Moi, si j'étais la mer, une poésie de François Iulini

Publié le par christine brunet /aloys

 

Moi si j’étais la mer

 

Massive et immobile, elle tangue doucement

Penche, la tête lourde d’une pauvre cervelle

- Un livre plein d’images, trop gros pour une enfant –


 

Si, fixe est le regard, vives sont les prunelles

La lippe dégouline et le sourire pend

Sur la gencive rose que les chicots révèlent


 

Un œil s’est fermé, l’autre veille perçant

La clarté le dilate, il écoute l’appel

Dans la tête endormie une onde se répand


 

Un bob trop petit, couvre la jouvencelle

Sa vague silhouette noyée de vêtements

Fixe la pulsation ; ce bleu-là l’ensorcelle


 

La guetteuse soudain vacille sous le vent

Elle renifle absorbée une verte chandelle

La morve disparaît, torchée par le bras blanc

 

Mais l’apparence cache ce que l’œil révèle

Un couplet invisible habite de son chant

L’iris globuleux dont la joie étincelle

 

« Moi si j’étais la mer, j’aimerais l’océan

Et si j’étais poisson l’écumeuse dentelle

Si j’étais un oiseau m’emporterait le vent


 

J’ignore ce que je suis dans cette vie si belle »

 

François Iulini

Publié dans Poésie

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M
De bien belles images comme cette "écumeuse dentelle".
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