Alexandra Coenraets nous propose "Gaza", une nouvelle publée en plusieurs parties

Publié le par christine brunet /aloys

Alexandra Coenraets nous propose "Gaza", une nouvelle publée en plusieurs parties

GAZA.

Juillet 2014.

Entre deux inventaires, Nethaly profite d’une pause pour surfer sur le net.

Les sites d’info.

L’horreur, pour le moment, il n’y a que ça.

Les images de guerre, de corps déchirés, de villes éventrées ont remplacé celles des matches de foot, ceux-ci se faisant rares, la coupe du monde touche à sa fin.

Les bombardements sur Gaza.

Le conflit israélo-palestinien.

Encore lui.

« Opération bordure protectrice ».

L’Etat hébreu bombarde et l’on évoque la possibilité d’une troisième intifada – de l’arabe, « soulèvement » - suite au meurtre d’un jeune palestinien par des terroristes juifs, en réaction au meurtre de trois jeunes juifs par des terroristes palestiniens, du Hamas, présume-t-on. Plus tard, le Hamas réfutera. Certaines sources prétendront qu’Israël connaissait la non implication du mouvement, s’est bien gardé de l’ébruiter, devant l’opportunité de lancer une opération.

Cynical Politik.

Représailles sur représailles, sur représailles, sur lit de représailles, la violence et son cycle infernal. Il n’est guère surprenant que les choses partent en vrille, mais on ne devrait pas s’y habituer. Nous sommes tous reliés. Quoi qu’on en dise, raccordés les uns aux autres par le fil de notre humanité.

Nethaly suit le perpétuel conflit de loin en loin, parce que de près, ça suffit. On en parle tout le temps chez elle, en famille. Nethaly est de confession et d’origine juive, elle vit et travaille à Bruxelles. Elle y a grandi. Belge et Juive.

Depuis deux mois, la tension ne cesse de croître. Dans la communauté, la plupart sont sur les dents, les starting-blocks, prêts à bondir pour se défendre, encore plus que d’habitude. Bouillonnement perceptible sur les réseaux sociaux, qui s’agitent, s’animent, commentent, argumentent et contre-argumentent.

Ce qui se passe là-bas fait écho à ce qui se passe ici, et inversement. Les références récentes abondent, notamment celles de l’affaire Mohammed Merah, du nom de ce franco-algérien, meurtrier de sept personnes en 2012, à Toulouse et Montauban.

Dont trois enfants, devant et dans une école juive.

A l’époque, les réactions avaient fusé de toutes parts. En vrac, émotions exacerbées, condamnations immédiates, hommages unanimes. La Communauté s'était regroupée, sur la défensive, rassemblée comme un seul homme.

Mohammed Merah pris d’assaut et tué.

Justice rapidement rendue.

La classe politique mobilisée.

Les enfants, pleurés.

La douleur, vivace.

Les blessures du passé, rouvertes.

Les peurs, réelles.

La colère à son comble.

Alexandra Coenraets

Publié dans Nouvelle

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Un style percutant qui va droit à l'essentiel, y a t'il encore malgré tout un espoir de paix et de réconciliation ...<br /> Je l'espère !
Répondre
J
Quel style net, incisif, précis pour dépeindre un décor grave, une atmosphère tendue, un ras le bol de cette guerre sans fin, sans issue, où les victimes sont les enfants, les femmes, le peuple opprimé. Situation complexe connue de toutes et tous. E la récente victoire de la droite récemment en Israël, la reconduction encore plus dure qu'avant du même pouvoir politique " Cynical Politik " (belle invention du terme en résonance à Real ), ne présage rien de bon ! Alexandra insère sa nouvelle dans la réalité d'un quotidien paradoxal avec une plume juste et maîtresse, parfaitement maîtrisée. Bravo et merci pour ce texte novateur très humaniste, sans fioritures, qui plaque un contexte et le dénonce subtilement, efficacement, avec perspicacité sous le couvert d'une nouvelle passionnante à lire.
Répondre
E
J'attends donc la suite pour voir où ça nous conduit. J'espère ne pas prendre une balle avant la fin :)
Répondre