patiemment aux côtés des enfants. Oscillant dans la transparence qui sépare les mondes, tu écoutais leurs paroles innocentes, souriant à leurs jeux. Silencieusement, pour ne pas t’effacer, je me suis assise à tes côtés sur les marches de la terrasse, là d’où on voit des moutons voler sur l’horizon, là où, entre chien et loup, il fait bon s’attarder. Tu m’as rappelée que nous devions aller en Irlande, qu’il ne fallait pas craindre  le voyage en mer. Tu t’es excusé de n’avoir pas pu ouvrir mon dernier mail. De le laisser sans réponse pour l’éternité. Celui où j’écrivais -tiens bon, tiens bon, tiens bon-. Tu voulais savoir si ta photo resterait accrochée au pilier du restaurant parisien « les Zazous ». J’ai acquiescé. Tu as soupiré.


Je me suis excusée d’avoir le verbe haut, de dire des vérités, d’agiter les mains pour convaincre, d’être parfois de mauvaise foi. Je t’ai reproché de ne plus te soucier de nous, de laisser vide la chaise de l’aîné, de nous priver d’accordéon, de danses et de chansons. De nous sevrer de tes rires profonds. Je t’ai reproché la douleur et les larmes refoulées de ton frère, le pan de sa jeunesse que tu emportais. Je t’ai reproché les cœurs brisés de tes parents, le regard égaré, suppliant de ta mère, le courage insoutenable de ton père, leurs vieux jours sacrifiés.


Je t’ai reproché de t’en aller si tôt. Je t’ai reproché l’injuste solitude de ta compagne et sa douloureuse dignité.


Je t’ai confié aussi le poids de notre impuissance et la rage qu’elle faisait naître, les rares espaces d’espérance et les tunnels sans lumière du chagrin. Je t’ai demandé pardon de n’avoir pas pu t’empêcher de glisser. Et pardon de t’en avoir voulu de n’avoir pas gagné.

 

Derrière nous, les volets étaient fermés sur un drame qui n’était plus le tien. Tu as pris ton accordéon et fait courir tes doigts sur le piano.


Tes enfants, si jeunes, se sont approchés. Ils n’étaient pas surpris de te rencontrer là, l’enfance a le pouvoir de transcender les mondes. Tu t’es fondu en eux. Dans les yeux de Julien, tu as laissé l’éclat de ta force et de  tes certitudes. Sur le visage de Mélanie, l’empreinte de tes sourires et les marques de ta volonté. Justine, comme toi, saura toujours rêver d’un monde meilleur. Ils vont bien.

 

Je t’ai beaucoup parlé. J’avais encore tellement à te dire. Il n’y avait plus entre nous la gêne des vivants, le temps qui fiche le camp. J’ai enfin pu te dire que tu es mon ami.

 

J’ai quitté ta maison, le jardin, les enfants et les gens. Je t’ai vu t’éloigner, dilué, léger, dégagé des tourments dont tu as dit qu’ils étaient inutiles : la mort et la vie sont en harmonie, la première s’annonce à l’aube de la seconde.

 

Un an.


J’ai refusé de fêter ton absence. Je n’ai pas pleuré. Je ne suis pas allée me recueillir sur cette pierre dont on dit qu’elle t’apporte la paix. Je continue d’avancer sur les chemins où je sais te trouver, les voies où tes paroles d’aîné se répètent en échos. D’année en année.

 

 

Josy Malet-Praud© 2006

www.lascavia.com

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CLAUDE COLSON : Réflexions tout à trac Chapitre 4

Publié le par aloys.over-blog.com

http://idata.over-blog.com/3/65/07/04/tete-Colson.JPG Réflexions tout à trac*

Chapitre 4

Mémoire

Soudain une odeur oubliée, enfouie...


Un jeune passe ce matin, sur une moto pétaradante. Je ne le vois même pas, pas le temps. D'abord le bruit, puis quasi immédiate, l'odeur.


L'effluve prenant, caractéréristique, du mélange à l'huile de ricin me ramène plus de 40 ans en arrière : un camp de jeunesse, la route, des hébergements de fortune et, ce soir-là, la chance. La mise à disposition d'une villa avec terrain attenant. Dans l'appentis trois motos de cross , 125 et 250 cm3,et plus loin un circuit privé, vallonné à souhait.


Avions-nous l'autorisation ? je ne sais plus trop mais à 15/16 ans.... Finalement je crois que oui.


Bien que j'aie assisté quatre ou cins ans plus tard à quelques courses de moto-cross, j'avais totalement oublié tout cela.


Je viens de revivre ces moments, le temps se réduisant à un point fixe, en un curieux resserrement.


Miracle olfactif, étrange aptitude du temps subjectivé à se dilater ou, comme ici, à au contraire s'agglomérer en instants confondus.


Miracle de la vie.    

 


Claude Colson

http://fr.creativecommons.org/images/cdr_bouton.gif*

http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre29492.html#page_3

http://claude-colson.monsite.wanadoo.fr/

Publié dans Textes

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